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Critiques de Soren Seelow (28)
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La cellule

Abdelhamid Abaaoud est un terroriste djihadiste belgo-marocain. Il est accusé d'être le commandant opérationnel des attentats perpétrés en Île-de-France le 13 novembre 2015 qui font 130 morts. Il participe directement au mitraillage des terrasses des cafés et restaurants de l'est parisien. Parvenant à prendre la fuite après les attentats, il est finalement tué lors de l'opération policière du 18 novembre 2015 à Saint-Denis lorsque son complice Chakib Akrouh se fait exploser avec une ceinture d'explosifs. [Source : Wikipedia]



"La cellule" reprend l'ensemble des événements et parcours des différents terroristes et complices ayant joué un rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, mais aussi de ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles. Seelow, Jackson et Otero ont fait un formidable travail d'enquête et de reconstitution, qui débute environ un an avant les faits, en octobre 2014. Tout tourne autour d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des responsables opérationnels qui avait réussi à échapper aux autorités européennes, malgré son mandat d'arrêt international. L'échec de cette traque aura eu pour conséquence ces tueries (bien que je ne doute pas qu'un autre djihadiste l'aurait remplacé dans le cas contraire), qui comptent au total 180 morts et de très nombreux blessés. Ne sont pas oubliées, en plus de celles de novembre 2015 et mars 2016, les victimes de janvier et avril 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, Hyper Cacher et Villejuif).



À travers l'enquête de Charles, un des seuls protagonistes factices de cet ouvrage, nous suivons donc les diverses enquêtes, traques et arrestations que les différents services européens de lutte contre le terrorisme ont menées. C'est un véritable travail de fourmis que nous présentent les auteurs. Au-delà d'un réel manque de moyens des enquêteurs, trop souvent dépassés par les potentiels/futurs terroristes qui ont toujours une avance sur eux, nous pouvons nous rendre compte des difficultés à les localiser et les surveiller. Tout au long de notre lecture, nous sommes baladés en Syrie, Irak, Turquie, Grèce, Allemagne, et bien évidemment en Belgique et en France. Les protagonistes au sein même de cette cellule terroriste sont nombreux.



J'ai rarement lu un roman graphique aussi épais (248 pages), avec des cases aussi bien remplies. Il y a énormément à lire, beaucoup d'explications et de mises au point sur chacun des personnages et des événements, qui sont d'ailleurs nécessaires pour pouvoir intégrer et comprendre l'ensemble des éléments. La première moitié du livre a été pour moi quelque peu ardue : trop de personnages et de noms (et de "kounyas") à retenir, qui ont d'ailleurs tous plus ou moins la même consonance. Pas évident donc sur le moment, il m'aura fallu atteindre la moitié de ma lecture pour pouvoir les cerner sans avoir à revenir sans cesse en arrière. Mais je ne peux en vouloir aux auteurs d'avoir voulu être les plus précis et fidèles possible.



Les auteurs ont mis un point d'honneur à vouloir rendre les événements le plus réaliste possible, sans rien omettre. On le ressent grâce aux textes abondants mais aussi grâce aux dessins. Chaque élément, chaque personnage est minutieusement dépeint. Les couleurs ternes et le noir prédominant sont comme une annonce des drames à venir. Il y a également un jeu d'ombres et de lumières épatant. Et les quelques photos réelles glissées ici et là viennent nous ancrer davantage dans cette réalité, dans ces faits qui ont malheureusement ont eu lieu.



On perçoit toute la détermination et toute la haine des Djihadistes à notre encontre, toute l'impuissance des autorités européennes face au manque de moyens (et de coordination aussi, il faut bien l'avouer). On voit venir l'inévitable, ces tueries perpétrées sous le prétexte d'une religion.



Une lecture dure, pas toujours limpide, mais ultra complète et percutante. Inévitablement dramatique. Fatalement marquante.

