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Critiques de Piervi Piazza (6)
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Homo biologicus

Ce livre fait 31 millimètres d'épaisseur. Comme sa principale qualité est de permettre de servir de cale je vous donne en priorité l'information la plus utile, et de loin. Cela étant dit et pour 22.9€ vous trouvez un meilleur rapport qualité/prix dans n'importe quelle grande surface de bricolage.

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Homo biologicus

Dans la première partie de cet essai, intitulée 'La matière', Piazza, médecin neurologiste, cherche à montrer que l'être humain n'est qu'une entité matérielle, que notre corps est le support de nos pensées et comportements, comme n'importe quel autre animal. Il contredit ainsi les conceptions religieuses de la nature humaine, et de nombreux schémas de pensée non religieux intégrant un dualisme corps/esprit sans nécessairement en avoir conscience.

Ses démonstrations sont claires, précises, étayées, et même souvent brillantes. Je ne peux en revanche pas dire si elles sont convaincantes ou pas, puisque j'étais persuadé de l'idée centrale de cette partie avant de la lire et ne peux donc pas mesurer une évolution de ma pensée sur le sujet.



Dans la partie suivante, intitulée 'Les aspirations', l'auteur présente les mécanismes biologiques en oeuvre dans nos quêtes et nos prises de nourriture, mécanismes qui se sont construits par voie de sélection naturelle et étaient inscrits dans notre génome avant l'invention de l'agriculture. Des difficultés passagères d'accès à la nourriture associées à des modes de vie fondés sur la cueillette et la chasse ont ensuite disparu de nos sociétés, sans modifications associées de ce génome. Des apparences de nos corps peuvent certes changer en une seule génération, comme le montre l'accroissement des tailles moyennes des Européens après la seconde guerre mondiale, précisément du fait de facteurs alimentaires. L'auteur distingue la manière dont les gènes s'expriment (taille des individus) et les caractéristiques mêmes des gènes transmis (mécanismes de régulation de l'appétit décrits ci-après), ces caractéristiques évoluant beaucoup plus lentement ; ainsi, il y a très peu de différences entre nos contemporains et les humains présents sur Terre il y a 15 000 ans. Selon l'auteur, nous avons conservé deux types de relations à la prise de nourriture, lesquels cohabitent dans un équilibre plus ou moins réussi (c'est-à-dire : « adapté à nos modes de vie ») :

- l' "endostasie" nous permet de ressentir la satiété atteinte et nous commande d'arrêter la prise de nourriture immédiate,

- l' "exostasie" nous incite à nous alimenter au-delà de nos besoins alimentaires de court terme, pour que l'organisme se constitue des réserves de graisse en vue de faire face à d'éventuelles périodes de disette à venir ; c'était fort utile à nos ancêtres qui vivaient de cueillette et de chasse mais ne l'est plus dans nos sociétés d'abondance.

Ces explications relatives à nos relations à la nourriture et aux réactions de nos organismes sont également claires et convaincantes. Elles sont reprises et développées en troisième partie, aussi avec brio.

Par contre l'auteur me semble s'égarer lorsqu'il généralise les concepts d'endostasie et d'exostasie à d'autres comportements que ceux liés à la nourriture. Ses cinquième et sixième chapitres m'ont paru totalement hasardeux, voire absurdes (ses pages 241 à 244 pourraient inspirer un auteur de science-fiction).



En troisième Partie ('Les excès'), Piazza analyse divers comportements humains dangereux, comme la toxicomanie et les excès d'alimentation. Il explique les mécanismes biologiques en oeuvre et propose des pistes de prévention ou traitement plus pertinentes que la prohibition associée à la répression (s'agissant des drogues illégales) ou que la promotion (s'agissant de l'alcool ; rappelons que le gouvernement n'a pas soutenu la pourtant nécessaire et pertinente préconisation d'un mois de « janvier sec », cédant au lobby viticole au nom d'une défense de "traditions" et de "savoirs faire").

Dommage que la classification que fait l'auteur des substances psychotropes soit incomplète, se limitant à cinq principales catégories (alcool, tabac, opioïdes, psychostimulants, et cannabinoïdes), omettent des substances hallucinogènes sur lesquelles j'aurais aimé en savoir plus (LSD, et psilorites popularisés par l'excellente chanson 'Mangez-moi'*).



En conclusion : sans ses cinquième et sixième chapitres j'aurais trouvé cet essai excellent. Avec ces chapitres, le caractère très inégal des thèses qui y sont développées ne me permet pas de lui adjoindre un qualificatif, même si je l'ai globalement beaucoup apprécié et le recommande donc vivement, d'autant plus qu'il est accessible sans connaissances scientifiques pré-requises.

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* ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=taOsuVhXqzY
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Homo biologicus

Je trouve ce livre incroyablement enrichissant et surtout stimulant intellectuellement.



