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Citations de Sakyong Mipham (15)


Sakyong Mipham
Créer une relation durable exige un discernement constant. Cela signifie réfléchir à ce qu’on est prêt à donner avant de se demander ce qu’on peut retirer de la situation.
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Nous nous sommes réveillés tôt pour nous faufiler hors du monastère et faire notre course matinale avant le début des cérémonies. Nous avons roulé jusqu'à un bassin de retenue des environs, sommes descendus de la voiture et avons commencé nos étirements. Il n'était que 3 h 30, l'air était encore empli de la fraîcheur de la nuit, et la brume des aurores indiennes s'y accrochait. Nous étions tous un peu nerveux et excités, car nous allions emprunter un nouvel itinéraire.
Après avoir glissé le long d'un talus et trouvé le chemin, nous avons commencé à courir à petites foulées - longeant le réservoir d'un côté et, de l'autre, des prairies ouvertes bordant une forêt de teck. Bien qu'aucun de nous n'ait beaucoup dormi la nuit précédente, nous nous sentions très éveillés. Comme nous courions dans l'herbe, Josh Silberstein, mon assistant, m'a demandé : «Devons-nous prendre garde à quoi que ce soit, Rinpoché ?» J'ai aussitôt répondu : «Oui : les cobras, les léopards, les éléphants en liberté. Oh, et puis, éventuellement, les meutes de chiens sauvages.» Josh a ri, puis a insisté : «Non, vraiment, à quoi devons-nous faire attention ?» Il a observé mon visage et a dit : «Oh, vous ne plaisantez pas.» J'ai rétorqué : «Pas sur ce sujet.» A cet instant, pour lui, la course a changé de nature.
Nous avons franchi des trous larges de 1 mètre et d'imposants monticules, poussiéreux et odorants, réalisant rapidement qu'il s'agissait de pistes d'éléphants et de tas d'excréments. Nous avons traversé des étendues dégagées qui m'ont fait penser à la savane africaine. Puis le chemin s'est dirigé vers la forêt, luxuriante et dense, vestige de la grande forêt de teck qui couvrait autrefois la plus grande partie du subcontinent. De temps à autre, nous voyions passer quelqu'un portant un panier.
Le mouvement cadencé de nos pieds engendrait aisance et détente dans nos corps, revigorés par l'air frais. Nous restions vigilants et constamment conscients de l'environnement, ce qui nous aidait à être présents dans l'instant. Même si nous ne parlions guère, il y avait entre nous une camaraderie au-delà des mots, un sentiment profond d'appréciation du fait d'être en vie et en bonne santé. Nous nous sentions chanceux de pouvoir courir. Ce n'était pas une course ordinaire : nous nous entraînions pour le marathon de Boston, qui aurait lieu seulement 2 mois plus tard. Heureusement, nous n'avons pas rencontré trop d'animaux sauvages en jouissant ainsi de l'Inde sauvage.
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Sakyong Mipham
A l'instar du doigt qui, pointé en direction de la lune nous y conduit, Il nous est d'abord présenté à l'aide de mots et de raisonnements.
Toutefois la nature des choses est un état naturel spontané et non un objet de spéculation pour l'esprit :
Tournons nous vers l'intérieur pour voir véritablement!
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On entraîne son esprit à l'aide de la pratique de shamatha, qui est la forme la plus simple de méditation assise. Shamatha est un mot sanskrit qui signifie "demeurer en paix." Comme tous les types de méditation, celle-ci repose sur deux principes fondamentaux, qu'on appelle en tibétain ngotro et gom. Ngotro signifie "être présenté" à l'objet de méditation, alors que gom veut dire "devenir familier." Dans la pratique de shamatha, on est présenté au simple acte de respirer et on en devient familier. C'est notre objet de concentration, le lieu vers lequel on revient sans cesse lorsque l'esprit s'est échappé et qu'on se retrouve cramponné au cou du cheval, espérant qu'on ne va pas se retrouver trop loin de la maison
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L'esprit non entraîné ressemble à un cheval sauvage. Il s'enfuit au loin quand on essaye de le découvrir, s'effarouche quand on essaye de l'approcher. Si on trouve un moyen de le monter, il prend le mors aux dents et finalement nous désarçonne et nous envoie directement rouler dans la boue. Il y a un potentiel de communication et de relation entre le cheval et le cavalier, entre l'esprit et le soi, mais le cheval a besoin d'un entraînement pour devenir un participant volontaire à cette relation.
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Le désir est une creature dont l'appétit est insatiable. Comme l'étincelle qui tombe dans de l'herbe sèche, il enflamme. De par sa nature même, il ne peut jamais connaître la satisfaction, parce qu'il est ancré dans l'agression qui consiste à chercher un soulagement à l'extérieur de soi. Cette attente aboutit invariablement à la déception, douleur qu'on s'inflige soi-même. C'est l'esprit qui s'en fait voir lui-même de toutes les couleurs. Découvrir comment on procède pour se faire la vie dure est un signe d'intelligence. Le payu - savoir quand s'arrêter- a pour résultat la satisfaction. Cette sorte de contentement donne de la dignité. Quand on marche attentivement avec discernement, avec beaucoup de vigueur, on est humble et doux, car on sait qu'on a déjà tout ce dont on a besoin. On a découvert la paix de l'esprit, et on a un plan pour mener sa vie. Cette satisfaction est la confiance du tigre. On l'appelle « confiance » parce qu'elle stabilise l'esprit et étouffe l'agression qui consiste à vouloir que les choses soient tout ce qu'elles ne sont pas.
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Tel est l’Élément Réel (Dharmadhâtu), l’absolu paré de toutes les perfections, que Mipham nous semble concevoir sans aucune trace de ce réalisme propre à la doctrine dite du «vide extrinsèque » (Shentong), si populaire, à l’époque moderne, dans l’école Kagyü du bouddhisme tibétain.
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Lorsqu'on se cache et que l'on a, par conséquent, une attitude mentale et physique pusillanime, il est difficile d'incarner la bonté.
Ne pas être présent, ménage des havres secrets pour nombre des habitudes su soleil couchant.
On boit son café les épaules voûtées.
On est incapable de regarder son conjoint dans les yeux.
On gigote pendant la méditation.
On court après les divertissements.
On se sent même réconforté par l'absence de synchronisation
entre ses pensées et ses actions.
Faire une expérience saine, la vivre pleinement, est dconcertant et déroutant. L'absence de courage attire comme un aimant la négativité et les individus dans le même état d'esprit.

