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Citations de Patrick Bigé (27)


Vous n’êtes pas d’accord pour enregistrer ma plainte. C’est ça ? Vous me prenez pour un dingue ? couina-t-il en se trémoussant.
Sylvestre le dévisagea. De vrais cinglés estampillés par les psychiatres, il en avait vu défiler entre les quatre murs des cellules d’isolement. Le culbuto au comportement hystérique, obnubilé par ses clés, passait pour un amateur comparé au jeune schizophrène qui avait découpé sa mère en tranches avant de cuire sa tête au four. Il n’arrivait pas à la cheville de cet Haïtien qui avait défenestré son chien possédé du démon, puis poignardé le vétérinaire coupable d’avoir envoûté l’animal.
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Rien ne paraissait avoir changé.
De ces années passées entre ces hauts murs de pierres, il conservait une haine viscérale pour les religieux et un dégoût marqué pour les fils à papa. Les Frères mielleux l’avaient, à l’époque, endoctriné à coup d’images pieuses, de saints terrassant Satan. Le Démon désignait aux yeux des plus radicaux le païen, le communiste, le divorcé, l’homosexuel et avait pris le visage de Mitterrand en 1981.
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Robic, homonyme de l’illustre vainqueur de la Grande Boucle2, s’était trouvé associé à Jalabert au moment de son arrivée à la 2e DPJ de Paris en 2008. Le hasard des affectations. Le commandant, réfractaire aux efforts inutiles, consacrait son temps libre à la lecture des exploits de ses héros, Philippe Rovère, Jean-Baptiste Adamsberg, Camille Verhœven...
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Martin interloqué dévisagea le colosse qui se tenait devant lui, s’interrogea un court instant, tenté de s’échapper.
— Vous êtes le père de Nathalie ?
La réponse arriva fulgurante. Un direct à la face lui explosa l’arête du nez, l’uppercut qui suivit lui brisa la mandibule et le projeta contre la cage grillagée de l’ascenseur. Les roses s’éparpillèrent sur les marches et le coffret de macarons termina sa course sur le paillasson de madame Clemenceau...
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Antoine Martin s’immobilisa un court instant, le temps de reprendre son souffle. Deux appartements se faisaient face. La sonnette de droite ne portait pas de nom. Il n’hésita pas et appuya brièvement sur le bouton nacré. Rien. Pas de mouvement audible. Une deuxième pression plus marquée déclencha le tintement d’un carillon. La porte s’ouvrit dans un claquement de verrous après de longues secondes d’attente. Martin interloqué dévisagea le colosse qui se tenait devant lui, s’interrogea un court instant, tenté de s’échapper.
— Vous êtes le père de Nathalie ?
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Il venait de stopper au troisième. Gilberte Clemenceau ? Elle rêvait sûrement de tromper son époux, cette vieille pimbêche, mais elle était si laide et désagréable. Alors, Nathalie Serfati ? Possible, mais dans ce cas, le beau gosse n’avait pas froid aux yeux ou ne connaissait pas la stature du mari. Elle osait à peine y croire.
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Le jeune homme négligea l’ascenseur et s’engagea dans l’escalier en chêne à hélice. Madeleine entrebâilla sa porte pour mieux tendre l’oreille. Elle percevait les pas feutrés sur la moquette. Nul besoin de suivre le visiteur, le craquement du parquet rythmait chaque passage sur les paliers, il lui suffisait de compter les intervalles.
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Madeleine Ricœur écarta légèrement le rideau pour mieux apercevoir l’image du visiteur démultipliée à l’infini sur les glaces. Avec qui ce freluquet, à l’allure empruntée, avait-il rendez-vous ? Les fleurs écarlates dans une main, la boîte de pâtisseries dans l’autre, ne laissaient que peu de place à l’interrogation, une femme naturellement, mais laquelle ? En dehors de deux veuves d’âge canonique, toutes étaient mariées.
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À 19 h, passés de quelques minutes, Martin s’arrêta devant l’entrée de l’immeuble haussmannien. Le code pianoté sur l’interphone libéra la gâche électrique avec un grésillement comparable au crépitement d’insectes électrocutés sur une lampe antimoustiques. Une porte imposante, aux ornementations en fer forgé, permettait d’accéder au vestibule. L’endroit respirait le luxe si particulier des bâtisses bourgeoises. De grands miroirs au mercure, ciselés, se faisaient face et renforçaient l’impression d’espace.
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Il fouilla dans la poche de sa veste pour se rassurer et vérifier qu’il n’avait pas oublié les préservatifs. Il se fournissait à l’hôpital, au centre de dépistage des MST. Des cartons entiers de capotes gratuites se trouvaient à disposition des consultants et des badauds qui ne se privaient pas d’y piocher généreusement. Les hétéros opportunistes venaient, comme lui, faire le plein de munitions. Ils y croisaient, sans prêter attention à leurs œillades, de jeunes homos, moulés dans leur jean serré, dans l’attente fébrile du verdict de la prise de sang.
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Un coffret Napoléon bleu pastel de douze macarons, orné d’une frise argent, emporta sa décision. Celui de six pouvait faire l’affaire, mais aurait sans doute semblé chiche et ridiculement petit. La demoiselle aimait les plaisirs raffinés et Martin était déterminé à la combler. Il fouilla dans la poche de sa veste pour se rassurer et vérifier qu’il n’avait pas oublié les préservatifs. Il se fournissait à l’hôpital, au centre de dépistage des MST. Des cartons entiers de capotes gratuites se trouvaient à disposition des consultants et des badauds qui ne se privaient pas d’y piocher généreusement. Les hétéros opportunistes venaient, comme lui, faire le plein de munitions.
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— deux billets de dix euros venaient de s’envoler pour un bouquet de vingt roses —, il ne souhaitait pas, malgré tout, paraître trop pingre.
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À l’angle du boulevard de la Madeleine, Antoine Martin regarda sa montre et pressa le pas. Il honorait toujours ses rendez-vous avec ponctualité, mais ses emplettes l’avaient retardé. Rue Royale, la boutique Ladurée ne désemplissait pas le vendredi soir. La file d’attente n’en finissait plus. Les prix affichés, reflets de la réputation de l’enseigne, provoquèrent son hésitation, pour ne pas dire son indignation. Son salaire de smicard s’accommodait mal de ces extravagances
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Le cadavre reposait sur un siège similaire à une chaise garde-robe. Ce trône où les gâteux sont installés dans les salles communes des hospices. L'homme n'avait pas l'apparence d'un vieillard. On lui donnait la trentaine, peut-être un peu moins...
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— Alors, le rouge, ça signifie quoi ?
— Ce sont les secteurs amiantés.
— Amiantés ! Mais, les gars ont commencé à désosser ces tuyaux depuis un moment déjà. Ils sont bien tombés sur des enrobages suspects et ...
— Comment ont-ils réagi ?
— Ils ont fait jouer leur droit de retrait, bien entendu. Mais on leur a collé sous les yeux un rapport du BRGM1 prouvant que le calorifuge contenait juste un mélange de laine de roche et de liant argileux. Il n’y avait plus de discussion possible et tout le monde a repris le travail.

