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Citations de Nora Benalia (50)


Ma mère disait : « La beauté, ça ne se mange pas en salade. » Je n’ai jamais vraiment compris ce que ça voulait dire. La laideur non plus ne se mange pas en salade. Le physique ne se mange pas en salade. Ça voulait peut-être dire que l’important, c’est de bouffer. Mais la salade, ça ne nourrit pas vraiment. Certes, ça voulait surtout dire que la beauté ne fait pas tout. Mieux vaut sûrement un moche qui te fait bouffer, mais à quoi bon avoir un moche quand il s’agit de se nourrir toute seule ? Pas si féministe que ça, ma mère… De toute façon, il n’était ni riche, ni plein d’avenir : pas de quoi me faire bouffer non plus. Il m’avait raconté son passé de musicien. Punk. Forcément, un punk tentant de se faire passer pour un informaticien n’allait pas s’habiller chez un tailleur.
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Les silences sont encore plus puissants que les mots. Ensuite, un mot peut s’échapper, se retourner contre son auteur, être détourné par celui qui le réceptionne, il peut être tordu dans tous les sens et se perdre dans le silence.
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« Je voulais juste me blottir, me poser, arrêter de me battre, arrêter d’être forte. Ca sert à ça l’amour. A se consoler de nos défaites, à reprendre des forces après nos victoires et à se reposer avant les prochaines. Pas à mener d’autres combats. »
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Depuis mes quinze ans, je n’avais pas ressenti ces désirs, cette douceur. Je me sentais belle, désirable, désirée. Ce n’était pas mon cul, ni mes seins, mais mon âme tout entière qui l’attirait.
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Elle est d’abord vierge, son sexe n’ayant encore jamais servi à l’homme, puis elle perd sa virginité. On pourra prétendre qu’elle perd bien son hymen, mais c’est encore une vaste fumisterie. Combien de femmes répudiées et couvertes d’opprobre à cause de cette légende entretenue depuis des millénaires ?
L’homme, lui, se déniaise. Tremper son organe dans celui d’une femme le rendrait plus intelligent. D’ailleurs, il ne trempe pas, il prend. Et la femme se donne. La vulve, qui est tout de même entourée du périnée, capable de se contracter et bel et bien de prendre, devient un simple trou dont il faut prendre possession. Et le trou devient le mal.
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Je n’ai jamais été violée, dans le sens où personne ne m’a jamais pénétrée de force, mais j’ai connu des porcs. Des libidineux vieux, jeunes, sûrs d’eux, timides. Chaque fois que je tombe sur un article à ce sujet, un porc que j’avais oublié, enfoui, accepté comme une norme ou un accident de parcours banal, une épreuve nécessaire pour faire de moi une femme, me revient en mémoire comme un flash, une réminiscence de cauchemar.
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« Sans oublier un corps qui se fane, un cœur qui s’étiole et des larmes à n’en plus finir. Si j’étais une SARL, je serais en dépôt de bilan. Mais je suis une femme, et je ne fais même pas partie des statistiques. »
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« Mais je ne suis pas libre. Et j’ai bien peur de crever dans cette prison, qui n’est pas faite des pauvres murs de ma maison en location mais de mon corps. Mon corps de femme. Je l’ai donné, ce corps, prêté, loué lui aussi, laissé ausculter. »
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Une victime est une infirme qui mérite bien quelques claques. Ce ne sont pas les claques qui l’ont rendue infirme, c’est son infirmité qui justifie la violence. C’est normal qu’Angot et Arnaud n’aient pas envie d’être comparés à ça.
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Le fait est que la société entière considère les victimes comme des faibles et chacun pense pouvoir échapper à ce sort. On pense tous qu’en faisant bien les choses, on ne sera pas ou plus victime. On va chercher en soi, en testant ses limites, sa force, son courage, tout ce qui nous permettra d’éviter que ça se reproduise. Comme Christine Angot, toutes les victimes ont envie de hurler qu’elles n’en sont pas. Et par là même, chaque victime porte en elle la responsabilité de ce qui lui est advenu.
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Pour elle aussi, une victime c’était faible, pleutre, lâche : tout ce qu’elle n’était pas. Elle, elle combattait. Paradoxalement, elle avait avoué son échec dans une autre émission où elle affirmait que le métier d’artiste n’était que le résultat d’un plan B, un choix de vie alternatif.
