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Critiques de Phan Qué Mai Nguyen (166)
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Pour que chantent les montagnes

Pour que chantent les montagnes fait partie des titres de la rentrée littéraire des éditions Charleston. Parut en août, ce roman à la couverture colorée et lumineuse cache un récit difficile où l'émotion traverse chaque page. 



Pour que chantent les montagnes est un roman à double temporalité retraçant la vie de Diêu Lan et de sa famille ainsi qu' Huong. Un récit de deux guerres au Vietnam décrit par les douloureux souvenirs de Diêu Lan et par Huong.



 De l'assourdissement des bombes aux bruits des tambours, Nguyên Phan Que Mai retrace le destin d'une famille décimer par les horreurs de l'homme. Alors que nombreuses familles sont détruites par la guerre, le répit sera de courte durée : la grande famine, la réforme agraire, le retour des bombes...



 Au fil des chapitres, nous apprenons auprès de Diêu Lan ce qu'a été sa vie, ses pertes, ses souffrances, ses combats. À travers les yeux d'Huong, nous observons le retour de certains de ses proches revenants du front, avec en mémoire l'horreur de ce qu'ils ont vu et vécus.



Nguyên Phan Que Mai écrit une ode au Vietnam, dessine l'amour et les liens familiaux et dépeint la force et le courage de cette famille. Une lecture fluide malgré la dureté du récit. J'ai été transportée par ma lecture. Plusieurs fois avec les larmes aux bords des yeux, ce roman est fort et retrace des faits historiques terribles. 



Nguyên Phan Que Mai écrit avec précision et subtilité, offrant des proverbes porteur d'espoir et d'humanité. Si vous avez aimé Pachinko, ce roman vous plaira tout autant et saura vous émouvoir.



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Pour que chantent les montagnes

Un roman fabuleux à vous donner des frissons.



Finalement quel est le meilleur moyen de connaître l'histoire contemporaine d'un pays ? En lisant celle racontée par une personne l'ayant vécu ou par une personne ayant recueilli des témoignages.



Phan Quê Mai Nguyen nous plonge à deux époques clés de l'histoire contemporaine du Viet Nam. C'est un livre fort, sur ces drames que l'on a fait taire durant des décennies et dont on retrouve quelques bribes dans les nombreux musées historiques du Viet Nam. Ce livre est également un voyage dans le vieux Hai Noi. C'est l'histoire de quatre générations de Vietnamiens qui ont connu l'horreur et qui malgré les événements ont inlassablement reconstruits ce qui a été détruits, volés.

Un magnifique roman.
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Pour que chantent les montagnes

Ce sera MON coup de cœur de l’année 2022 !!

Ce roman est une magnifique fresque familiale qui déborde d’amour pour un pays et sa liberté.

A travers une même famille, de la grand-mère Diêu Lan à sa petite-fille Huong, nous suivons les différentes invasions et les catastrophes qui ont touchés le Viêt Nam (invasion des français puis des japonais, la famine, la réforme agraire et enfin la guerre contre les américains). L’auteure, elle-même vietnamienne, nous raconte l’histoire de son pays qu’elle aime tant et j’ai ressenti cet amour dans chacun des mots qu’elle a utilisé. Nguyên Phan Que Mai nous a écrit une véritable déclaration d’amour pour son pays.

A travers la famille de Huong, l’auteure a représenté sa propre famille qui a subi ces mêmes atrocités. C’est un grand hommage qu’elle a rendu à tous les Vietnamiens.

Quelle belle rentrée littéraire. Ce roman mérite un prix.
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Pour que chantent les montagnes

La guerre du Vietnam n’est pas un évènement que je connais particulièrement bien. En tant qu’européenne, je sais les grandes lignes apprises à l’école, mais c’est peut-être tout (si ce n’est le film Platoon). Que Mai Nguyen Phan nous propose une fresque familiale où l’on suit deux narratrices : Dieu Lan (la grand-mère) en 1955 et Huong « Goyave » (la petite-fille) en 1975 au Vietnam.



Je suis toujours un peu méfiante lorsqu’il s’agit d’un roman publié chez Charleston, parce que j’ai vu trop souvent le sujet principal « intéressant » s’effacer au profit d’une romance (ce qui est loin d’être ma tasse de thé). J’ai quand même voulu tenter l'aventure.