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La cellule

Avec La cellule le spécialiste du terrorisme Kévin Jackson, le journaliste au Monde Soren Seelow et le dessinateur Nicolas Otero livrent un récit assez effrayant sur les organisateurs et le déroulé des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Ainsi on découvre le parcours de ces terrorises pendant les mois et les jours qui ont précédé les attaques parisiennes : leur recrutement, leur entraînement en Orient, leur arrivée en France, leur processus d'action et surtout leur détermination à laquelle les services de renseignements, aussi bien français qu'européens, n'ont pas pu faire face faute de moyens et de coordination. À l'heure où une partie de ces hommes rend des comptes devant la justice française, reconstituée à partir de très nombreux documents, une enquête remarquablement précise qui permet d'appréhender comment a été possible ce drame absolu qu'est la mort de plusieurs dizaines d'innocents, ayant pour prétexte la religion. Récompensé par le Prix franceinfo de la BD d'actualité et de reportage 2022, un roman graphique à lire absolument.
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La cellule

Voici un album qui m'a marqué.

Par son sujet, bien sûr et par le travail minutieux de ceux qui l'ont créé.

Une enquête incroyable qui permet de suivre le déroulement des journées qui ont précédé les attentats meurtriers de 2015, en France et en Belgique notamment.

Un éclairage effrayant.

On y suit le parcours des terroristes et l'impuissance de ceux qui les traquent, alors même qu'ils sentent que des événements dramatiques sont sur le point de se produire.

240 pages qui vous prennent aux tripes.

Parce que ce qui est raconté là est basé sur les vrais documents, interrogatoires, enregistrements téléphoniques ou vidéos.

Un remarquable travail de journaliste qui met le lecteur au coeur de l'action.

Bravo à Soren Seelow, Kévin Jackson et Nicolas Otero pour avoir su retranscrire avec justesse toute la tension et la dramaturgie de ces moments.

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La cellule

Ce livre m’a percuté comme un utilitaire rempli de djihadistes.

J’en ressors indemne mais il faut prendre des précautions.

D’abord renoncer à l’avaler d’un coup. C’est totalement possible mais dommageable.

Le travail journalistique est incroyable ( il paraît que le dossier d’instruction compte plus d’un million de pages) , la reconstitution du réseau totalement minutieuse ( le trombinoscope de la fin fait froid dans le dos).

Puis reprendre cinquante pages par cinquante pages.

Entre temps regardez Paul Mirabel ou Don’t look up.

Reprendre tranquillement.

Tout cela s’étale sur plusieurs années, parfois semaine après semaine, parfois minute après minute.

Alors ce n’est pas gai, gai, gai mais ce n’est pas fait pour hurler de rire.

Cette enquête graphique permet de toucher un large publique , de bien mieux comprendre les racines du mal et la logistique des attentas.

Chapeau bas.



Sortir sur la pointe des pieds et méditer….
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La cellule

Certaines personnes ne veulent plus entendre parler des attentats que notre pays a connu et notamment celui du 13 novembre 2015 à Paris sur les terrasses de café, devant le stade de France et durant le concert au Bataclan.



C'est clair qu'on ne parle pas des sujets qui fâchent. Pour ma part, je n'oublierais jamais ces nombreuses victimes (de toute confession) qui bénéficient de toute ma compassion. Il faudrait affronter une fois pour toute les problèmes en face et non pas les cacher dans un silence assourdissant et parfois coupable. Cependant, il ne faut jamais succomber non plus à la haine et à la stigmatisation. Il faut trouver le juste milieu.



Cette BD initiée par un journaliste montre un récit détaillé de la cellule terroriste qui suivait ces individus français qui sont partis se battre pour l’État islamiste afin de tuer le mécréant et asseoir leur domination. On se rend compte qu'avec un peu plus de moyens, ils auraient sans doute pu arrêter ces individus avant leur passage à l'acte ce qui traduit un sérieux loupé. Pour autant, je ne leur jetterai pas la première pierre car ils ont fait leur travail du mieux qu'ils le pouvaient avec les moyens du bord face à des gens qui nous haïssent au plus haut point en voulant la destruction de notre société occidentale.



Bref, c'est toute l'histoire d'une traque face à des individus qui vont se fondre dans la population en buvant des bières et en portant des vêtements plutôt cool avec la montre au bon poignet. Ils utilisent la ruse afin de pouvoir atteindre leur objectif c'est à dire de tuer aveuglement le plus de monde possible car ils nous détestent vraiment. On n'est pas dans le monde des bisounours. Ils sont arrivés grâce aux vagues de migrants que la France accueille dans un souci humanitaire. Cela se retourne malheureusement parfois contre nous.



