L'ÉMISSION "QAADA" DE LYNDA TAMDRARI, ÉMISSION FRANCOPHONE
TRÈS REGARDÉE PAR LES ALGÉRIENS, TANT EN ALGÉRIE QUE DANS LA DIASPORA,
ENREGISTRÉE SOUS LA TENTE À TINERKOUK près de TIMIMOUN , a été DIFFUSÉE EN DIRECT SUR LE SITE DE CANAL ALGÉRIE , LE 1er JANVIER 2010 À 21 H.
Invités : Nora Aceval, Sylvie Brunel, Rachid Arhab,
La nomade et le paysan
"Un jour, un violent orage gonfla les eaux d'un oued et rendit sa traversée impossible. La crue de l'oued isola la nomade qui habitait sur la rive. Personne pour la secourir. Cette solitude providentielle enchanta la femme. Elle comptait bien en profiter. Un matin, alors qu'elle surveillait l'oued dont les eaux commençaient à baisser, elle aperçut un paysan de l'autre côté de la berge. Il était si chargé qu'il hésitait à traverser. De la main droite il tenait sa chèvre en portant une cruche de lait, de la main gauche, il tirait son âne en tenant un bâton. Cette soudaine apparition ravit la nomade qui espérait que l'homme traverserait et viendrait jusqu'à elle. Mais le paysan hésitait toujours. Elle sortit brusquement de sa tente en agitant les bras, et se mit à crier :
- O étranger ! Honte à toi ! Tu veux m'attaquer ! Je suis seule, personne pour me défendre. O homme misérable ! Le paysan leva la tête, vit la femme et comprit qu'elle s'adressait à lui. Il la rassura :- O femme, ne crains rien, je ne te veux pas de mal ! D'ailleurs je suis si encombré que je ne pourrais rien faire, même si je le voulais. Avec ma chèvre, ma cruche, mon âne, mon bâton et cette crue qui m'empêche de traverser... Comment veux-tu ?....
- Ce que tu dis me soulage. J'avais peur que tu entraves ton âne, que tu attaches ta chèvre au jujubier sous lequel tu aurais enfoui ta cruche de lait, et que tu réussisses à traverser, en mesurant le niveau de l'eau avec ton bâton. Tu sais que je suis seule et tu aurais abusé de moi.
Le paysan, l'œil brillant, comprit et dit à la nomade d'un ton décidé :- Je te remercie, femme, de m'avoir si bien conseillé.
Il suivit à la lettre ce que la belle avait préconisé. Aucun oued en crue n'est plus puissant que le désir d'une femme !
A la mort de son mari, une femme fit appel à un groupe de Talebs récitants pour prier à la mémoire du disparu. Les religieux s’installèrent à même le sol en demi-cercle autour du défunt et, les yeux mi-clos, ils psalmodièrent en chœur, tout en balançant le buste d’avant en arrière.
La veuve endeuillée, face à eux, pleurait la tête baissée. Assise, les jambes repliées et légèrement écartées, elle sanglotait quand soudain, elle saisit machinalement un pan de sa longue robe et le porta à son visage pour éponger ses larmes. Comme elle ne portait ni culotte ni saroual, elle dévoila son intimité.
Le spectacle attira le regard du plus jeune des Talebs qui se mit en tête d’en alerter ses confrères sans éveiller le soupçon de la veuve. Il improvisa sur le même rythme mélodieux:
- Regardez ! Regardez ! Cette chose entourée d’une forêt !
Les autres Talebs qui paraissaient pourtant bien absorbés par leur prière, répliquèrent aussitôt sur le même ton :
- Chut ! Chut ! Fils de pute ! Tu vas tout gâcher ! Elle va la cacher !
(Conte "La veuve et les talebs")
Mon cher époux ! Tu crois que c’est en m’enfermant que tu m’empêcheras de te tromper ? […]
Sache, mon mari, que ta surveillance n’assure en rien ma fidélité. Si je le veux, je peux te tromper, à ta barbe
- Je demande à voir, dit le mari en ricanant
(p.100, Le lâcher de pigeon)
La magie est dans le savoir !
page 15
"HO génie je me sens démunis devant ta puissance mais j'implore ta clémence . Accorde moi la vie du marchant ,contre une belle histoire que je vais conter !"
(Citation choisie par Vaïna)
_ Alors Djha, as tu trouvée la femme idéale?
_ Oui! je l'ai trouvée.
_ Mabrouk ! allons la demander en mariage à son père !
_ C'est trop tard mes amis !
_ Mais pourquoi donc?
_ Parce qu'elle a déjà trouvé l'homme idéal.
on raconte que le fabuleux Djha, éternel farceur, n'était pas attiré par les femmes. Libre et goguenard, il se plaisait dans une paisible vie de célibataire.