Ce livre m’a beaucoup remuée : dans le présent avec Huong, mais surtout dans le passé avec Dieu Lan. La résilience de cette femme et sa persévérance à toujours se relever sont admirables. Avec elle, on redécouvre la violence de la séparation des familles avec les hommes partis à la guerre mais aussi (et surtout) les décisions politiques injustes qui ont un impact abominable sur la population qui « reste » : violences, délation, mensonge, secrets, famine, injustice, dépouillement de tout ce qu’on a construit… La mère de Huong est aussi un personnage fascinant, que j’ai tristement adoré. Il s’agit de survivre et non de vivre. Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire certains passages et se dire que, même si cette histoire précise est une fiction, elle s’appuie sur des faits très réels.



Bien évidement le livre aurait pu aller plus loin sur certains sujets (comme l’agent orange). Mais il y a tant de belles choses (la mère est maîtresse de la famille et ne se laisse pas dicter sa conduite par les hommes, les choix compliqués mais indispensables pour la survie, des conclusions réalistes…), qu’on ne peut qu’apprécier le travail de l’autrice.



Bien évidemment, c’est une lecture que je vous recommande chaudement (qui vient de sortir en poche) !
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Pour que chantent les montagnes

Un roman historique sur une partie de l’histoire que je ne connaissais pas : La guerre du Vietnamien.



il faut savoir que ce roman est bien plus qu’une fiction historique, à travers ce récit, l’auteure rends un bel hommage à ses origines.



Construit sur une alternance de passé/ présent, nous allons suivre Dieu-Lan et sa petite Huong,, nous allons tremblé avec elles, pleurer aussi mais surtout nous admirons un amour profond et un lien indestructible entre elles.



J’ai aimé lire ce roman qui m’a fait voyager au Vietnam, un moment de lecture captivant que je vous recommande.
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Pour que chantent les montagnes

Découvrir l’histoire d’un pays à travers une famille est toujours très enrichissant et cela ne rate pas pour Pour que chantent les montagnes.

Dès les premières lignes du roman, Nguyen Phan Que Mai nous plonge au coeur des bombardements lancés sur Hanoi durant la guerre du Vietnam en rencontrant ainsi les deux protagonistes féminins principaux : Dieu Lan et sa petite-fille Huong.



A travers le récit de Dieu Lan, l’autrice nous fait remonter le temps jusqu’à l’occupation japonaise du Vietnam puis la réforme agraire avec le soulèvement de paysans sans terre contre les propriétaires terriens et le déchirement entre le Nord soutenu par les communistes et le Sud soutenir par les américains.

A l’image de ce pays exploité par différentes puissances puis ravagé par une guerre civile, la famille de nos deux héroïnes est aussi frappée par ce conflit comme le furent de nombreuses familles vietnamiennes par la perte d’un fils, d’un mari ou d’un frère partis au front ; par la mort de civils suite aux bombardements et les blessures physiques ou psychiques de personnes.

Un conflit qui divisa aussi les familles en fonction de leurs lieux de vie soit au Nord ou au Sud les obligeant parfois à se retrouver face à face lors des combats.

C’est aussi découvrir l’endoctrinement vécut par les élèves dans les écoles à travers les enseignements, les manuels mais aussi la suppression de romans occidentaux.





Ce roman présente des personnages émouvants et font preuve d’une grande résilience face aux évènements dramatiques qui se dressent devant eux. L’atmosphère, les lieux, la présence de proverbes vietnamiens et leurs transpositions dans l’histoire rendent le roman vivant et réaliste.

Nguyen Phan Que Mai avec Pour que chantent les montagnes a écrit un magnifique roman qui m’a permis de découvrir l’histoire contemporaine du Vietnam à travers le portrait de deux femmes fortes.
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Pour que chantent les montagnes

J'ai vécu quelques jours aux côtés de ces femmes qui nous racontent leur Histoire.

L'alternance du passé-présent rend dynamique le roman.

J'avoue je connais peu le Vietnam et son histoire, mais ici vous ne pouvez qu'être au cœur des périodes évoquées et de cette famille dont vous allez vous attacher.

Si vous avez déjà lu des auteurs asiatiques, vous retrouvez dans la plume de cette autrice cette douceur malgré des moments très difficiles et ces descriptions pointues qui nous plongent dans le récit.

Alors si vous souhaitez découvrir ce pays, allez dans les montagnes...et vous comprendrez le sens du titre.
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Pour que chantent les montagnes

Dans un témoignage transgénérationnel, deux voix s'élèvent et se partagent le récit. Celle de Huong qui raconte ce qu'elle vit et celle de sa grand-mère, qui se souvient du passé.