Le prix à payer sera quand même assez lourd dans le cas qui nous occupe (des centaines de morts innocents). Rien que d'écrire ces lignes m'expose sans doute à une foudre populaire de militants qui les défendent aveuglément en occultant les multiples inconvénients et en les victimisant. Mais bon, ce sont les faits et rien que les faits analysés froidement sans affect. Et il faut savoir regarder la vérité en face sans fléchir afin de trouver des solutions appropriées.



Bien entendu, cette lecture instructive ne sera pas de tout repos. Cela fait peur pour l'avenir car nul doute que cela se reproduira et sans doute en pire. Il ne faut pas être un oiseau de malheur mais comme dit regarder les choses avec un minimum de discernement. Cette enquête nous ouvre les yeux en restant neutre et en se basant sur la difficile réalité et non sur des convictions politiques ou philosophiques et religieuses.

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La cellule

La cellule éclaire sur l'effrayante mécanique qui a conduit aux terribles attentats du 13 novembre 2015 mais également, on y découvre précisément le processus d'adhésion au Jihad avec les étapes de l'endoctrinement d'un jeune migrant.

Une mécanique impitoyable côté Daech, et des failles dans les systèmes de défense ont conduit au pire. Il faut avoir le coeur accroché pour appréhender cet organigramme de la cellule qui est glaçant. Extrêmement bien documenté, cette BD aide à comprendre ce que l'on entend ou lit sur le procès actuellement en cours. Hier justement, le terroriste Abrini était entendu. Il n'a pas fait parti des commandos et dans la BD, on imagine bien pourquoi. Il a révélé pour la première fois hier qu'il aurait dû en faire partie. La semaine prochaine, il est censé donné à la cour davantage d'explication sur son retrait. On suit de près cette cellule des mois avant le jour fatidique, on est embarqué dans cette course contre la montre, on a d'un côté les terroristes et de l'autre, les services de renseignement, sous staffés, qui ont souvent pourtant été à deux doigts de déjouer les sanglants projets des terroristes. Perturbante lecture, mais nécessairement passionnante.

Les planches de Nicolas Otero sont géniales. C'est presque du photojournalisme. Les auteurs ont inséré de vrais extraits de conversations.

A lire pour mieux comprendre.

A lire aussi les brèves hebdomadaires d'Emmanuel Carrère qui couvre le procès des attentats pour "L'Obs" depuis le 08 septembre.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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La cellule

L'exigence est au rendez-vous dans cette BD qui retrace le parcours de la cellule terroriste à l'origine des attentats du Thalys, du Bataclan et de Bruxelles.



À travers des dessins très travaillés, surtout au niveau des visages, nous découvrons le travail de la DGSI et les décisions de François Hollande et Bernard Cazeneuve, président et ministre de l'intérieur en 2015.



Ce reportage, très fourni au niveau des informations, dessins ou cartes, suit le parcours chronologique des évènements : des menaces de l'état islamique jusqu'à leur mise en œuvre sur les territoires belges et français.



Les responsabilités des états belges et français se mesurent à plusieurs niveaux : la France a tardé à frapper le Califat établi dans le nord de la Syrie par volonté manifeste de ne pas aider Bachar Al Assad à lutter contre toute forme de rébellion ; le manque d'effectif dans les rangs de la police belge et française, induisant une impossibilité à suivre tous les individus potentiellement menacants et enfin le manque de coordination entre les pays européens, dépassés par l'entrée des mlliers de migrants dans lesquels se sont fondus les candidats au Jihad, de retour de Syrie pour frapper leurs terres natales.



L'enquête dévoilée par cette BD est instructive et fidèle à la réalité puisque seul un personnage (celui d'un enquêteur) a été inventé, pour le bien de la narration.
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La cellule

C'est un travail de documentation extrêmement minutieux (cinq années de boulot), retraçant la constitution puis la mise en œuvre de la cellule responsable des attentats du 13 novembre 2015. Soren Seelow est journaliste, mais c'est dans la tête d'un enquêteur de la DGSI que se déroule ce récit : le seul personnage imaginaire dans l'ensemble de l’œuvre.

