Lorsque la religion qualifie certaines choses de « mystère », la science cherche et trouve une explication rationnelle. C’est un peu facile de maintenir les gens dans l’obscurantisme.
- C’est vrai que quand on a aimé un homme, il doit être difficile d’imaginer refaire sa vie avec un autre. Et puis, les sentiments, ça se commande pas. Ils arrivent sans qu’on l’ait voulut. D’autre fois, ils viennent pas.
– Police Secours, j’écoute.
– Je… je suis blessé. Venez vite. J’ai besoin d’aide.
– Calmez-vous monsieur, qui êtes-vous ? Où habitez-vous ?
– Guér… William Guérin, j’habite avenue du Vignau à Mont-de-Marsan. Vite !
– Quel numéro ?
– 777. Il m’a…
– J’envoie une patrouille.
Alexandre Duthil note l’adresse et d’un signe de la main interpelle un collègue auquel il transmet la page détachée de son carnet.
– Que s’est-il passé ?
– Il m’a tiré dessus. J’ai reçu trois balles. Trois ba…
– Monsieur, monsieur, qui vous a tiré dessus ?
– Il est… il…
La voix de l’homme se perd, il souffre et a de plus en plus de mal à s’exprimer. Le policier, conscient de la situation précaire dans laquelle se trouve son correspondant, tente de le rassurer.
– Les secours arrivent. Restez avec moi monsieur. Racontez-moi, que s’est-il passé ?
– Il est… il est devenu fou ! (L’homme a semble-t-il repris son souffle) Il a tiré sur Federico d’une balle en plein cœur alors qu’il essayait de s’enfuir. Je crois qu’il est mort…
– Il y a quelqu’un d’autre avec vous dans la maison ?
– Oui, il y a Federico je vous dis, mais je crois qu’il est mort. Il bouge plus. Il m’a cogné au visage et après, il m’a visé avec son revolver. J’ai essayé de le lui prendre des mains, mais il m’a frappé à nouveau avec ma batte et a réussi à tirer. Il m’a mis trois balles.
– Donc, vous êtes deux dans la maison ?
– Non, il y a aussi Christophe… Christophe Garnier. Il est assommé, je n’arrive pas à voir s’il respire encore. Je me sens faible…
– Qui vous a tiré dessus, monsieur ?
– …
– Monsieur, monsieur, vous êtes toujours là ?
Le corps de Federico Fernandez gît devant la porte-fenêtre donnant sur le jardin. De l’autre côté de la pièce, sous la fenêtre, William Guérin, inerte, un téléphone à portée de main repose près de Christophe Garnier. Un revolver sépare les deux corps. Du sang coule du crâne du politicien et se répand sur les lames du parquet en chêne. Par terre, pas loin de la télévision, une batte de base-ball ensanglantée. Dans le silence pesant qui s’est installé, Régis Carrère perçoit distinctement la plainte émanant de Christophe Garnier. L’homme est encore vivant.
- Vous savez fit l’instituteur, l’homme n’a pas besoin du diable pour commettre des atrocités. C’est un peu facile de mettre le démon à toutes les sauces dés que quelque chose nous surprend.
Le portail du domicile de Guérin est grand ouvert. Dans le jardin, le policier compte trois véhicules stationnés : le premier appartenant à Christophe Garnier, l’homme politique en déplacement à Mont-de-Marsan, le deuxième est à Florence Coustey, sa compagne. Le troisième est celui de Damien Garnier, le frère. Florence et Damien patientent à quelques mètres de l’entrée : volets tirés, porte verrouillée, la maison est fermée.
- Qui peut dire ce qu'il deviendrait face au malheur ? C'est parois la vie qui nous rend mauvais, alors qu'on ne l'est pas de nature.
En ce vendredi de juillet 2017, il y a dix ans jour pour jour, moi, le lieutenant de police Daniel Moore, allais être plongé dans une affaire des plus étranges. Ça a fait un sacré ramdam à Mont-de-Marsan, préfecture du département des Landes. Sans parler des répercussions sur ma carrière…
Mon Macallan à la main, les pieds sur la table basse, je m’étais promis une rediffusion de la série Les Experts pour critiquer les imperfections du scénario qui tordent pas mal le bras à la réalité
Régis Carrère prend la direction des opérations. Dérouté quelques instants de trouver porte close chez quelqu’un qui a appelé à l’aide, il décide très rapidement de la faire enfoncer.