Chaque chapitre débute par un titre et une date qui nous permettent de bien nous situer, de 1930 à 1970 et pour finir en 2017.



L'auteure, inspirée par son histoire familiale, nous plonge au cœur de la vie des vietnamiens. On suit alors la course insensée d'une mère et de ses six enfants pour fuir l'horreur absolue, lors de la réforme agraire où les propriétaires terriens- les bons comme les mauvais, sont pourchassés, torturés et exécutés. Certains passages sont aussi durs que d'autres sont beaux !



J'ai été entraînée dans cette fresque familiale où l'émotion affleure à chaque page, dans un pays déchiré par la colonisation et les guerres.

L'auteure nous déroule l'histoire de ce pays à travers les souvenirs de Dieu Lan. Malgré les épreuves et les deuils, cette grand'mère est un trésor de sagesse, de bonté et de résilience. Elle est éblouiss de courage et de détermination.



Un destin incroyable !



Les personnages sont magnifiques. À la fois forts et fragiles, ils sont face à des choix terribles.

On ne peut qu'éprouver de l'empathie pour eux.

On a de l'admiration pour les membres de la famille qui représentent l'endurance et la résilience de tout un peuple.



La plume est élégante, poétique. Elle exprime les parfums, les saveurs, les sons, les couleurs. Elle est travaillée et subtile mais aussi adroite dans l'alternance des époques.



J'ai beaucoup aimé la transcription fidèle des noms, phrases ou proverbes avec l'écriture locale.



"Pour que chantent les montagnes" est un roman captivant, enrichissant, dense, foisonnant. Un récit plein d'espoir, dans lequel j'ai découvert à la fois la beauté et la douceur de la culture et des traditions d'un pays où mon grand-père paternel a été envoyé en tant que militaire, pendant la guerre d'Indochine. Un pays dont il ne m'a jamais parlé.
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Pour que chantent les montagnes

Comme Pachinko lu il y a quelques mois, ce livre a été une leçon d'histoire. Mais ça a d'autant plus résonné en moi car ma famille est en partie vietnamienne et nous n'avons jamais vraiment parlé du Vietnam (et peut-être que nous n'en parlerons jamais?).



J'ai adoré la double narration :

- Hương, une petite fille qui a dû survivre à la guerre et grandir après

- Diệu Lan, sa grand mère, qui a déjà connu beaucoup de tragédies avant la guerre. Ses chapitres sont écrits comme si elle s'adressait à Hương, ce qui les rend encore plus touchants.



Même si je connais les grandes lignes de cette guerre, ce livre m'en a appris encore plus sur l'histoire du Vietnam. C'était très dur à lire mais il montrait aussi comment l'amour l'a emporté dans cette famille.



J'ai trouvé chaque personnage unique et j'ai notamment aimé voir les différentes réactions des enfants de Diệu Lan par rapport à ce qui leur était arrivé dans leur enfance et lors de la guerre.



C'était parfois un peu difficile de suivre les histoires de Diệu Lan qui ne sont pas dans l'ordre chronologique et j'ai eu l'impression que chaque drame qui pouvait arriver arrivait à cette famille mais ce sont des détails pour moi.



C'était vraiment un super livre centré sur les femmes, la résilience et l'amour. Et j'ai hâte de découvrir le prochain livre de l'autrice !
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Pour que chantent les montagnes

Pour que chantent les montagnes

Un beau roman, une belle romance, chargée d’émotions de la part de l’auteure, qui restitue, sous une forme romancée, des vies, toutes des vies qui ont traversé le Vietnam, de l’Indochine colonisée au Vietnam de presque aujourd’hui, en passant par la guerre contre les Américains, la communisation, la réunification et encore la mise sous la coupe communiste. Ciel, quelle histoire et quel « bien » cela fait d’une écrivaine vietnamienne nous la rappelle ou nous la restitue. Quelle histoire, entre la guerre de décolonisation (entre 1946 et 1954, contre les Français) (ça pour le coup elle n’en parle pas trop), la communisation donc et surtout surtout les bombardements américains, le napalm, l’agent orange, les massacres sur les villages de civils, et puis le retour à la paix. ? retour ? Paix ? pour qui ? pour quoi ? mutilés ? amputés ? répudiés ? excommuniés ? Ce roman, tout roman qu’il est, et il a des défauts dont je parle ensuite, a la pudeur et le courage, l’honnêteté, la sincérité, de raconter, sur des histoires vraies, l’horreur absolue, le drame irréparable, de ce qu’est la guerre. Une guerre. La guerre. A travers l’histoire de Goyave et de sa grand-mère, parfois il est vrai c’est un peu compliqué de s’y retrouver, mais on y arrive, et ce n’est pas si important, l’auteure nous raconte une histoire universelle et pourtant ancrée dans une géographie précise. C’est ce que j’ai apprécié.



