AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Somaly Mam (18)


C’est comme une flétrissure, au nom de laquelle on vous chasse de partout avec de bonnes raisons de le faire. Après cette expérience en Espagne, j’ai compris qu’il était possible de s’en sortir, que la marque du malheur pouvait s’enlever, que rien n’était rédhibitoire, que nous n’étions pas condamnées sans appel.
Commenter  J’apprécie          40
Travailler signifiait aller chercher de l’eau au fleuve, laver le linge, faire les courses. En réalité, j’étais une sorte d’esclave. On m’avait vendue à ce vieil homme qui n’avait ni femme ni famille. Je l’ai appris plus tard, la société cambodgienne avait coutume d’aller chercher des esclaves domestiques parmi les populations montagnardes voisines. L’esclave était intégré dans la famille au rang le plus subalterne, évidemment, et traité durement, comme le voulait la règle tacite.
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce pays, on est toujours tenté de se faire justice soi-même, précisément parce qu’on ne peut pas vraiment compter sur les pouvoirs publics. Dès que j’ai eu un peu d’argent, j’ai acheté une arme, un pistolet AK 54. Ne vous en étonnez pas. Au Cambodge, beaucoup de gens sont armés, et ne sortent de chez eux qu’avec une arme sur eux ou dans la voiture.
Commenter  J’apprécie          20
Dans cette société, les hommes ne se fatiguent pas : ils labourent la rizière, vont à la pêche quelques jours par an, et tout le reste, ce sont les femmes qui le font : planter le riz, entretenir la rizière, moissonner, et dans le même temps s’occuper des enfants et de la cuisine, de la corvée d’eau et de la lessive. Les hommes, eux, dorment et vont jouer aux cartes.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais le sentiment que ma vie était finie. Mon corps lui-même était mort. Parfois, quand nous couchions ensemble, Pierre s'arrêtait. Il me disait qu'il ne voulait pas me forcer. Pourtant, je n'arrivais pas à me débarasser de l'image du client qui s'impose par la brutalité, je n'y pouvais rien. Impossible de revenir à la vie, à l'innocence. Je ne savais pas où était ma jeunesse, où puiser pour trouver, sinon le bonheur, du moins l'apaisement. Pierre était gentil, mais les nuits étaient toujours difficile pour moi.
C'était le désir d'apprendre qui me maintenait debout.
Commenter  J’apprécie          10
On nous apprend, quand on est petit, qu’il faut être comme un arbre, le kapokier : Dam kor. C’est un jeu de mots sur l’homophonie de ce terme avec celui qui désigne le « sourd-muet ». Faire le kapokier signifie que, pour survivre, il faut être sourd-muet. Aveugle aussi, bien sûr. Moi, je suffoque, je m’étrangle, je bafouille, mais je romps ce silence.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a des moments où j’aimerais bien me débarrasser de cette mémoire qui m’oppresse, qui ressasse les souffrances passées, qui m’oblige à prendre douche sur douche, en frottant le plus fort possible avant de me tartiner de crème et de m’inonder de parfum.
Commenter  J’apprécie          00
Tout le monde parle des droits des enfants, mais cela n’empêche personne de les bafouer.
Commenter  J’apprécie          00
Les hommes, eux, ont le pouvoir. Pas tout le temps : devant leurs parents, ils se taisent. Devant une personne puissante, ils doivent se tenir cois, voire peut-être se prosterner. Mais dès que ces rencontres sont finies, ils reprennent leur superbe et distribuent leurs ordres dans la famille. Si leur femme rechigne, ils cognent.
Commenter  J’apprécie          00
Les adultes transmettent les brutalités qu’ils ont subies. Une de mes amies m’a dit : « Attends, je bats ma fille, mais elle en reçoit moins que ce que j’ai reçu de ma mère…» Ma sœur est capable de battre sa fille presque à mort. Pourtant, il faudra bien un jour ou l’autre arrêter cette infernale transmission.
Commenter  J’apprécie          00
Ce n’était pas moi qui recevais un prix et ces signes de reconnaissance, c’était mon travail. Des êtres qui habitaient ce qui me semblait être le paradis paraissaient capables de comprendre les problèmes d’autres gens vivant dans la misère… Alors que ceux qui vivent dans la misère, eux, ne comprennent rien à rien.
Commenter  J’apprécie          00
La lutte contre le proxénétisme est une chose. Il faut se mesurer à des gangsters qui ont vécu les périodes d’instabilité, de guerre larvée, qui ignorent tout de la loi et des droits. Mais, d’une certaine manière, c’est moins difficile que la lutte contre l’inertie et les incompétences de la bureaucratie.
Commenter  J’apprécie          00
Quand on est la femme d’un Blanc, on reste à la maison à attendre son mari jusqu’au soir. Moi, ce que je voulais, c’était apprendre, bouger, entreprendre. Je n’étais pas faite pour rester cloîtrée à la maison.
Commenter  J’apprécie          00
Nous autres, Cambodgiens, sommes des grenouilles devant le roi. Quand le roi le dit, nous sortons la tête de l’eau et nous chantons. Quand il fait un signe, nous rentrons sous l’eau. Mais si on sort la tête sans y avoir été invité, le roi la tranche vivement de son grand sabre.
Commenter  J’apprécie          00
On ne livre jamais rien de soi, en privé comme en public.
Commenter  J’apprécie          00
L’ignorance interrompt la transmission – ce que les bouddhistes appellent le karma, le destin.
Commenter  J’apprécie          00
Plus on a le teint pâle, plus on est prisé. Une femme grassouillette, à la peau blanche, fait l’objet de toutes les convoitises masculines.
Commenter  J’apprécie          00
Un nom résulte d’un choix provisoire. On en change comme on change de vie, si la malchance s’acharne sur vous, par exemple. Mais je me souviens mal des noms que j’ai portés quand j’étais petite.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Somaly Mam (74)Voir plus

Quiz Voir plus

Polars - Les détectives privés et amateurs 🔎

Détective consultant britannique, je suis connu pour mon sens aigu de l'observation. J'acquiers la célébrité grâce à mon collègue et ami, le docteur Watson, qui aime relater mes exploits dans le Strand Magazine. Quand je n'enquête pas pour arrêter de redoutables criminels comme Moriarty ou le Colonel Sebastian Moran, j'aime jouer du violon ou écrire de « passionnantes » monographies sur les cendres de cigarettes. Je suis... (Indice : c'est presque moi !)

Hercule Poirot
Sherlock Holmes
Endeavour Morse
Jack Frost

10 questions
654 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , polar enquête , enquêtes , détective , détectives privés , détenteCréer un quiz sur cet auteur

{* *}