Citations de Olympia Alberti (107)
Une oeuvre d'art est bonne quand elle est née d'une nécessité.C'est la nature de son origine qui la juge.
Devant elle, Rainer répétait pour excuser les insuffisances de chacun "on ne vient pas au monde avec le mode d'emploi",c'était vrai.
Accepter,même le difficile,et s'y tenir-tout est là.
L'autre n'est toujours qu'un détour vers nous.
La joie est un savoir..
Rien que celui qui a déjà levé sa lyre
aussi parmi les ombres
est apte à rendre avec divination
la louange infinie.
Rainer Maria Rilke
Un amour c’est quelqu’un et c’est plusieurs, palimpseste des caresses – c’est une peau, et c’est la nôtre – une, renouvelée
Vivre, c’est apprendre chaque jour à aimer. Sinon, c’est mourir.
Elles savaient de toute éternité, comme on respire juste, comme on sait ce qui est bon, comme on dit oui avec son être, pas seulement avec sa tête.
Je te l’ai dit, parler de l’amour, c’est parler de notre espace divin, ou de notre plus grande lumière, qui fait la clarté pour faire deviner les mots des regards, les mots du silence, les mots des baisers retenus et des caresses empêchées, les mots qui essuient les visages en larmes, ces mots que seul l’amour peut écrire, quand il les donne à ceux qui ne savent pas lire, pour qu’ils aient une langue, un chant, une vérité à aimer, pour vivre. Tu t’en souviendras ? Ecris, Elijah, pour ne pas oublier la beauté d’aimer. Ecris.
Ainsi l’on me permettra de bousculer cette petite histoire de mots, pour raison hautement majeure, qui n’admet aucun passe-droit de logique, car le cœur a ses raisons, et ses puissances… et les grands enseignements spirituels disent qu’en l’humain le cœur symbolique, donc l’Amour, est le siège de Dieu. Quand on aime, on a l’impression bienheureuse de marcher sur les eaux. Cette ville mythique, qui semble un rêve porté par les flots embrumés du matin sur la lagune, y invite, et elle a inspiré des générations d’amantes et d’amoureux, de poètes et d’artistes, parce que cet écrin exceptionnel aux charmes renouvelés leur proposait une idée et une vision immortelles de leurs émois et, partant, de leur amour.
Il prend conscience que pour faire signe, il faut voir, recevoir et donner, consentir à l’empreinte du pas résilié d’or. L’âme ne travaille-t-elle pas l’être, comme un levain, jusqu’au visage ? Ne devient-on pas ce que l’on éprouve ? Il voudrait tellement mériter la vision, enfin, le frôlement dense et chuchotant, près de sa joue, il voudrait encore et encore ce froissement si proche de son oreille qu’il éprouve alors la sensation que cela nait à l’intérieur de lui-même. Va-t-il bientôt traduire en triomphe pour le regard cette suffocation de tourterelle, près de son cœur ? Il veut rendre la beauté, en la gardant - et il ne faut rien garder : il sait que là est la souffrance. Lâcher prise, lâcher, la donner toute. Ainsi ne serait-elle pas un peu à lui ? S’il pouvait devenir le geste pur de ce qu’il pressent, transmuer cette énergie d’amour en harmonie, faire lever des aurores dans des vies en prison, il ferait là œuvre de ... poète. Il faudrait des siècles pour le lire, il serait inépuisable, comme un livre d’aube...
On n’en finit pas avec l’amour.
Où en finit-on avec les racines, la vérité et l’infini ? Le jour où l’on en finit avec l’amour, on est plus mort qu’un mort, qui peut-être est parti dans la douceur et l’acceptation. Rayé de la carte des vivants, on retourne dans l’inaccompli.
Croire vivre, et ne plus faire qu’exister.
Bois sec.
Toujours je veux aimer et comprendre. C’est quand j’aime que je comprends le mieux, le plus loin, très loin où je ne vais pas, d’habitude.
J’ai remarqué l’importance des mots, la joie qui fait sa lampe dans mes jours et mes rêves. Quand j’en découvre un nouveau, je ne suis pas loin de la tendre enfance – comme devant un fruit de printemps, l’odeur de la galette, un émoi, un oiseau, ou une surprise.
Le drame de l’avidité et de l’envie, c’est qu’elles révèlent une insatisfaction liée à un vide intérieur sévère et mènent à oublier l’être, la vie, l’âme et plus encore : l’espace spirituel qui devrait guider toute décision importante.
La profondeur demande d’accéder souverainement à nos vies.
Quelle joyeuse perspective dans mon affirmation : la gratitude a des rapports étroits avec le bonheur, la sérénité, l’altruisme. C’est le contraire de l’égoïsme.
Avec cette maison, elle s’en était offert des rêves en technicolor, des soirs près du feu dans l’âtre de la cheminée en venette rose, oui, et des rires d’enfants dans la mezzanine, pendant qu’ils regardaient, en pouffant dans leurs mains et le nez dans les livres entrouverts, les gravures érotiques d’Oncle Gérard, des odeurs de clafoutis aux pommes – aux reinettes, succulentes pour le fondant – qui s’échappaient de la cuisine, et de soupe à l’oignon, bien gratinée par le gruyère, avec des croûtons frottés d’ail, elle s’en était offert des nuits à rêver les yeux ouverts sur les moulures florentines du plafond, des nuits à lire Musset et Baudelaire sur le balcon, tiens, elle l’avait oublié son petit balcon, son préféré, avec une balustrade de ferronnerie andalouse qui prolongeait l’encorbellement, un bijou, comme une chanson de Charles Trénet, une chanson qui parlerait de bonheur quand on rentre le soir, chez soi, dans sa maison.
Il cueillit une fleur immobile, blanche, un murmure ou un joyau pour carnet de bal, un secret pour parfum de femme, et il monta lui offrir l’incarnation de sa méditation vespérale.
L’autre jour (avant-hier), je regardais mes paumes et leurs lignes étranges, presque étrangères, comme une langue que je ne savais pas lire, dans un livre mien mais bientôt fermé : il me fallut respirer très loin, jusque dans mon passé de soleil et de force, pour comprendre lentement (admettre ? accepter sans révolte ?) qu’il me restait trois mois. Pour mourir ou pour vivre.
La joie a la même origine que le mot "joug", c'est dire que la joie demande des efforts, de la volonté, qu'elle n'est pas passive mais active, dans son espérance comme dans sa plénitude.