PASSERELLES
D’un souffle sur les vitres
qui se ramifie,
se dissipe, la nuit entière,
tu recrées la confiance.
Si tendre, la paume,
les yeux grands ouverts
aucun mur ne s’oppose
à l'aube, à l'odeur du large.
Ces fleurs qui tressaillent
entre des pierres :
qu'un mot te franchisse,
toi aussi tu es libre.
Plein été, tu dis « neige »,
ce sera « fruit », l’hiver,
le plaisir est le même
d’aller plus loin.
Le front toujours nu,
le vent des falaises,
peu importe où l’on va,
une enfance nous devance.
Pierre Dhainaut, Poésies de langue française, anthologie présentée par Stéphane Bataillon, Sylvestre Clancier et Bruno Doucey, Éditions Seghers, 2008