Le désir est une creature dont l'appétit est insatiable. Comme l'étincelle qui tombe dans de l'herbe sèche, il enflamme. De par sa nature même, il ne peut jamais connaître la satisfaction, parce qu'il est ancré dans l'agression qui consiste à chercher un soulagement à l'extérieur de soi. Cette attente aboutit invariablement à la déception, douleur qu'on s'inflige soi-même. C'est l'esprit qui s'en fait voir lui-même de toutes les couleurs. Découvrir comment on procède pour se faire la vie dure est un signe d'intelligence. Le payu - savoir quand s'arrêter- a pour résultat la satisfaction. Cette sorte de contentement donne de la dignité. Quand on marche attentivement avec discernement, avec beaucoup de vigueur, on est humble et doux, car on sait qu'on a déjà tout ce dont on a besoin. On a découvert la paix de l'esprit, et on a un plan pour mener sa vie. Cette satisfaction est la confiance du tigre. On l'appelle « confiance » parce qu'elle stabilise l'esprit et étouffe l'agression qui consiste à vouloir que les choses soient tout ce qu'elles ne sont pas.
SHANTIDEVA , un des grands maîtres indiens, qui a traité de la voie du guerrier-bodhisattva, a dit un jour : "Le malaise qui accompagne la contemplation du bien-être d'autrui est léger en comparaison du bénéfice qu'on en retire." Le seul fait de penser aux moyens d'aider quelqu'un atténue le stress, rend joyeux et a de formidables effets karmiques. C'est ainsi que la discipline du lion enrichit le monde grâce à la confiance que procure la joie; une joie qui se traduit par l'aptitude à tirer le meilleur parti de toute situation en posant la question " Comment puis-je aider ?".