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Citations de Philippe Lemonnier (15)


Le pèlerin est avant tout un homme qui marche... et qui, plus il marche, plus il prend du recul.
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L'après-midi est triste, comme le temps. Je croise quelques personnes que je salue ; là, encore, comme à l'auberge de midi, sans écho. Triste contrée que la Cantabrie. Ma morosité m'entraîne soudain à broyer du noir. J'ai le moral dans les chaussures, sans explication, tout d'un coup.
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Ces chemins de Monsieur Jacques, empruntés dès le IXe siècle, le furent de moins en moins à partir du XVIIe siècle, pour tomber dans l'oubli quasi total au XIXe siècle, sauf peut-être en Espagne où Jacques le Majeur reste le saint patron du pays. Il y est toujours très honoré et vénéré. Beaucoup s'accordent à considérer que l'apogée du Chemin de Compostelle se situe entre le XIIe et le XVIe siècle.
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Cette hospitalité ne cesse de m'interpeller; quelles sont donc les motivations de la nature humaine, et surtout, comment expliquer ses revirements? Il faut si peu pour changer la face du monde; de ce monde capable de tout, de la plus grande indifférence jusqu'au don de soi !
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Qu'est-ce que je fais sur cette route du bout du monde, triste et sans attrait, perdu au milieu des odeurs d'épandage. Ce voyage n'a plus de sens ; n'a aucun sens. Cet après-midi encore, j'ai tenté une fois de plus de quitter le littoral, de m'enfoncer dans les terres ; chaque fois, je suis venu buter sur un obstacle infranchissable. Quand ce n'était pas l'autoroute, c'était une zone industrielle ou l'absence de chemin.
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De nos jours, quelles motivations président au départ du pèlerin ? (...) C'est, me semble-t-il, une recherche de spiritualité, corollaire d'une certaine forme de rejet de notre société moderne, qui devient la quête de nombreux pèlerins contemporains. Ce besoin se concrétisant souvent par une rupture. Le pèlerin en partance est en rupture. Tous ceux que j'ai rencontrés, consciemment ou non, étaient des êtres en rupture, avouée ou non ; moi le premier, sans doute.
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Pour la première (et seule) fois, j'ai envie, d'abord, que le voyage se termine, vite. Puis, bientôt, de tout plaquer, ici et maintenant. De rentrer à Paris par le prochain train que je pourrais attraper et de me plonger dans une salle obscure de cinéma, dès mon arrivée après m'être offert une bonne côte de bœuf en agréable compagnie. Mille idées noires, accompagnées d'envies, tournent dans ma tête.
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D'un bleu indéfini et indécis, presque mystérieux, la première rencontre avec la lavande est d'abord visuelle... puis, puissamment olfactive.
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Plus tard, aux XVIIe et XVIIIe siècles, tantôt les autorités religieuses, tantôt les autorités civiles, et tantôt les deux en accord, de manière plus ou moins rigoureuse selon les époques, déconseilleront, voire interdiront, les pèlerinages, principalement celui de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le clergé préférait alors encourager les candidats à louer plutôt les saints locaux, implicitement, à consacrer leurs deniers au culte du lieu. Quant aux pouvoirs publics, notamment sous Louis XIV, au prétexte de la sûreté du royaume, ils interdirent, ou tout au moins limitèrent fortement les déplacements des voyageurs, en général, et des pèlerins, en particulier.
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Je voyage depuis de nombreuses années, à pied, à cheval et en canoë ; trois modes de déplacement qui ne sont pas sans poser, parfois, des problèmes avec les populations autochtones, notamment avec certains propriétaires. Or, hormis une fois, en Ardèche, où le propriétaire belliqueux d'un moulin entendait nous empêcher de traverser le gué à cheval, des amis et moi, à l'aide d'un fusil braqué sur nous, rarement, voire jamais, je ne me suis trouvé confronté à une véritable impasse. En général, avec un peu de tact et de respect de part et d'autre, un terrain d'entente est rapidement trouvé.
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Mais, aujourd'hui, de plus en plus de communes acceptent, contre monnaie sonnante et trébuchante, de vendre et, par conséquent, de privatiser des chemins ; et pas seulement des chemins qu'avec beaucoup d'imagination on arriverait encore à définir comme impasses. Non ! De vrais, de grands, de beaux chemins ; des chemins ancestraux et majeurs qui, compte tenu de la disposition des lieux et du relief, avaient toute leur raison d'être.
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De nos jours, même les gens de la terre se déplacent en voiture. Tout cela fait du voyageur à pied un indésirable, quand ce n'est pas un otage, obligé à emprunter, non sans danger, le bitume, celui des véhicules motorisés, au prix parfois d'un immense détour. Je m'élève contre cette pratique dont certains organismes, et associations soi-disant au service du marcheur, sont complices. La situation sera longue et difficile à inverser car la tendance s'accentue d'année en année. À cela, il faut ajouter les chemins communaux réquisitionnés par certains s'en prétendant illicitement propriétaires, notamment par la simple pose de panneaux « Chemin privé ». À n'y prendre garde, le marcheur ne pourra bientôt plus se déplacer, et encore moins voyager au long cours.
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Tout devient prétexte pour interdire le déplacement à pied, les feux, les avalanches, la protection de site, etc. ; quand ce ne sont pas des motifs dénués de causes réelles et sérieuses. Ontologiquement l'être humain est un voyageur pédestre, qualifié d'Homo viator. C'est la substance même de notre être que l'on aliène en empêchant la libre circulation de l'homme.
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À quoi pense-t-on quand on s'échappe du monde par la petite porte, que l'on s'évanouit, sans faire de bruit, au milieu des embruns avec l'écume des vagues pour seul horizon ? À quoi pensaient mes coreligionnaires des temps passés ?
En fait, sur le moment, c'est une colère rentrée qui m'agite; depuis quelques minutes, je suis en révolte. Sur plusieurs kilomètres, la plage déserte est envahie d'immondices de tous types, allant de la canette vide au baril de pétrole éventré, du filet de pêche hors d'usage au sac de supermarché déchiqueté. Sans oublier d'innombrables objets hétéroclites, également apportés par la mer, aussi enchevêtrés qu'innommables ; un dépotoir à l'échelle d'une vaste région. Par endroits, je patauge lamentablement dans une sorte de matière indéfinissable, à base de sable auquel boues d'épuration et mazout s'agglomèrent. Mes bas de pantalons, tout autant que mes chaussures, sont maculés de cette matière gluante et malodorante contre laquelle seul le trichloréthylène, généreusement offert à l'étape du soir, viendra à bout ; et encore !
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Je n'étais nullement attiré par ces chemins officiels et balisés, tant en France qu'en Espagne, bien qu'ils soient parfaitement équipés en structures d'accueil. Ma quête était ailleurs. Je souhaitais avant tout retrouver et emprunter d'anciennes voies pèlerines. C'est ainsi que mon chemin prit naissance à Soulac-sur-Mer, au commencement d'une ancienne voie littorale.
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