Alors certes, parfois, j’ai fatigué sur des pages un peu longues, des dialogues étirés, explicités, alors que l’activité intellectuelle du lecteur aurait pu suffire.

Je venais de lire Le Chagrin de la Guerre. Plus âpre, plus violent, moins dans la romance. Mais, les deux lectures se sont complétées. En tout cas, je pense qu’il est nécessaire de rappeler ce conflit absolument atroce, absolument inhumain et tragiquement mis dans les oubliettes des horreurs que des humains sont capables de commettre et du coup ils remettent ça un peu partout.

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Pour que chantent les montagnes

J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman qui est un véritable témoignage d'amour pour le Vietnam, pays dont l'autrice est originaire. Je ne connaissais pas grand chose de la guerre du Vietnam. Je n'ai pas souvenir d'en avoir beaucoup entendu parler durant ma scolarité.

Ce roman m'a énormément touchée, bien qu'il ne soit pas facile à lire. Cette lecture nous offre une histoire familiale ponctuée de drames, où pourtant, l'espoir ne tarit jamais. Diêu Lan est d'une force incroyable alors que son histoire est d'une telle tristesse. La résilience des personnages est incroyable.
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Pour que chantent les montagnes

Ce roman n’est pas juste une fiction historique. C’est un devoir de mémoire et un hommage aux origines de l’auteure.



Pourquoi ? Parce que l’on suit une petite-fille et sa grand-mère. Parce que l’on suit deux histoires de vie marquées par les guerres et la réforme agraire. J’ai été profondément bouleversée par ces histoires et ces portraits de femme. Je les ai vécus avec Dieu Lan et sa petite-fille et encore au moment où je vous en parle.



En tant qu’enseignante, j’ai enseigné la Guerre du Vietnam du point de vue des américains mais jamais je me suis posée la question de ce qu’avaient vécu les habitants. #pourquechantentlesmontagnes offre cela. Et plus encore car j’ai pu partager ce roman avec ma mémé et c’est elle qui m’a partagé les photos de son grand-oncle qui a participé à cette guerre dans les rangs français.



C’est un hymne à l’histoire et à la famille mais aussi à un pays.
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Pour que chantent les montagnes

Premier livre vietnamien et pas des moindres, ce fut une vraie claque. Evidemment, j'en ai choisit un qui traite de la guerre du Vietnam dans les années 70, mais aussi un peu de la 2nde guerre mondiale.

Il s'agit d'une fresque familiale, un thème que j'aime de plus en plus. Cela promet donc beaucoup d'émotion, pas mal de larmes (ou presque) et une histoire d'une densité peu commune.

Nous suivons donc la famille Tran qui se retrouve après la guerre du Vietnam, avec toutes les conséquences physiques et psychologiques que l'on imagine. La reconstruction après la destruction n'est pas chose aisée, mais la grand-mère Dieu Lan est là pour toute la fratrie, elle est le ciment de cet édifice dont elle met un point d'honneur à remonter pièce par pièce. Avec elle, sa petite fille Huong, qui jongle avec sa vie d'adolescent sous les bombes, son premier amour, et sa situation familiale chaotique.

Le récit est pudique, l'horreur de la guerre nous est racontée sans artifices mais sans que nous détournions les yeux pour autant. La vie de Dieu Lan est difficile, insoutenable pour nous qui vivons dans notre confort. Mais elle est si combative, elle a tellement foi en la vie et en l'espoir de pouvoir un jour retrouver la sérénité, qu'on ne peut que l'admirer. Grand-mère Dieu Lan est l'un des meilleurs personnages écrit que je connaisse.

