La confiance est un mot qui n’a pas de sens de toute façon. C’est tout juste un mensonge qu’on se raconte les uns aux autres. J’ai appris à ne faire confiance à personne
La légende dit que si on laisse tomber une pièce aux pirates qui hantent toujours le navire, ils vous accordent un vœu.
- La plupart des gars d’ici ne sont pas aussi chevaleresques. La ville sera peut-être obligée d’organiser un défilé en ton honneur.
- Les critères pour devenir un héros ne doivent pas être bien élevés dans cette ville.
- C’est juste qu’on adore les défilés.
Je sais bien ce que les gens disent de moi, de ma famille, mais leurs mots tombent sur ma peau comme des gouttes de pluie fades, sans jamais s’infiltrer. Je sais ce que je suis – et ce que je ne suis pas. Je ne leur en veux pas de se montrer curieux. Des fois, je me dis que c’est juste parce qu’ils sont jaloux – qu’ils aimeraient être différents. Échapper à la banalité de leurs vies insipides.
Je sais que l’amour peut être une blessure profonde, en dents de scie, remplie de sel. Mais parfois, ça en vaut la peine.
Je t'avais dit qu'aimer, c'était comme de tomber, comme de se noyer. Ce sera pareil. Il faut juste que je me laisse aller.
Mes lèvres tremblent.
- Ne m'oublie pas.
- Jamais, promet-il
Trois corps de femmes, vêtus de très légères robes blanches collant à leur peau blême, dérivaient ensemble avec le courant. Il les hissa sur son bateau, sans avoir ce qu'il venait de découvrir. Ce n'étaient pas des squelettes, elles n'avaient pas non plus été rongées par les poissons et l'eau salée ; c'était comme si elles s'étaient noyées le matin même.
Les corps des Swan Sisters avaient enfin été retrouvés.
Cette forêt est dure et sauvage et cruelle.
Il ne faut pas s'y fier.
Pourtant, c'est là que je vais, au coeur des montagnes. Où personne d'autre ne se risque.
Parce que je suis plus ténèbres que femme. Plus ombres d'hiver que soleil d'août.
- Nous sommes des filles de la forêt, chuchoterait ma grand-mère.
– Alors tu penses que c’est vrai ? me demande-t-il en s’arrêtant face au lac.
Sa voix semble plus forte, plus profonde que cette nuit. Peut-être que les herbes font leur effet.
– Il suffit de vivre ici assez longtemps pour commencer à croire des choses auxquelles on ne croirait pas ailleurs.
Nous attendons la mort. Nous retenons notre respiration. Nous savons qu'elle arrive et pourtant nous tressaillons quand ses griffes nous enserrent la gorge
Et qu'elle nous entraîne dans les profondeurs