Mon nom se murmure tout bas
Malédiction élusive
Mon nom résonne en souffrance
Claironne la finitude de nos existences
Alice
Alice est là
Dans l'asile
Alitée
Au milieu d'aliénés
Alignés
Alice est lasse
Las
Elle a oublié
Les rêves qui l'élevaient
L'envie même de voler
Volet clos
Voiles ferlées
Des liens brident ses ailes
La liant à la lie
Alice subsiste
Triste
A sa place
Otage inhibée
Dans l'agonie des jours
Le grand vide
Et des gens tout autour
Bienvenue, lecteur de passage, dans cet ouvrage, fruit de l'improbable rencontre d'un verbe qui s'épuise à te chercher dans les méandres de sa mélancolie et d'une âme qui persiste à croire au lierre tapis sous les cendres.
Dans le noir
Il est des serpents dans le noir qu’on craint d’entrevoir
D’angoissantes vérités impossibles à prouver
Quand nos paupières fermées, frêles boucliers
Sont face aux ténèbres aveuglantes notre seul rempart
Il est des murmures dans le noir qu’on feint d’ignorer
Des secrets indicibles au cœur de l’obscurité
Des mains tendues pour nous piéger dressant des miroirs
Il est des regards qui nous fixent sans jamais ciller
Ouvrant grand les yeux dans le noir
Loin du jour, de ses impostures
L’ombre palpitante découvre
L’onguent guérissant nos blessures
Ensemble sur la page
Terrassons nos démons
Par ces vers inspirés
Une jeune hirondelle danse dans les alizés
Esquive les baisers
Ses yeux cruels de déesse éphémère
Semblent rire des blessures qu'elle laisse derrière elle
Le soleil la couronne
Turbin ne souffre aucun retard
À genoux larbins dès l'aurore,
Petite étoile qui s'efface
Dans le feu corrupteur de l'or.