J'ai adoré ce livre. Et j'ai hâte de lire le prochain livre de Nguyen Phan Quê Mai, Là où fleurissent les cendres.
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Pour que chantent les montagnes

Nguyễn Phan Quế Mai, avec Pour que chantent les montagnes (Charleston, éditions Leduc), m’a entraîné dans une terrible histoire familiale. Sur les pas de Hương et de sa grand-mère Diệu Lan, j’ai vécu au cœur de l’histoire de ce Việt Nam déchiré par la colonisation puis par les guerres entre pays occidentaux et ceux se réclamant d’un communisme pur et dur tournant vite à la dictature.

Dès le début, je suis plongé dans la terreur apportée par les bombardiers américains sur Hà Nội. Les sirènes, les bombes, une petite-fille et sa grand-mère tentent d’échapper à la mort, à l’horreur.

Cette grand-mère a 52 ans et c’est d’abord Hương (12 ans) qui raconte les abris avec de l’eau jusqu’à la ceinture, les destructions, les cadavres. Une seule solution : fuir Hà Nội. Débute alors un échange entre la petite-fille et sa grand-mère. L’une raconte ce qu’elle vit alors que l’autre rappelle le passé, ce pays occupé par les Français et les Chinois. Commence alors la guérilla contre ces occupants avec le Việt Minh.

Chaque chapitre comporte un titre et des dates pour bien situer la période où nous nous trouvons. Ainsi, j’oscille entre les années 1930 et les années 1970, pour finir en 2017.

C’est une plongée au cœur de la vie des Vietnamiens en suivant les malheurs d’une famille déchirée par tant d’événements qui la dépassent. Il faut préciser que Diệu Lan, la grand-mère, a six enfants qui seront éparpillés au cours d’une fuite pleine de suspense, de douleurs et, quand même, de quelques moments de bonheur.

À Hà Nội, entre 1973 et 1975, il faut se relever pour retomber et surtout trouver à manger. Grâce au récit de celle que sa grand-mère surnomme affectueusement Goyave, j’apprends que cette grand-mère laisse tomber son métier d’enseignante pour le trafic, ce qui apporte une habitation correcte mais aussi nourriture, vêtements et livres. Cela provoque aussitôt la jalousie et la haine des voisins. Si les Américains se sont retirés, c’est maintenant la guerre entre Vietnamiens.

Diệu Lan, la grand-mère, prend alors le relais pour raconter ce que je ressens comme le plus terrible, le plus bouleversant : la course effrénée d’une mère et de ses enfants fuyant l’horreur absolue. C’est cette fameuse réforme agraire qui plonge le pays dans un abîme incroyable. Sous prétexte de partager les richesses, idée honorable en soi, les propriétaires terriens sont pourchassés, torturés, exécutés, les bons comme les mauvais. Nous sommes en 1954, juste après la victoire du Việt Minh sur les Français, à Diện Biên Phủ.

Au passage, je note la volonté de l’autrice, née en 1973 dans un petit village du nord Việt Nam, de transcrire fidèlement les noms avec l’écriture locale – coup de chapeau, au passage à la traductrice, Sarah Tardy. De même, Nguyên Phan Quê Mai note ainsi certaines phrases ou proverbes et cela ne gêne en rien ma lecture. Il serait très intéressant d’entendre ces mots ou ces phrases prononcées dans la langue du pays.

Puisque j’en suis aux remarques, j’apprécie le tableau généalogique inséré en début d’ouvrage. Je m’y suis référé souvent. J’ajoute que la référence à la religion, le bouddhisme, est un peu lassant mais je reconnais que c’est, principalement, pour honorer les ancêtres…

Surtout, il faut décrypter ce titre : Pour que chantent les montagnes. Quand l’oncle Đat remet à Hương cet oiseau sculpté par son père pendant les combats, j’apprends que cet oiseau s’appelle son ca, ce qui signifie « Les montagnes qui chantent », comme le révèle la grand-mère de Hương et donc mère de Hoàng qui ne donne plus signe de vie et que « Goyave » cherche inlassablement.

Tous ces détails du quotidien vécus par les Vietnamiens sont révélateurs des malheurs, des déchirures, des drames subis par un peuple victime d’un bain de sang qui a duré vingt ans. Plus de trois millions de personnes ont été tuées. Ce drame que je me souviens avoir suivi de loin, avec le déroulé de l’actualité et dans ce qu’on voulait bien nous en dire, a fait des millions d’infirmes, de traumatisés, d’exilés. Enfin, s’ajoute une terrible statistique cause de tous ces malheurs : sept millions de tonnes de bombes se sont abattues, durant ces années de guerre, sur le Việt Nam.