Il met en valeur le travail de l'anti-terrorisme, mais aussi ses limites : absence de coordination, manque d'effectifs... On ne peut s'empêcher de penser (et je ne peux même pas me représenter l'état d'esprit des familles de victimes), à chacune des occasions manquées : "Si seulement..."

Le choix de Nicolas Otéro l'illustrateur, est une sorte de roman-photo dessiné, ou de diaporama. Clac, une image. Clac, une autre. Des lieux, des appartements, des voitures, des écrans, méticuleusement reproduits. Très peu de couleurs. Les terroristes ont, tout du long, la tête de leur photo la plus fameuse, à peine modifiée, parfois, par un sourire en coin ou un air interrogateur. C'est extraordinairement efficace.

Le résultat est une œuvre terrifiante : car elle montre l'ampleur des moyens mis en œuvre dans le but de tuer un maximum de personnes en Europe, la facilité à trouver des armes, à produire des explosifs. Mais terrifiante aussi parce qu'elle décrypte les mécanismes psychologiques, lavage de cerveau, manipulation mentale, suspension de tout esprit critique, qui ont fait de ces accusés des machines à tuer.

Challenge Bande dessinée 2022
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La cellule

En Allemagne, en avril 2016, Bilal Chatra est arrêté. Il est soupçonné d'avoir un lien avec les attentats du 13 décembre 2015 à Paris. Nous remontons alors en octobre 2014, lorsque Bilal rencontre en Turquie Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur des attentats.

Très bien documentée, cette bande dessinée nous plonge au cœur de l'enquête sur ces actes terroristes. Elle nous apporte un éclairage sur l'organisation de cette cellule pilotée par l'Etat islamique. Elle permet aussi d'appréhender le travail des services des renseignements et leurs difficultés à déjouer les projets d'attentats.

A la fin, nous pouvons retrouver le nom des victimes et l'organigramme de la cellule des attentats.

Le graphisme et les extraits de documents contribuent au réalisme du récit. U récit instructif, passionnant, déroutant.








Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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La cellule

Pas facile comme lecture.

Mais j'y ai appris beaucoup de chose. En même temps, si je passais mon temps à écouter les infos ou à lire les journaux, peut être que j'aurais déjà su tout ça. Mais c'est une activité que je trouve très déprimante... donc je zappe pas mal de détail de l'actualité.

Et il fini toujours par y avoir des essais ou des BD sur les sujets importants : et je peux faire des séances de rattrapage.

Le gros bémol, c'est le dessin.

Je n'ai pas franchement aimé l'application de la même tête sur les protagonistes quelque soit la situation dans laquelle ils sont représentés : je comprends la méthode, mais elle me rebutait.
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La cellule

La cellule dégrise.

Le terrorisme islamiste orchestré par Daech a frappé Paris et Bruxelles en 2015 et 2016 avec un pic mortifère le 13 novembre 2015 au Bataclan et aux terrasses parisiennes. Le djihadiste belgo-marocain Aldelhamid Abaaoud (1987-2015) est le commandant opérationnel des attentats.

L'enquête de Soren Seelow, journaliste au Monde, étayée par les connaissances de Kévin Jackson, directeur d'études du Centre d'analyse du terrorisme, a nécessité presque cinq années de travail. Documentée, s'appuyant sur des sources avérées, elle reconstitue la mise en place d'une cellule terroriste prévue pour frapper l'Occident avec une prédilection pour la France et la Belgique d'autant qu'Abaaoud, l'un des fomenteurs, est un Belge francophone. D'ailleurs le « convoi de la mort » frappera l'Est parisien soit des lieux au débouché de l'autoroute du Nord. Le travail de synthèse des auteurs permet de brosser et de préciser les contours de la nébuleuse djihadiste. En respectant la chronologie des sinistres événements, le lecteur relie les pièces d'un puzzle que les médias d'époque ont rendu confus et il prend conscience de la logique mortifère en action, les attaques coordonnées simultanément dans plusieurs endroits par des hommes surarmés et déterminés. On frémit en voyant le visage jeune et souriant du tueur Abaaoud, effrayant de décontraction. Par la force des ellipses, on imagine les lieux des carnages, l'horreur des victimes. La narration est puissante, introduisant le processus létal avec l'arrestation de l'Algérien Bilal Chatra, sorte de fil rouge et concluant la tragédie avec ce même djihadiste écroué qui promet de nous abattre à l'arme blanche. La réalisation graphique de Nicolas Otero est remarquable par ses partis pris (noir & blanc, aplats d'ombres, insertion de photographies) qui caractérisent l'enquête d'investigation et renforcent l'aspect documentaire. L'ensemble est fluide et cohérent, évocateur et percutant. La bédé est captivante ; le lecteur en sort hébété.
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La cellule

