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Critiques de Patric Jean (6)
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Les hommes veulent-ils l'égalité ?

Bonne question. Autant dire que Patric Jean n'y répond pas. Mais il fait le tour de la question : pourquoi le voudraient- ils ? Puisque cela remettrait en cause une partie de leur pouvoir, de leur place dans la société... et pourtant l'égalité serait un bien pour tous puisque les cartes des attendus des genres seraient rebattues : les hommes n'auraient plus à dissimuler leur sensibilité, les femmes leur force de caractère... il y a même des effets sur la sexualité...

L'égalité c'est finalement nous voir tous comme des humains.
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Pas « client » Plaidoyer masculin pour abol..

Chaque homme est impliqué par la place qu’il occupe dans la structure où il est confortablement installé



Voici un petit livre, bien utile, écrit à la première personne, de l’un des porte-parole du réseau Zeromacho, un plaidoyer masculin pour abolir la prostitution.



Un homme dit son cheminement, ses rencontres, ses analyses, ses compréhensions des rapports entre femmes et hommes (« Il faut être très mal informé pour ignorer que de manière générale, les femmes sont discriminées dans nos pays pourtant en avance sur ce point. Différence salariale, tâches ménagères, violence symbolique, violences physiques y compris dans les classes les plus favorisées. Violences sexuelles à tout niveau social. La liste est longue. »), de la prostitution, des « clients ». Je regrette cependant le non-emploi de la notion de rapports sociaux de sexe (système de genre) et l’insistance mise sur le « culturel » au lieu de la « construction sociale ».



L’auteur parle des centres d’hébergement (« Dans différents centres d’hébergement, j’avais donc passé du temps avec des femmes en déroute. On pourrait dire qu’elles avaient été brutalisées, mais le mot serait faible quand on a vu tout cela de près. Détruites, écrasées, déchirées, martelées, ruinées, effacées, volatilisées. Il ne restait parfois qu’un petit être humain tenant à peine debout, les yeux exorbités sur sa vie dont il n’y a rien à espérer. ») au récit, à la parole de Sonia (« Sonia poursuivit pendant une vingtaine de minutes. Vomissant sa souffrance autant qu’elle pouvait le faire. »), de l’armée et des « flagrant délit de mec », à l’expression du pouvoir d’être homme…



« Nous les hommes, en tant que groupe social et quelle que soit notre attitude individuelle, nous percevons bien ce rapport de force au quotidien. Et lorsque nous le critiquons, nous en jouissons également, même malgré nous. Mais, faut-il le reconnaître, le plus souvent de façon assumée. Notre domination sur le monde est telle que nous ne pouvons que perdre des privilèges. Notre sentiment de risque est permanent. Nous pensons vivre à toute époque une « crise de la masculinité » qui n’est en fait que notre angoisse de laisser échapper une parcelle de notre pouvoir. » Voir plus particulièrement sur ce sujet, le beau livre de Léo Thiers Vidal : De « L’Ennemi principal » aux principaux ennemis. Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination, Editions L’Harmattan 2010, « Toutes les femmes sont discriminées sauf la mienne » sans oublier Rupture anarchiste et trahison pro-féministe : Écrits et échanges de Léo Thiers-Vidal, Editions Bambule 2013, Braquer la lampe sur ce que certains voudraient maintenir dans l’ombre



Il nous décrit la fraternité des clients/prostitueurs, la marchandisation des femmes et les propos obscènes « centrés sur la valeur du « bien » acquis », le système prostitueur, les croyances sur la sexualité masculine. Je souligne, car cela est assez rare, que Patric Jean, parle d’apprentissage de la sexualité. En effet la sexualité des êtres humains est apprise en relation avec d’autres êtres humains. Les imageries trimballées par les hommes sont des constructions historiques, hétérosexistes, centrées par ailleurs sur la pénétration, et recouvertes par les inventions d’une nature essentialisée. L’auteur insiste sur « notre » domination du corps des femmes. Comme il le souligne « posséder une femme que l’on achète, c’est jouir sans s’encombrer de réciprocité ».



Il dénonce la construction d’un droit à (se) prostituer, la fausse comparaison entre prostitution et travail, l’idée du « corps comme objet extérieur » qui serait cessible.



