Je ne savais pas qu'il y avait dans le sud-ouest de l'Algérie une région appelée le Djebel Amour, quel joli nom ! Et que les autochtones connaissaient également ogres, Petit Poucet (version algérienne) et autres réminiscences de nos contes. Comme quoi la tradition orale a du bon, qui fait circuler mythes et légendes dans le monde entier. Mais il y a aussi des histoires enchanteresses de chameau, de lion, de couscous et de gazelle qui nous rappelent que nous sommes bien en Afrique du Nord. Il y a au total quinze jolis contes, élégamment illustrés, certains effrayants, d'autres plus poétiques, voire humoristiques (notamment dans les rapports des héros avec les ogres aussi bêtes que méchants.) Un regret : les conclusions tombent parfois très abruptement, cassant net l'élan du récit au moment même où on se sentait bercé, porté par la sagesse de l'histoire ; l'atterrissage est rude et enlève quelque peu au conte de sa profondeur. Mais ne boudons pas notre plaisir : l'imaginaire est au rendez-vous et on se sent un peu "comme là-bas" à la lecture de ces textes, dont les thèmes traditionnels (ruse du faible ontre le fort, tel est pris qui croyait prendre etc.) nous font partager la fraternité universelle des sages.
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Lecture jeune, n°118 - Voici un magnifique recueil à lire à voix haute ou basse, à feuilleter : tout de suite nous sommes dans le désert, dans le sud algérien, sous les tentes, ou bien à cheminer avec les caravanes. On nous offrira l’eau des guerbas et le couscous odorant, car l’hospitalité est de règle, même chez les ogres, où avoir tété le lait de l’ogresse assure protection. Beaucoup d’histoires de femmes, de fertilité, d’enfantement se déroulent… sous l’autorité de l’homme, bien sûr ; mais à l’image du sultan, celui-ci se doit d’être juste et bienveillant. Tandis qu’il chevauche au loin, dans l’ombre de la tente jalousie et envie fomentent de noirs complots, ruses et sortilèges accablent la préférée. Après les épreuves endurées avec patience, celle-ci sera sauvée par sa bonté naturelle, le bonheur refleurira comme l’Herbe Verte, et le conteur conclura : « mon histoire est partie, et moi je suis encore ici ». Au passage, il nous aura semblé reconnaître quelques personnages familiers : le petit Poucet, Cendrillon, Aladin. Mais le cadre du désert — jamais de villes, pas de marchands — et les coutumes des nomades dépayseront les lecteurs qui se découvriront comme au musée de l’Homme « tous pareils, tous différents ! ». n Michelle Brillatz
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
L'ÉMISSION "QAADA" DE LYNDA TAMDRARI, ÉMISSION FRANCOPHONE
TRÈS REGARDÉE PAR LES ALGÉRIENS, TANT EN ALGÉRIE QUE DANS LA DIASPORA,
ENREGISTRÉE SOUS LA TENTE À TINERKOUK près de TIMIMOUN , a été DIFFUSÉE EN DIRECT SUR LE SITE DE CANAL ALGÉRIE , LE 1er JANVIER 2010 À 21 H.
Invités : Nora Aceval, Sylvie Brunel, Rachid Arhab,