Dans un coin de ciel nocturne

Des fois on choisi un bouquin juste pour sa couverture, sans vraiment faire attention au résumé et en dépit du fait que, jusqu'à lors, on avait jamais été très emballé par les titres de sa maison d'édition.
Des fois on le regrette.

Mais d'autres fois on se rappelle que faire confiance à son instinct peut parfois se révéler fort payant.

Dans un coin de ciel nocturne a beau être estampillé pour public averti vous n'y trouverez pas, contrairement à la majorité du catalogue Boy's Love IDP, de scène ouvertement pornographique, de relation à la morale douteuse où la notion de consentement semble n'être qu'une utopie sortie d'un mauvais film de SF, ni même de personnages arrogants, insupportable ou tellement niais qu'on a envie de les laisser s'étrangler dans leur draps couvert de foutre.

Non, on peut le dire, ma relation avec IDP n'avait pas vraiment bien commencé. Et mon coup de coeur pour ce titre, ou plutôt pour cette couverture, dans un premier temps, était ça plus surprenant.

L'histoire est celle de Hoshino, jeune professeur des écoles, qui se retrouve à avoir un élève bien difficile dans sa classe, Shota. Alors qu'il cherche à aider ce petit garçon qui a un peu trop tendance à se battre avec les autres gamins, Hoshino va rencontrer le père de celui ci, Sudô, et se rendre compte qu'il s'agit de son sempai du temps de lycée.
Une fois le choc de la découverte passé, ce qui va quand même lui prendre plusieurs pages, le professeur va se rappeler les sentiments qu'il nourrissait à l'égard de son ainé, quelques onze années plus tôt. Et très vite les occasions de rencontrer cet homme, qui n'est pas uniquement un parent d'élève mais qui n'est plus non plus son sempai, bien qu'il continue à l'appeler ainsi alors que l'intéressé lui demande de nombreuses fois d'arrêter, vont se multiplier. Et tout deux vont devoir faire des choix quant à ce qu'ils ont pu éprouver (ou non) à l'époque et ce qu'ils éprouvent (ou pas) actuellement. le tout sans oublier que Shota kun, plus qu'un simple enfant dans leur pattes est aussi une petite personne à part entière qui, du haut de ses 8 ans, accapare une grande partie de leur temps et de leurs pensées.

Voici donc un manga tout en longueur, qui prend son temps et d'où ressort une certaine sérénité, alors même que certaines cases ou certaines phrases sont on ne peut plus dures. Mais pas des longueurs énervantes et inutiles, non. Des longueurs justifiées, qui nous permettent de nous imprégner de l'histoire et des personnages. Des longueurs qui nous permettent de nous attacher et de comprendre la logique de chaque personnage individuellement.
Au fond, peut-on vraiment appeler ça des longueurs ou s'agit t-il juste d'un rythme qui, pour une fois, n'est pas effréné ?

La relation entre les protagonistes évolue tranquillement, doucement. Ce qui a pu être permit grâce à l'épaisseur du volume qui compte quand même 90 pages de plus que la majorité des mangas. La quasi absence d'intrigues secondaires (juste une ou deux directement liée à Shota) permet de rester concentré sur les sentiments que nourrissent les héros les uns pour les autres.

Le chara design n'a rien d'extraordinaire mais reste dans l'ensemble plutôt agréable à regarder. Certaines planches, plutôt d'exposition, sortant carrément du lot. Cela dit, jamais autant que la couverture, qui elle reste une des plus belle, si pas la plus belle, de cette maison d'édition.

Ici, contrairement à ce qu'on a déjà pu voir dans d'autres titres au thème semblable, l'enfant ne se contente pas de n'être qu'une pièce rapportée, un minuscule élément interférant ou renforçant dans la relation des adultes. Ici, Shota est au coeur même de l'histoire. C'est par lui que tout commence et il est présent tout au long du manga. Il est d'ailleurs responsable de nombreux retournements de situations et a une vraie personnalité.
En cela il est aussi important que Hoshino et Sudô. Ce qui est plutôt rare dans ce genre d'histoires.

Pour conclure je dirais que c'est une très bonne découverte. Bien que cette histoire d'amour ne soit pas vraiment novatrice elle se lit très bien et le personnage de Shota apporte un véritable plus qui permet de surclasser un peu ce manga par rapport aux autres traitant du même sujet.

La petite info sympa : Un spin-off du nom de Yoake ni Furu a vu le jour. Il semble se concentrer sur la vie de Shota quelques années après les événements relatés dans ce manga-ci et de superbes illustrations aussi colorées que celles présentées ici ont été dévoilées. Avec un peu de chance il sera bientôt traduit en français également.
Lien : http://www.kobaitchi.com/arc..