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Ils ne sont pas non plus capables d’éprouver une véritable empathie pour les autres. Ils cherchent ce que les autres ont bien pu commettre d’idiot pour en arriver là, parce qu’ils ne savent pas que le malheur est toujours tapi dans l’ombre et que lorsqu’il tombe, il entraîne tout avec lui.
J’étais condamnée à attendre, comme j’attendais que les impôts saisissent mes meubles, comme j’attendais que cet homme me désire pour ce que j’étais.
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Il n’y a que les nantis, les dominants, les hommes blancs et riches pour n’avoir aucune idée de la force que certains doivent déployer pour simplement naître. Celui qui a survécu à un avortement, aux coups de son père sur le ventre de sa mère, à l’alcool, à la drogue ou simplement à un stérilet de première génération visant à éviter d’avoir une sixième bouche à nourrir, sa première inspiration est un peu plus dure que celle des autres. Et naître femme est toujours une difficulté supplémentaire dans ce monde.
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J’aimerais être un homme, avoir une paire de couilles comme balancier pour m’assurer de l’équilibre et de la justesse de mon attitude. Être stoïque. Enfouir mes émotions dans mon caleçon, les sortir quand je bande, et pouvoir justifier mes comportements dégradants par ma misère sexuelle, qui deviendrait misère affective puisque j’aurais tout mis ensemble dans ma culotte.
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Dans la religion, c’est la femme qui a commis le péché originel. Tu enfanteras dans la douleur et toute ta vie, on te reprochera tout.
Pas un jour ne passe sans que je ne sois jugée, y compris par mes enfants, maintenant qu’ils sont adolescents. Je suis la méchante qui fait bouffer des légumes ou qui ne cuisine que des pâtes parce qu’elle en a marre, mais qui, quoiqu’il en soit, se prend toute leur colère en permanence dans la gueule, parce qu’elle est là.
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Le courage n’existe pas sans peur, sinon ce n’est que de la gonflette.
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C’est terrible de vieillir. C’est terrible de devenir une maman. Je m’aperçois parfois dans le reflet d’une vitrine quand je suis avec mes fils. Je ne suis pas bandante du tout, je suis déprimante, je suis une qui a lâché. Je les voyais à l’école : il y avait celles qui avaient lâché et celles qui s’accrochaient encore.
C’était terrible, son refus de moi. Une femme se doit d’attirer sexuellement sinon c’est la fin. Il refusait mon cul. Et tout le reste, les violons et la comédie romantique. Et ma folie.
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C’est ça, un homme. Moix, c’est l’idée de la femme de cinquante ans qui ne le faisait pas bander, pas la femme de cinquante ans en elle-même. C’était la peur, le risque d’être humilié par une femme de son âge, la peur de ne pas être à la hauteur de son âge. Et ces femmes qui avaient été choquées étaient dans la même peur. Pas celle de ne pas plaire à Moix, mais celle de ne plus plaire du tout.
C’est terrible de vieillir. C’est terrible de devenir une maman. Je m’aperçois parfois dans le reflet d’une vitrine quand je suis avec mes fils. Je ne suis pas bandante du tout, je suis déprimante, je suis une qui a lâché. Je les voyais à l’école : il y avait celles qui avaient lâché et celles qui s’accrochaient encore.
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J’étais une femme de plus de cinquante ans, trop grosse, réduite à l’état maternel depuis dix ans. Je voulais qu’il me manipule comme les autres, qu’il me mente, qu’il me fasse des déclarations d’amour enflammées pour me faire croire que j’étais divine. Comme il ne me disait rien de tout cela, je cherchais le mot, la pensée derrière le mot qui me prouverait qu’il me prenait pour une folle. Je ne me rendais pas compte que c’était la peur de ma folie qui me rendait folle. Et cette folie lui confirmait sans doute qu’il était fou d’aimer. J’ignorais sa faiblesse, ne voulais pas la voir.
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Acheter une arme, c’était préférer devenir un monstre plutôt qu’un mort, préférer perdre son âme plutôt que son corps. Je me suis dit qu’il fallait se sentir extrêmement faible pour posséder ce genre d’objet. Ou extrêmement en danger. De quoi cet homme pouvait-il avoir peur ? De quoi se protégeait-il ? Et moi ? Pourquoi l’avais-je pris ? De quoi voulais-je protéger Arnaud ? De ses fantômes ? De lui-même ? De sa peur ? De ma peur de le voir partir définitivement ?
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