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Critiques de Stéphane Lupasco (3)
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Le Principe d'antagonisme et la logique de ..

Je ne vais pas le cacher, je m’en vais profondément vous ennuyer. Pour ne pas dire plus. Si bien que si vous avez mieux à faire, plus urgent, ou même simplement plus utile ou plus relaxant, vous pouvez interrompre votre lecture au prochain point de ponctuation. Pour les distraits, on vient de le passer.



Je constate que certains sont encore là. Très bien. Tant pis pour eux. Il s’agit donc d’un livre lu à sa sortie en 87, alors que j’étais jeune scientifique d’une trentaine d’années, parce qu’à cette époque, en plus de mon labeur de chercheur (au CNRS), je dévorais tout ce qui concernait l’Histoire des Sciences et l’épistémologie (d’Auguste Comte à Feyerabend en passant par Popper, Bachelard, Kuhn, Latour et compagnie). Bref, ce bouquin-là aussi, je l’ai lu, et j’en ai retrouvé la preuve, non seulement parce qu’il se trouvait dans ma bibliothèque, mais aussi parce qu’au crayon à papier j’en avais souligné de nombreuses phrases et signalé certains paragraphes par des traits verticaux dans la marge.



J’ai voulu le relire parce que j’en avais oublié la substance (y en a même qui parle de moelle…), mais aussi parce que les lointains souvenirs qu’il m’en restait sont entrés en résonnance avec le livre que je lisais, que j’ai du coup momentanément laissé de côté. De celui-là, je vous en parlerai plus tard (ou pas).



La matière est ardue, et je me suis dit que je devais soit me taire soit faire un gros effort pour tenter de la restituer de manière claire et intelligible. Parce que le monsieur Lupasco, lui, il ne fait pas toujours l’effort nécessaire pour que tous (nous tous) comprenions. C’est un intellectuel à l’ancienne, comme on n’en fait plus, aux phrases longues et complexes, un virtuose de la syntaxe labyrinthique qui manie le concept comme d’autres le pinceau ou la truelle, et qui ne soupçonne guère que le niveau de la comprenette langagière, après-guerre, a sensiblement baissé.



Partons de la logique classique, si vous le voulez bien. Dans celle-ci, la contradiction ne peut exister. Si un phénomène, un événement, un élément, un processus (etc) existe, alors ce qui est en contradiction avec, ce qui lui est incompatible, ne peut exister. Appelons e, cet événement ou élément ou processus (etc) et non-e l’élément, l’événement, le processus contradictoire. Non-e est impossible. Tout le monde admet ce postulat de la non-contradiction parce que nous sommes tous imbibés (jusqu’à la moelle) de la logique classique.



Au rebours de cette logique classique, Lupasco plante un nouveau postulat. Lequel dit ceci : si e existe, il existe toujours un élément contradictoire (non-e) qui lui est structurellement et fonctionnellement associé et qui, du reste, définit e, parce que sans non-e, e ne pourrait même pas se concevoir. Si e est ce que nous croyons voir seul, c’est que e est actualisé et que non-e est potentialisé. Toute la logique de Lupasco repose sur ce principe d’antagonisme entre e et non-e, qui coexistent toujours, en contradiction, l’un actualisé et l’autre potentialisé.



Le défaut de Lupasco est qu’il ne paraît pas très doué pour la vulgarisation. Des équations, oui, il en déroule, mais des exemples pour concrétiser sa logique de l’antagonisme ou du contradictoire, il n’en donne pour ainsi dire pas, ou très peu (et presque toujours tirés de la physique quantique). Faut les trouver tout seul, les exemples (il laisse ainsi le service après-vente à d’autres, le sacripant).