La lecture de Pour que chantent les montagnes a été, pour moi, un rappel, une mise au point, une extraordinaire plongée dans la vie quotidienne, au Việt Nam, grâce au talent d’écrivaine de Nguyên Phan Quê Mai. Comme je l’ai constaté souvent, une fiction basée sur la réalité permet le plus souvent d’apprendre, mieux que dans d’austères livres d’Histoire.

Vraiment, je recommande la lecture de Pour que chantent les montagnes et je remercie beaucoup Lecteurs.com et les éditions Leduc / Charleston pour m’avoir permis la découverte d’un livre déjà traduit dans quinze langues différentes.


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Pour que chantent les montagnes

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En 2017, sur la tombe de sa grand-mère, Huong brûle une à une les pages du roman qu’elle vient d’achever. La fumée emportera avec l’histoire de sa famille. Au cœur d’un Vietnam touché par la haine, la violence, la guerre et la famine, Diêu Lan a grandi, pleuré, élevé ses enfants, perdu des proches… Mais elle a su puiser en elle la force et le courage pour rester debout…



C’est avec plaisir que j’ai découvert un des titres que les éditions Charleston mettent sur les rayons de nos bibliothèques en cette rentrée littéraire.

Pour que chantent les montagnes est une ode au Vietnam, à la famille, au courage. C’est aux côtés de la famille de Huong qu’on entreprend un voyage au cœur d’un pays en proie à de nombreuses violences.



L’écriture de Nguyen Phan Que Mai est fluide, travaillée, remplie de détails. A la poésie et à la douceur de ses mots, on ne peut qu’être touché par l’histoire de cette famille.

Avec subtilité et adresse, l’auteur alterne les époques, les personnages et donne ainsi du rythme au récit.



A la violence de la guerre, s’ajoute la misère d’un pays meurtri et divisé. Des villages entiers se laissent aller à la haine, à l’envie, au lynchage. La sagesse a disparu. La générosité et le partage aussi… Mais l’espoir est toujours là. Celui d’un avenir plus clément, d’une vie plus sereine. La flamme des anciens veillent…



Nguyen Phan Que Mai nous offre un roman au ton juste, le récit émouvant de femmes qui se relèvent, qui font face aux obstacles et qui acceptent leur destin…
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Pour que chantent les montagnes

“Pour que chantent les montagnes” est l’un des livres de la rentrée littéraire que j’attendais le plus. N’ayant qu’une culture limitée sur l’histoire vietnamienne, je me disais qu’avec cette lecture j’en apprendrais beaucoup. Ce que je n’avais, en revanche, pas prévu, c’est que le récit serait si difficile à lire pour moi, tant le pays a souffert.

L’histoire débute en 1972, à Hà Nôi. Diêu Lan et sa petite fille Huong, qu’elle nomme affectueusement Goyave, subissent un bombardement et doivent prendre la fuite en direction des montagnes pour se cacher. Vous l’aurez compris, l’histoire se déroule, en partie, durant la guerre du Vietnam.

Durant leur exil, Diêu Lan, l’une des voix du roman, va se remémorer son passé et raconter à sa petite fille, la précédente guerre d’Indochine, la grande famine et comment pour survivre, elle a dû faire des choix affreux. S'agissant d’une double temporalité, c’est la voix de Huong que nous suivrons dans le présent.

Il y a longtemps qu’une lecture ne m’avait autant bouleversée. Il a été compliqué, pour moi ,de le lire aussi rapidement que d’habitude, tant j’avais besoin de pause. Ici, on parle de guerre dans tout ce qu’elle a de plus moche, de l’humain dans ses bons et ses mauvais côtés et de ce qu’il peut commettre ou accepter. Je dois avouer que je n’étais pas prête à ce récit sans compromis.

Je me suis beaucoup attachée à Dieu Lan qui malgré tout ce qu’elle traverse, et croyez moi, elle se sera épargnée de rien. Si la résilience avait un visage, ce serait le sien. On va tour à tour la découvrir enfant, mère, grand-mère. On va vivre ses joies, les épreuves qu’elle va endurer mais surtout, on va la voir se relever, avancer et continuer d’espérer.

L’autrice a choisi de nous narrer l’histoire en double temporalité, ce qui m’a un peu dérangé par moment. J’ai eu régulièrement besoin de revenir en début de chapitre, pour voir à quelle période j’étais ou encore de consulter l’arbre généalogique pour savoir de qui parlait le passage. Il y a tant de noms à retenir.

