Elle engloutit dans sa bouche la moitié de la barre au chocolat. Quand elle la ressortit, un peu de crème colla à ses lèvres. Elle l'enleva à coup de langue.
– Je n'ai plus faim, fit Sondra
– Hé, tu es une gourmande, toi, fit une voix.
Les deux jeunes femmes se retournèrent et virent approcher un homme aux cheveux bouclés emmêlés, aux sourcils touffus. Il sourit à Hildy.
– Plutôt, oui, fit-elle.
– Et tu crois que tu pourrais t'occuper de ma petite pâtisserie ? dit-il en se plantant devant elle.
– Si tu es gentil, je te boufferai même toute la boutique.
- Ça, c'est certain. Quelqu'un qui pénètre en douce chez des gens, un couteau plein de sang à la main, et qui menace de vous poignarder a certainement de sérieux ennuis... Dans sa tête !
...un son aigu déchira le silence. Un long cri d'agonie qui se transforma en un hurlement inhumain.
[...] en guise de guirlandes de Noël, c'étaient leurs intestins qui décoraient la pièce...
Jon essuya une larme et regarda son papa. Il le vit ouvrir lentement la bouche, l'ouvrir de plus en plus grande. Puis il vit une chose remuer dans sa bouche : quelque chose qui descendait du haut de son palais en grandissant. Deux dents. Des canines. Elles pointaient des gencives comme le crocs d'un serpent. Les extrémités fines comme des têtes d'aiguille brillaient de salive.
Jon éclata en sanglots comme un bébé.
La faim se manifestait d'abord dans la gorge. Le tout premier signe était en effet une sécheresse irritante au fond de la gorge. Peu après, sa peau devenait exagérément sensible, puis il était saisi de tremblements. Ensuite, au bout d'un certain temps, ses yeux larmoyaient et le brûlaient, comme s'il était en train de pleurer. Alors, le froid le saisissait. Son corps paraissait toujours glacial aux vivants mais s'il restait trop longtemps sans nourriture, lui aussi sentait cette glace l'envahir, et bientôt il grelottait. Ses lèvres enflaient, se fendillaient. Sa peau partait en lambeaux. Jamais il n'avait dépassé ce stade-là. Il était convaincue que, s'il ne se nourrissait pas, il tomberait dans le coma et finirait par mourir.
J'ai raison ! seigneur, j'ai raison, et personnes ne voudras jamais me croire
Erika et Bret échangèrent un rapide coup d’œil. Comme autrefois, elles se comprirent instantanément : la situation était grave.