Puisqu’il faut tout faire par soi-même, inventons donc un exemple simple : e quand il pleut (e = pleu), non-e quand il ne pleut pas (non-e = pleupa). S’il pleut, c’est que (pleu) est actualisé (= pleuA), et que pleupa est potentialisé (= pleupaP). Le degré d’actualisation de (pleu) ne supprimera jamais la contradiction (pleupa) qui n’est que potentialisé. Certes, s’il pleut de plus en plus, des cordes à courir se mettre à l’abri, (pleu) est de plus en plus actualisé et (pleupa) de plus en plus potentialisé. Mais on ne peut jamais potentialiser (pleupa) à l’infini, c’est-à-dire jusqu’à le faire disparaître. Il résiste en tant que contradictoire indépassable de (pleu). Si la violence de la pluie diminue, c’est que l’actualisation de (pleu) ainsi que la potentialisation de (pleupa) sont moins fortes.



Parce que nous avons affaire à un processus dynamique d’actualisation et de potentialisation des éléments contradictoires, on peut les inverser et ce qui était actuel devient alors potentiel (et lycée de Versaille, comme disent les collégiens, puisque l’actualisation de l’un entraine toujours la potentialisation de l’autre). Mais, dans ce cas, il y a un passage, un moment où, dans ce mouvement dynamique inversé, les deux éléments se croisent, et sont tous les deux mi-potentiels, mi-actuels. Cet état de contradiction est l’état T. L’ensemble de cette dynamique de la logique du contradictoire (3 possibilités) définit ainsi une trialectique (mot forgé à partir de notre familière dialectique).



Dans notre exemple précédent, il s’agit de ce moment équivoque où la pluie paraît cesser, mais que tombent pourtant encore des gouttes, ici et là, moment pendant lequel on ne peut dire s’il pleut ou s’il ne pleut plus : pleuA et pleupaP ont été remplacés par pleuT et pleupaT.



Si vous êtes encore là, c’est que vous avez franchi un grand pas dans la compréhension de la logique dynamique du contradictoire. Et on peut résumer ce qu’on vient d’apprendre en comparant la logique classique et la logique du contradictoire.



Logique classique :

si e est vrai, alors non-e est faux (entendons bien : non-e n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais),

si e est faux, alors non-e est vrai (entendons bien : e n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais)



Logique du contradictoire :

Si e est actuel, alors non-e est potentiel.

Si e est potentiel alors non-e est actuel.

Si e est mi-actuel et mi potentiel, alors non-e est mi actuel et mi-potentiel.



L’actualisation d’un élément (et la potentialisation de son contradictoire) correspond à une actualisation d’une non-contradiction, mais celle-ci ne peut jamais être absolue comme dans la logique classique. En dehors de l’état T qui est lui véritablement contradictoire (mais rare), nous nous trouvons toujours dans une non-contradiction relative : (eA et non-eP) ou (eP et non-eA).



Cette logique du contradictoire ébranle profondément notre notion de vérité, car il y a par conséquent deux vérités antagonistes : (eA et non-eP) d’une part, (eP et non-eA) d’autre part. La vérité n’est donc jamais solitaire, elle est double. A une vérité actualisée est toujours associée une autre vérité qui est potentialisée. La vérité potentielle n’est pas fausse, elle n’est tout simplement pas d’actualité. Par cette approche nouvelle de la vérité, on commence à toucher du doigt ce que la logique du contradictoire peut apporter à notre compréhension du monde.



De son côté, la logique classique n’est qu’une approximation où nous faisons comme si l’actualisation d’un élément (ou phénomène, processus, etc) était infinie, totale, faisant disparaître du même coup le potentiel, l’antagoniste, comme si celui-ci n’existait pas, ce qui est impossible. Et cette logique classique est aussi celle de la science de notre monde macroscopique. Par ses actualisations infinies et donc erronées, la science se veut absolue, alors qu’elle est en perpétuelle révision, inachevée, et que des contradictions subsistent toujours dans ses théories. Tous les (bons) chercheurs scientifiques le savent. Toute théorie scientifique finit toujours par décevoir par son imperfection, son impossibilité à atteindre une vérité absolue, des lois et des paradigmes éternels.



