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EAN : 9782365695282
192 pages
Editions Les Escales (07/01/2021)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Une vie cosmopolite : un récit pétillant et érudit, léger et charmant à l’image de son auteur.
« Je suis né apatride en 1932 à Kolbsheim, près de Strasbourg. Mes parents avaient vingt-neuf ans, et séjournaient alors dans une dépendance du château de leurs amis les Grunelius.
Mon père, Nicolas Nabokov, était compositeur ; sa partition pour chœur et orchestre, Ode, Méditation sur la majesté de Dieu — une commande de Serge Diaghilev dansée par Serge Lifar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Lors du dernier masse critique Babelio, je n'ai pas hésité une seule seconde à me positionner sur les mémoires d'Ivan Nabokov, neveu de Vladimir Nabokov (cousin germain de son père), publiées aux éditions Les Escales que je remercie vivement pour cet enrichissant et beau voyage, entre Paris et New York, dans le monde littéraire, culturelle, politique et cosmopolite d'un peu avant le milieu du XXème siècle à nos jours.
Ivan Nabokov dicte à Philippe Aronson ses mémoires, et sous nos yeux, sa vie se déroule aisément, ponctuée de belles anecdotes, agrémentée de touches d'humour et de passionnantes rencontres. On y découvre son enfance dans une famille issue de la noblesse russe mais ruinée, ses études en littérature, ses rencontres, ses amis fortunés qui lui ont ponctuellement sauvé la mise, ses voyages, ses parents et sa famille, son oncle Vladimir, son amour pour sa femme Claude, ses retours de lecture ... Une vie et une famille qui donnent vraiment le tournis, si je puis me permettre.

« La littérature, la musique, la peinture, la danse, le théâtre- telles ont toujours été mes préoccupations principales. Cela m'appartenait.Cela nous appartient. Mon père et ma mère ont connu tous ces artistes avant ma naissance. Et la culture occidentale était ma culture. »

... et enfin, sa vie passionnante et passionnée d'éditeur. Surnommé "l'oeil de Moscou" au début de sa carrière dans l'édition, il a découvert et fait découvrir en France de grands talents de la littérature. Il lance Toni Morrison, Tom Clancy, Stephen King, Mary Higgins Clark et fait connaître "Les versets sataniques" de Salman Rushdie, Henri Charrière avec son "Papillon", et "Les lettres" de Byron.

Érudition et légèreté (à l'instar par exemple des scénarios qu'il imagine pour venir à bout de Trump...) s'entrecroisent judicieusement, dynamisant ainsi la lecture.

J'ai découvert un homme intelligent, placide, cultivé, intéressant, agréable à lire, à écouter.
Inspirant.
En admiration, je finis cette lecture.
Et une liste de livres à découvrir qui s'étend ;-)
Merci !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Neveu de l'écrivain Vladimir Nabokov, l'auteur mondialement connu de Lolita, mais aussi et surtout spécialiste reconnu de littérature étrangère, grand dénicheur de talents, Ivan Nabokov , né apatride à Strasbourg en 1932 , aura tout connu ou presque de la scène culturelle française et mondiale du 20e siècle .

Ivan Nabokov porte un nom prestigieux, et a toujours travaillé dans le milieu littéraire même si ce n'est qu'à 40 ans passés qu'il se lance dans l'édition d'abord chez Albin Michel puis chez Plon où il doit remettre à flot la collection Mots Croisés et enfin à Presse de la Cité .

C'est lui qui aura permis aux lecteurs français de découvrir des chefs d'oeuvre de la littérature mondiale comme "Les versets sataniques" de Salman Rushdie ou "Beloved", de Toni Morrison.

Mêlant vie privée et vie personnelle, fourmillant d'anecdotes souvent passionnantes, ces mémoires d'Ivan Nabokov, écrit en collaboration avec Philippe Aroson , reviennent sur une carrière et une destinée qui épouse tout le 20e siècle culturel politique et cosmopolite .