Je crois que jusqu'à présent, j'ai adoré tous les titres de Nojico Hayakawa, je partais donc confiante concernant ce oneshot. Malheureusement, c'est ma première petite déception malgré une histoire qui avait tout pour me plaire.
En effet, dès le début, j'ai trouvé la narration de cette histoire très confuse. Je ne sais pas si c'est dû aux aller-retours entre passé et présent qui sont mal maîtrisés, ou à autre chose. Mais j'avais du mal à avoir une histoire claire. Ensuite, j'ai trouvé que les deux héros trainaient beaucoup trop leur passé comme un poids et qu'ils tournaient en rond. le mystère les entourant était aussi complètement artificiel et m'a fait l'effet d'un pétard mouillé.
C'est vraiment dommage parce que l'histoire avait tout pour me séduire. Elle démarrait avec un professeur d'école qui avait du mal avec l'un de ses élèves un peu trop bagarreur. Celui-ci se révélait être le fils du garçon qu'il aimait au lycée, annonçant des retrouvailles tendues, vu qu'aucun des deux ne s'était déclaré et que leur relation était assez ambigüe.
Malheureusement la personnalité des héros est assez compliquée à apprécier. Entre un qui est beaucoup trop doux et soumis, et l'autre qui a tout du type toxique, dur dur. Heureusement, l'autrice parvient à sortir peu à peu de ce schéma ce qui fait que j'ai beaucoup plus aimé la fin. le professeur soumis se met à devenir plus entreprenant quand il prend confiance en lui (classique...). Et le type toxique se révèle plein de failles qui le rendent plus humain et fragile donc attachant (ouch, le schéma tordu...). J'ai trouvé l'intervention du petit garçon dans leur histoire très mignonne, et j'ai fini par aimer la maladresse des deux héros, mais le mal était déjà fait et tout le début de l'histoire fut assez pénible à lire.
Quel dommage avec un coup de crayon pareil de gâcher ça. En plus, comme toujours avec l'autrice, il se dégage une vraie poésie dans la composition de ses pages. Cette fois, c'est l'astronomie et les étoiles qui sont élégamment mis à l'honneur pour nous émerveiller, en opposition avec l'obscurité de leur passé. Les sentiments des personnages, sentiments passés et présents, sont parfaitement croqués. Ils touchent en plein coeur et explosent parfois au visage. C'est un régal visuellement !
Dans un coin de ciel nocturne est donc ma première demi-déception avec cette autrice qui m'avait habituée à tellement mieux. Son histoire a beau devenir émouvante sur la fin, avec ces deux amis d'enfance qui parviennent enfin à s'avouer leurs sentiments, les débuts auront été trop timides et maladroits pour moi, surtout avec des personnalités aussi peu engageantes. Il reste que graphiquement, c'est d'une rare poésie ! Et j'aurais vraiment aimé que l'histoire ait une suite où on les voit ensemble avec le fils de Shota.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

Un très beau manga, servi par des graphismes épurés et sublimes, ainsi qu'une narration pleine de poésie, oscillant habilement entre passé et présent...

J'ai été séduite par cette très belle histoire, simple mais particulièrement touchante. Beaucoup d'émotions, de pensées qui amènent les lecteurs à réfléchir eux-mêmes, et de petites touches d'humour bienvenues pour égayer ce récit poignant mais plein d'espoir.

Ce manga est une jolie découverte, dont je sors conquise et ravie : ) A recommander sans hésiter aux fans du genre (en revanche la mention "Pour public averti" sur la jaquette est ici totalement hors de propos -et semble avoir été accolée "par principe" -ce qui est dommage ; ce n'est pas parce qu'on parle d'amour entre deux hommes que ce n'est pas tout public. Ce manga est justement tout public, pour une fois) !

Hoshino enseigne dans une école primaire, certains enfants sont très agités dont Shôta, l'un des plus turbulents qui passe son temps à se battre. Et ce petit garçon n'est autre que le fils de son ancien sempai, Sudô. Les retrouvailles sont très glaciales alors qu'on s'attendrait presque à ce que ce soit (ne serait-ce qu'un peu) plus neutre.

Hoshino est très timide et maladroit. on lit sur son visage comme un livre ouvert. Je l'ai trouvé très attachant bien qu'un peu mou. J'aurais bien aimé qu'il s'ouvre un peu plus et ose dire ce qu'il pense. Mais il est quand même très attachant.

Sudô, quant à lui, est très froid et sec. Il élève seul son fils et semble enfermé dans une épaisse carapace qui le rend distant. Est-ce à cause de sa femme absente ou bien est-ce la faute de Hoshino ?

Ce fut une romance très douce et poétique. Frustrante par moments car on voudrait que les choses aillent mieux. La couverture est sublime, les dessins sont gracieux et l'histoire est fantastique. Grâce à ce merveilleux Boy's love, plongez votre nez dans les étoiles et rêvez.