C'était pour du beurre. C'est une phrase qui résonne fort. Elle dit l'enfance, moment où il est si facile de passer d'une réalité à une autre, où l'on fait semblant, où pour de faux on devient une secrétaire harassée levant les yeux au ciel, "fières / de savoir déjà / être admirablement / lasses / de rien".
C'était pour du beurre. Pourtant, tout ce qu'on vit enfant, s'inscrit en nous, le faux, le vrai, les émotions et les paysages. Les fleurs.
C'était pour du beurre et je pense instinctivement aux boutons d'or. Leur reflet jaune sous le menton.
Orianne Papin dit l'enfance avec malice, comme l'a si justement souligné une lectrice samedi dernier. La fameuse crise de la huitaine, être archéologue saisonnière, les enfants poupons forcément sans père. De la malice pour révéler aux yeux des autres l'enfant que nous sommes tous encore. Une toute petite fille au fond de soi qui joue à être adulte. Regardez-vous dans un miroir. N'est-ce pas l'enfant que vous étiez qui apparaît sous ce regard inquiet ?
Il y a du jeu dans ce recueil, du je aussi, de soi, de nous. Il y a l'enfance et tous ces possibles. Un territoire infini. Il y a chez Orianne Papin, une poésie qui fait du bien.
"De sous la table
ressortir toujours
avec une fève
dans sa part de galette :
en ce temps-là
nous étions
tous
terriblement chanceux.
Que
s'est-il
passé
ensuite ?"
Et n'oubliez pas de lire les remerciements, micro-auto-fiction finale qui vous feront refermer ce recueil, un sourire sur les lèvres.
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Sollicitée par une amie pour lire ce court roman dans le cadre du concours de la rentrée Kindle des auteurs 2015, je me suis volontiers prêtée au jeu, partant du principe que, l'édition étant un monde fermé, les nouveaux auteurs méritent un coup de pouce si besoin.
Malheureusement, je me suis abstenue de mettre un avis sur Amazon car il aurait desservi Orianne Papin.
En effet, j'ai trouvé ce livre très scolaire, j'avais l'impression de lire un devoir d'élève. Est-ce la nouvelle mode? aucun mot de liaison, de nombreuses propositions indépendantes, ou un certain manque de considération pour les capacités des lecteurs?
Les détails sur l'industrie pharmaceutique sont beaucoup trop nombreux, les images pas toujours très drôles bien que se voulant humoristiques "zèbre hémiplégique", "suricate unijambiste".
Seule la fin m'a fait sourire. C'est un peu juste pour mériter 4 ou 5 étoiles.
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Une ode à l'enfance qui nous rappelle avec nostalgie nos souvenirs de jeunesse. Tantôt avec humour, tantôt avec émotion et une plume qui va droit au but. Ce sont des histoires presque universelles, qui parlent à chacun d'entre nous ; une limonade, une barbe à papa, un feu d'artifice.
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Vous pourrez y découvrir ma nouvelle primée lors de ce concours : "Les gens ordinaires".
Je recommande plusieurs nouvelles publiées dans ce recueil, j'ai notamment beaucoup aimé :
- "Et la musique demeura au parterre" de Vincent Dumonceau
- "Sans les mains" d'Isabelle Bouvier
- "L'âme frère" de Catherine Moreau.
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