1Bureau de Recherches Géologiques et Minières.
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Junius saisit des plans soigneusement rangés dans un tube en carton et les déroula sur la couette.
— Approche. Ça te dit quelque chose ?
— Évidemment. Vapocraqueur, zones 4, 5 et 6. Ce sont les unités de la raffinerie sur lesquelles les ouvriers de Bertoni interviennent depuis deux semaines. Pourquoi certaines lignes de tuyaux sont tracées en rouge ?
— J’y viens. Ces documents sont ultra-confidentiels.
— Comment t’as fait pour les avoir ?
— Je garde mes sources secrètes, s’amusa-t-elle. Les services de prévention n’ont jamais été informés de leur existence. Encore moins les instances représentatives du personnel. Et pour cause !
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(...) «L’inspection du travail a fait cesser l’activité sine die... Les maîtres d’œuvre sont dès à présent entendus dans les locaux de la police... »
Les caméras s’attardaient avec complaisance sur les toitures disloquées des entrepôts. Un amas de débris fibreux jonchait le sol au milieu de morceaux de fibrociment. On reconnaissait çà et là, disséminées dans la poussière grisâtre, des garnitures de freins vestiges du passé.
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Une journaliste ânonnait les commentaires distillés par le directeur de la rédaction dans son oreillette.
« Le groupe Martes Foina dénonce les pratiques frauduleuses d’une société sous-traitante de l’entreprise Bertoni... Selon les lanceurs d’alerte, de faux documents auraient été produits pour s’affranchir des obligations règlementaires et permettre le démarrage de gigantesques travaux de démolition... Une cinquantaine d’ouvriers bulgares détachés ont été exposés à l’amiante pendant plus de deux semaines sans aucune protection... Les enfants d’une école primaire voisine ont dû être évacués en urgence... Monstrueux...
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Il appuya sur la télécommande. Le canal 15 diffusait des images apocalyptiques du chantier déserté. Les graffitis à la peinture rouge et les pictogrammes à tête de mort crevaient l’écran au milieu des murs éventrés et des gravats. Le sous-titrage annonçait le scoop.
« Exclusivité BFM. Des tonnes de poussières toxiques pulvérisées dans l’air à proximité d’un village... »
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Vers 8 h, l’arrivée d’un SMS le tira de sa narcose. Il se massa les paupières avec les index, s’aspergea le visage d’eau froide. Les derniers effets du somnifère se dissipèrent.

« C’est l’heure du petit-déjeuner. »

Le message affiché venait de Beria. Il sourit. Les deux amis avaient gardé les habitudes enseignées au Mont-Saint-Aignan, à l’école de la Ligue, bien avant la naissance du NPA1 et leur transfuge vers la mouvance écologiste radicale. Ils conservaient les pseudonymes de l’époque, par nostalgie. Il répondit sur le même ton.

« Merci, j’allume la cafetière. Je préviens Junius. »
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