Mais de tous les amis de Claude Lanzmann, Gilles Deleuze était son préféré. Il ne cessait d'en parler, les superlatifs n'étaient jamais assez forts pour le hisser au-dessus des autres. Cette fidélité envers Deleuze m'a toujours touché chez lui. Gilles était très doux, très mal dans sa peau; il portait des cache-nez en été ; il avait l'aspect d'un enfant qu'une mère inquiète aurait trop couvé. Son intelligence mettait Claude en transe. Il buvait Deleuze. Par tous les moyens il cherchait à se l'approprier.