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Citations de Nyoshül Khenpo Rinpoché (19)


En finir avec la souffrance — pas seulement en soignant ses symptômes mais en éradiquant sa cause première —, c'est précisément ce à quoi vise l'enseignement du Bouddha. [...] Il faut d'abord réaliser que la vraie cause de la souffrance ne se trouve pas à l'extérieur de soi, mais à l'intérieur. [...] C'est pourquoi la véritable pratique spirituelle consiste à s'occuper de son propre esprit. L'esprit est très puissant, il peut créer le bonheur comme le malheur, le paradis comme l'enfer. Si, à l'aide du Dharma, vous parvenez à éradiquer vos poisons intérieurs, rien d'extérieur ne pourra plus vous affecter négativement, mais tant que ces poisons resteront mêlés à votre esprit, vous ne trouverez nulle part au monde le bonheur que vous désirez.
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Reposez, dans une grande paix naturelle, cet esprit épuisé,
impuissant et battu par le karma et les pensées névrosées,
comme la fureur implacable des vagues qui déferlent.
dans l'océan infini du samsara.
Reposez-vous dans la grande paix naturelle.
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Au dedans, observe ton esprit :

Même s'il capte l'attention quand on n'y prend pas garde,
A l'examen, sa nature propre est introuvable;
Un rien qui se donne pour quelque chose, vide et transparent;
On ne peut le définir en disant : "C'est cela!"
ce quasi néant bouillonnant.


Regarde ce qui vient au jour
Dans chacun des dix orients :
Quel qu'en soit l'aspect,
La Réalité, son essence,
Est la vacuité, esprit de l'abîme.

Toutes choses étant de la nature du vide,
Puisque c'est le vide qui observe le vide,
Qui se videra ce qui est à vider?
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1
L'océane profusion des objets de connaissance
Est de vous perçue en son mode-d'être, la vacuité,
Tenpai Nyima, vous qui êtes indistinct
Du seigneur Longchen Rabjam,
Au lotus de vos pieds, j'adresse mon hommage,
2
C'est à toi, ma mère, excellente Paldzom,
Que j'offre cette épître.
Ecoute un instant sans distraction !
3
Franc d'inconfort, moi,
L'esprit à l'aise,
Sans souci je m'abandonne au délassement.
Mère, est-ce que tu vas bien ?
4
En cette région occidentale du monde,
les hommes nombreux de l'engeance blanche et rouge
Rivalisent en spectacles de prodiges divers.
Planant dans le ciel, ou dans l'eau,
Comme des poissons, évoluant...
5
Ils ont asservis les quatre éléments
Et se livrent ainsi à des joutes de miracles.
Myriades d'aimables beautés versicolores,
Pareilles aux figures de l'arc-en-ciel,
Ces spectacles innombrables
ne sont au fond que faux-semblants de notre esprit.
6
Tout cela n'est bel et bien qu'un songe
Et les tâches, et celui qui s'y affaire, jeux puérils !
Tandis qu'on s'y livre, on n'en saurait venir à bout;
Elles sont achevées quand on les délaisse,
Comme des châteaux de sable.
7
En outre, toutes choses dans le Cycle et son Dépassement,
On les pense durables mais elles sont caduques,
A l'examen, formes vides, qui sans exister pourtant apparaissent;
on les croit réelles mais elles sont irréelles,
A y bien regarder, elles ne sont que fantômes illusoires.
8
Observe donc les objets qui adviennent au-dehors,
Plus trompeurs que faux-semblants,
Ils sont, comme l'eau d'un mirage,
A l'évidence un songe, une hallucinations magique,
pareille au reflet de la lune dans l'eau, pareille à l'arc-en-ciel.
9
Au dedans, observe ton esprit :
Même s'il capte l'attention quand on n'y prend garde,
A l'examen, sa "nature propre" est introuvable;
Un rien qui se donne pour quelque chose, vide et transparent;
On ne peut le définir en disant : "c'est cela !",
Ce quasi-néant bouillonnant.
10
Regarde ce qui vient au jour
Dans chacune des dix orients :
Quel qu'en soit l'aspect,
La Réalité, son essence,
Est la vacuité, esprit de l'abîme.
11
Toutes choses étant de la nature du vide,
Puisque c'est le vide qui observe le vide,
Qui videra ce qui est à vider ?
12
L'illusion magique est témoin de l'illusion magique,
Et l'égarement observe l'égarement :
Dès lors que faire des nombreuses catégories Telles que le "vide" et le "non-vide" ?
13.
Quoiqu'on fasse, cela est permis,
Et de quelque manière que l'on repose, ce bienheureux
Délassement est la spacieuse essence de l'esprit,
L'Idée de la grande et vaste sphère;
C'est le mode-d'être de toutes choses.
Telle est la parole du Seigneur Né du Lotus
Et du siddha Saraha.
14.
"Dualité", "non-dualité" et ainsi de suite,
Tous ces tableaux, fictions extrémistes,
Laisse-les comme les remous d'un fleuve
S'effacer naturellement en eux-mêmes.
15.
L'imagination, grand démon d'inintelligence,
Nous précipite dans l'océan du Cycle des existences.
Quand on se départit de ces constructions imaginaires,
C'est l'ineffable au delà de l'entendement.
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La vacuité est le joyau qui accomplit les souhaits
Elle est la générosité sans attachement
La discipline sans relâchement
La patience qui ne s'irrite pas
Le courage qui ne se trouble point
Le recueillement exempt de distraction
L'essence de l'éminent discernement.

