Petit flashback. Quelques mois en arrière, chez mon libraire préféré (en même temps, je n’en ai qu’un). Avec son enthousiasme habituel, il me fait l’éloge du dernier polar qu’il vient de lire, en l’occurrence « Achevé d’imprimer ». Lui, c’est un accroc du genre et il sait bien, le bougre, que moi ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Pourtant, il insiste. Je jette un regard complaisant sur la couverture, ouais sympa, et j’embarque donc l’objet, un peu parce que j’en ai marre, un peu pour lui faire plaisir (je l’aime bien mon libraire)…
Hier, je tombe par hasard sur l’album que j’avais « balancé » au fond de ma bibliothèque et complètement oublié. Je l’ouvre, et…
Grande calotte dans la tête ! Le graphisme est ensorcelant. Le trait, épais et charbonneux, est remarquable. Réellement très expressif, il nous engloutit immédiatement dans une atmosphère noire, poisseuse. Il sert admirablement un récit très violent, film de la fuite en avant sanglante et pleine de rage d’un jeune écrivain désabusé.
C’est agressif et captivant. Mais, bizarrement, malgré l’extrême dureté du propos, on ressent également une sorte de légèreté sous-jacente, presque une bonne humeur. Peut-être suscitée par le dynamisme de la narration ou le détachement de certains dialogues ? C’est assez difficile à décrire et à analyser. En tout cas, cela concourt à faire de nous un voyeur, un spectateur aux jeux du cirque. C’est assez obscène et déroutant.
Le petit truc qui me gratte : la chute. D’aucun la trouveront admirable. Moi, je ne sais qu’en penser. Je ne veux rien dévoiler. Aussi je dirais, avec facilité, que la fin me laisse sur ma faim. Je l’aurais préférée plus…tranchée (oui, j’ai osé)
Un « trois étoiles » très honorable pour une « sympathique » petite ballade en enfer et
une œuvre qui partait avec un gros handicap, à savoir, les goûts de votre serviteur.
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