Le 10 mai 1981, j'ai 24 ans, je suis au quartier des CAM à Fresnes. J'ai su ce que cela signifiait quelques jours après mon arrivée, le soir du verdict, en lisant ce sigle sur la tranche du registre des matons. J'ai demandé à un gardien. Il m'a répondu: condamné à mort.
Lorsque vous éprouvez une souffrance personnelle, vous la supportez, car elle vous concerne, mais quand la douleur vient du mal que subit quelqu’un que vous aimez, c’est intenable.
Rejetant espoir et désespoir, je découvris que l’on ne souffrait plus beaucoup en n’espérant rien de la vie, rien des autres et rien de l’avenir. En effet, l’espoir est fatalement déçu et il conduit au désespoir. Je cessai donc d’espérer et me contentai de me fixer des objectifs et des buts à atteindre.