Et même les meilleures lois, les meilleures équations, ne sont vérifiées expérimentalement que statistiquement. Les données qui vérifient l’équation sont seulement statistiquement majoritaires (ce sont les données dont l’équation modélise l’actualisation), car subsiste toujours un reliquat de données qui ne collent pas avec l’équation (le contradictoire). Ne pas comprendre cela, c’est tomber dans une forme de scientisme qui confère à la science une absoluité qu’elle n’a pas. Et Feyerabend l’avait bien remarqué qui disait qu’il n’existait aucune théorie scientifique qui expliquait tous les faits qu’elle était censée expliquer.



Passons à une illustration de ces concepts. Lupasco la prend dans la physique quantique (qu’il appelle la microphysique). Ceux qui sont toujours là (je les en félicite), mais qui n’ont aucune notion de physique des particules (c’est dommage, mais c’est pas grave) jugerons peut-être utile de sauter le paragraphe suivant (j’en vois qui se prépare à sauter, je leur dis : « à tout de suite »).



Ceux qui, en revanche, connaissent la physique des particules connaissent le principe d’indétermination de Heisenberg. Il s’agit de la dualité onde/corpuscule. Par exemple, un électron est-il une onde ou un corpuscule ? Le problème (grave problème) est qu’il se comporte tantôt comme l’un, tantôt comme l’autre. Si on connait sa position on ne peut plus connaître sa vitesse, si on connaît sa vitesse on ne peut plus connaître sa position. Lupasco se sert du principe d’Heisenberg pour indiquer que les approximations (d’une actualisation infinie supprimant le contradictoire) effectuées dans notre monde macroscopique (et dans la science de notre monde macroscopique) ne tient plus dans le monde de l’atome (et dans la science du monde de l’atome). La contradiction y apparaît permanente. Autrement dit, quand l’électron s’actualise en corpuscule, il se potentialise en onde, et vice-versa. Lupasco réconcilie le contradictoire apparent du monde de l’atome pour en fournir une logique du non-contradictoire relatif. La vérité trouve son fondement dans cette dualité contradictoire, mais les électrons ne sont que très temporairement en état T de contradiction absolue, l’un des termes de la contradiction se potentialise quand l’autre s’actualise (= non-contradiction relative). Il n’empêche, l’électron est à la fois une particule et une onde, car il se trouve dans une superposition d’états incompatibles, ce qui contredit la mécanique classique.



Heureux de retrouver ici ceux qui ont sauté le paragraphe précédent pour rester dans notre monde macroscopique, celui de nos illusions d’actualisations infinies et totales (c’est que nous n’aimons guère le contradictoire, n’est-ce pas ?). Mais, je vous préviens, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Encore une fois, si vous souhaitez couper là…



Lupasco introduit un jeu d’écriture qui permet d’aller plus loin. Il remplace e par i, qu’il appelle l’identité laquelle, par son actualisation, potentialise une différence ou diversité, le non-e, remplacé par d. L’identité d est aussi l’homogène, et d, par opposition, est l’hétérogène. Nous ne sommes jamais en présence de l’identité, mais de l’actualisation de celle-ci, qui se heurte toujours à un résidu de différentiation, résidu d’hétérogénéité qui est virtualisé (potentialisé), mais dont on ne peut pas se débarrasser. De nouveau, nous vivons dans la croyance de l’identité, alors que celle-ci n’est que relative, et que se profile, jamais bien loin, la différence, la diversité.

Un exemple ? Bon, si vous insistez, je veux bien me creuser un peu les méningoires et vous en trouver (parce que s’il fallait compter sur Lupasco…).



