POEME POUR MARIE
Il en est des mythologies comme des bûches
perdues au fond des bois
Elles brûlent longuement avec des flammes
en forme de coeur
Et le ciel à leur insu flambe et roule et crève et saigne.
Où donc est-il ce coeur inconnu
Ce coeur de ténèbres et d'éclairs
Ce coeur d'orage
Qui saigne le soir sur le lit des amants.
Il s'éveillent parfois
Et, sentant sur leurs fronts, tomber goutte à goutte
ce sange d'origine inconne
Ils rêvent que le crime rêvé
Le crime,
l'éternel
crime
d'amour
Crève sur eux
Crève et s'étoile et s'illumine
Ô torrents de flamme et d'eau .
Et si jamais jailli des abîmes hurlants
L'océans des délices où se perdent les coeurs
Monte sa marée lente auprès des murs sanglants,
Nous dirons que la nuit s'affale sur mes soeurs.