Citations de Olympia Alberti (107)
(...) et chaque nuit ma fenêtre hibou a fait sa lune de moisson, elle a vu les anges se défroisser la nuit ou la nuit se déplisser les ailes, l'air se peupler de rêves, de cris à peine plus grands qu'un soupir, mais pour les fourmis et les araignées, un fracas, elle y a recueilli des musiques, des aubes de lin, des sonates d'amour impossible, sans écarquiller ses carreaux plus qu'il n'est besoin, elle a fait couler sur mes pages de silence et les touches de mon clavier mille abandons secrets, à jamais innommés, des larmes de désespoir qu'on ne pleure pas (ou l'on s'en cache) et qui pourtant, mystère, une ombre de buée légère aux carreaux, et comme un froissement entre les mots posés,des pleurs de jouets oubliés sur les fauteuils d'osier ou sur la mini -pelouse, des ruades de chats en colère, des feulements de printemps aux fougues violentes, des claquements de draps qui sèchent dans le vent, des étreintes happantes et vides de chemises agitant des manches sans espoir.
Après un escalier aux marches usées par les siècles, par la pierre ponce des pas, près d'un horizon chaque soir marine et blanc sur le miroir de la mer, on accédait aux nattes tressées où, allongés, les corps prennent au repos où se mêlent la lenteur des paroles, la fine odeur un peu âcre du thé longuement infusé, la fumée du tabac, le soupir du narguilé, le souvenir des flots turquoise. Parfois, la musique acide d'une flûte rafraîchissait les nuques et puis, plus rien, c'était la dernière parole du muezzin levée dans la nuit blanche de la mosquée, et c'étaient les pas étouffés de babouches qui filaient, le long du mur du cimetière, jusqu'aux senias (vergers), près du phare, jusqu'au dar (maison) plus ou moins proche, jusqu'aux ablutions, jusqu'au sommeil.
Tu dois vivre, respirer par le biais de ton âme et travailler, étudier par l’esprit. Si tu vis par le biais de l’intellect, ce n’est qu’une piètre existence.
Voilà, en fait, comment tu devrais traverser chaque jour : en croissant et en mûrissant du matin jusqu'au soir. Et à présent, tel un fruit fatigué, je me détache du tronc de ce jour.
«Petite pute à quinze ans et alcoolique, je n'ai pas le profil.»
Je prie l'ange de me garder joyeuse dans les jardins d'aimer.
La beauté appartenait, dans l'éclat de sa présence, à une forme de pureté, d'accomplissement,comme la splendeur de l'art.La beauté,était libre.Une forme de rayonnement.
Soudain,j'ai compris qu'il y a deux vies:la vie passionnée,profonde,et les existences qui regardent,qui la regardent-les existences spectatrices.Il y avait deux voies:les vies créatrices,et les autres,toutes les autres qui existaient par procuration.
Aimer est bon parce qu'aimer est difficile.
Rilke
Mon père dit que la douleur et la révolte devant son intensité me donnaient la force de le soulever, lui,un homme de sa puissance.
Dans mon coeur,quand mon silence se souvient du tien et de ses pans de mutisme comme des verticalités entre nous,tu as l'air de qui marche depuis longtemps à la recherche d'une lumière qui nous échappe,à nous,les parleurs,les oublieux,les offenseurs du bleu,ou de qui se sait en quête d'un passé que nous avons oublié de garder près du coeur.
Au fond de toi,il y avait un enfant perdu qui n'avait pu fuguer devant le malheur,un enfant sans père,un adolescent de quinze ans dont la mère meurt foudroyée d'une congestion cérébrale,alors que le monde,tu ne sais pas encore quoi en faire.
La mesure d'aimer, c'est d'aimer sans mesure.
Saint Augustin
Le pire malheur est le manque d'amour et de charité,la terrible indifférence avec son voisin.
Mère Térésa
Savoir se réjouir en toute occasion,c'est déjà aimer.Vous me comprenez?
Mère Térésa
Ne cherchez pas Dieu dans les pays lointains;Il n'est pas là.Il est près de vous,Il est en vous.
Mère Térésa
Les hommes déçoivent,les choses ne vous abandonnent pas.
Tout est neuf,chaque matin,et la modernité n'est que le hochet des impuissants:être créateur,c'est parler avec l'éternité.
L'histoire de l'interrogation humaine est l'histoire de nos manques,de nos souffrances,peut-être de nos déchirements.
Je lui ai montré le chemin de l'or,
mais l'or qu'elle trouve est bien à elle.
Auguste Rodin