Citations de Quentin Debray (71)
L'instabilité est un symptôme fondamental chez le psychopathe. Elle est sociale, professionnelle, sentimentale. Le psychopathe ne peut pas se fixer de façon durable dans un cadre déterminé. Il change sans cesse d'emploi, de profession, d'occupation, de domicile. Ses fréquentations sociales ou amicales, ses attachements sentimentaux sont également très instables.
Les conceptions allemandes correspondent, nous l'avons dit, aux travaux de Kraepelin (1904) et de K. Schneider (1923). La personnalité psychopathique est le fait d'une variation par rapport à la normale. Le critère de souffrance est bien précisé, mais ces sujets ne sont pas pour autant considérés comme pathologiques. K. Schneider évoque la fréquence de conflits internes et externes.
Toutes ces conceptions françaises tournent autour de la notion d'un équilibre instable susceptible de se rompre.
En définitive, trois grandes conceptions ont abouti à la notion de personnalité psychopathique telle que nous la définissons aujourd'hui ; le déséquilibre mental (conception française), la personnalité psychopathique (conception allemande), la personnalité antisociale (conception anglo-saxonne).
... il est sans doute trop simple de dire que le psychopathe est asocial ou antisocial. Le psychopathe n'ignore pas la oi, et s'il la transgresse, c'est d'une certaine façon, selon un nouveau jeu social, certes éphémère et inhabituel, mais qu'il se donne le mal d'improviser et auquel il paraît croire.
Les psychopathes sont ainsi des malades sans que l'on puisse dire clairement qu'ils ont une maladie.
Il ne s'agit pas là d'une maladie au sens propre, mais d'une personnalité, c'est-à-dire d'une constellation de caractéristiques affectives permanentes - ou fréquemment engendrées par l'environnement - chez un individu.
Le psychopathe est un être subtil à appréhender.
La libido, c’est-à-dire « la force par laquelle se manifeste l’instinct sexuel », apparaissait en clair comme l’élément organisateur essentiel de la vie affective. Les stades de développement sexuel du petit enfant, entre la naissance et l’âge de 6 ans, se décomposaient en différents stades, oral, anal,phallique et génital, selon les domaines successifs investis par cet instinct.
La psychiatrie a trouvé son langage et ses diagnostics, de plus en plus universels, mais elle n’a pas défini son échelle exacte d’appréciation, au sens où l’hépatologie a défini ses analyses fonctionnelles en laissant tomber la palpation de l’hépatomégalie.
Ce pluralisme ontologique retentit sur les moyens d’appréciation objective de la pathologie.
Pendant longtemps, la psychiatrie est restée très dépendante de la philosophie et du mouvement général des idées. En effet, pour une discipline qui trouvait difficilement son substrat organique, les systèmes philosophiques offraient de remarquables possibilités de synthèse. Par ailleurs, l’air du temps, l’évolution des mœurs, les idées à la mode proposaient aux patients eux-mêmes un champ d’expression variable au gré des époques. Ainsi, la psychologie des facultés est issue de Descartes, la phénoménologie provient de Nietzsche et le mouvement cognitiviste doit beaucoup à Wittgenstein.