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4.16/5 (sur 60 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Alès, Gard, France , le 1961-02-22
Biographie :

Patrick Cabanel est historien français, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Toulouse le Mirail et directeur d'études à l'École pratique des hautes études, titulaire de la chaire Histoire et sociologie des protestantismes.

Ses sujets d'étude : histoire religieuse XIX et XXème siècle, le protestantisme, le judaïsme, le catholicisme, les nationalismes, histoire de l'éducation.
Directeur de la revue Diasporas.

Son ouvrage, Cévennes, un jardin d'Israël, a obtenu le Prix du Cabri d'Or 2005.

Conservateur du Musée du protestantisme de Ferrières (Tarn), il est aussi membre du comité de la Société de l'histoire du protestantisme français, du comité scientifique du Lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon, de la commission d'histoire de l'antisémitisme et de la Shoah (Fondation pour la mémoire de la Shoah)
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Valérie, libraire chez Sauramps en Cévennes vous emmène à la découverte de "Cévennes regards croisés" aux édition Alcide. Les textes de Patrick Cabanel, les photos de Thierry Vezon et les aquarelles de Camille Penchinat permettent de découvrir ou redécouvrir la région et ses habitants. Site Web Sauramps : https://www.sauramps.com Retrouvez nous sur : Facebook : https://bit.ly/2lhDbcc Twitter : https://bit.ly/1UDrTNf Instagram : https://bit.ly/2MEVCE7 Pinterest : https://bit.ly/2K6kiUc


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Cela peut paraître saugrenu, mais nous avons tous dans la tour, et pas seulement les protestants, une poignée de vieilles dames, des parentes, que nous avons le droit de ne pas oublier. S'y enfermer avec elles, même pour quelques heures, n'est pas facile. Il est plus tentant de continuer son chemin par les rues multicolores d'Aigues-Mortes et de pousser jusqu'à la mer et aux pyramides de la Grande-Motte. Une telle luxuriance de liberté et de désirs fait trembler ce littoral d'Europe, que l'on regimbe à l'idée de s'écarter de la vie et d'entrer dans ce puits aérien où des femmes n'ont rien fait d'autre que de ne plus rien attendre. Au moment de passer le seuil, comme elles ont dû le faire en leur temps, celles dont les parcours reliaient à l'anneau d'Aigues-Mortes rongé de sel l'éventail du Midi huguenot, j'ai regardé du côté des montagnes, avec cette nostalgie brutale du pays vert et noir où le ciel offre à la terre un littoral bien plus puissant et odorant que la mer à la Camargue. On songe à Marie Durand et au granit du Bouchet-de-Pranles, dans son lointain Vivarais ; à Marie de la Chabannerie, près du Mazet-Saint-Voy ; à leurs compagnes, venues du Lozère ou des Boutières, de Lacaune ou de Vergèze : demandons avec elles encore un instant de répit, à parcourir les voilures du ciel que l'on plie avec les draps, là-haut, avant d'entrer dans la rotonde des mortes vivantes. (P23-24)

