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Critiques de Pascal Bacqué (9)
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La légende d'Elias

« La Légende d’Elias : la Colère de la terre »,

ou l’homme peut-il habiter en poète ?



Noyé parmi les nombreux ouvrages proposés par la rentrée littéraire de janvier 2012, paraît un texte étrange, ni tout à fait roman, ni tout à fait poème, qui, sans une préface de Bernard-Henri Lévy, aussi protectrice qu’exposante - c’est-à-dire suscitant aussi bien curiosité, ironie, qu’attente légitime - serait peut-être passé inaperçu.

Et pour cause, Pascal Bacqué dans « la Légende d’Elias : la Colère de la terre », premier tome d’une trilogie, loin de se perdre dans la description complaisante de sa « moite intimité gastrique », orientation banale de la première œuvre d’un écrivain que regrettait Sartre, a l’ambition folle d’explorer ni plus ni moins que celle de la terre : « la tourbe », décor et personnage à part entière du prologue narrant la mise en terre du père du narrateur qui se veut poète, sans prétendre l’être ;

«la tourbe » cet amas humide de déchets organiques en décomposition, en digestion par la terre.



Car, pour Bacqué, et c’est le leitmotiv de sa Légende, « la terre pense » comme l’homme pense, ou, plutôt, elle se doit d’être pensée, d’être comprise, pour que l’homme puisse y habiter en paix. Or l’impossible patience nécessaire, excédant les capacités humaines ordinaires, a provoqué voici mille ans, sur un double-acte fondateur de mort, parricide et fratricide, l’apparition d’un ordre niant l’intelligence et imposant aux hommes ce qu’ils doivent penser : l’Ordre des Dicteurs.

Condamné à ne plus se penser ni à se comprendre par lui-même, l’homme n’a pas d’autre choix que d’imposer sa puissance sur le monde par la violence ; et qu’importent ses conceptions du bien ou du mal, car celles-ci lui sont littéralement dictées par un pouvoir caché dans un village anonyme des Alpes suisses : une unique matrice ne produisant qu’inertie de la pensée, mécanique répétition passive, celle à laquelle Tamas, premier des Dicteurs, ne pouvait que se limiter, tant la fascination exercée par l’esprit lumineux de son père, Harr von den Rose, sage d’entre les sages, l’avait soumis, mais inertie de la pensée à laquelle l’esprit secret et neuf de son frère Elias ne pouvait se résoudre.



Pascal Bacqué revisite l’opposition biblique Jacob-Esaü, en ce qu’elle révèle de l’opposition de la poésie, qui est faiseuse du monde, et du roman, qui se veut miroir du monde ; et dans ce que cet antagonisme interroge la question cruciale de la filiation : le bon fils est-il celui qui ressemble à son père et ne fait qu’en reproduire les œuvres, ou est-il celui qui, fort de l’horizon ouvert par son père, tente de découvrir le sien propre ? C’est cette tension qui traverse tout le texte et les personnages.



La Légende d’Elias ne dresse pas l’amer constat d’un univers désenchanté qui doit se fuir dans la magie, et donc dans la fiction et le mensonge, pour se guérir, mais d’un univers qui a besoin de se faire, par le mot, par la phrase, pour que se brise son reflet apparent et émerge sa réalité visible.



Armé du vers, de la prose, du théâtre, et même de la musique, dans des chapitres souvent bouleversants, parfois cocasses, mais toujours poussés à un degré d’exigence stylistique peu commune, Pascal Bacqué fait un double-pari, dans le premier tome de cette trilogie : celui de l’intelligence de son lectorat, et celui, bien plus audacieux, que ce monde, lieu où s’exerce puissance et violence, demeure mystérieux et en-chanté : l’homme peut encore y habiter en poète, et la terre lui être à nouveau terre (cf. Heidegger sur le poète Hölderlin).

Alors, peut-être que comme Harr von den Rose, ce sage idéal, bien dire une rose suffira à ne plus désespérer du monde et des hommes.









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La Guerre de la terre et des hommes

Si ce livre est extrêmement difficile à décrire, il n’est pas plus simple à chroniquer. Malgré tous les éloges qui figurent sur le livre – on compte pas moins de neuf avis dithyrambiques, sur les rabats de la deuxième, de la troisième et sur la quatrième de couverture, dont cinq sont ceux de philosophes -, il est difficile de dire que j’ai aimé ce livre.



