Sarah Léon

Très bien écrit, d'un classicisme parfait, ce roman m'a pourtant laissée totalement froide. La faute à un sujet trop éloigné de mes penchants naturels (ma foi, le romantisme allemand, ce n'est vraiment pas mon truc) mais pas seulement. Il est déjà arrivé que des auteurs arrivent à me capter contre toute attente. Ça n'a pas été le cas ici, et la forme y est forcément pour quelque chose. L'émotion ne passe pas. Néanmoins, ce roman étant parmi les 4 finalistes pour le Goncourt du premier roman qui sera remis le 9 mai prochain, souhaitons lui de toucher les jurés plutôt que moi.

On ne peut pas dire que je me sois ennuyée, mais presque... Il ne se passe pas grand-chose, faut bien le dire. Beaucoup de non-dits, beaucoup de silence entre les deux protagonistes. Une ambiance glaciale au sein de ce (presque) huis-clos, aussi bien au sens propre qu'au sens figuré.



Je ne pense pas être faite pour ce genre de lecture. J'aime quand "ça bouge" un peu plus. Je n'ai donc pas vraiment accroché et je ne suis pas mécontente que ce livre ne fasse que 192 pages...



Je n'y avais lu que de bonnes critiques pourtant, malheureusement je ne les rejoins pas. Je n'ai pas dit que c'était désagréable, mais je ne pense pas en garder un souvenir impérissable.



[Lu en mai 2020]

Hermin est compositeur, il vit retiré dans une maison aux confins du Bourdonnais. Un soir d’hiver et de neige, Lenny, un de ses anciens élèves, mais surtout celui qui a été son protégé et son ami, et qui est devenu un pianiste talentueux, vient frapper à sa porte.

Dix ans auparavant, Lenny était un adolescent misérable, élevé par une tante poitrinaire et porté par un seul rêve, devenir un grand pianiste. Hébergé et pris sous l’aile protectrice d’Hermin, l’adolescent se révèle doué, mais terriblement possessif envers son protecteur. Jusqu’au jour où il disparait de la vie d’Hermin. Sa rencontre avec son mentor sera pourtant décisive et lui permettra d’accéder au plus haut niveau de maitrise du piano.

Etrange visite de celui que le compositeur n’a plus revu depuis si longtemps. Pendant ces dix longues années, aucun n’a repris contact, mais chacun a suivi le parcours de l’autre. Aujourd’hui, dans un huis clos porté par la musique et la création, les silences et les cris, des parts du mystère seront enfin dévoilées. Pourquoi cette fuite, pourquoi cette ultime visite, pourquoi celui qui est aujourd’hui devenu un homme au talent reconnu de tous souhaite-t-il tout abandonner. Ultime tentative de Lenny pour faire comprendre ou accepter l’étrangeté de cette relation qu’Hermin nomme une profonde amitié, mais qui n’a définitivement pas la même valeur ni le même sens aux yeux de Lenny.

C’est une belle écriture, très musicale, portée par les notes, la création, l’évolution de la mélodie de Schubert omniprésente dans le roman. Le récit du présent alterne avec les réminiscences indispensables du passé, souvenirs d’Hermin en italique dans le texte, pour une meilleure compréhension de ces non-dits, de ces échanges incomplets, de cette attente vitale et de ces révélations. Un peu déconcertée au début par ces incessants aller-retour dans le temps, j’ai vite apprécié la coloration musicale et hivernale de ce roman, son côté sombre aussi, cette tristesse qui en émane, au plus profond d’un hiver de glace, comme en écho à l’hiver d’une vie et à celui d’une profonde amitié.


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Un joli roman niché dans le froid et l'hiver, où un compositeur-ermite voit soudain débarquer un ancien ami, pianiste de génie, qui avait brusquement coupé tous liens d'un seul coup, sans grande explication, il y a dix ans.