Il n'y a rien de tel que la réussite, grande ou modeste; aussi, si vous voulez aller de l'avant dans votre vie en étant présents, vous devriez commencer par regarder comment vous vivez. Au fil de la journée, où placez-vous votre esprit? Quelles influences environnementales encouragez-vous?

Un guerrier (spirituel) confiant a une allure splendide, qui provient du fait qu'il ne se cache nulle part. Cesser de se réfugier dans des habitudes étroites permet de rayonner. Mon père nommait cet éclat " Ziji", ce qui signifie " confiance brillante, rayonnante". Il décida d'utiliser le mot "confiance" parce qu'il décrit un ressenti non conceptuel, ni du domaine spirituel, ni du domaine temporel :
C'est l'éclat qui se manifeste lorsque nous sommes courageux. Une telle confiance conduit à ce que Platon appelait " Vertu", mot dont la racine latine VIR signifie " homme". Aristote, pour sa part, définit la vertu comme " la manifestation du bien ".

Quand ses disciples demandaient au Bouddha : " Comment devrais-je pratiquer?", il répondait :

" Accomplissez avec vertu tout ce que vous faites:
Lorsque vous cousez, confectionner les vêtements avec compassion.
Quand vous cuisinez, préparez la nourriture avec patience.
Quand vous jouez de la musique, offrez-la avec générosité.
Que tout ce que vous accomplissez devienne votre méditation, et votre chemin s'approfondira."