Seule réserve : dommage, alors qu'il s'en défende pourtant explicitement à un moment, qu'il donne l'impression d'établir un procès entre les SHS et la biologie. Si on met de côté cette récurrence un peu pénible, et certaines redites "à l'américaine", ce livre est d'une densité remarquable.



Comme la qualité de cet ouvrage semble faire débat, j'ai ouvert une 1ère citation pour entamer d'éventuelles discussions (constructives, cela va de soi). Je vous invite à en faire de même si le sujet vous passionne autant que moi. J'en ouvrirai d'autres "au fil de l'eau", car j'en suis déjà à ma 3ème lecture de l'ouvrage.
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Homo biologicus

« Homo biologicus : Comment la biologie explique la nature humaine », voilà un titre qui annonce un contenu extraordinaire. Quelle déception !



Ce livre regorge d'affirmations péremptoires pourtant hautement discutables. Mais comment discuter et apporter la contradiction à un livre… il en ressort un sentiment de frustration.



La première partie de l'ouvrage est plus philosophique que scientifique (même si je ne considère pas que les deux soient opposables) et est une attaque double contre les spiritualistes (ceux qui croient à un esprit immatériel) et aux spécialistes des sciences humaines, contre lesquels Piazza s'acharnera de manière injustifiée tout au long de l'ouvrage en leur faisant sans cesse des procès d'intention (visiblement, nous ne fréquentons pas les mêmes spécialistes en sciences humaines). On finit par se demander s'il ne s'agit pas d'attaques personnelles contre certaines de ses connaissances. C'est un aspect très dérangeant de ce livre.

En matière philosophique, les arguments sont douteux : chercher à utiliser des arguments matérialistes pour montrer l'inexistence d'un esprit matériel manque singulièrement d'adresse.



La seconde partie aborde la génétique au sens large et la neurologie moléculaire. On ne comprend pas à qui s'adresse ce livre : est-ce aux biologistes initiés qui connaissent déjà tout son contenu (une bonne partie du livre aborde des notions connues des lycéens scientifiques) ou est-ce un livre pour le grand public qui sera assez rapidement perdu par des explications complexes. Malheureusement Piazza semble avoir tous les défauts des enseignants universitaires : une forme d'arrogance dans ses formulations et un manque de pédagogie dans les propos malgré des tentatives maladroites (les métaphores musicales pour expliquer l'épigénétique ne sont pas réussies).





Piazza a tendance à caricaturer, généraliser, voire déformer le point de vue adverse pour mieux pouvoir le discréditer. Il s'agit soit d'un manque de recul, soit de malhonnêteté intellectuelle. Halte aux stéréotypes !

Le livre suinte d'une vision manichéenne entre les conservateurs, croyants d'un côté et les progressistes, athées, matérialistes voire obèses… pour finalement déclarer que la majorité silencieuse est entre les deux.



Cet auteur résume le sens de la vie à la production d'entropie (créer du désordre extérieur en créant de l'ordre à l'intérieur de nous). Il pense que cette vision énergétique de la vie est de nature à rivaliser avec la vision spirituelle du monde. le but de la vie ? Créer du bordel… que c'est enthousiasmant !





L'ouvrage se termine en catastrophe sur une troisième partie concernant la toxicomanie, un partie totalement hors-sujet à mon avis. C'est un sujet qui ne m'intéresse pas (dans tous les sens du terme) et sur lequel je me suis longuement ennuyé.





Pourquoi avoir mis la moyenne (2,5 étoiles) à ce livre malgré cette critique assassine ? Parce que je me suis parfois dit à la lecture « je n'avais jamais vu les choses sous cet angle » ou encore « là-dessus, je suis complètement d'accord ». J'ai aussi une certaine solidarité avec ce genre d'auteur de par la culture biologique commune que nous avons et cette conviction que nos comportements peuvent s'expliquer par notre biologie et par le contexte évolutionniste de l'apparition de notre espèce. Cette conviction que l'explication biologique de nos comportements et de nos différences nous rendra plus tolérant.

Toutefois, bien que je sois d'accord avec sa conclusion, ce livre m'est apparu très inégal et je reste déçu de la façon dont il a traité (et peu traité d'ailleurs) le sujet.


Lien : http://millefaces.free.fr/Vu..
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Homo biologicus

Ce livre de Pier Vincenzo Piazza est remarquable et extrêmement clair.

Un seul regret : après plus de 200 pages où il explique qu'il n'y a rien d'immatériel chez l'homme et que tout est biologique, ce que je crois également, il écrit p.250 "Voir l'esprit comme biologique ne nous amène pas à abandonner le concept de volonté et de libre arbitre".

Je regrette qu'à ce moment il fasse un pas en arrière alors que tout son livre tend à démontrer qu'il n'existe pas de libre arbitre puisque tout est matériel.
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Homo biologicus

Très mal écrit. Pas pu aller jusqu'au bout. Argent fichu en l'air.

Dommage.
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