langue_de_chez_nous - Vidéo Dailymotion
Le féminicide de Juarez
À César Vallejo, poète péruvien
Je suis né un jour
où Dieu était malade
tous savent que je suis vivant
que je suis féroce, que je
ne peux distinguer décembre de janvier
je suis né un jour
où Dieu était malade
il y a un vide
de mon être métaphysique
que personne n’a pu saisir
un silencio qui s’exprime à fleur de peau
voyez-vous je suis né un jour
où Dieu était malade
mon frère écoute-moi
pour que je ne parte pas
sans emporter décembre
sans oublier janvier
je suis né un jour
où Dieu était malade
tous savent que je suis vivant
que je me nourris mais ignorent
pourquoi dans mes vers râpeux
il y a un obscur sentiment d’inconfort
un grand vent qui interroge
le désert
tous savent et ne savent pas
que la lumière se consume
et l’ombre est immense
que le mystère est une triste musique
qui de loin en loin dénonce la mort
moi je suis né un jour
où Dieu était malade.
Qu'est-ce que je sais
de ce que nous sommes
je sais qu'il y a entre nous
cet espace qui nous transmet
nous susurre quelque chose comme
de rendre des comptes
je sais encore qu'il faudrait toucher le vent
je sais aussi qu'on se nomme sans se connaître
mais est-ce que je sais te parler?
Il suffit d'une rupture
pour bouger pour avancer
silence enfin porté
si vite je vois l'aube
qu'écoute au-delà de la parole
la voix bleue du réel.
Cette espèce d'où qu'elle vienne, qui cherche sa place. Je me vide de ma voix rauque. Sait-on s’additionner ? Les corps entier (fermés à clé) accélèrent de leurs petites ailes. Nous atteindrons le pôle alors, pourtant le reflet d'une goutte d'eau.
Voici la pluie avec un peu de couleur qui s'attarde dans le ciel. Imagine le coquelicot la pensée se pose dans la voix si elle parle. Parce que je ne sais rien, les gestes continuent à tourner.
J'ai tracé seul
chaque passage
mais après le songe
mais dans un miroir
aussi grand que des ailes.
Dans le Popol Vuh, le mythe se confond avec l’histoire, de la même façon que l’histoire se fond à la culture. L’histoire se déroule au sein de l’espace-temps sans discontinuité, sans rupture, marquant les étapes successives du développement humain.
L'oiseau est frêle
ne verra plus l'enfant
quand un lierre
aura envahi le désir
mais peux-tu calculer
parlant de poésie
pourquoi nous avons soif
de ce qui nous isole ?
Dans la mentalité maya, il n’existe aucune coupure entre le passé, le présent et l’avenir, aucune brèche distinguant le mythe de la réalité, aucune disjonction entre l’ordre cosmique et la sphère terrestre, puisque ces réalités, imbriquées les unes aux autres ; sont fondamentalement indissociables.
Nos poches oublient d'emblée qu'il y a des oiseaux, des plages, une beauté dans le cheval vidé par la course. J'invente la mer sur un bloc-notes. Ainsi on verra mieux, je crois, une partie, une toute petite partie de l'histoire de celle qu'on peut parfois toucher, à travers.
Des silences avalés
d'où vient l'image
j'ai bien occupé ce jour
(la parole froide
pour écouter)
j'ai occupé aussi l'instant des autres
toi légère dans tes yeux
(lumière paisible d'une feuille)
ta surface brisée
dans le vent, pour quelle quête ?