Aujourd'hui, nous appelons ce genre d'activité:
" Méditation en action".
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Quand nous sommes submergés par les complications, il nous arrive de jeter l'éponge et de renoncer tout simplement. Avec du recul, nous prenons conscience que, si nous avions été un peu plus patients ou généreux, ou si nous avions fourni un peu plus d'efforts, la réussite était à portée de main. Il est déterminant de rester simple et de se reposer sur les qualités mentales et émotionnelles positives qui sont présentes en nous à tout moment — aussi menues soient-elles.
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Lorsque nous nous impliquons complètement, nous réalisons qu'il n'existe aucun petit coin douillet : seulement la confiance en notre bonté. Être courageux, c'est être présent. Cela constitue l'aspect interne de la pratique. C'est ainsi que nous apprenons à prendre appui sur notre propre force. Parfois, même sortir du lit pour faire face à la journée qui nous attend demande du courage.
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Nous sommes ici, sur Terre, pour voir ce que nous avons à offrir, et non ce que nous pouvons prendre. Fonder sa vie sur ce qu'on peut prendre débouche sur une société où le seul baromètre du succès est l'accumulation de biens matériels. Nous voulons être heureux, nous voulons avoir une raison d'être mais nous nous dispersons en essayant de trouver la réponse en dehors de nous-mêmes. Tout cela mène à la souffrance.
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Il y a, dans l'humanité, une bonté vivante et intacte mais elle est, à notre époque, obscurcie par l'incertitude et la peur. Si, en prenant un moment pour une réflexion personnelle, nous réalisons que notre vie est précieuse et que nous sommes reliés aux autres, nous pouvons commencer à ressentir la bonté qui nous porte et nous nourrit depuis toujours.
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Il est plus difficile de rester gentil quand on est harcelé par des appels téléphoniques! Comment cultiver la gentillesse? En prenant l'habitude de se ménager un temps de réflexion dans la journée. On crée ainsi un espace quotidien dans lequel examiner sa version des choses. Quelle est notre motivation? Nous pouvons nous sentir inspirés par le Dalaï-Lama, Nelson Mandela, ou d'autres, qui incarnent la gentillesse et la compassion.

Comment suivre leur exemple? Voilà l'objet de notre réflexion :
Cherchons en nous les qualités que nous admirons en eux et contemplons-les. Ensuite, nous pouvons reprendre le fil de nos activités quotidiennes et essayer de manifester ces qualités autant que possible. Rappelons-nous notre motivation, contemplons-la et traduisons-la en actes.
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Même si notre époque valorise les réalisations scientifiques et pratiques, il faut nous appuyer également sur les qualités humaines si nous voulons être heureux et réussir. Le pouvoir de la gentillesse tient à ce qu'elle n'est pas un sentiment aussi fort que l'amour, qui est plus profond. Elle n'est pas distante non plus comme la pitié, qui a tendance à nous engager à nous placer au-dessus d'autrui. Il est donc facile d'intégrer la gentillesse dans nos échanges quotidiens.
Nous pouvons la laisser circuler librement tout en marchant, en, parlant, en mangeant, en travaillant, en ressentant. Nous n'avons pas besoin d'en faire une tâche héroïque. Cela peut être aussi simple que d'oublier un moment son emploi du temps pour ouvrir la porte à quelqu'un, s'enquérir de la famille d'un autre, prendre un congé pour célébrer un anniversaire ou une réussite; on peut aussi regarder ses collègues et, au lieu de souhaiter secrètement les voir disparaître, se rappeler que, tout comme nous, ils veulent être traités gentiment.
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SHANTIDEVA , un des grands maîtres indiens, qui a traité de la voie du guerrier-bodhisattva, a dit un jour : "Le malaise qui accompagne la contemplation du bien-être d'autrui est léger en comparaison du bénéfice qu'on en retire." Le seul fait de penser aux moyens d'aider quelqu'un atténue le stress, rend joyeux et a de formidables effets karmiques. C'est ainsi que la discipline du lion enrichit le monde grâce à la confiance que procure la joie; une joie qui se traduit par l'aptitude à tirer le meilleur parti de toute situation en posant la question " Comment puis-je aider ?".
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