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Citations de Patricia Emsens (18)


[Pieter Brueghel l’Ancien peint « Le massacre des innocents ».]
Brueghel s’écarte. Il est content de lui. Ces hommes n’en méritent pas tant, se dit-il, en pensant aux drossards, aux soudards, à tous ces individus qui répandent le sang. Et pourtant, il a du plaisir à les peindre, à tous les peindre. À les rendre beaux. À les vêtir d’étoffes qu’il aimerait peut-être porter, ou juste enfiler, pour se voir dans ce costume. Cet uniforme. Dans la peau d’un drossard.
Les peindre les rend supportables. Même les enfants morts qui ont l’âge de Jan, son plus jeune, quand le pinceau s’en mêle, il est capable d’aller jusqu’au bout. De s’inspirer de leurs menottes rondelettes, de leur façon de tenir la main de leur mère, de freiner le pas, d’avoir froid, d’avoir faim, d’avoir sommeil.
Pauvres petits, s’ils savaient.
Il est fatigué. Il donne à son oeuvre les forces qui lui restent. Mettre, continuer de mettre un peu d’ordre dans tous ce chaos. Jusqu’à la fin, ne pas succomber, ne pas fermer les yeux. Même si, se dit-il en constatant que le jour s’est levé, ça ne change pas grand chose. Au fond.
Que faire maintenant ?
Aller voir si les petits sont levés, habillés, prendre sa femme dans ses bras ou peindre un animal, un arbre. De la nature pour se reposer de l’homme.
Il choisit de peindre.
Encore un peu. Après, on verra. Tout le reste peut attendre, croit-il.
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... Et je m'en veux quand les jours passent et que soudain je me rends compte qu'ils sont passés sans que j'aie pensé à lui, comme si je l'avais oublié. Je n'oublie pas, Marie. Je te jure.
- je te crois. Continuer à vivre, ce n'est pas oublier ses morts. Je crois même que c'est leur rendre hommage. Je crois que c'est ce que ton père souhaiterait que nous fassions, vivre, continuer à vivre. Ici, ailleurs...
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Marie est assise à Patmos, dans sa chambre, devant la fenêtre ouverte. Aujourd'hui est une journée sans vent, tous les voiliers retenus au port depuis plusieurs jours se sont échappés comme des oiseaux d'une volière. Elle les compte. Une vingtaine. Un par un, elle les repique sur sa feuille blanche. Après, sous eux, elle fera la mer. Une mer très profonde.
D'un bleu dont on ne peut toucher le fond
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Il glisse dans le sommeil sans bruit, comme dans de la neige poudreuse. (p.132)
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Elle s'endort comme une pierre jetée au fond d'un puits en rase campagne. (p.115)
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Elle regarde la Grande Ourse, là-haut dans le ciel, et se demande ce qu'elle peut bien transporter dans son petit chariot, soir après soir. (p.22)
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Mon loup, elle l'appelle, mon loup ! Il a une peau de loup, un sourire de loup, une dent de loup. Un loup apprivoisé pour elle, rien que pour elle. Quelle illusion !
Carnassier sous son pelage d'hiver.
Carnassier sous son duvet de printemps.
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Jean ne se pose pas de questions. Jean ne la met plus en garde. L'amarre est rompue. Leur barque vogue au large.
Son timon flottant au creux d'une main distraite.
Jean ne dit rien.
Le courant les fait dériver.
Il ne sait pas où ils vont.
Il ne veut pas perdre sa femme, elle est tout ce qu'il a.
Il ne veut pas d'une femme qui le trompe.
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Quand la digue est si fine, il ne faut pas s'en approcher. Elle craque pour un rien. Ce n'est pas le poids qui fait qu'elle craque. C'est la minceur de la paroi. Pas une vrai digue.
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Sa vie est comme une mer démontée qui vient se fracasser aux pieds de Marie. Elle l'éclabousse.
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Septembre 2004, Marie vient de rentrer de Patmos où elle passe tous ses étés avec son mari et leurs enfants. Elle rêve d'autre choses, elle ne sait pas de quoi. Avant elle rêvait du théâtre dans une famille où personne ne r^vait. Elle y est arrivée. Pourquoi pas le reste ? Se reconnaîtrait-elle si ce reste arrivait ?
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Quelque chose lâche, comme un ressort dont elle vient d'entendre le clic sans savoir ce que cela veut dire. Elle a froid, elle se demande comment il faisait avant pour la réchauffer. Il y arrivait toujours. Qui des deux est en panne, elle ou lui, se demande-t-elle. Elle croit encore que c'est peut-être elle
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Elle, aveuglée par son amour d'antan qui n'avait plus rien à voir avec ce qu'elle avait connu. Le passé ne revient pas. La route est devant nous, se disait-elle, trébuchante.
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La vie poussait là où elle pouvait. Parfois entre les pierres. C'est la vie qui décide, pas nous, il faut suivre le courant, avait-il dit.
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Elle hésite à se lever, à marcher pieds nus sur les tomettes rugueuses qui recouvrent les sols et à commencer ainsi à tracer un début de la vie sans Jean.
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Elle pense au petit soldat de plomb.
Elle se demande quelle était la couleur de son uniforme.
Elle se demande si le plomb fond, si le plomb dans l'âme fond complètement ou s'il en reste toujours quelque chose...
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Il a la tête qui tourne. Comme la terre. Comme la terre qui tourne autour du soleil.
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L'amour peut-il être si différent d'un homme à l'autre ? Et si oui, quelle femme est-elle, elle d'un homme à l'autre ? La même ? Une autre ?
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