Elle est le sens intentionnel des trois véhicules.
p. 91
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L'Idée de la grande et vaste sphère ;
C'est le mode-d'être de toutes choses.
Telle est la parole du Seigneur Né du Lotus Et du siddha Saraha.

« Dualité », « non-dualité » et ainsi de suite,
Tous ces tableaux, fictions extrémistes,
Laisse-les comme les remous d'un fleuve
S'effacer naturellement en eux-mêmes.
p. 88
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Ne tombe pas sous l'emprise d'une science universelle qui achoppe sur une seule chose (1), …
---------------------
note (1) : La « science universelle qui achoppe sur une seule chose », de même que l' « unique savoir qui résout toutes choses », est un lieu commun du discours mystique tibétain, notamment dans les écoles Nyingmapa et Kagyüpa. Selon ces tendances, il est vain, et même futile, d'acquérir un savoir encyclopédique, même dans le registre de la philosophie bouddhique, si c'est au prix d'une ignorance de ce qui est véritablement essentiel, à savoir, la reconnaissance du véritable mode-d'être de l'esprit : ce serait « une science universelle qui achoppe sur une seule chose », et cette chose est précisément la seule qui importe. En revanche, celui qui, bien qu'illettré, aurait la compréhension du véritable mode-d'être de l'es-prit, pourrait bien se passer de toutes ces études superflues, car il aurait acquis « la connaissance unique qui libère toutes choses ». Il va sans dire qu'outre ces deux figures extrêmes, d'autres combinaisons sont possibles il ne s'agit pas en effet de faire l'apologie de l'ignorance ; car le mieux serait encore de joindre à la connaissance intuitive du sens profond une vaste érudition, véritable trésor d'expédients pour faciliter à autrui l'accès à la connaissance ultime.
p. 81 et 82
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La vacuité est l'unique savoir qui libère toutes choses
Le suprême remède souverain
L'ambroisie qui ne connaît point la mort
La perfection spontanée dans l'oisiveté
L'Eveil sans s'y efforcer
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Profonde et dénuée de proliférations discursives,
Cette claire lumière inconditionnée
Surpassant l'entendement qui n'est qu'imaginations
Est le tréfonds de l'Idée des vainqueurs;

En elle, rien à ôter,
Rien qu'il faille ajouter.
C'est tout simplement la perfection
Qui se mire dans la perfection même.
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Quoi qu'on fasse, cela est permis,
Et de quelque manière que l'on repose, ce bienheureux
Délassement est la spacieuse essence de l'esprit,
L'Idée de la grande et vaste sphère;
C'est le mode d'être de toutes choses.
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LE CHANT D'ILLUSION
Que, par le Dharma des formules secrètes, qui prend les objets des sens pour chemin,
La délectation de l'esprit promptement gardée par la voie secrète,
Nous nous divertissions en goûtant les chants et danses de vajra !

