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3.31/5 (sur 16 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Palerme , le 28/05/1961
Biographie :

Pier Vincenzo Piazza est médecin, psychiatre et neurobiologiste, spécialisé dans l'addictologie et les maladies psychiatriques.

Après ses études de médecine menées à Palerme (Docteur en médecine, 1985), Pier Vincenzo Piazza a effectué son post-doctorat en France, dans le laboratoire Inserm de "Psychobiologie des comportements adaptatifs" dirigé par Michel Le Moal à Bordeaux. Un an après son arrivée, il cosignait un premier article, en 1989, sur l’addiction aux drogues. Il obtient son Doctorat de recherche en physiopathologie neuro-sensorielle de l’Université de Palerme, en 1991.

Il est directeur du Neurocentre Magendie de l'Inserm à Bordeaux.

Co-fondateur des sociétés de biotechnologies Aelis Farma et Fluofarma en 2003, il est co-créateur et coordinateur du Neurocampus de Bordeaux, créé depuis septembre 2017.

Il a reçu le Grand Prix de l'INSERM en 2015 pour l’ensemble de ses recherches sur les mécanismes physiopathologiques des maladies psychiatriques. Il a également reçu le prix Lamonica de neurologie de l'Académie des sciences en 2015.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En revanche la position des sciences humaines se résume plutôt par la négation du tout biologique que par une affirmation claire de l’existence d’un esprit immatériel. Ces disciplines parlent rarement de l’âme, mais elles affirment avec force que la psychologie, la pensée, les comportements sociaux ne peuvent pas être expliqués par la biologie. Elles font donc appel de façon implicite à une entité non matérielle.
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Lundi. Comme chaque lundi, je descends l’escalier pour partir travailler. Au rez-de-chaussée, Bernard, le concierge, m’attend comme d’habitude de pied ferme. Des choses immuables rythment notre vie et c’est rassurant. « Alors Bernard, comment ça va ce matin ? Et votre dos ? Toujours pareil… mais que dit votre médecin ? Ah, il vous a changé d’anti-inflammatoires. Bon je vais vous redonner les coordonnées de mon acupunctrice, Véronique, mais cette fois vous y allez, je vous jure qu’elle fait des miracles. »
Mardi. Même rituel. Bernard guette mon passage, prêt à dégainer son « ça va ? », Comme s’il attendait vraiment des informations sur ma santé. Ce matin, il n’aura de moi qu’un « ça va, ça va… » supersonique : on dirait que j’ai un rendez-vous capital.
Mercredi. Je m’arrête au premier étage, en entendant Dupont, du troisième, ouvrir la porte. Il s’arrête tous les jours pour discuter avec Bernard. Faisant semblant de chercher je ne sais quoi dans mon sac, j’attends qu’il passe et je me glisse derrière lui pour sortir de l’immeuble sans parler à personne.
Jeudi. Je n’en reviens pas, ma fille Yasmin a eu 17 en politique internationale. Heureusement, Bernard est à son poste, il faut vraiment que je le dise à quelqu’un. Échanger avec lui quelques mots le matin, c’est bien agréable. Si les concierges n’existaient pas, il faudrait les inventer.
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(43%) La biologie produit deux façons d’être au monde

LE PLAISIR ET LE BONHEUR DESSINENT DEUX CIVILISATIONS DIFFÉRENTES

Certains aiment se dorer au soleil, d’autres préfèrent sauter en parachute ou assister à une corrida… Il y en a même qui ne rêvent que d’un dîner dans un restaurant trois étoiles. Des goûts et des couleurs… La palette est pratiquement infinie.

Toutefois, en dépit de cette variété d’activités, les humains organisent leur comportement et construisent leur civilisation autour de très peu d’attitudes fondamentales. Il y a d’abord le spiritualisme et le matérialisme, les deux pôles opposés de la dimension de l’être, qui définissent ce que nous sommes et le regard que nous portons sur le monde. Le progressisme et le conservatisme, ensuite, qui se trouvent aux antipodes dans la dimension du faire, qui précisent le sens de nos actions, le chemin que nous croyons le meilleur pour notre société. Notons que s’il peut paraître différent d’être conservateur ou progressiste, matérialiste ou spiritualiste, le plus souvent les conservateurs sont des spiritualistes et les progressistes des matérialistes. Il suffit de regarder autour de nous. Combien de conservateurs ne sont-ils pas religieux, et inversement, combien de progressistes ne sont-ils pas athées ou agnostiques ? Ils se comptent sur les doigts de la main. Quelle que soit la combinaison de ces quatre attitudes, il est plutôt rare de trouver un progressiste très spiritualiste ou un conservateur complètement athée.