Un ouvrage qui retrace les attentats du 13 novembre 2015 en remontant toute la filière terroriste depuis ses premiers développements à l'arrestation des derniers membres actifs de cette cellule terroriste.

Le travail de reconstitution est important et très bien fait. On découvre derrière ces attentats, une logistique inquiétante de terroristes sûr-motivés et très bien coordonnés. On comprend que la police française et les autres puissent difficilement suivre le montage des projets terroristes. Malgré tout, on découvre aussi des erreurs dans les deux camps - des écoutes non-prolongées, des portables non analysés par la police ; des prises de risque pour les terroristes - qui malheureusement ne permettent pas de déjouer les plans de DAECH.

Ce qui frappe dans ce livre, c'est le degré de conviction des terroristes dans une action complètement hypocrite et morbide. Ils se cachent derrière un prétendu accord divin pour tirer des innocents ! J'ai plutôt apprécié que le livre fasse état de cette différence de point de vue entre terroristes et musulmans, même si ce n'est pas le but de l'ouvrage, il est important de marteler que ces hommes n'agissent pas au nom de la religion (comme il le prétendent) mais au nom de préceptes abjectes.

Un ouvrage travaillé qui ouvre les yeux sur le travail difficile des services secrets et sur la difficulté d'une guerre contre le terrorisme.
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La cellule

Aujourd’hui je vais évoquer La cellule bande dessinée de Soren Seelow, Kévin Jackson et Nicolas Otero. Elle est sous-titrée Enquête sur les attentats du 13 novembre 2015. Ce récit autour des attentats de Paris et de leur préparation en Syrie et en Belgique principalement est hallucinant et passionnant.

La cellule est un formidable complément illustré aux reportages et enquêtes journalistiques sur ce sujet, le récit est très documenté, inspiré des résultats des enquêtes de police et des services de renseignement. Cette BD est donc un véritable rapport illustré sur un épisode contemporain tragique. Pour la fluidité du récit, un personnage fictionnel de la DGSI, Charles, est ajouté par les auteurs. La BD volumineuse est organisée en un prologue et cinq chapitres qui retracent chronologiquement la préparation, l’exécution et les suites des attentats du 13 novembre 2015 au Stade de France, sur les terrasses des bars et au Bataclan à Paris. Dans ces pages sombres aucun scoop ni information qui ne soit déjà connu mais la compilation des faits et des données, l’assemblage de mois d’investigations qui ont permis de reconstituer a posteriori le parcours et la motivation des djihadistes. Le lecteur est plongé au cœur de Raqqa en Syrie où l’état Islamique a institué son califat, entraine les recrues et prépare les attentats, à Bruxelles où les terroristes et leurs logisticiens se planquent, en Turquie où ils transitent. Les dialogues entre les protagonistes montrent leur état d’esprit et leur soumission à ce qu’ils croient être la vérité révélée. Des scènes récurrentes montrent la façade du siège de la police belge à Bruxelles d’où ressortent libres des jeunes qui ont été auditionnés. Ils sont relâchés alors que ce sont de potentiels suspects qui baladent les policiers en mentant effrontément. La cellule documente le manque de moyens des renseignements et les failles des enquêtes (en particulier en Belgique) en amont des attentats, avec les conséquences dramatiques qui sont au centre du procès en cours. Cette BD est très riche en informations, le texte est dense, c’est un véritable reportage dans les arcanes d’un réseau terroriste avant le déclenchement de l’action. La doctrine islamiste et l’endoctrinement des combattants sont bien montrés. Une double page noire est saisissante pour représenter le carnage du Bataclan. Le dessin est hyper réaliste, les couleurs assez monochromes (à l’exception de quelques exceptions comme des baskets orange) créant une atmosphère angoissante et lourde.