Et puissions-nous parvenir à une dextérité consommée dans l'expérience des quatre joies du Délice-Vide.
Puisse le grand délice de notre propre Intelligence venir au jour ;
Et puissent nos corps, nos possessions dans les trois temps, et la provision de nos vertus
Devenir les alliés de la conduite qui mène à l'Éveil.

Ceci n'est pas pur verbiage, mais sincère aspiration ;
Que l'assemblée des Vainqueurs et de leurs Fils veuille l'agréer !
C'est depuis la grande contrée de France à l'occident du monde que j'ai un jour adressé ces préceptes à Damchâ Zangmo, compagne de mon cœur, et à d'autres. Vertu !
p. 120
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« Le chant d'illusion » Nyoshül Khen, traduc. Stéphane Arguillère, Éditions Gallimard© 2000
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LE CHANT D'ILLUSION
En bref, si l'esprit tranche les liens étroits de tout attachement,
Cela est dit condenser tous les points essentiels ;
Telle est la manière de cet homme sublime, Tilopa, et du grand Pandita Nàropa.

Un tel mode d'être profond
Est, de toutes les délices,
La sagesse du grand délice ;
Entre toutes les joies,
C'est la souveraine des joies éminentes.
De toutes les sections des tantra des formules secrètes,
C'est la quatrième et suprême consécration ;
L'ultime confrontation, c'est cela ;
« La vue de l'inséparabilité du samsara et du nirvana,
La Maharnudra, le Dzogchen et le Madhyamaka, et ainsi de suite,
Même si longue est la liste de ses dénominations,
Quant au sens il y a unité de tous les points essentiels. »
En disant cela, je ne fais que suivre la pensée de Jamgön Mipham.
p. 90
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Vous, disciples mes fils, écoutez un instant.
Cet amas de poussière qu'est mon corps illusoire
N'aura pas accompli la pleine mesure de son temps ;
Pourtant moi, l'adepte du Dzogchen,
Loin de toute peine, je suis heureux,
Car j'ai reçu, par la grâce du maître omniscient, mon suzerain,
L'héritage du Dharma de la Grande Complétude.

Je reconnais en ces trois refuges — le maître, la déité tutélaire et la dàkini —
Une essence unique ; de ce fait, je suis heureux.
Comme j'ai obtenu la certitude que cette vie, la prochaine
Et l'état intermédiaire procèdent d'un même Fond, je suis heureux.
Ayant compris que les points-clefs de la vue,
De la méditation et de la conduite se résolvent en un seul, je suis heureux.
Parce qu'il est superflu de mettre un terme à ce qui découle du passé, je suis heureux. À quoi bon aller au-devant de l'avenir ? je suis heureux !
Inutile d'amender le présent : je suis heureux !
Pourquoi aller ailleurs chercher la Vue ? je suis heureux !
Dans la méditation, l'acharnement est vain : je suis heureux !
p. 75
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Vous, mes fils, mes disciples, demeurez l'esprit tranquille ;
Les huit soucis mondains qu'esquissent les teintes de l'arc-en-ciel,
Le songe de l'amitié et toutes les confréries
Sont une illusion magique, le mirage d'une gemme.
Ne soyez pas séduits par les perceptions conditionnées
De l'esprit qui soupire après ces choses.
p. 64
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Il pratiqua en retraite l'ascèse de la « féroce » (tummo) ou chaleur psychique, jusqu'à en obtenir les signes d'accomplissement, puis, de même, les pratiques préliminaires singulières de la Grande Complétude, incluant la « séparation d'avec le samsara et le nirvana ». Il se livra à la méditation en ermite et en yogin errant ; la nuit était consacrée à la méditation du “Chöd”, où l'on convoque les esprits malfaisants pour leur offrir charitablement son propre corps en pâture, tandis que le reste du jour était dévolu à divers autres systèmes contemplatifs.
p. 15
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Actes et passions tourmentent l'esprit sans recours
À l'image de violentes vagues, au ressac sans relâche
En cette océane contrée du Cycle sans rivages.
Qu'il repose dans la grande paix qui lui est naturelle !
Nyoshül Khen
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LE CHANT D'ILLUSION
Vous tous, mes disciples, mes fils, soyez en bonne santé,
Et, dans cette vie comme dans les suivantes, persévérez dans le vertueux Dharma :
Nous nous retrouverons encore et toujours, dans un état illimité,
Dans l'Élément exempt de petitesse et de partialité.