Bien qu'on soit dans un roman d'une plume française, on nage en plein dans le romantisme allemand, le lecteur est prévenu, et le réalisme, le monde moderne, ou la simple logique se voient refuser toute entrée.

Le secret de Lenny, le pianiste d'origine allemande de génie au caractère secret, est à vrai dire quelque peu lisible entre les lignes pour qui a lu plus de trois romans dans sa vie et Hermin, le compositeur, aurait dû consacrer quelques unes des heures qu'il a donné à l'étude de Schubert à l'étude de la littérature!

J'aurai aimé découvrir ce livre plus jeune: j'aurais pleuré comme une madeleine. Là, j'ai apprécié, oui, mais je suis restée par moment détachée, me faisant la réflexion que les personnages qui faisaient leur malheur tout seul comme des grands, ça allait bien un moment.

Peut-être que je suis trop cynique pour le romantisme allemand? Mais cela m'a donné l'occasion de me replonger un peu dans des compositeurs que je connais peu, fort agréable aussi!

Hermin, compositeur et violoncelliste, mène une vie d’ermite au Pommier Chenin ; la musique est le cœur de son existence. Un soir d’hiver, on frappe à la porte. Qui est-ce ? Un homme sorti de son passé, qu’il a considéré comme un ami et qu’il n’a plus vu depuis des années.

A l’époque, Lenny était un adolescent pauvre et isolé, élevé par une tante malade. Hermin travaillait dans un magasin de musique pour payer ses études au conservatoire. Il a été le premier à découvrir le talent de Lenny pour le piano et a décidé de lui donner quelques leçons. Mais Lenny a fini par partir sans explications et est finalement devenu l’un des meilleurs pianistes de l’époque.

Voilà maintenant Lenny sur le pas de sa porte, amaigri et plutôt mal en point, lui annonçant avoir décidé de mettre fin à sa carrière.

Commence alors un dialogue entre passé et présent, entre la jeunesse d’Hermin et Lenny et l’hiver du récit. Peut-être est-ce l’occasion de découvrir la raison de la fuite de Lenny et d’enfin mettre fin à des années de silences et de non-dits ?



Ce livre n’est pas très épais et se lit plutôt vite mais il nous fait éprouver bien plus d’émotions qu’on ne soupçonnerait pas au premier abord. Les va-et-vient entre les deux époques ne sont pas toujours évidents à suivre mais se révèlent finalement un point essentiel dans ce récit.

La relation d’Hermin et Lenny dans le passé contraste beaucoup avec leurs retrouvailles et on ne peut que regretter la perte de ce lien privilégié. On ne peut pas non plus oublier que tout n’était pas si rose vu que ce lien a été tranché nettement par le départ de Lenny. La raison de ce départ précipité m’a paru plutôt évidente mais peut-être que d’autres seront d’un autre avis.

On sent aussi que l’auteure est musicienne, dans le rythme des mots mais aussi dans les nombreuses références musicales, surtout à Schubert. Cela ne m’a pas dérangée – j’ai trouvé que cela donnait une dimension supplémentaire au récit – mais les novices peuvent ne pas apprécier.



Ce roman a été une très belle découverte et j’ai passé un excellent moment en le lisant. Les amateurs de musique et d’histoire d’amitié apprécieront.

Cette jeune autrice, née en 1995, était à l'époque de l'écriture de ce livre (en 2016) élève à l'Ecole Supérieure de Paris où elle étudiait les lettres et la musicologie.

Ce roman, dont les deux héros sont des musiciens, est une belle synthèse entre ces deux formations.

Roman intimiste construit sur deux époques espacées de dix années. Sarah Leon a choisi un décor adéquat pour les retrouvailles de ces deux amis, une maison perdue au coeur des monts du Bourbonnais au milieu d'un hiver neigeux. Une osmose bien réussie entre nature, musique et sentiments.

Une écriture prometteuse.