Les souvenirs égrenés au fil d'une conversation aussi légère qu'érudite, qui alterne avec fluidité entre le présent et le passé donne à cette autobiographie des gagés évidents de succès et laisse transparaitre une personnalité aussi intelligente que joviale, donc avant tout profondément humaine et interessante.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Merci à Babelio et aux éditions Les Escales pour la découverte de ce récit passionnant.
Quel personnage !
Ivan Nabokov est né de parents russes. Il est parent avec l'auteur de Lolita qu'il évoque au fil de son récit. Ivan Nabokov a une personnalité surprenante, il ne tient pas en place. C'est ainsi qu'il se retrouve éditeur chez Albin Michel. On lui doit, notamment, l'arrivée de Stephen King, Mary Higgins Clark et tant d'autres sur les étagères de nos bibliothèques.
L'essentiel de ce récit est consacré à sa jeunesse avant de devenir éditeur. L'écriture est dynamique et joyeuse. Une impression de légèreté nous enveloppe alors que sa vie n'est pas forcément gaie tout le temps. Mais, il me semble que son tempérament doit être comme ça... désinvolte !
En tout cas, n'hésitez pas à découvrir ce titre si vous croisez son chemin en librairie ou en bibliothèque !!
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Ivan Nabokov et Philippe Aronson nous livrent un récit en cinq parties enrichi d'anecdotes drôles et insoupçonnées. J'ai pu découvrir grâce à cette autobiographie un éditeur de talent avec un passé peu commun et un personnage avec beaucoup d'élégance.

Ivan Nabokov est né apatride en 1932 à Kolbsheim, d'un père compositeur quelque peu volage en amour et d'une mère issue d'une dynastie d'aristocrates russe. Après le divorce de ses parents à l'âge de six ans, Ivan et sa mère s'installent à New York dans le très huppé Upper East Side. Grâce aux connaissances de sa mère provenant de milieux aisés, il entame ses études en pensionnat à la Fay School, puis plus tard intégrera Harvard pour travailler dans les finances et l'import-export. Un parcours très éloigné de ses origines russes.

Ses mémoires mêlant vie professionnelle et vie privée nous permettent de connaitre sa femme, Claude, et ses enfants qu'il décrit avec beaucoup de douceur. Mais la partie qui m'a le plus intéressée est celle de son ascension dans le milieu littéraire avec son entrée au magazine "Reader's Digest" et ensuite fin 1977 en tant que directeur du domaine étranger chez Albin Michel. Il a tout de même publié de grands noms de la littérature étrangère comme Mary Higgins Clark et Stephen King.

Merci Babelio et les éditions Les Escales pour cette masse critique. Une belle découverte entre le New York des années 50 et la vie parisienne culturelle du XXème siècle.
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Le nom de Nabokov est un pedigree. Ivan Nabokov, éditeur avant toute chose, est né dans le domaine des arts : son père Nicolas n'est autre que le fameux compositeur et c'est un de ses cousins, Vladimir, qui a écrit le célébrissime « Lolita ». Prince de par sa mère, issue d'une ligné d'aristocrates russes, il est né apatride en Alsace en 1932 suite à l'exil de ses parents pour cause de révolution et durant son enfance il va et vient un peu partout lui qui, au fil des ans, ne se sent nulle part et surtout pas venant de Russie.

Editeur de Nadine Gordimer, Mary Higgins Clark, Salman Rushdie, Toni Morrison, il livre ses mémoires sur un ton léger, volontairement extravagant et parfois allant même du coq à l'âne. Pourtant, l'épisode du milieu de l'édition représente à peine la moitié du livre, le personnage préférant porter un regard sur l'ensemble de son parcours, un regard lucide malgré la cécité qui l'a frappé à l'hiver de sa vie après moult problèmes oculaires. de ses vagabondages, il en tire une grande vitalité et la sincérité avec laquelle il évoque ses parents et autres membres de sa famille force la sympathie. Et davantage lorsqu'il évoque à maintes reprises sa femme Claude Joxe dont le père Louis a été ambassadeur à Moscou sous De Gaulle et son frère Pierre ministre sous Mitterrand. Les grandes familles forment la grande histoire…