L'écriture de Nguyen Phan Que Mai est travaillée et détaillée. J’ai aimé les proverbes vietnamiens qui parsèment le récit, ils apportent de la douceur à la dureté de l’histoire. Il est à noter que même si nous sommes sur une fiction, cette dernière est largement inspirée des histoires de la famille de l’autrice et de témoignages qu’elle a recueillis.

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Pour que chantent les montagnes

Je vous le dis : ce livre est un immense coup de cœur. Un roman dont je me souviendrai longuement. J'ai voyagé, j'ai appris, j'ai été émue, transportée, sidérée, tiraillée.



Le Vietnam, un pays que je ne connais que trop peu.

J'ai beau avoir appris plein de choses sur sa culture, je n'imaginais absolument pas le chaos qu'a vécu ce pays.



Pour parler du livre en tant que tel, j'avais un peu peur d'être perdue au niveau de la double temporalité, mais j'ai eu peur pour rien. C'est même cette double temporalité qui ajoute du rythme au roman et qui nous transporte davantage, en découvrant le passé de Diêu Lan.



Je ne peux que vous conseiller (ou ordonner ? 🤭) de foncer l'acheter. À mon sens il s'agit d'une pépite littéraire et je doute être la seule à le penser.



J'ai beau être assez sensible pendant mes lectures, il ne m'arrive pas tant que ça de pleurer, genre vraiment. Pas la gouttelette qui perle mais la larme qui coule. Ce livre m'a fait cet effet là.



Je suis tellement triste d'avoir quitté cette famille et pourtant si reconnaissante d'avoir croisé leur route pendant de longues pages.

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Pour que chantent les montagnes

Deux narratrices pour deux périodes, des années 1930 à 1970, Dieu Lan la grand-mère et Hong sa petite-fille. La vie de ces deux femmes que tant d’années séparent comporte une triste similitude due à l’histoire de leur pays. Colonisations et guerres successives, régimes autoritaires n’ont cessé de maintenir le peuple dans l’effroi, la faim, la peur, la misère, laissant place aux croyances et autres fantômes permettant aux grandes familles décimées de trouver un réconfort ou seulement, d’espérer.



A la lecture, j’avais l’impression de découvrir une version presque différente de l’Histoire du Vietnam, plus précise et surtout plus tragique que celle que j’avais acquise. Avec beaucoup d’intérêt, j’ai appris, et cela m’a donné envie de mieux connaître le passé du peuple Viet avant son indépendance, ce que je ferai à l’aide de documents historiques. Outre ce volet, le roman nous conduit dans l’intimité des familles, avec leurs membres disséminés mais également déchirés par l’embrigadement idéologique. Les personnages, notamment aïeule et petite-fille, sont attachants.



En revanche, je me suis heurtée à la lecture de cette fiction portée par une narration proche du conte, ayant certaines difficultés à parler de tragédies avec beauté et poésie. Je reconnais toutefois le talent de Nguyen Phan Que Me et sa capacité à prendre le recul nécessaire ainsi que de celui de Sarah Tardy traductrice ;elles contribuent ainsi à se souvenir que « les guerres ont le pouvoir de transformer en monstres des peuples élégants et cultivés".


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Pour que chantent les montagnes

J'ai pris une véritable claque lors de cette lecture. Elle m'a enrichie, tant au niveau connaissances historiques qu'au niveau émotionnel.



Ce roman est une saga familiale multigénérationnelle pleine de beauté, de tragédies et d'espoir.



Dans le contexte de la guerre du Vietnam, on découvre l'histoire de la famille Tran. Enfant d'un agriculteur aisé, Tran Dish Lan, mère de six enfants, n'est pas préparée à la brutalité de la réforme agraire, alors que le gouvernement communiste prend le pouvoir au Vietnam du Nord. Forcée de fuir, elle lutte pour garder une famille unie.



L'autrice s'est inspirée d'évènements que sa propre famille a enduré, comme énormément d'autres Vietnamiens. Cela est d'autant plus bouleversant et dévastateur.



On voit que la guerre fait ressortir le pire chez les gens, mais aussi le meilleur. On oscille entre cruauté et bienveillance, entre chagrin et bonheur, succès et perte, amour et haine.