Un premier roman à découvrir. Un hommage merveilleux au romantisme allemand, à travers la musique de Schubert mais pas uniquement. Ce "Voyage d'hiver" dans les Monts du Bournonnais est un huis clos où resurgit le passé, la renaissance d'une amitié magnifique mais douloureuse entre un pianiste de génie et celui qui l'a initié. Un drame glacé, envoûtant, parfaite illustration du "Sturm und drang".
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Solitude et musique

Hermin a choisi de se retirer du monde. Compositeur, il a enseigné la musique à Lenny, devenu un pianiste talentueux qui, un beau jour disparaît de la vie de son mentor.

Son retour dans cette campagne bourbonnaise, dix ans plus tard, place les deux hommes au cœur d'un huis-clos où le silence et les non-dits alternent avec la colère et le ressentiment.



Une sonate en clair-obscur

La musique de Schubert berce ce roman très érudit qui imbrique le récit des retrouvailles, des flash-back et des passages d'un hommage que prépare Hermin sur le compositeur allemand. On s'y perd parfois…

L'ambiance, en clair-obscur, dans cette maison à demi-délabrée, alors que la tempête et la neige isolent les protagonistes, accentue encore les tensions et les passions, exacerbe les sentiments. Il est vite question de souffrance et de noirceur, le roman prenant rapidement un tour mélodramatique.

L'auteur nous emmène dans un univers très musical (les références sont nombreuses, chaque titre de chapitre renvoyant à une composition de Schubert)) mais aussi très germanophile : au-delà d'une narration très travaillée et délicate, au-delà de la dimension poétique, c'est finalement ce qui m'a gênée.

Dans la campagne reculée, en plein hiver, deux amis, l'un musicien et l'autre compositeur, tous les deux très talentueux, se retrouvent.

L'occasion de comprendre le pourquoi de leur séparation subite dix ans plus tôt.





Avec une plume et une construction narrative pleine de charme, alternant dialogues au présent et discussions passées, romantique et pleine de nostalgie, nous découvrons l'histoire d'amitié de deux jeunes hommes partageant une passion débordante pour la musique.

Alors qu'ils sont heureux de se retrouver enfin, isolés dans une petite maison perdue au milieu de nulle part, il plane au dessus d'eux une multitude de non-dits qui assombrissent leurs retrouvailles.

Quand la tendresse amicale éveille chez l'un des sentiments plus qu'amicaux, chez l'autre ils créent la confusion.





Un roman de l'intime, une bromance émouvante où la nature et la musique répondent au balai des émotions.

Hermin s’est retiré aux confins du Bourbonnais, vers Arfeuilles, pour composer une œuvre musicale hommage à Schubert. Nous sommes un soir de janvier, inhospitalier comme de juste en cette région, lorsque Lenny, pianiste prodige, débarque à l’improviste. Lenny ? oui, son protégé, celui a qui il a appris le piano une dizaine d’années auparavant, celui à qui il a presque tout sacrifié, celui qui a disparu du jour au lendemain. Pourquoi ce retour ?

Dans la petite maison, la cohabitation est difficile, l’atmosphère pesante, lourde, emplie de silences, de non-dits. Les souvenirs surgissent sans pour autant éclairer les raisons du retour de Lenny. La composition en miroir avec les dix années d’écart permet de comprendre petit à petit, pianissimo, l’histoire d’Hermin et Lenny, leur amitié si particulière.

Sarah Léon prend à pleine plume tous les poncifs du romantisme allemand : les éléments, les secrets, l’amour inavoué, les sentiments exacerbés, le lyrisme... pour servir son texte. La musique de Schubert omniprésente, les vers des poèmes lyriques ajoutent à la tragédie. Il a du Werther chez Lenny. L‘hiver, le vent, les tempêtes de neige, font écho aux tourments des deux amis. Un trio amoureux (dont la musique), une tragédie romantique servis par une écriture musicale, fine sensible. Un très bon premier roman lu qui se déguste et un auteur à suivre et m’a donné le goût de replonger dans Schubert.




