La guerre ne se guérit pas, la guerre est une contraction suraiguë de quelques cerveaux masculins qui accouchent de monstres leur tétant le nombril. La guerre prend des forces dans des milieux congestionnés de fric qui vendent les armes les plus lourdes avec la plus grande finesse. (...) Ils pensent contenir la guerre mais la guerre leur claque à la gueule. (...) La guerre est la réponse à la peur de ceux qui n'ont pas le courage de faire front pour mener la bataille ordinaire de la frustration.
La guerre ne se guérit pas.
Florence Rey
Pluie, encore et toujours sur la vitre. Elle glisse vers le sol. Je la regarde. J'ai passé ces dernières heures à écrire des choses brèves, semblables à des gouttes. Par la fenêtre le monde est gris. Des tâches sombres maculent la feuille posée sur la table. Certains pourraient y voir des lettres, je n'en suis plus sûr ! Mes yeux se troublent, pleurent. Combien d'histoires ai-je écrites. Combien m'en reste-t-il encore, pliées dans ma mémoire ? Je n'en sais bigre rien ! Un jour viendra peut-être où mes mots avec leurs lots de lettres me feront défaut, sans doute en serai-je le dernier averti. Ainsi le silence, celui que je porte en moi, damnera le point de ma parole.
Au doigt & à l'oeil
Jean-Claude Tardif
Mardi 29 septembre.
Il y a des deuils impossibles. D'autres que nous s'animent alors, vivent une part de notre existence à notre place. Nous traversons des pans de notre vie retranchés dans quelque solitude privée inatteignable, dispensant des refus incompréhensibles aux yeux du monde, le noyau dur de notre être invisible, et trouvant dans l'intimité de jardins clos, ces petits cimetières privés, les espaces idoines pour des retrouvailles sans nom. Il existe une clandestinité du chagrin.
En attendant l'aurore de Philippe Beurel.
Revue : A L'INDEXN° 4.publié avec le concours du Centre National du livre de La D.R.A.C de Seine-Maritime du Ministère de la Culture et de la Communication de la Ville de Montivilliers .
JEUX DE PAUMES
Amédée Guillemot
D'espoir de silence et de vent
-même le ciel en meurt d'envie-
J'en ai vécu j'en vis encore
et mes phrases s'en rassasient
Ridicule jeu sans victoire
qui ne sacralise que moi
j'en ai vécu et j'en mourrai
dans un ciel brodé de lucioles
pour une nuit d 'homme aboli.
Impossible de rentrer cette revue n° 4 de l'index,I.S .B .N incorrect.récupérée dans une boîte à livres de ma ville ,je vous en livre quelques extraits ,recueil de poésie.
IV.LE SOMMEIL DES LIVRES
NgoTu Lap,
UNE CHAÎNE INVISIBLE
Chaîne des jours sans fin
Chaîne invisible
Les chiens pourraient courir au bout de l'horizon.
Chaîne invisible
Cliquetis grinçant
Au loin j'entends
Les sabots qui reviennent d'un cheval éreinté
Sur le clavier de la machine comme sur un cimetière privé
Mes doigts sans force sont revenus.
Les sons creusent inexorablement mon existence
Mes mains-no man's land blancs
Sous mes doigts vibre la chanson du condamné à mort.