Qu'on ne se méprenne pas, je n'étale pas ici mes faits et mes gestes, mes galons de colonnel pour me vanter. Ce laïus, pour être franc, me fait songer avec mélancolie à ces panaches de fumée qu'exhalaient les vieilles locomotives toutes sales de ce temps-là, fumée noirâtre, grise au sortir, puis blanchâtre et enfin blanche avant de n'être plus rien du tout, une fois dissipée,, dissoute dans les éthers. De quoi me vanterais-je, moi, ainsi que, le cul dans son fauteuil l'a déclaré Brozen-Favereau, ambassadeur de France, il y a un an?...Pauvre con! répondit à ce fils d'amiral plein aux as le fils de rien que j'étais...Je n'ai jamais rencontré Brozen-Favereau avec une bombe dans la poche et la fumée, avec lui, ne risquait même pas de se dissiper. Quand il n'y a que du vent...
Ce qui me réconforte, en fin de compte, c'est que les hommes qui m'ont connu sur le terrain ne m'ont jamais abandonné, jamais renié. Mais des Brozen-Favereau, mais des Résistants de mes couilles, oui! Ceux qui fraternisèrent et se battirent avec moi, eux seuls savent.