Notre espèce semble donc d’un côté s’éparpiller dans une foule d’activités futiles et, de l’autre, être extrêmement polarisée autour de deux principales façons d’être et de faire. Connaissez-vous des gens qui ne se reconnaissent pas dans l’une de ces catégories ? Ils sont infiniment rares. C’est un peu comme s’il nous fallait fatalement adopter l’une de ces positions existentielles. Ces différences sont tellement universelles et transculturelles que nous les considérons comme normales. Toutefois, vue de l’extérieur, un peu comme le ferait un extraterrestre tout juste arrivé sur Terre, cette polarisation paraîtrait assez bizarre. Qu’y a-t-il de normal dans cette espèce divisée sur tout ? Ne serait-ce qu’en politique, l’alternance entre progressistes et conservateurs est un étrange ballet. Les premiers augmentent les impôts, les deuxièmes les baissent, les uns veulent le mariage pour tous, l’avortement et la gestation pour autrui, jugés inacceptables par les seconds. Sans parler des changements encore plus profonds qui caractérisent l’alternance entre régimes religieux et gouvernements laïcs. Ainsi, les uns défont ce que les autres avaient mis en place, jusqu’au prochain changement de gouvernance. C’est complètement insensé et pourtant nous l’acceptons comme si c’était totalement normal.

Ces deux façons de voir la vie semblent matérialiser le conflit millénaire entre un corps physique et un esprit immatériel. Certains esprits défendraient un mode de vie spirituel et conservateur. Tandis que d’autres, corrompus par leur corps, vivraient pour les joies de la matière et la recherche de ses secrets. Pertinente peut-être jusqu’au XXe siècle, en l’absence d’une explication alternative, cette vision ne l’est plus au XXIe. La polarisation qui nous divise n’est qu’une autre des conséquences de la présence dans notre cerveau de deux dimensions hédoniques indépendantes. Nous allons voir comment le spiritualisme et le conservatisme sont générés par la recherche du bonheur endostatique et comment le matérialisme et le progressisme sont basés sur la poursuite du plaisir exostatique. En fin de compte, si nous considérons comme normal ce tiraillement de notre espèce entre polarités opposées, c’est parce que ces différences ne sont pas des vues de l’esprit, mais bien réelles. Elles sont tout simplement déterminées par notre biologie.
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Enfin, une analyse attentive du dualisme laïc montre que, sauf à faire appel à l’acte de foi et donc à transformer les sciences humaines et sociales en religions, il n'y a aucune preuve rationnelle de l'existence d'un esprit immatériel. Ces disciplines ne paraissent pas réaliser que le fait d'admettre une origine biologique aux fonctions complexes de l'homme n'enlève rien à leurs domaines d'études. En effet, personne ne pense qu'accepter que l'homme soit unitaire implique que seule la biologie permette de le connaître ou de le modifier. Tout acte de connaissance emprunte deux voies, du producteur au produit et du produit au producteur. Un homme unitaire peut donc être connu en remontant de la biologie à la parole ou en descendant de la parole à la biologie. Sciences humaines et neurobiologie ne sont pas des approches alternatives mais complémentaires. Soyez rassurés, il y aura du travail pour tous pendant encore longtemps.

