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Citations de Philippe Aronson (31)


- Il faudrait qu'il y ait un jour un écrivain américain noir comme Dumas, et aussi connu que lui. Ou un juif. Pourquoi pas? Peut-être que ce sera moi. J'aimerais devenir écrivain, comme Gogol. Etre le Gogol américain, quel pied! Le problème, c'est que toi et moi on vient des tribus qui s'attirent le plus d'ennuis. Ou sur qui les ennuis s'abattent sans répit.
- Les Noirs et les Juifs.
- Les tiens et les miens. Le Youpin et le Nègre : même combat!
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Comme mes parents étaient analphabètes, ils considéraient qu'à partir du moment où mes soeurs et moi savions lire et écrire, nos études étaient terminées.
J'ai donc arrêté l'école et commencé à travailler à dix ans.
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Le soir, au dîner, un invité francophone a demandé un analgésique pour son mal de tête à un domestique. Quelques instants plus tard, on lui a présenté un cachet d'aspirine, et pour montrer qu'il connaissait un peu la langue du pays (Pays-Bas), l'invité a très poliment dit :
- Dank u
Ce à quoi le serviteur a répliqué, en français :
- Non, non monsieur, ça se prend oralement !

p.53
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L'instinct commercial s'inscrivait dans l'ADN de sa famille : Albin Michel, son grand-père maternel, avait lui-même été précurseur en matière de lancements marketing... Mais surtout, Francis s'est évertué à rajeunir et moderniser la production de sa maison, en achetant par exemple en 1972, sur les conseils de Peter Israel, les droits français d'un roman aussi brutal et controversé que Last Exit to Brooklyn. Il fallait oser, car cet Hubert Selby toxicomane et bisexuel détonnait franchement lorsqu'il est venu se glisser dans le catalogue, à deux encablures de l'un des auteurs phares de la maison, connu pour ses fameuses Allumettes suédoises : Robert Sabatier.
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Durant cette même année, 1936, alors que nous nous trouvions en France, un ophtalmo a détecté mes problèmes de vue. Une fois rentré à Kolbsheim, avec des lunettes flambant neuves, j'ai regardé le ciel et, étonné, j'ai demandé à ma mère :
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
Je voyais pour la première fois les étoiles.