Mais le plus savoureux dans ce récit sont les diverses anecdotes semées – on aimerait en lire davantage – comme des petits cailloux, progressivement et irrégulièrement comme pour activer la curiosité du lecteur. Etonnement en mode majeur opus 130 lorsqu'on apprend qu'il n'a pas lu tous les livres édités par ses soins – même si cela reste épisodique – pour ces quelques exceptions il s'est sans doute basé sur la notoriété pour proposer une traduction à sa maison d'éditions. Quelques autres révélations relativement croustillantes pimentent le récit – ah que j'aime ce voyage à Moscou effectué en 1980 - qui, toutefois, manque un peu de style littéraire. Mais d'aucuns préféreront sans aucun doute des mémoires qui s'éloignent d'une forme trop romancée.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
L'instinct commercial s'inscrivait dans l'ADN de sa famille : Albin Michel, son grand-père maternel, avait lui-même été précurseur en matière de lancements marketing... Mais surtout, Francis s'est évertué à rajeunir et moderniser la production de sa maison, en achetant par exemple en 1972, sur les conseils de Peter Israel, les droits français d'un roman aussi brutal et controversé que Last Exit to Brooklyn. Il fallait oser, car cet Hubert Selby toxicomane et bisexuel détonnait franchement lorsqu'il est venu se glisser dans le catalogue, à deux encablures de l'un des auteurs phares de la maison, connu pour ses fameuses Allumettes suédoises : Robert Sabatier.
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Le soir, au dîner, un invité francophone a demandé un analgésique pour son mal de tête à un domestique. Quelques instants plus tard, on lui a présenté un cachet d'aspirine, et pour montrer qu'il connaissait un peu la langue du pays (Pays-Bas), l'invité a très poliment dit :
- Dank u
Ce à quoi le serviteur a répliqué, en français :
- Non, non monsieur, ça se prend oralement !

p.53
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J'en avais moi aussi par-dessus la tête des Russes. Ce qui ne nous a pas empêchés tous deux d'être bouleversés par le roman de Boris Pasternak, Docteur Jivago, dont la publication en Occident - d'abord en Italie, puis en France, puis dans tous les pays anglophones - a été considérée en URSS comme un acte de haute trahison.
Claude a eu cette jolie formule pour le décrire : chaotique comme le rythme de la vie... Quand les jurés de Stockholm ont attribué le prix Nobel à Pasternak, la réaction en URSS a été très violente. Les attaques antisémites dans la presse se sont multipliées. Sans cesse vilipendé, Pasternak a été accusé d'être l'ennemi du peuple numéro un. J'en étais malade. J'étais certain qu'ils allaient le tuer.
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Durant cette même année, 1936, alors que nous nous trouvions en France, un ophtalmo a détecté mes problèmes de vue. Une fois rentré à Kolbsheim, avec des lunettes flambant neuves, j'ai regardé le ciel et, étonné, j'ai demandé à ma mère :
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
Je voyais pour la première fois les étoiles.

p.15
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Incipit
Je suis né apatride en 1932 à Kolbsheim, près de Strasbourg. Mes parents avaient vingt-neuf ans, et séjournaient alors dans une dépendance du château de leurs amis les Grunelius.
Mon père, Nicolas Nabokov, était compositeur ; sa partition pour chœur et orchestre, Ode, Méditation sur la majesté de Dieu — une commande de Serge Diaghilev dansée par Serge Lifar — avait fait de lui quelques années plus tôt la coqueluche des aficionados de musique contemporaine. On parlait de lui dans les journaux. Il recevait des commandes. Ses œuvres étaient jouées en public.
Ma mère, Natalia, qu’on appelait Natasha, était née Shakovskoy, une famille princière issue de la dynastie Rurikovitch, quoique moins fortunée que les Nabokov, issus de la noblesse terrienne.
Les deux familles avaient tout perdu à la Révolution, y compris leur nationalité ; c’est pourquoi nous étions apatrides. Notre situation était loin d’être atypique.
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Video de Philippe Aronson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Aronson
Patrick DeWitt - Les frères Sisters .A l?occasion du Festival International Etonnants Voyageurs 2013, Patrick DeWitt vous présente son ouvrage « Les frères Sisters » aux éditions Actes Sud. Traduit de l'américain par Emmanuelle et Philippe Aronson. http://www.mollat.com/livres/de-witt-patrick-les-freres-sisters-9782330009847.html Notes de Musique : "Pirates Of The Coast" by Black Bones (http://www.myspace.com/blackbonescom)
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