Mais il est également difficile de dire que je n’ai pas pris, en même temps, un certain plaisir à le lire, à la fois parce que la langue est belle, avec des fulgurances – Pascal Bacqué parle d’un « art suraigu du silence », ou évoque, pour les religieux ayant abondamment pratiqué les génuflexions, « la vieille gêne des agenouillements cisaillés par la matière ».



En réalité, ce livre est compliqué à lire, parce qu’il est tellement ambitieux. Trop, peut être, pour le lecteur moyen. En tout cas, moi, il me renvoie à mon ignorance, à mes lacunes culturelles. Mon niveau d’érudition n’est pas suffisant pour que je puisse tirer les fils de ce récit et le décrypter. Du coup, je me sens bête, ce qui n’est pas forcément le plus agréable dans une expérience de lecture…



Du coup, je ne parviens pas à prendre de la hauteur sur le texte et à en percevoir les implications profondes, et je reste au pied de la lettre, face à des formules profondément poétiques mais qui résonnent, du coup, au premier degré, comme un exercice de style qui me laisse de marbre.



« Le tapis des mots qu’il avait envoyés sur les foules en panache de flammes (car les mots de Winston avaient commandé aux bombes) et leurs répercussions infinies de bouche à bouche et dans les pensées des hommes furent aspirées d’un seul coup par un courant d’air froid ».



Pour évacuer la frustration de se retrouver sur le bord du chemin, reste alors la forme. L’objet est plutôt réussi, mais, à l’usage, déception. J’ai relevé une bonne trentaine de problèmes de mise en page, des mots coupés en plein milieu d’une ligne, des problèmes de passage à la ligne non effectués dans des dialogues, des sauts de paragraphes en pleine phrase. J’ai conscience que je n’aurais probablement pas fait attention à cela si j’avais adhéré au texte. Mais là, j’ai surtout ressenti un contraste entre l’ambition du projet et la réalisation de l’objet…



Alors, ce livre ? Je ne peux pas le conseiller sans prévenir qu’il est ardu ! Ainsi, je dirais qu’il s’adresse en priorité à des personnes ayant une excellente connaissance de l’histoire des idées, des religions – et, notamment, du talmud – et qui ne craignent pas de confronter leur érudition à celle du poète, écrivain et philosophe qu’est Pascal Bacqué…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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La Guerre de la terre et des hommes

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique. Je remercie Babelio et les éditions Massot pour la découverte de cet auteur.



Dans ce livre se rejoignent L Histoire, les mythes et la poésie, tout cela dans un style poétique, limpide, et finalement très agréable.



J'ai pris du plaisir à me plonger dans ce livre troublant même s'il faut s'accrocher pour avancer dans le récit. L'auteur nous promène géographiquement, temporellement, la narration est polyphonique. Il n'hésite pas à intervenir dans la narration et a la folle ambition de raconter la face cachée du monde avec beaucoup d'érudition mais aussi avec humour. Outre des personnages de fiction nous croisons Churchill, Tolkien, Jean Genet mais aussi Gerbert d'Aurillac, proche de Charlemagne qui deviendra pape.



Ce livre est le premier tome. Quatre volumes supplémentaires sont à paraître. Il me tarde de lire la suite. le tout doit former une oeuvre de fiction qui éclaire le passé.





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Imperium

Cet homme est un poète. Une découverte au hasard d'un conseil de libraire.

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La Guerre de la terre et des hommes

L’auteur poursuit sa saga qui dépeint le monde à l’envers où nous sommes enfermés.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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La Guerre de la Terre et des Hommes, tome 2..

Comme le premier tome, l'auteur nous invite à une expérience littéraire plus qu'à entrer dans un récit. C'est onirique, car le lecteur semble plonger dans la pensée de l'auteur, dans le chaos d'une écriture qui s'organise petit à petit. Pour moi il y a eu tout au long du livre une tension entre abandonner la lecture et quelque chose qui me retenait pour aller jusqu'au bout de ce livre qui se lit d'une traite.
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La Guerre de la terre et des hommes

Juste : Ouah !
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La Guerre de la terre et des hommes

Avec le second volume de sa série La Guerre de la terre et des hommes, l'écrivain nous donne une version puissante, intelligente, historique et métaphysique du Da Vinci Code.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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La Guerre de la terre et des hommes

Un roman initiatique et métaphysique qui enveloppe 6000 ans d'histoire pour éclairer la face cachée du monde. Éblouissant et fou.




Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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