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Citations de Philippe Jaffeux (58)


 
 
Mes mots se couchent entre des interlignes qui comprennent chaque retour de ton évolution solaire

La dépouille de sa langue dévaste le terrain de mon silence

J’éprouve le dégoût d’une langue qui libère mon voyage de ton histoire
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Onze nombres mesurent des intervalles qui racontent l’histoire d’un jeu

Elle évoque une écriture décomposée pour raconter l’histoire d’un espace essentiel
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Une réunion de trous pleurent un enterrement de l’écriture
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Les musiques sont d’abord interprétées par le HASART car chaque son incarne un chaos.
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Les lettres sont d’autant plus mystérieuses qu’elles libèrent les mots magiques d’une parole enchantée.
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Sa feuille était le fruit de 26 branches qui cachaient une forêt de lettres invisible.
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Le silence précéda la parole afin que les lettres puissent aussi être vues sans être lues.
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L’irréalité d’un besoin inaudible modifie l’intégrité
de ses phrases  Les jeux d’un hasart injuste
réparent l’organe de ta morale  Un espace
miséricordieux assourdit le bruit de votre rhétorique
Notre lien avec une unité motive un combat contre
les ruptures frénétiques  Une matière
éblouissante s’  entremêle avec l’activité d’une
image trafiq     uée Deux blancs encadrent des
impasses a        u moyen d’une fuite sans issue
Le silenc           e d’un alphabet perdu affirme
le chant d’un malentendu  La matière de mes
mots est fragmentée par des lettres terrifiantes.


Remarque
Le texte est troué au sens propre et figuré, tant verticalement qu’horizontalement.
Peut-être, cette façon de trouer, de couper, de disloquer le texte revient à une tentative de déchirer le mystère, de quêter la vérité.

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La terre devint belle dès qu'il la quitta pour contempler sa rondeur grâce à un envol de son imagination.

2447 – [p. 43, ligne 9]
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Le banc est une couleur futuriste car il écrivait derrière des pages qui masquaient son passé.
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Un point final concluait chacune de ses phrases car il écrivait pour ne plus se soucier du lendemain.
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La beauté gardera son sens tant que l'art restera inutile à notre raison.
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MILES DAVIS



Un piston de trompette appuyé instrumente le jeu d'un alphabet blanc pour mettre en sourdine des lettres monotones Une action de l'air parle à une page modulée par un contraste qui résonne dans le monde protéiforme de Miles Davis Un texte contourné figure une combinaisons de doigtés qui s'offre au son aérien d'un scandale abstrait Les visions d'un trompettiste sorcier jouent avec une page actionnée par la position de trois pistons Des variations de climats étirent le souffle d'une tension qui se dissimule sous la franchise d'un jeu décontracté La plastique d'un rythme sinueux excite les nerfs d'un espace découvert par le langage d'un son prodigieux Un climat intériorisé envahit l'univers d'un souffle superposé sur un combat de boxe en solo Une expérience minimaliste du jazz prend le contrôle d'une liberté qui s'ouvre sur l'allure d'une vibration inimitable La
précision d'une pulsation empoigne la peau d'un rectangle déchiré par les trois outils d'une trompette magique Une identité singulière réinvente les notes d'un silence en vue d'interpréter un alphabet modulé par un horizon avant-gardiste L'énergie tenace d'un style traverse l'histoire du jazz en révélant une multitude de nouvelles musiques La légèreté d'un imaginaire insolent provoque des échappées de formes inventives Des glissements de trompette formulent les dérapages grinçants d'un souffle créatif Des fulgurances mélodiques s'accordent à un temps défié par les marques intuitives d'une page L'activité d'une langue brisée explore l'audace d'un musicien qui s'articule avec la respiration d'un espace surpris Une dernière ligne attire des mots propulsés par un souffle tragique Une forme prend à témoin une limite qui remonte les pistons d'une trompette immobile
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Parole


Extrait 12

en reconnaissant, d’instinct, autrui comme un autre moi ? Autrui
me renvoie toujours à moi-même ; un “nous” s’actualise grâce
à une fascinante alliance du “je” et du “tu”. D’autre part, mes
paroles me donnent parfois l’impression de surgir du vide depuis
que ce dernier exprime la parole (solipsiste ?) de l’alphabet.
L’écrit prend peut-être un sens après avoir sacrifié la parole à
des discours verbeux, à une communication utilitaire, à des
bavardages inutiles ; au "parler sans rien" dire des taoïstes.


p.55-56
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Parole


Extrait 11

Ce livre questionne l’interprétation théâtrale au moyen d’un
texte décalé qui se réinvente sans arrêt ; l’impact de la parole est
remis à zéro à chaque nouvelle réplique. Par ailleurs, l’internet
dénature l’ascendance de la parole ; une exploitation impudente
de l’alphabet prend souvent la forme d’une imposture
numérique. Les livres ont besoin de lettres asociales afin, aussi,
de venir à bout de réseaux, soi-disant sociaux, qui avilissent
l’écriture jusqu’à la rendre insipide. L’écrit sur l’internet
semble moins porteur de vérité qu’un échange de vive voix
que l’on pourrait alors comparer à un texte imprimé. Un excès
de technologies, une consommation effrénée de lettres ou de
vidéos, asservies à la communication, font écran à l’acte de
parler avec nos corps et, par conséquent, à celui d’établir une
relation sincère. La parole ou le silence sont indispensables
lorsqu’ils orchestrent des existences surpassées aussi bien
par l’expression orale que écrite. De plus, la condition de la
parole est paradoxale : elle est à la fois ce qui nous sépare et
ce qui nous unit. Si la parole nous rapproche, elle supporte
néanmoins une vision du monde, propre à chacun, et à chaque
pays ; de ce fait, elle nous éloigne des autres. Est-il possible
de renverser cet obstacle en écoutant plutôt qu’en parlant ;