Même si le corps illusoire dont elle fait usage est particularisé,
La spacieuse essence de l'esprit ne connaît point de différences.
Oubliez toutes les lamentations de la nostalgie de l'éloignement
Et consacrez-vous plutôt aux instructions cruciales qui « terrassent ce qui va à rebours » et à celles de la « saveur unique »,
Consacrez-vous à ce Dharma insurpassable qu'est l'esprit d'Éveil
Qui, entre cent chemins, suffit à lui seul :
Tel est le dernier conseil de l'homme que je suis.
p. 68
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LE CHANT D'ILLUSION
Que je rencontre homme ou femme, migrant de haute ou basse condition, mon père ou ma mère d'autrefois,
Je me tiens dans une disposition de bienveillant amour à son égard,
Et lui viens amicalement en aide d'un cœur plein de tendresse, comme s'il était mon prochain, mon frère, ma sœur.
Et même si je suis la risée des sots et des jaloux,
Du moins n'ai-je pas hypocritement contrefait la bonté.

Je parais insensé, insouciant,
On me dit inconséquent, et selon les commérages des carrefours, je passe pour accorder peu de prix aux choses de valeur.

Mais, comme on est distrait par l'accumulation, par l'accaparement,
Fondement de tous les maux divers, des faillites et des procès,
On se départit de l'artère de vie d'une âme vertueuse.
Avidité, toi qui fais que la vie d'un homme est emportée comme le vent charrie une feuille de papier,
Arme parée et chérie du suicide, je ne t'estime point.
p. 50
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Introduction
L'auteur de ces poèmes naquit dans le Tibet oriental en 1932 ; son père était un brigand, tandis que sa mère semble avoir été une femme assez dévote. Il eut deux frères et sept sœurs. Peut-être sa grand-mère eut-elle quelque influence sur sa carrière religieuse ; elle avait en effet une singulière piété à l'égard du grand maître Nyoshül Lungtok Tenpai Nyima, le disci-ple le plus proche du fameux Paltrül Orgyan Jigmé Cheikyi Wangpo (1808-1887), dont Nyoshül Khenpo devait ultérieurement recevoir l'héritage spirituel. Cette grand-mère l'incita à se tourner vers la pratique de la religion. Dans sa petite enfance, loin d'accéder aux études, il eut à garder les moutons de ses parents, et dut se consacrer à d'autres travaux de cette sorte. Mais, à l'âge de huit ans, selon l'usage des Tibétains, qui ont coutume de consacrer un ou plusieurs de leurs enfants à la religion, il fut donné à un monastère de la tradition Sakya, dont le supérieur, Jamyang Khyenpa Thabkhé, était l'un de ses oncles.
C'est à ce titre qu'il fit apprendre la lecture et l'écriture au jeune garçon à l'occasion, faveur qui n'était pas accordée à tous les jeunes moines. Selon la règle de ce monastère, les novices mendiaient quotidiennement leur nourriture. Nyoshül Khenpo évoquait parfois les mâtins féroces qui plus d'une fois ont effrayé l'enfant qu'il était. D'autre part, dans ce couvent, les jeunes novices, en cas d'incartade, se voyaient infliger une punition sévère : on leur faisait passer la nuit à l'extérieur du monastère, exposés au grand froid.
Bien qu'il eût revêtu l'habit religieux, il n'eut guère de loisir pour étudier ni pour pratiquer la Religion, se trouvant chargé, comme dans sa famille, de mener paître les moutons des fermes du monastère. Mais, dit-il, souvent il s'abandonnait, le regard abîmé dans le ciel turquoise et transparent. Cette rêverie signe le début de son apprentissage de la contemplation. Mais, repensant aux paroles de sa grand-mère, il n'était guère satisfait, en fait de vie spirituelle, de cette existence de berger costumé en moine.
p. 13
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