Imaginons que l’identité soit l’homme (si vous êtes une femme, inversez tout et ça marche pareil). Un homme, par définition, possède des caractéristiques masculines qui lui sont propres en tant que mâle (parait que ça viendrait un peu des hormones). Aussi viril que soit un homme, aussi actualisée que soit sa part masculine (H), il ne peut faire fi d’une part féminine (F) qui constitue la différence, la diversité, et qui se trouve plus ou moins potentialisée en lui. Quels que soient les individus mâles, leur part féminine sera donc toujours présente, et même chez le plus viril, le plus grand, le plus fort, le plus poilu, subsistera toujours (à son insu, car je doute qu’il le reconnaisse) une part féminine, certes très potentialisée, mais irréductible.



Cet exemple se prête aussi à l’actualisation de la différence ou diversité. Quand un travesti homme (de nouveau, si vous êtes une femme, inversez tout, ça marche pareil) se déguise en femme, il actualise volontairement sa part féminine et potentialise sa part masculine. Il se met artificiellement et temporairement en état T de contradiction, car nous qui le regardons nous voyons une femme tout en sachant qu’il s’agit d’un homme.



L’homme qui, sur le plan du genre, peut connaître un véritable état T est le transsexuel (si vous êtes une femme… OK vous avez compris). Dans son mouvement dynamique de changement de sexe, d’homme vers femme, il se trouve nécessairement un moment où il est à mi-parcours, dans un état T, contradictoire, où sa transformation n’est pas totale, mais en devenir



Un raisonnement similaire peut être tenu pour le couple hétérosexuel(le)/homosexuel(le). Pour la majorité des individus, c’est l’hétérosexualité qui est actualisée et l’homosexualité qui est potentialisée. Notons que ce contradictoire potentiel d’homosexualité peut être actualisé dans certaines circonstances (par exemple, deux personnes du même sexe seules sur une île déserte pendant plusieurs années…). Pour une minorité, c’est l’homosexualité qui est actualisée tandis que l’hétérosexualité est potentialisée. Enfin, une troisième catégorie de personnes, alternant les expériences sexuelles hétéro et homo, se trouve dans un état T, notre état de contradiction.



Du fond de sa tombe, j’espère que Lupasco ne m’en veut pas d’inventer des exemples aussi farfelus.



Lupasco pense que l’état T est la logique de la contradiction, l’actualisation du possible ambivalent, de l’équivoque, qui règne le plus souvent dans les tréfonds de l’âme humaine ou, pour éviter les grands mots, au cœur de notre psychologie. Tous nos sentiments ou nos sensations sont duals, opposés et réversibles. Nous sommes, pauvres humains, dans un état T quasi-permanant de contradiction, qui suscite souvent l’hésitation ou le malaise.



Abordons sans mollir la dernière ligne droite et, là, je vais vous demander d’attacher vos ceintures, car nous allons prendre un peu de vitesse.



Qu’est-ce que le temps ? Pour Lupasco, le temps dérive de la logique du contradictoire. La logique classique est celle de l’actualisation infinie, qui supprime le contradictoire. C’est une logique de la fixité, de l’immobilisme, de l’absence de changement, incompatible avec le temps. A l’inverse, la logique du contradictoire est dynamique, elle n’est que mouvement et changement. Seules les actualisations et les potentialisations incessantes sont compatibles avec le temps, ce sont même elles qui le créent. Sans elles, le temps ne peut exister. Ces actualisations et potentialisations ne se déroulent pas dans le temps, ce sont elles qui déroulent le temps. Le temps ne peut donc exister indépendamment des phénomènes ; ce n’est pas le temps qui les conditionne puisque ce sont eux qui l’engendrent. Là, j’avoue qu’il faut parvenir à un saut qualitatif de notre pensée abstraite pour se représenter le concept.



Si on admet que le temps n’est que la conséquence des actualisations et des potentialisations, on peut pousser le curseur encore un peu loin pour un développement similaire définissant l’espace. Je fais vite car je sais que les pages de Babelio ne sont pas extensibles (ce qui les différentie de l’espace de Lupasco comme on va le voir) et je vais aussi vous demander de mettre votre casque (merci).



