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Critiques de Roland Bacri (7)
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Le petit poète

Un livre, tout petit, trop petit.

Pour les petits et les grands qui aiment la musique des mots.

Tant pis si c'est trop court, c'est toujours ça de pris.

Trente pages de mini poèmes illustrés de dessins naïfs.

Des vers rigolos, des mots de travers, tout simples.

Le jeune lecteur pourra chercher les mots rusés qui se cachent, et peut-être inventer à son tour une ribambelle de mini poésies.

À offrir et à lire pour sourire.



Cet alligator



Cet alligator

Il aura beau faire

Il n'est pas très fort,

Le ciel c'est la mer,

Le sud c'est le nord,

Mozart c'est Wagner,

Einstein, Pythagore



Enfin bref mon cher :

Alligator

Et à travers

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Trésors des racines pataouètes

Roland Bacri, journaliste au Canard enchaîné, est né à Bab-el-Oued un premier avril, du temps de l’Algérie française. Il vient de s’éteindre, fin mai 2014, dans sa quatre-vingt-huitième année.

Son « Trésor des racines pataouètes » publié chez Belin dans la collection plus ou moins linguistique « Le français retrouvé » se veut une sorte de dictionnaire du français « de là-bas », précédé d’une bonne introduction distinguant « pataouète » et « sabir ». Pataouète : plutôt la langue truffée de régionalismes, des « Européens » d’Algérie ; le « sabir » se rapprochant d’un créole, parlé par certains arabophones.

Viennent ensuite une liste d’expressions pataouètes, quelques proverbes pieds-noirs, une liste de mots français venant de l’arabe, une délicieuse fable (la cigale et la fourmi), en sabir ce coup-ci, et gentiment antisémite ("Li jouif y couni pas quiski cit la mousique/ Millor li bon douro afic li bon magzin// qu’one tam-tam magnific/Qui l’embite li voisin") et une liste de personnalités pied-noires célèbres ou qui vont le devenir.

Une culture en voie de disparition - « quand nous serons tous bientôt morts », comme le dit Leila Sebbar (nous, les gens de toutes cultures nés en Algérie avant, disons, 1954) - et donc, dans cette optique, un livre utile.

En revanche, ce que j’aime moins, c’est cette gouaille perpétuelle, esprit potache à la Canard enchaîné, pour moi, vite lassante – mais ce n’est que mon avis, d’autres peuvent y prendre plaisir.

Enfin, cerise sur la gâteau, les illustrations sont de l’insuffisamment connu Charles Brouty, l’auteur du merveilleux « Aïcha et le petit mouton », livre pour enfant aujourd’hui introuvable, mais qui peut encore se consulter en PDF sur Internet.

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L'Obsédé textuel

Le petit poète du " canard enchaîné " est un amoureux des mots . il les prend , les reprend joue sur eux , avec eux , les tourne , les retourne , les caresse , les pénètre , les fait exploser dans tous les sens .

Le mot le plus banal peut devenir avec lui un mot d'esprit , un mot d'amour un mot d'elle un mot cœur .

Ah! les mots cris !

Sigmund Freud disait que chez l'homme , jeux de mots et érotisme , tout converge .
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Roland Bacri

On apprend ça à l’école : la France est un ensemble de provinces et de pays qui ont formé notre histoire et où plongent nos racines. Mais un de ces pays ne figure plus sur la carte : devenu virtuel, il ne vit plus que dans la mémoire d’une communauté appelée les Pieds-Noirs, sans doute parce que ses membres sont nés sur le continent africain (une hypothèse parmi beaucoup d’autres). C’est en 1962 que s’est effectuée la cassure, le déchirement : plus d’un million d’Algériens français ont quitté leur terre maternelle (ils étaient là depuis 1830), laissant derrière eux maison, travail, et plus douloureux encore, la tombe de leurs parents.

Cette communauté a son chantre (Enrico Macias), ses célébrités (Guy Bedos, Roger Hanin ou Marthe Villalonga, entre autres) et même ses humoristes (Robert Castel et Lucette Sahuquet) et des personnages inclassables (ou multicartes, comme on voudra), comme Roland Bacri.

Roland Bacri (1926-2014), connu aussi sous les noms de Roro de Bab-el-Oued, Ali Babacri, ou Le Petit Poète, est un auteur, poète, journaliste (notamment au Canard Enchaîné), et surtout humoriste. D’une grande culture littéraire, il excelle dans la parodie de textes classiques arrangés à la sauce pataouète (parler populaire algérois) :

BALLADE DES FILLES DE MON PAYS



Allez ça va, dans quel pays

Y a Zorah la belle indigène ?

Sophie qu’on était ébloui,

Moitié mort, manque d’oxygène,

Et Dolores quel phénomène

C’était ! Et quel air important !

Ma parole, elle était la reine ?

Où y sont mes amours d’antan ?



Ou encore :

LES REGRETS



Heureux qui comme Ulysse il a fait bon voyage

Surtout qu'il a laissé sa femme à la maison

Ce salaud! Ouais, dix ans! Qu'il a tort ou raison,

D'où je sais s'il avait des scènes de ménage?