Il nous rappelle aussi, qu’à l’issue de la révolte des prostituées de Lyon en 1973, l’une des animatrices, Ulla, s’est publiquement interrogée : « Comment avez- vous pu me croire ? » lorsqu’elle affirmait aimer son « métier ». Il cite aussi un phrase du « Manifeste des sex workers en Europe », qui réclame, l’abrogation des législations « qui criminalisent ceux et celles avec et pour qui les personnes prostituées travaill(ent), les organisateurs,organisatrices, et managers ». Comme l’auteur le souligne le « pour qui » signifie les proxénètes.



La prostitution c’est aussi le mépris social, le racisme et le sexisme, les violences…



L’auteur revient aussi sur certaines situations, en Belgique, en Espagne, en Allemagne ou à l’inverse en Suède (avec la pénalisation des clients).
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Les hommes veulent-ils l'égalité ?

Se déconstruire socialement, ne plus être homme, devenir humain…



Dans ce petit livre, Patric Jean interroge le positionnement et les actes des hommes sur le thème de l’égalité entre les sexes, sans oublier de se situer lui-même dans les rapports sociaux de sexe, « L’auteur de ces lignes est conscient d’être lui-même un membre du groupe social dominant. C’est en tenant compte de ce point d’observation très particulier qu’il faut lire les pages qui suivent »…



Les hommes, des êtres humains socialement construits comme « hommes », la domination masculine, sa négation ou sa relativisation, la confusion entre « égalité de droit et égalité de fait », la défense de la complémentarité contre l’égalité, les normes hétérosexuelles, l’exploitation du travail domestique des femmes, les privilèges, l’histoire d’une domination… « C’est bien en terme de construction sociale générant une hiérarchie qu’il faut évaluer la situation »



L’auteur indique que les hommes, les dominants ont du mal à « conceptualiser leur domination », Comme Léo Thiers-Vidal, je pense que les hommes savent leur domination, connaissent ses effets, en jouent, sous divers registres, pour maintenir leurs privilèges, continuer à en tirer les bénéfices auxquels ils ne veulent pas renoncer.



Patric Jean analyse les mouvements masculinistes, les « plaintes des dominants », l’occultation des rapports de force. Il souligne une stratégie fort répandue consistant à dire que « le dominant c’est l’autre » ou comme l’écrit Patricia Roux « Toutes les femmes sont discriminées, sauf la mienne ».



Comme l’auteur, je considère que les hommes peuvent être, non féministes, mais pro-féministes, J’ajoute que dans leurs activités pro-féministes, ils doivent être en position de reddition des comptes aux femministes.



Patric Jean insiste aussi sur les comportements, les leçons données aux femmes sur leurs combats, la négation de leur position sociale. L’auteur parle aussi des hommes engagés, d’un défi à la « virilité », de chausser les « lunettes de genre », de verbalisation, d’interrogation de ses pratiques, y compris sexuelles, du refus de tout acte prostitutionnel, de dévoilement des stratégies anti-égalitaires….



Je ne partage cependant pas le relatif optimiste de l’auteur. L’égalité ne sera pas atteinte par de simples changements de comportements, par l’effet cumulatif de transformations d’attitude des hommes, mais par un bouleversement des rapports sociaux,… Il ne suffira pas aux homme de « se déconstruire socialement, ne plus être homme, devenir humain… », pour utiliser les termes de l’auteur, ce qui reste et restera nécessaire. Il ne s’agit pas ici d’un (ré)aménagement du système de genre mais bien de sa destruction…



Un petit livre utile, illustré de nombreuses citations. Une invitation aux hommes à mettre à nu nos stratégies de déni, nos actions envers les non-pairs (les femmes comme être humains genrés), nos agir reproduisant et construisant l’oppression, la violence, l’asymétrie, le faux « neutre » en réalité masculiniste, etc… A penser le privé comme politique et à lire les écrits des féministes et des hommes pro-féministes comme Léo Thiers Vidal.
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La loi des pères

En résumé : enquête sur les mécanismes qui invisibilisent les situations d'inceste et de violence sexuelle envers les enfants dans la société.



En détail :



En préalable, cette enquête est un condensé de ce qui ne va pas dans la société en matière lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. Donc forcément, l'auteur dresse un tableau sombre, mais au vu de la gravité du sujet, il ne peut en être autrement.



L'ouvrage est très bien structuré : les réflexions sont organisées en parties assez courtes, ce qui permet de faire des pauses dans la lecture ou de retrouver certains passages. Tous les aspects de ce problème de société sont ainsi étudiés les uns après les autres. Les aspects historiques du sujet sont également évoqués, notamment la situation des années 70. Le travail de l'auteur est bien référencé et s'appuie sur des études et des chiffres, dont les sources sont citées.