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Autour de 1820 commença une vague d’émigrations politiques animée par quelques protagonistes des premières insurrections constitutionnalistes italiennes, qui se retrouvant à Tunis dans les années suivantes, la transformèrent en un centre important de conspiration mazziniana et garibaldienne : une plaque, au numéro 23 de rue de la Commission, rappelle encore aujourd’hui le passage de Giuseppe Garibaldi à Tunis, en 1836. La fin de la course favorisa l’installation de plusieurs commerçants, notamment génois et livournais, tandis que la campagne de réformes promues par Ahmed Bey appela à Tunis d’autres professionisti de langue italienne, destinés à jouer un rôle important à la Cour comme conseillers et médecins du Bey, et à devenir des points de repère pour un groupe italien qui commençait à apparaître comme une véritable collectivité.
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« Victime du devoir » (Guiraud), un devoir supérieur à celui de l’obéissance militaire, le mutin du 17e est fier de son geste. Il l’évalue lui-même comme un acte humanitaire, de bon droit, qui comme le vin naturel est immortel. Il souligne contradictoirement l’iniquité du traitement à lui infligé et la mansuétude des officiers, des marins, de tous finalement, sauf Clemenceau, nommément attaqué dans plusieurs chansons et poèmes.
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La diversité des Juifs de Tunisie au XXe siècle est d’abord à relier aux origines. Au peuplement local ou Touansa, se sont agrégés au début de l’ère moderne les Juifs venus d’Andalousie, chassés par la Reconquista et l’Édit d’expulsion d’Espagne (1492).
Plus tard, sont arrivés les Grana, venus d’Italie. Ces derniers vont se révéler très attachés à leurs particularités, créant à Tunis leurs propres structures communautaires, se mêlant peu aux autres composantes juives. Les mariages avec les Touansa sont mal vus, et même les cimetières sont séparés. Pour les derniers arrivés, la langue est aussi une barrière, certains Grana continuant à pratiquer l’italien et envoyant leurs enfants dans des écoles italiennes.
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À l’hôpital civil français, cinq femmes russes trouvèrent à s’employer, comme infirmières ; quelques médecins allèrent exercer leurs talents à l’intérieur du pays. Certains réfugiés fondèrent des restaurants, des coopératives, et même un bureau de placement. Tous n’eurent pas, cependant, la chance d’avoir un emploi en rapport avec leur qualification. Les intellectuels et les officiers, notamment, durent se contenter de peu. Tel général prit une place de concierge au lycée Carnot de Tunis, tel autre occupa un poste d’infirmier à l’hôpital civil français. Un étudiant en droit devint garçon d’hôpital, un professeur, ouvrier municipal, un ingénieur, veilleur de nuit dans un hôtel et un poète, marchand de gâteaux… Mais la plupart des Russes ne purent s’employer que comme manœuvres ou domestiques, soit parce qu’ils n’avaient pas de qualifications, soit parce qu’ils ne trouvaient pas de places. La domesticité fut, d’ailleurs, le débouché par excellence ; et comme si la fatalité s’appesantissait sur eux, beaucoup n’eurent pas même la chance de trouver des besognes subalternes.
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Ils ont pris le désert.

Non parce que le pays est vide. Il est plein, à cette époque. Des hommes partout, des traces partout, des travaux partout. Non parce que les pierres ou quelque maquis le résumeraient tout: la Cévenne est un jardin, elle est un verger. Les hommes y ont pratiquement fabriqué la terre, je le redirai. Ce n'est pas le désert de Saint-Guilhem et de la Séranne, source, cloître et moines dans le silence médiéval et la garrigue calcinée. C'est celui des Hébreux: le Désert de l'ancienne Bible, dans laquelle ils vivent. Il y a aussi, pour eux, une Egypte, une sortie et une traversée, une mer Rouge, une terre promise. Ils se trompent de trois mille ans, mais ils savent lire à travers les lignes et ils sont libres. Ils dorment sous le ciel, ils prêchent à temps et à contre temps. Ils ont des avertissements, des visions, ils roulent dans la poussière et la sueur, les corps se tordent et hurlent, le français d'un Clément Marot et d'un Agrippa d'Aubigné coule à flots de ces bouches occitanes et c'est l'Eternel qui leur parle. Des choses très simples, comme dans l'Israël antique. C'est presque effrayant
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Nous arrivons à Soubrelargues, le bout de la route, le terme du pèlerinage. C'est un hameau d'ici : un nid de guêpes noué au rocher, autour d'une ou deux sources, les maisons pressées les une contre les autres, comme un refus de l'intimité au cœur même d'un espace infini... (p.51)
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Mais avec Yaël, Raz et Daniel, c'est surtout dans l'histoire que nous avons marché : plus exactement dans des "lieux d'histoire", quelques centaines de mètre carrés parfaitement semblables à ceux qui les entourent, mais dans lesquels, comme un cœur, l'histoire a battu - ici celle du malheur et du refuge des juifs. (p.13)
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À quoi servent les livres ? Je me pose souvent la question, pour en avoir plaisanté avec une série de maçons cévenols. L'après-midi dont j'ai fait le récit montre la vie virevoltante que parfois les livres génèrent. Ils poursuivent une conversation, un tissu, là où la violence et la mort ont déchiré et fait taire. C'est sans doute beaucoup leur prêter ou leur demander : mais ici, à ce miracle infime dans lequel pourtant crisse la joie, à cette histoire d'amour qui réunit les vivants et les morts, un livre a vraiment contribué. (p.39)
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ici, des arbres plantés par des juifs, pour la vie vivante, dans l'urgence du présent, et en pariant pourtant sur la lente maturation du bois, du fruit et du jus - et que cette après-midi chaude et joyeuse nous avons retrouvés.
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