p.55
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Parole


Extrait 10

La transposition de la parole dans l’écrit pilote la poursuite d’une
langue insaisissable ; un rythme découvre la raison d’être de
l’alphabet. Chaque phrase m’entraîne à disparaître dans le savoir
musical d’une parole qui orchestre un silence de l’écrit. Un jeu
entre ma voix et des lettres situe l’image d’une langue insensée ;
le hasart dialogue avec l’espace d’un accent lisible. Les mots se
déprennent d’eux-mêmes ; ils découvrent un passage de la pensée
vers une écriture en constante évolution. Une langue fluide et
hypnotique pousse le rêve et la contemplation à se défaire d’une
pléthore de constructions intellectuelles. Les lettres sortent-elles
enfin des livres lorsque la légèreté de la parole trouve une entrée
fugitive dans l’écriture ? Quoi qu’il en soit, c’est peut-être au
moyen du théâtre que s’édifie le meilleur des échanges entre le
texte et la parole, entre l’écrit et l’oral. Si Deux a pris la forme
d'une pièce de théâtre c’est, avant tout, dans l’intention de
pouvoir remplacer des phrases écrites par des paroles.


p.54-55
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Parole


Extrait 9

Des phrases s’articulent avec des nerfs enivrants ; des pensées
font écho à des paroles discontinues et imprononçables. Un vide
créateur entretient la respiration d’un rythme ; un langage
impénétrable distord une écriture vitrifiée. L’univers de la parole
est d’autant plus vide qu’il s’appuie sur une expérience fugitive
de l’air ; l’écriture est dépassée par des voix aériennes qui nous
désempêtrent de la pensée. Des mots écrits saisissent une parole
sans intention ; des phrases obéissent à une inspiration du chaos
plutôt qu’à la raison ou à la réflexion. Un texte fait parler ma
langue ; ma voix se libère dans un ton et mon écriture dans un
style (ou dans l’absence de celui-ci). D’autre part, une écriture de
la parole, une oralité scripturale, parvient peut-être à refléter ma
propre voix dès l’instant où j’écris dans le seul but de me taire.


p.54
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Parole


Extrait 8

L’univers des mots traduit une découverte de soi dès qu’il
souligne un dialogue irréfrénable entre l’écrit et l’oral. Aussi,
le monde et l’esprit de l’alphabet ont probablement suscité une
longue discussion avec un autre qui a fini par devenir moi-
même. Je me reconnais donc mieux en écrivant plutôt qu’en
parlant ; mes phrases sont, dans le meilleur des cas, des solutions
qui expriment ce que je ne peux pas dire. Le rôle de l’alphabet
est-il naturellement bizarre lorsqu’il piège les bavardages,
le verbalisme ou les conversations trompeuses ? L’écriture
reflète une image insensée de la parole dès qu’elle est
dépassée par le sens, neuf et prodigieux, de chaque mot.


p.53-54
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Parole


Extrait 7

Aussi, les lettres s’immiscent entre des intervalles pour parler
d’une rencontre avec des mots lus par un vide éloquent. La
parole des blancs évoque ce qui n’est pas dit ; elle anime le jeu
d’un silence qui me sépare de la réalité de chaque vocable. Des
interstices exaltent une langue hors d’elle-même ; des éc-arts et
des entre-deux révèlent la présence inouïe d’un vide revigorant.
L’écriture disparait-elle lorsqu’elle nomme des mots audibles
avec des lettres qui sont d’abord visibles ? La parole percussive
d’un écrivain analphabète instrumente des pages frappées par un
entrelacement horizontal de baguettes noires et blanches. Des
phrases, qui sont vues avant d’être lues, me conduisent parfois à
regarder la mort en face ; la parole s’anéantit alors d’elle-même.


p.53
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Parole


Extrait 6

Nous apprenons peut-être à parler dans l’espoir d’oublier nos
cris de nourrissons et ensuite à écrire pour nous en souvenir.
L’écriture sauve une parole qui se meurt à l’instant où elle
transfigure la mort ; elle donne ainsi un sens à notre véritable
naissance sonore. Le jeu de l’alphabet adhère à la volubilité
d’une parole qui disparaît après s’être transformée en lettres.
L’écrivain peut enfin se métamorphoser en un analphabète ;
une révolte sacrée s’actualise autant dans les lettres de sa
langue que dans le refus de retranscrire celle-ci par écrit. Des
phrases s’envolent soudain comme des paroles prononcées ;
l’alphabet se réduit à exprimer un silence du chaos grâce à un
langage du hasart. Ce dernier sollicite une écriture volubile,
débridée qui, néanmoins, se manifeste lors d’une pratique
silencieuse de la parole. Ma bouche fermée délivre des mots
écrits qui agitent ma voix inaudible ; ma pensée peut dès lors
devenir la complice de ma parole. Puis-je mettre en doute des
sons qui sortent de ma bouche en vue de retrouver une dimension
indéchiffrable de la parole dans l’écrit ? Parler n’est pas voir ;
j’essaye cependant d’écouter les paroles, en transformation,
d’un voyant analphabète qui adhère aux images et au silence.


p.52-53
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