Coup de coeur pour le personnage de Tran, cette matriarche qui raconte son histoire à sa petite-fille. Petite-fille qu'elle a élevée pendant que ses propres enfants partaient à la guerre.



Cette femme est aussi belle et grande que les montagnes qu'elle a affrontées. Elle m'a marquée et restera à jamais mémorable dans mon coeur.



Merci pour cette lecture qui a été émouvante, intense, avec des conflits familiaux, un aspect politique et des pertes.
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Pour que chantent les montagnes

Ce roman nous décrit le Vietnam, pays martyre, du point de vue du Vietnam du nord. C’est pour moi une grande découverte, car j’ai déjà beaucoup lu sur le Vietnam du Sud et l’exode des Boat-People mais pas du tout sur le Vietnam du Nord. L’auteure se sert de l’histoire de sa famille et cela lui donne une base pour une grand fresque historique. La famille Tran est propriétaire d’un grand domaine qu’elle cultive grâce à des paysans qui leur sont très attachés.



Le roman suit plusieurs chronologies, celle de la grand-mère Diêu Lan qui élève sa petite fille Huro’ng, grâce à elle nous revivrons la présence des Français dont les Vietnamiens espèrent bien voir le départ. Hélas, les Japonais vont les remplacer et imposer aux paysans des cultures qui suppriment les traditionnelles cultures vivrières, une terrible famine va en résulter. L’auteure sait parfaitement rendre ce que représente la recherche de nourriture pour un peuple que l’on empêche de cultiver ce qui pourrait éviter à ses habitants de mourir de faim.



Le destin de cette grand-mère est incroyable, elle aurait dû mourir tant de fois : comme fille de propriétaire ennemi du peuple condamnée par les communistes, comme femme se débrouillant seule se heurtant à des brigands, comme mère de six enfants qui doit faire 600 kilomètres à pied pour sauver sa vie et celle de ses petits. Cette traversée du pays est inimaginable, on a vraiment une impression d’une hallucination au milieu de dangers mortels qui s’attaquent à elle et à sa volonté de survivre.



Ses enfants partiront à la guerre pour la réunification du pays, ils reviendront détruits moralement pour la mère de Huro’ng, sans ses deux jambes pour Dat, son fils Tuan est mort, un autre est revenu mais complètement asservi au parti communiste au grand désespoir de sa mère qui a gardé en toute occasion son esprit critique.



Nous suivons aussi le parcours de sa petite fille qui veut retrouver sa mère et son père, celui-ci ne reviendra pas et sa mère restera mutique et brisée jusqu’à ce que sa fille comprenne son drame. Nous la suivrons dans son parcours scolaire et dans son histoire d’amour. donnant lieu un rebondissement un peu trop étonnant (pour moi)



L’auteur utilise souvent le biais de lettres ou de journal intime pour nous donner le récit de différents personnages, par exemple le fils aîné qui a fui les communistes qui ont assassiné son oncle devant ses yeux, dans une grand lettre, il fera comprendre à sa famille ce qu’il a vécu. Le journal intime de la mère de Huro’ng qui lui permettra de casser la mutisme de sa mère.



En lisant ce livre, on se rend compte que ce qui a permis aux Vietnamiens de garder une unité morale, c’est la force des liens familiaux, peut-être aussi le culte des morts qui fait que l’on n’oublie pas ceux du passé. Ce lien très fort avec la famille élargie permet de résister aux assauts de la violence mais aussi à l’idéologie communiste. En tout cas c’est le cas de cette famille.



Ensuite, l’auteure a un véritable talent pour nous conduire à travers les différents épisodes du Vietnam et faire comprendre les retombées sur les populations. Il y a peut être un aspect trop « romanesque » dans cette fresque, je pense en particulier à une histoire de bijou perdu et retrouver de façon si miraculeuse pour la jeune fille, mais à la lecture je n’ai pas du tout eu l’impression que c’était trop romanesque, j’ai dévoré tous les épisodes et j’ai tellement admiré cette grand-mère capable de tous les efforts pour que les siens vivent correctement, même faire du marché noir au grand scandale de son fils devenu un membre du parti mais qui accepte quand même ses plats cuisinés avec tant d’amour.







Il me reste une question, ce livre est écrit en anglais, cette auteure vit-elle toujours au Vietnam et son livre est-il traduit en vietnamien ? C’est une telle critique du régime communiste que cela m’étonnerait mais cela me ferait aussi un grand plaisir.




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