Roland Bacri, même quand il aborde d’autres sujets, revient toujours à ses origines, son enfance algéroise, la nostalgie de la terre natale. Il est remarquable de constater que dans ses écrits, tout comme dans ses paroles, il ne prend à aucun moment position sur un plan politique (pourtant Dieu sait si le sujet peut porter à polémique) Bacri est foncièrement humaniste, et porte une tendresse particulière aux personnages, tous criants de vérité, qu’il met en scène dans ses récits, ses souvenirs, ou ses poèmes.

Bien sûr, les Pieds-Noirs aujourd’hui se sont peu à peu dilués dans la population de métropole, mais, grâce à des gens comme Roland Bacri, ils ont acquis une forme de pérennité, voire d’éternité. Un recueil comme « Et alors ! Et oilà ! » représente un document exceptionnel sur une époque et un état d’esprit, de ce qui fut à une certaine époque, un morceau de France en Afrique.



Il n’est pas nécessaire d’être Pied-Noir pour apprécier Roland Bacri. Son humour drôle, tendre, jouant parfois sur les mots à la façon d’un Raymond Devos, s’adresse à tous, et s’il nous rappelle un pan de notre histoire, il nous replace également au centre d’une humanité fraternelle, si malheureusement menacée aujourd’hui.







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Le petit poète

Un petit recueil de poésie, très court. Peut être même un peu trop. Il se parcourt rapidement. Il y a quelques petits dessins à trainer parmi ces pages, cela donne un petit côté enfantin et très léger.
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Alexandre Breffort

Ceux ou celles qui ont eu la gentillesse de lire ma chronique sur « Les Contes du grand-père Zig », d’Alexandre Breffort, connaissent un peu ce personnage très attachant, qui fut longtemps un des auteurs fétiches du Canard Enchaîné, et un de nos humoristes les plus fins. L’ouvrage que voici, composé par ses confrères et amis du Canard et quelques autres, complète ce portrait, et apporte une fournée de textes, parfois inédits qui démontrent une fois de plus le très grand talent de cet auteur.

Alexandre Breffort (1901-1971) nous a laissé un souvenit ému de ses premières années :

« Je suis né sur les bords de la Beauce, autant dire avec un alpenstock dans mon berceau, à la fin du siècle dernier, oui… c’était bien ce siècle-là. D’ailleurs, il doit être facile de le retrouver.

Le pays, une bourgade accrochée aux contreforts du Loiret, était un lieu de contrebande intense, comme tous les pays frontaliers. Tout un chacun passait de l’or et même certains sujets très doués se livraient à la contrebande des thermomètres médicaux qu’ils dissimulaient dans leur for intérieur.

Baptisé par un rabbin ami de mon père, lequel était un protestant qu’on raillait pour son sectarisme ingénu, je fus élevé dévotement et lancé dans la vie avec la seule extrême-onction comme viatique. C’était bien suffisant. » (« Mémoires d’un amnésique »)



Après avoir fait tous les métiers, dont quatre ans mémorables en chauffeur de Taxi, il devint journaliste et tint des tribunes dans divers périodiques, en particulier dans « Le Canard Enchaîné » dont il devint un des piliers.

Mais la guerre vint :



« Mon père était farouchement anti-guerrier, encore qu’il jouât fort bien du clairon. Du bout des lèvres, il est vrai.

Il avait vu trois guerres et s’en montrait irrité. Il y avait de quoi.

A la guerre de Crimée, il avait perdu un cousin germain de son grand-oncle ; en 1870, il avait contracté des engelures et, en 1914, son voisin de palier avait eu le pouce démis.

« On ne m’aura plus ! Ça commence à bien faire ! » disait-il en crachant avec dégoût ». (Ibidem)



En 1956 il est l’auteur d’une comédie musicale à succès « Irma la douce » (musique de Marguerite Monnot) incarnée au théâtre par Michel Roux (immense comédien de boulevard) et Colette Renard (oui, c’est tante Rachel dans « Plus belle la vie »). C’est l’histoire de Nestor le Fripé, amoureux d’Irma la Douce, une prostituée. Jaloux à l’extrême, il se fait passer pour un vieux riche, Oscar, et devient son unique client. Et c’est le début des complications… Le succès est tel que Hollywood en reprit les droits pour une comédie de Billy Wilder avec Jack Lemmon et Shirley MacLaine.

Avec ses droits d’auteur, il s’achète une propriété en Suisse ce qui lui permet de dire avec un certain à-propos, et même un à-propos certain : e suis le seul homme au monde à vivre honorablement d’une prostituée »



Vous trouverez en citation deux autres textes de Breffort, qui mieux que tout discours, vous confirmeront – mais vous le connaissez déjà – tout l’humour du personnage, sa finesse, mais aussi sa sensibilité et son sens de l’observation, que n’auraient pas reniés Courteline ou Jules Renard…





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Et alors ? Et oila !

Ce n'est pour moi le meilleur Bacri, auteur qu'on a injustement oublié. Contributeur du Canard enchaîné mais aussi de Charlie-Hebdo, entre autres, ce grand humoriste pied-noir, d'une culture hallucinante, a laissé beaucoup de choses très drôles, À lire, absolument "Les pensées", recueil varié. Ce ne sont pas celles de Pascal, certes, mais elles font davantage rire.
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