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Au cœur de l’hiver, dans le Boubonnais…



Hermin, un jeune compositeur s’est isolé dans le Bourbonnais au Pommier Chenin. Perdu dans cette immensité blanche et hostile, il souhaite composer un Hommage à Schubert. Sa quiétude est cependant troublée lorsque, un soir, Lenny, son ancien protégé qu’il n’a pas vu depuis dix ans, vient frapper à sa porte.



Le jeune pianiste qu’Hermin a connu était un virtuose dont l’avenir était prometteur. Devenu adulte, celui pour qui il a sacrifié tant de choses par le passé vient lui annoncer que, malade et affaibli, il a définitivement renoncé à la musique. Hermin quant à lui ne parvient plus à poursuite l’écriture de son œuvre sur Schubert.



Entre les deux hommes, les retrouvailles sont maladroites. Deux récits commencent, l’actuel et le passé. Les souvenirs d’Hermin nous parviennent, fulgurants et tourmentés. Les deux hommes se confrontent sans parvenir à se comprendre. Ils se remémorent leur passé, leur rencontre, mais également leurs sacrifices. Chacun des deux hommes garde encore en mémoire une certaine Iris, dont Hermin était épris.



Dans ce huis clos maîtrisé, la passion de la musique aura rapproché ces deux hommes autant qu’elle les aura fait se déchirer. Au centre de ce couple, on trouve Franz Schubert, musicien allemand mort à 31 ans en 1828. Au fil des treize chapitres, dont chacun porte le nom d’une œuvre du compositeur germanique, on perçoit la rancœur, les ressentiments, la jalousie et l’amour.



Wanderer (Le Promeneur) est un roman mélodieux, aux références musicales travaillées. Un récit intellectuel et technique. Presque un roman d’amour, entre deux hommes, pour la musique, à mi-chemin entre incompréhension et complémentarité.

Histoire d'amitié, de musique.

Le récit du présent alterne avec les souvenirs du passé, au milieu de références très musicales notamment à Schubert et de texte en allemand.

Livre plein de lenteur, de non dit, de tristesse.

Jolie écriture mais j'ai été déconcerté par la profusion de référence musicales en allemand.

C'est le monde des virtuoses de la musique, et principalement l'univers de Schubert, que j'ai découvert grâce à Lenny et Hermin.



Dix ans d'âge séparent ces deux personnages, l'un est compositeur quand l'autre est pianiste, l'ainé est le Pygmalion du plus jeune.

Une amitié réelle mais âpre s'installe entre ces deux passionnés, fragilisée par trop de non-dits. Qui sacrifie le plus à l'autre ?



Alors vient la rupture, brutale et incompréhensible. Dix ans plus tard, les retrouvailles ont lieu, à petits pas, un en avant, un en arrière, par le jeu de l'écriture du roman et celui de l'apprivoisement de deux êtres qui se découvrent enfin.



Une histoire d'un romantisme désuet, et les drames qui vont avec.

Voici un livre plein de délicatesse et de lenteur, d'une grande érudition musicale, néanmoins très abordable.

Hermin, jeune compositeur, vit en reclus jusqu'au jour où Lenny resurgit. 10 années ont passé, les non-dits et d'amers regrets étouffent les deux jeunes gens. Deux récits s'emmêlent l'huis clos maladif de tristes retrouvailles et le souvenir d'une relation flamboyante et destructrice.

J'ai eu très peur les dix premières pages, ce premier roman fleurant bon l'exercice intellectuel de la doctorante-auteure tant le texte est manifestement bourré de références musicolittéraires ( je n'ai d'ailleurs pas la prétention de les avoir toutes reconnues). Pourtant la musique de la langue, l'intelligence des descriptions, la relation simplement complexe des personnages et la palette des sentiments évoqués m'ont entrainée et font que Wanderer se déguste comme une tasse de thé une journée de grand vent.