La cellule raconte de façon clinique et réaliste la mise en place idéologique et logistique des attentats de Paris en 2015. L’association du texte et du dessin permet mieux que des reportages radiophonique ou télévisé de fixer les noms et les visages des terroristes (avec le statut de chacun d’entre eux) et des victimes (dans les dernières pages figure la liste exhaustive des défunts).

Voilà, je vous ai donc parlé de La cellule de Soren Seelow, Kévin Jackson et Nicolas Otero paru aux éditions Les arènes BD.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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La cellule

Magistral ! Je pense ne jamais avoir utilisé ce mot dans une chronique mais c’est le seul qui convienne ici.

Avec une pudeur absolue et sans aucun pathos, les auteurs retracent la traque de dix mois de la cellule qui, de la Syrie à l’Europe, planifie et organise les attentats de Paris et Bruxelles.

Une enquête dense (mais très didactique) basée sur des écoutes, des documents officiels, des dossiers judiciaires…

Le graphisme est saisissant de réalisme, on reconnait vraiment les protagonistes et j’ai particulièrement aimé les jeux d’ombres et de lumières. Des photos et des documents sont également insérés dans les dessins, c’est magnifique.



Il est évidemment difficile de parler de coup de coeur pour une histoire vraie, d’une tristesse infinie et encore si présente en nous, c’est pourtant le cas ici. Ce roman graphique est absolument captivant et je salue le parti pris des auteurs d’avoir mis de côté l émotion au profit des faits.

Une réussite totale.


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La cellule

La cellule Enquête sur les attentats du 13 novembre 2015.

Au cours de l'année 2015, une course contre la montre, s'est engagée entre les services de renseignements et une cellule terroriste décidée à frapper Paris.

C'est cette histoire que vous lirez dans cet ouvrage La cellule. Une bande dessinée qui ne vous laissera comme moi, je vous l'assure, indifférent. Nous nous souvenons tous de cette année 2015. Ouverte dès le 7 janvier par l'attentat contre Charlie-Hebdo. Attentat terroriste, suivi le 8 par la fusillade à Montrouge puis le 9 par les prises d'otages au magasin Hyper cacher de la Porte de Vincennes et l' imprimerie à Dammartin-en-Goël. Attentats qui se poursuivront les mois suivants jusqu'au 13 novembre ou plusieurs commandos terroristes mettent à feu et à sang Paris avec les attaques au Bataclan, à l'entrée du stade de France, aux terrasses des café parisiens, faisant 130 morts et 413 blessés dont 99 grièvement.

Plusieurs mois avant ces attentats le djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud est identifié comme l'un des responsables de cette cellule terroriste, pilotée par l’État islamique.

Alors que cette année se déroule le procès hors norme du commando responsable des attentats du novembre, cette bande dessinée La cellule, élaborée à partir des dossiers judiciaires, d'écoutes téléphoniques, de photos, de notes des services de renseignements Français, de rapports confidentiels Belges, approfondi ce que fut cette enquête.Nous permet de mieux comprendre pourquoi ces tragédies ont été rendues possibles.

Au jour le jour, mois après mois, c'est cette enquête ultra-réaliste par des dessins, des reproductions de photographie, de dossiers , de fiches de renseignements, écrite par Soren Seelow journaliste au Monde , Kévin Jackson, directeur d'études au Centre d'Analyse du Terrorisme et dessiné par Nicolas Otero, que je vous invite instamment à découvrir. Au fil des planches ce sont des individus pétris de haine envers les français que vous verrez, dans leur intimité, sur les camps d’entraînement sur les réseaux lors d'action de repérage, de propagande.