L'auteur a commencé son travail en infiltrant un groupe masculiniste en Amérique du Nord. Pour mémoire, le masculinisme est un mouvement qui prône l'idée selon laquelle la femme et l'enfant sont la propriété de l'homme. Cet ouvrage permet d'en savoir plus sur le syndrome d'aliénation parentale et les mécanismes qui amènent à confier la garde de l'enfant présumé victime au parent présumé agresseur.



A la fin de certaines parties, l'auteur retranscrit des témoignages de mères dont les plaintes se sont retournées contre elles. Ces passages sont sombres et démoralisants, le texte mettant en lumière toutes les incohérences du système judiciaire. Il est compliqué de se faire une idée en ayant qu'une version de l'histoire, surtout quand on n'est ni pédopsychiatre ni juriste. Les enjeux sont tellement importants pour les enfants victimes, les faits tellement compliqués à prouver et les moyens de la justice tellement insuffisants...



L'ouvrage atteint son but : révéler l'ampleur du problème, mettre en perspective certaines statistiques agitées à tort et à travers dans les médias. Mais il laisse également démuni face à l'absence de solution.



Du même auteur : Les hommes veulent-ils l'égalité ?

Dans le même genre : Les Fossoyeurs,
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La loi des pères



Ce livre est avant tout un documentaire sur la pédophilie. On apprend que des groupes « masculinistes » protègent les pédocriminels et pères incestueux.

Des procès ont lieu, des mères portent plainte quand elles découvrent l’horreur des relations entre souvent leurs ex et leurs petites filles. Elles ne sont pas souvent gagnantes, on classe leur dossier sans suite en prétextant que c’est pour nuire au père….qu’elles inventent et ce malgré parfois les témoignages clairs et précis des gamines.

Certains défendent cette pratique en disant que l’enfant a une sexualité et qu’il faut lui faire découvrir. Du moment qu’il n’y a pas de violence …

Si des lecteurs ont été confrontés personnellement à ce problème ils savent tous que l’on ne sort JAMAIS indemne de ces viols, attouchements fellations etc… que l’on demande aux petits enfants de 4/5 ans et voire plus âgés.

Ce qui est encore plus incompréhensible c’est le soutien qu’ont ces pédophiles de la part de gens « connus ». L’auteur n’en cite que quelques-uns ça fait froid dans le dos !

Tout cela ne se passe pas forcément dans les milieux pauvres contrairement aux idées reçus mais dans tous les milieux !!!

Un bon témoignage qui doit être lu.



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La loi des pères

L’affaire Harvey Weinstein a déclenché le mouvement Metto, libérant la parole des femmes victimes d’agressions sexuelles. Qu’en est-il des enfants ? Une récente étude allègue qu’un mineur sur trente a subi des attouchements ou des viols répétés. Dans une société dite civilisée, comment accepter pareille situation ? Patric Jean s’est lancé dans une investigation qui l’a encouragé à revoir notre manière de fonctionner. Selon lui, les habitudes et un silence lourd de conséquences ont permis ou permettent toujours des gestes dont les effets sont désastreux pour le jeune en train de se construire. A quand la libération de parole pour tous ces garçons et filles victimes de pédophiles, de pères ou d’oncles incestueux ? Au fil des pages, l’auteur enquête sur l’aveuglement d’un monde qui se replie dans le déni, qui ne punit pas ou insuffisamment ? Ayant infiltré des groupes masculinistes, Patric Jean révèle une idéologie qui protège les coupables. Tout un arsenal de mesures sert à les exonérer face aux juges. Pire, à stigmatiser celles et ceux qui dénoncent l’inacceptable, pointant de l’index les membres du corps professoral ou médical qui signalent les abus. Il y a bien sûr urgence de réveiller les consciences et de prendre la peine d’écouter les victimes. Aujourd’hui, toujours, un arsenal de mesures sert à entraver toute dénonciation. On parle ici de légitimation ou de pathologies pseudo-scientifiques dont se servent les avocats. Cet ouvrage insiste sur l’urgence d’ôter les œillères, d’avancer et de cesser d’accepter tout et n’importe quoi au nom d’une sacro-sainte culture qui fait que la justice se plie à diverses situations entérinées par le droit masculin. « La loi des pères » lance une alerte. Pourvu qu’elle soit entendue !
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