(p.36)
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En conclusion, les hommes sont supérieurs aux autres êtres vivants en fonction du critère que nous utilisons. La supériorité n'est qu'une valeur relative. A quoi bon ces discussions alors? Ne seraient-ce que des élucubrations inutiles? Je ne le crois pas. Elles ont le mérite de faire naître un petit doute quant à notre prétendue supériorité sur les autres formes de vie qui habitent la Terre. Un doute qui n'est pas là pour nous embêter ou nous déstabiliser, mais qui devrait servir à nous faire développer une qualité dont nous manquons singulièrement: le respect. Le respect pour les autres formes de vie qui nous entourent. Nous pourrions commencer avec les arbres et nous dire que nous ne sommes pas si supérieurs que ça, en dépit de toute notre technologie. Si nous parvenons à acquérir cette ouverture d'esprit, non seulement nous en couperions moins, mais peut être que progressivement les hommes ne se verraient plus supérieurs aux femmes, les Blancs aux Noirs, les hétéros aux homosexuels ... Réaliser simplement le caractère illusoire de notre supériorité pourrait peut-être nous faire évoluer autant que toutes les futures manipulations génétiques.
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Nous sommes clairement différents des autres organismes vivants. Mais sommes nous réellement supérieurs ? A cette question, un des piliers des croyances des humains, tout le monde répond oui sans beaucoup d'hésitation. En effet, I'homme parait réellement supérieur. Regardez ne serait-ce que l'art, la technologie, la science ou la philosophie : aucun autre être vivant ne sait faire ça. Le problème de cette vision est son énorme biais humanocentriste. Nous classons les espèces en utilisant comme unité de mesure ce qui nous distingue, la complexité de notre comportement. Il n'est donc pas surprenant que nous arrivions tout en haut. Mais il suffit de changer de paramètre pour que la hiérarchie soit très différente. Si chaque espèce pouvait choisir son critère de classification, elle se retrouverait inévitablement tout en haut de l'échelle.
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Les animaux, nous compris, sont en réalité des plantes handicapées des végétaux auxquels manque un morceau. La faune est donc dépendante de la flore et du glucose qu'elle produit pour vivre.
Les plantes utilisent une énergie très dissipée et ubiquitaire et peuvent se construire à partir d'éléments inorganiques. Elles sont des créatrices de vie alors que, comme les autres animaux, nous en sommes des consommateurs, des parasites.
Sans entrer dans des considérations morales, être des parasites des autres êtres vivants commence à nous poser de sérieux problèmes. Pour qu'un parasite se porte bien, il ne doit pas consommer la totalité de son hôte. S'il est trop vorace, il risque de se retrouver dans une situation où il n'y a plus d'hote et sa survie est en danger. C'est le cas de l'homme, qui est en train de consommer toute la biosphère.
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(67%) POURQUOI TOUT LE MONDE N’EST PAS OBÈSE

Nous avons tous un système endostatique et un système exostatique, alors pourquoi ne sommes-nous pas tous obèses ? Cela tient aux différences de patrimoine génétique et aussi à la singularité des expériences de vie individuelles, qui vont déterminer l’intensité de l’expression des gènes. Il est donc normal que nous soyons tous différents, donc plus ou moins exostatiques ou endostatiques.

Les variations entre individus permettent à l’évolution de sélectionner les caractères les plus avantageux pour l’espèce. Si, par exemple, pour cueillir la plupart des fruits il faut mesurer au minimum 1,70 m, seules les personnes ayant atteint cette taille finiront par subsister, les autres ayant trop de mal à se nourrir. Dans le cas du comportement alimentaire, en conditions stables, l’avantage est aux individus endostatiques et il est aux exostatiques en conditions instables. Le passage d’une condition d’approvisionnement à l’autre peut être très rapide et se faire en une génération ou quelques générations. Des durées qui ne permettent pas de sélectionner un caractère. Par conséquent, l’espèce qui peut à tout moment disposer de représentants de ces deux profils pourra faire face rapidement au changement drastique entre périodes d’abondance et de disette et mieux survivre à toutes les situations. Mais, quand les ressources alimentaires sont abondantes et stables presque au-delà du raisonnable, comme aujourd’hui, les individus exostatiques seront poussés à manger tous les jours au-delà de leurs besoins et auront un plus grand risque de développer une obésité.
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Depuis l'apparition d'homo sapiens et la révolution cognitive il y a 50 000 ans, les capacités de notre espèce à comprendre et modifier son environnement paraissent sans limites.

Un seul mystère reste inviolé : celui de la nature humaine et de sa civilisation. Ce que nous sommes vraiment, pourquoi notre espèce fait ce qu'elle fait, défie toute explication rationnelle.

En nous plongeant au coeur des révolutions de la biologie, Pier Vincenzo Piazza nous propose une lecture totalement inédite de l'humain, de ses aspirations et de ses excès. Et montre comment cet homo biologicus en décalage avec son époque pourrait enfin évoluer pour le meilleur.
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C'est principalement à cause de certains mouvements écologistes et conservateurs, qui considèrent que les organismes génétiquement modifiés représentent le démon absolu, que nous ne disposons pas de ces machines biologiques. Il est clair que le maïs de Monsanto, rendu résistant aux pesticides produit par la même société afin d'en vendre toujours plus, est une aberration absolue. Mais l'opposition des écologistes ne concerne pas seulement le détournement de ces technologies. Toutes les approches de manipulation génétique sont rejetées afin de préserver le monde naturel que l'homme est en train de détruire, disent-ils.
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