Vous les suivrez, traversant les frontières des différents pays sous de fausses identités, en changeant d'identité comme l'on dit, comme l'on change de chemise. Vous serez Vous serez en prise directe à leur extrême violence, à leur cynisme , profitant des flux migratoires vers l'Europe pour s'infiltrer au cœur de leurs cibles.

Vous lirez avec stupeur, les failles des services de renseignements, leur absence de dialogue, de coordination qui vous laisseront comme moi, sans voix. Comment comprendre et justifier l’inacceptable de ses situations ; pourquoi les services de renseignements, bien qu'alertés par le Juge Trévidic de l'imminence de ces attentats comme rapporté en exclusivité sur Paris-Match du 1er au 7 octobre, ont été incapables de les stopper à temps, faute de personnels, faute de méthode, faute de coopération.

Avec Charles, personnage de fiction enquêteur à la Direction générale de la sécurité intérieure , (DGSI) inventé à partir d’éléments factuels pour incarner le travail des services de lutte contre le terrorisme vous serez au cœur de cette enquête : de la prison d' Heinsberg en passant par le califat lors de l'hiver et printemps 2015 chapitre 2, l'infiltration été 2015, chapitre 3, la terreur chapitre 4, la réplique Hiver 2015-2016.

Vous découvrirez en fin de cet ouvrage, La cellule : le nom de toutes les victimes de ces attaques répertoriés par date et lieux de commission des attentats. Un organigramme de la cellule des attentats du 13 novembre 2015, présentant les 20 personnes jugées au procès des attentats du 13 novembre, ainsi que les terroristes décédés, ceux présumés morts en Syrie, jugés par contumace . (Tous les accusés étant présumés innocents jusqu'au verdict.) La bibliographie de documentation officielle, d'ouvrages, d'articles de presse recensés qui vous permettra d'approfondir vos connaissances sur cette cellule. La cellule est un ouvrage de bande dessinée de très grande qualité. Il permet à chacun de s' approprier en quelque sorte, ces enquêtes nationales et internationales, de prendre connaissance des instants où du président e la République aux forces de sécurité chacun a dû composer ou réagir sur ces attaques protéiformes. Un éclairage indispensable au terme d'une instruction d' un million de pages en 452 tomes. Bien à vous.
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La cellule

Ouf, 238 pages d'enquête très documentée, cela parait un challenge de lecture mais c'est vraiment intéressant! En pleine actualité, cette lecture bi-colore noire et ocre fait peur et soulève des dysfonctionnements non résolus aujourd'hui. Le sourire permanent de l'un des principaux terroristes tout au long du récit restera marquant pour moi: béatitude ou insolence, un peu des deux je suppose mais glaçant en tout cas.
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La cellule

Les attentats de 2015 en France ont profondément marqué.... Charlie Hebdo en janvier, les attentats du 13 novembre, l'horreur, la stupeur, l'incompréhension. Le roman graphique La Cellule, écrit à partir de dossiers judiciaires, de transcriptions d'écoutes téléphoniques, de notes de service de la DGSE et de documents confidentiels, retrace le parcours des djihadistes qui ont perpétré ces actes monstrueux. On remonte le fil de ces mois où la logistique s'est mise en place, les hommes recrutés et entrainés. On découvre l'impuissance et le manque de moyens des services secrets.

Ce roman se lit d'une traite, le graphisme comme le fil narratif sont de très grande qualité. On s'achemine vers l'inexorable et la gorge nouée, on suit ces hommes que rien ne pourra arrêter. Une lecture difficile mais absolument nécessaire.
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La cellule

Une des meilleures bandes dessinées que j'ai lues cette année ; La cellule décompose méthodiquement la préparation des attentats de 2015, mettant en scène les protagonistes, les méthodes utilisées, leurs trajets et les tentatives avortées de la police pour leur mettre la main dessus.



On y découvre l'étonnante facilité avec laquelle les terroristes circulent entre France, Belgique, Turquie et Syrie, la sympathie qu'ils suscitent chez certains jeunes de quartiers défavorisés, et surtout leur organisation structurée et pensée face à des services de police dépassés qui n'ont pas la capacité de traiter toute l'information qu'ils ont à leur disposition, ou qui laissent repartir les suspects sans enquête approfondie...



