Satoru Sao

C’est dans les moments difficiles que les hommes ont besoin d’un héros.

- Entre n’avoir rien fait et n’avoir rien pu faire, il y a une différence considérable, vous en êtes conscients ?

Il existe deux sortes d’imbéciles : les intelligents, conscients de leur stupidité, et les idiots persuadés d’être brillants.

- Les hommes ont toujours eu besoin de croire en un futur meilleur. Malheureusement pour eux, cela ne les a jamais menés bien loin. C’est pour cela qu’ils perdent régulièrement confiance ne eux.

Les stratégies les plus abjectes sont souvent les plus efficaces. Mais si on entre dans leur jeu, on pourrait bien ne plus s’en dépêtrer.

- Sérieux, on est au XXIe siècle ? On se croirait en Afghanistan.
- Abruti. On est juste dans un monde parallèle.

Que vaut un sénat sans le moindre débat ?

La raison d’un homme l’empêche normalement du tuer son prochain. Il faut subir de longs et pénibles entraînements pour parvenir à l’ignorer sciemment.

- Vous avez perdu de nombreux hommes à cause de votre incompétence. Et vous avez laissé s’enfuir le meneur du groupe des partisans pro-négociations…
- Je… Je n’aurais jamais pensé que les Tyueli mettraient feu à leur domaine.
- Vous les sous-estimiez donc à ce point ? Je vous rappelle que ce sont des nobles appartenant à l’empire. Leur fierté est sans égale. J’admire le courage qu’ils ont eu de choisir ainsi leur propre fin. C’était une mort admirable.

- Un table branlante, une bougie sur le point de s’éteindre, un disciple recouvrant de son encre noire des pages de parchemins froissés… C’est grâce à leur efforts quotidiens que la flamme du savoir est ainsi parvenue à éclairer les ténèbres de l’ignorance.

Un paysage nocturne qui n’a probablement pas bougé d’un pouce depuis des siècles… On ne s’en lasse pas.

- Ce doit être Viper le joueur de flûte ?
- Viper ?
- Il peut prendre l’apparence d’un homme, d’un elfe ou même d’une sorcière… Personne ne connaît sa véritable identité. Mais exploiter la naïveté d’imbéciles pour les transformer en tueurs, c’est sa spécialité. Et tant qu’il sera en vie, je crains qu’il ne continue à nous envoyer régulièrement de la visite.
- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?
- Il a pour particularité de ne jamais se salir les mains lui-même. Il envoie des citoyens normaux à sa place pour effectuer le sale boulot. Il se lie avec un proche de sa cible, puis il gagne sa confiance en usant de sa ruse et de sa verve afin de le transformer en assassin malgré lui.

- Je suis sénateur et je n’arrive même pas à protéger une gamine. Alors vouloir sauver notre pays…

- Comment vous les appelez déjà ? Les Oprines ?
- Opritchninas. Monsieur le Ministre. Dans la langue locale, c’est une contraction de « Ougs Pri Rih Ric Chh Ivo Ni Nassen », qui veut dire « conseil chargé du respect du rétablissement de la souveraineté et des pouvoirs de l’empereur. »
- Ah oui, c’est vrai. Zorzal a l’intention d’utiliser les services de cette brigade pour faire taire les partisans de la paix, c’est ça ? La vice-ministre Shirayuki et ses hommes sont-ils vraiment en sûreté ?
- Oui. Pour le moment. Le vrai problème, ce sont les Opritchninas. D’après nos informations, le sénat a voté une loi qui les autorise à juger de façon partiale n’importe acte qui pourrait aller à l’encontre de la volonté de l’empereur. « Le respect et le rétablissement de la souveraineté et des pouvoirs de l’empereur passent avant toute chose. » En d’autres termes, ils peuvent effectuer leurs investigations et arrêter qui ils veulent sans aucune preuve concrète. Impossible de se rebeller contre eux ou ne serait que leur opposer la moindre résistance.
- Pas une once de neutralité dans tout ça.
- En effet. Leur troupe est composée de fervents partisans de la guerre et de jeunes militaires nobles. Ils sont environ quatre cents, mais leur nombre ne cesse d’augmenter. Nous avons eu la confirmation que parmi eux se trouvaient d’anciens prisonniers relâchés de l’attaque de Ginza. Ces Opritchninas ne sont ni plus ni moins qu’un équivalent du NKVD de l’Union Soviétique chargé de combattre le crime et de maintenir l’ordre public. Sur place, on les appelle les « épureurs ». Ils portent tous un masque de Kobold pour signifier qu’une fois leur proie attrapée, ils ne la lâcheront pas. Ainsi qu’un balai pour « nettoyer » toute la gangrène du pays.

Le lustrage du pelage des espèces à poil est une tâche journalière et contraignante mais indispensable pour pouvoir absorber fièrement ce qui est pour elles le symboles de leur honneur.

Les espèces velues attachent une importance toute particulière au lustrage de leur queue, elle représente pour elles leur honneur et leur fierté, et un pelage sale ou ébouriffé est honte pour leur race toute entière.