p.15
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La littérature, la musique, la peinture, la danse, le théâtre- telles ont toujours été mes préoccupations principales. Cela m'appartenait.Cela nous appartient. Mon père et ma mèreont connu tous ces artistes avant ma naissance. Et la culture occidentale était ma culture.
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Tous les livres de Vladimir sont pervers. Dans La Défense Loujine, une jeune prodige des échecs veut se suicider mais n'y parvient pas car il est trop corpulent pour passer par la fenêtre. C'est plutôt pervers, non ? J'ai relu Vladimir il y a quelques années, et j'ai trouvé qu'il a en commun avec son héros Flaubert la fâcheuse habitude de mépriser ses personnages.
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J'en avais moi aussi par-dessus la tête des Russes. Ce qui ne nous a pas empêchés tous deux d'être bouleversés par le roman de Boris Pasternak, Docteur Jivago, dont la publication en Occident - d'abord en Italie, puis en France, puis dans tous les pays anglophones - a été considérée en URSS comme un acte de haute trahison.
Claude a eu cette jolie formule pour le décrire : chaotique comme le rythme de la vie... Quand les jurés de Stockholm ont attribué le prix Nobel à Pasternak, la réaction en URSS a été très violente. Les attaques antisémites dans la presse se sont multipliées. Sans cesse vilipendé, Pasternak a été accusé d'être l'ennemi du peuple numéro un. J'en étais malade. J'étais certain qu'ils allaient le tuer.
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Pour moi, Claude faisait partie de ce que Proust appelait les célibataires de l'art : sans être artiste elle-même, Claude avait une grande intimité avec la création en générale.
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Parmi les premières choses que l'on se doit de faire lorsqu'on reprend les rênes d'un éditeur partant, c'est de lire les manuscrits non encore publiés mais déjà acquis par son prédécesseur, ce que j'ai naturellement fait, et l'un d'entre eux en particulier - un premier roman, un polar d'une Américaine nommée Mary Higgins Clark - m'a tenu en haleine jusqu'à deux heures du matin. J'ai fait quelques recherches et j'ai appris que MHC avait auparavant écrit des feuilletons pour la radio, ce qui expliquait la perfection redoutable avec laquelle elle savait conclure ses chapitres pour que le lecteur ne pense qu'à une seule chose : lire le suivant. Elle tirait les différents fils narratifs et les tricotait de manière tr_s adroite. Sa mécanique était extrêmement bien construite, le suspense implacable.
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Bien entendu, j'ai eu terriblement envie de lire son tout nouveau roman, Lolita, qu'il n'avait pas réussi à faire éditer en Amérique. [...] Et je l'ai dévoré, sidéré par l'audace de sa voix et la beauté sinueuse, allitérative et dangereuse de sa prose.
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Incipit
Je suis né apatride en 1932 à Kolbsheim, près de Strasbourg. Mes parents avaient vingt-neuf ans, et séjournaient alors dans une dépendance du château de leurs amis les Grunelius.
Mon père, Nicolas Nabokov, était compositeur ; sa partition pour chœur et orchestre, Ode, Méditation sur la majesté de Dieu — une commande de Serge Diaghilev dansée par Serge Lifar — avait fait de lui quelques années plus tôt la coqueluche des aficionados de musique contemporaine. On parlait de lui dans les journaux. Il recevait des commandes. Ses œuvres étaient jouées en public.
Ma mère, Natalia, qu’on appelait Natasha, était née Shakovskoy, une famille princière issue de la dynastie Rurikovitch, quoique moins fortunée que les Nabokov, issus de la noblesse terrienne.
Les deux familles avaient tout perdu à la Révolution, y compris leur nationalité ; c’est pourquoi nous étions apatrides. Notre situation était loin d’être atypique.
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Catherine a commencé très tôt dans l'édition. Elle a toujours aimé lire ; adolescente, elle me piquait des jeux d'épreuve dans ma sacoche ; et elle aime écouter les écrivains, leur parler... Les auteurs, ils partent loin, ils ont une ouverture sur l'inconnu, dit-elle. À la maison, elle en a vu un paquet, elle sait de quoi elle parle.
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Ma mère me traînait à l'église, mon père au bistrot ; ma mère m'emmenait voir des princesses, mon père des poètes ; ma mère racontait ses malheurs vrais avec gaieté, mon père ses malheurs imaginaires avec accablement.
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Preminger était plutôt vulgaire. Nous avons déjeuné près de Cannes chez Lorraine Dubonnet, l'héritière de la marque, qui louait sa maison pour des tournages ; lieu très beau avec piscine, cela semblait parfait pour Bonjour tristesse.
Sur le chemin retour, j'ai senti qu'un truc clochait. Entre deux secousses de notre voiture, j'ai dit à Preminger :
- Vous avez l'air contrarié, monsieur.
- Oui, m'a-t-il répondu, cette femme avec laquelle on vient de déjeuner. Elle s'est comportée avec moi comme si je l'avais sautée, mais je n'arrive plus à me souvenir si c'est vrai ou pas.
- Soyez rassuré, monsieur, c'est sûrement le cas, ai-je glissé.
Ce qui a semblé quelque peu le tranquilliser.
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Côté littéraire figuraient à la programmation André Malraux et William Faulkner (ce dernier s'étant illustré, outre son état d'ébriété constant, en se plaignant amèrement d'avoir été logé dans le même hôtel que les interprètes de Four Saints in Three Acts, tous afro-américains). Mon père [à la tête du Congrès pour la liberté culturelle] avait accompli un travail colossal ; on en parlait dans tous les journaux. Ce festival [ festival de l'Œuvre est d'ailleurs encore aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands événements culturels du XXème siècle, et j'ai pu impressionner mes amis mélomanes de Harvard avec les programmes du festival que m'envoyait Nicolas.
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Je lisais les romans de Vladimir à leur sortie, ses nouvelles dans le New Yorker. J'avais de l'affection pour lui, et j'étais fier aussi de sa stature d'écrivain. C'était important. Vladimir était-il pervers ? Oui, je le crois. Même en personne, ça se sentait ; il y avait quelque chose de pervers en lui. Lolita est une espèce de perversion, naturellement.
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Mais pour revenir à Trump, invisible je luis fais des croche-pattes - boum dans les escaliers. Toute cette viande en chute libre. Peut-être que ça le tuerait. Il faudrait que ce soit public, qu'on puisse le voir, qu'on le photographie, que ça passe en boucle à la télé. Des humiliations. C'est ça - et la mort - que je vais lui faire subir. Que les gens rient de lui. Car c'est un être immonde. Il est tellement plein de lui. Il se croit à la tête d'une entreprise et non d'un pays.
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Le marquis [de Cuevas] avait le goût des gestes et des événements extravagants. On pouvait croiser chez lui Coco Chanel, la reine mère d’Égypte, Maria Callas, Salvador Dali... En 1953, il a organisé « la fête du siècle », un bal au golf de Chiberta à Anglet, près de Biarritz, auquel trois mille personnes ont été conviées. Plus de quinze mille articles ont rapporté l'événement dans la presse ; le Vatican s'est même offusqué d'un tel étalage d'opulence (le marquis s'est fait pardonner en faisant d'importants dons au couvent des Bernardines). Dans la lueur de torches portées par des valets de pied, tout n'était que soieries, broderies, perruques poudrées ornées de pierreries...La danseuse et meneuse de revue Zizi Jeanmaire est arrivée à dos de chameau, vêtue d'un bikini de diamants. Quant au marquis, habillé par Pierre Balmain, le front ceint d'une couronne de raisons d'or, sceptre en main, son long manteau de pourpre ayant appartenu à Alphonse XIII, il campait (excusez du peu) le roi de la Nature !
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Parmi mes lectures, Le Vent dans les saules m'a fait pleurer. Mais l'auteur qui m'a sans doute le plus marqué durant mes années de collège, c'est Edith Nesbit, dont j'ai dévoré la série Bastable - surtout The Story of the Amulet dans lequel une amulette égyptienne fait office de machine à remonter le temps et permet aux enfants héros de l'histoire de se balader à travers différentes époques révolues. Il me semble que tout ce que je sais aujourd'hui sur la Rome antique je l'ai appris dans ce livre. J'ai aussi beaucoup aimé la série Swallows and Amazons, d'Arthur Ransome, des histoires très entraînantes dans lesquels des enfants sans la moindre supervision partent à l'aventure en bateau à voile ; et naturellement, la série des Winnie l'ourson d'E.H.Shepard.
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