Cette lecture laisse un goût amer et une grande tristesse, mais est à mon sens clef pour comprendre certains des débats sociétaux et juridiques qui agitent le monde politique aujourd'hui, notamment sur le droit particulier qui s'applique aux enquêtes terroristes, ou à la question du rapatriement des femmes françaises et de leurs enfants des camps kurdes en Syrie.



Un vrai coup de cœur pour cette BD qui aborde tout en finesse un thème ardu.
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La cellule

Ouvrir cette bande dessinée c’est plonger dans une histoire récente. Comme le précise très bien l’avant propos, rétablissant ce qui est de l’ordre de la fiction et ce qui provient d’archives, cette bande dessinée est construite sur le réel qu’il s’agisse des paroles, des photographies et des actions. La fiction, via le personnage de Charles, permet d’ouvrir le propos et de combler les silences de l’Histoire, aussi récente soit-elle.



Les mots sont pesés, les dessins sont clairs. La construction narrative de la BD est très fluide malgré la densité des informations et des personnages. Le lecteur comprend facilement ce qui fait partie du contexte et de la datation, ce qui relève des dossiers judiciaires. Il est même précisé que certains dessins sont des reprises de photographies existantes ou de vidéos diffusées par les terroristes. A l’image des procès et des compte rendus faits, cette BD tente de réunir le maximum de pièces à ce puzzle, pour mieux en montrer l’étendue. On voit les mois défiler, on explore les territoires concernés. Face à la toile d’araignée vertigineuse qu’ils dressent, les auteurs gardent leur précision. La rigueur du récit facilite la compréhension et la lecture.

Au-delà des émotions forcément présentes bien que les auteurs n’appuient jamais dessus (aucune mise en scène sensationnelle), ce livre dissèque tout le processus terroriste et rattache à notre réalité les comportements, les peurs et les obsessions de cette cellule. Quand la réalité ne peut répondre à certaines questions alors la fiction émet des hypothèses. Là encore, les auteurs font preuve d’attention et de vigilance. Avec cet esprit, ils signent une bande dessinée foisonnante d’informations, exemplaire dans sa mise en scène documentaire et courageuse dans la manière de regarder la réalité en face.
Lien : https://piao.fr/2022/10/la-c..
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La cellule

�t album de bande dessinée de 237 pages nous dépeint parfaitement et avec beaucoup de justesse la cellule terroriste étant à l’origine des attentats perpétrés à Paris au soir du 13 Novembre 2015.

C’est l’histoire d’une enquête et d’une traque entre la France, la Belgique et la Syrie qui aurait pu être plus aisée si certains manquements n’avaient pas eut lieu dans les différents traitements des informations par la police.



📱La question des raisons qui peuvent pousser des jeunes gens à se laisser entraîner vers un destin aussi mortifère est abordée de façon classique mais sans détour quant à l’idéologie dans laquelle ils ont sombré. Elle aborde également la facilité, pour les recruteurs, de les aborder sans grande difficulté.

Les explications psychosociales/psychiatriques sont d’une grande qualité et vraiment objectives quant au développement de l’adolescent en général et la manière dont il peut dévier selon son seuil de perception et d’acceptation de soit.



📱J’ai apprécié que les différents protagonistes soit représentés par les visages que nous leur connaissons grâce aux photos dont nous ont abreuvé les médias et qui se sont inscrites dans notre inconscient collectif.

Des clichés photographiques sont également inclus dans la bande dessinée : concept que j’aime particulièrement.



� qui est paradoxal c’est qu’il s’agit d’un très très bel album traitant d’un sujet tellement grave et sombre.

Il est vraiment intéressant et immersif, passionnant et étourdissant.

Il est essentiel de réaliser que nous n’avons pas à faire à des personnages de fiction mais à des personnes bien réelles qui ont exécuté des actes et d’autres humains au nom de leur radicalisation religieuse.

Je suis encore stupéfaite par la richesse de cette reconstitution ! C’est un travail d’une rare intensité et un vrai coup de coeur ♥

Un grand MERCI à ses auteurs pour cette production incroyablement intéressante, prenante et courageuse ! Je crois que je pourrais bien la relire dans la foulée !
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