Citations de Patrick Vial (18)
Au pic des Mouches, pas un chat. Seul le vent.
La lumière est plus douce ici, l'horizon plus éloigné. Nous avons besoin de ces grands espaces où ni la voiture ni le train ne passent.
Le nom de Sainte-Victoire, si martial, trouverait en fait sa source dans l'ancien nom du mont Venture ou Venturi, c'est-à-dire battu par les vents.
A la fin du voyage, que reste-t-il? Le bouquet des couleurs fortes du Midi de la France et les parfums qui les accompagnent : bleu sensuel des lavandes, jaune éclatant des genêts et des tournesols, rouge lumineux des terres à dinosaures, vert subtil des oliviers, toute la palette offerte par la lumière du Sud au visiteur ébloui.
Au barrage de Bimont, Sainte-Victoire se fait pyramide.
Un berger vient parfois avec son troupeau de chèvres. On est en montagne.
Là-haut, les rapaces survolent des charmes et des érables de Montpellier qui attestent la vigueur d'une végétation adaptée aux milieux ventés.
L'escalier monte dans la forêt, l'esprit s'élève dans le ciel.
Du belvédère de la Croix de Provence, l'on dispose d'un point de vue panoramique sur tout le paysage : la vallée de l'Arc, l'étang de Berre, la mer, les mouvements géologiques, les lacs, les Alpes.
Les armoires de Provence et les tiroirs à vêtements contiennent autant de sachets de lavande que nécessaire pour protéger les habits des mites et parfumer la maison.
Au bord des chemins et sur les sommets oratoires et croix nous font signe.
Arbre méditerranéen par excellence, le cyprès marque souvent en Provence le chemin qui mène à la maison et, disposé en haie, il abrite les cultures du mistral, le vent dominant.
En hiver, Sainte-Victoire émerge de la brume et prend une autre dimension, elle devient plus grande et plus haute. C'est l'une des nombreuses métamorphoses dont elle est coutumière.
Au milieu des gelées, les amandiers déploient leurs fleurs délicates pour annoncer au monde que l'hiver touche au printemps.
La rencontre avec la montagne Sainte-victoire débute par une approche lointaine. Du nord au sud, partout dans le pays la montagne est visible. Repère que l'on cherche des yeux, elle indique le temps, elle fait signe, elle invite, elle enrichit l'horizon de sa fine silhouette, elle est présente.
Joyau de notre patrimoine naturel et culturel, la montagne Sainte-Victoire, dans sa singularité, n'est pas un musée, elle participe bien de la diversité de notre monde, elle est un de ces endroits où nous aimons vivre et voyager.
Ce massif renommé qui s'élève dans la campagne d'Aix-en-Provence appelle les regards, éveille l'intérêt et suscite l'attachement. Pourtant, Sainte-Victoire, avant d'être un symbole, est bel et bien une montagne, réelle et solide, très résistante aux agressions des incendies qui ne font que l'effleurer, sanctuaire si l'on veut, lieu de nature à protéger certes mais avant tout milieu à découvrir, haut lieu de lumière et de vent.
A l'image du Cervin en Suisse ou du Fuji-Yama au Japon, représentations du sommet idéal, Sainte-Victoire est une icône de la culture mondiale, présente dans notre imaginaire avec rang de sujet, voire d'une personne, grâce à la peinture de Cézanne -- ne l'appelle-t-on pas d'ailleurs Sainte-Victoire par exception, plutôt que la Sainte-Victoire comme une montagne classique. Protéiforme, à l'égal d'un personnage mythologique, elle change sans cesse d'allure, de forme et de couleurs, elle se métamorphose.