L’espace est impossible sans la simultanéité. Or, la logique classique, par son absoluité, sa suppression du contradictoire, ne permet que le solitaire, l’unique, et n’a pas besoin d’espace. Seule, la logique du contradictoire avec son dynamisme et son mouvement perpétuel, parce qu’elle est duale engendre l’espace où cohabite (simultanément) deux antagonismes, l’un relativement actualisé, l’autre relativement potentialisé. L’espace est un espace de déploiement, lequel repose sur un dynamisme qui s’actualise et se potentialise sans cesse. Si on supprime le déploiement, on supprime du même coup le temps, et donc aussi l’espace qu’il implique et engendre. En d’autres termes, temporalité et espace sont indissociables et, à l’instar du temps, les phénomènes, quels qu’ils soient, ne se déroulent pas dans l’espace mais déroulent un espace. Il y a du temps dans l’espace et de l’espace dans le temps.



Enfin, cet espace est extensible. Il se rétracte quand on tend vers une actualisation infinie. Inversement, il s’étend quand la potentialisation diminue, et il est maximal au moment de l’état T pendant lequel s’affirme la contradiction en une parfaite simultanéité.



Je vais arrêter ici, sinon les derniers lecteurs encore présents vont déchirer leur continuum spatio-temporel et disparaître dans un monde parallèle (et je m’en voudrais).



Pour conclure, cependant, je dirais que ce bouquin, dont je n’ai retracé que les grandes lignes, ouvre des perspectives de réflexions exceptionnelles. Ne plus voir le monde macroscopique (le nôtre) comme une absoluité (une globalité ou une totalité), mais comme une approximation grossière contenue dans un ensemble plus complexe, n’étant pas la moindre de ces réflexions. Le monde dans son essence même est une opposition permanente, sans cesse renouvelée, d’antagonismes et de contradictions. C’est alors le regard que nous portons sur les êtres humains, les sociétés, la science, la nature (etc) qui en est transformé.





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L'Homme et ses Trois Ethiques

L’homme et ses trois éthiques développe les concepts de la logique ternaire dans les différents domaines qui rendent compte de l’activité humaine spécifique : physique et biologique, mais également psychique, sous ses diverses formes : affectivité, art, philosophie et politique, religion. Très pertinent.
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Le Principe d'antagonisme et la logique de ..

LE PRINCIPE D’ANTAGONISME ET LA LOGIQUE DE L’ÉNERGIE/STEPHANE LUPASCO



Je viens de terminer une studieuse lecture du bouquin de Lupasco ci dessus référencé ; je dois dire que j'ai été extrêmement intéressé , intrigué puis passionné par cette logique d'un nouveau genre, qui se situe en dehors de tous les sentiers battus . Lupasco nous invite à une véritable mutation intellectuelle. D'aucuns le considèrent comme le nouveau LEIBNIZ.

L'introduction de Nicolescu est très intéressante avec ce néologisme que constitue le mot « trialectique » pour dialectique à trois niveaux, constituant une grille générale de lecture de phénomènes d'une grande diversité.

D'emblée, Lupasco annonce qu'il faut rejeter l'absoluité du principe de non-contradiction , pour établir l'existence d'un principe d'antagonisme. Toute une axiomatique découle de ce fait , laquelle va s'appliquer tout simplement aux différents phénomènes considérés. La logique dynamique du contradictoire va faire feu de tout bois et nous amener à considérer bien des situations sous un angle nouveau. Ainsi , la Relation d'incertitude d'Heisenberg ne paraît plus aussi mystérieuse et insensée.(p. 29) Même chose pour le Principe d'exclusion de Pauli.

Mais la partie sur laquelle je voudrais insister est bien évidemment celle qui a rapport au temps et à l'espace. En quelque sorte, je me vois conforté dans l'idée que mon intuition me dictait . Le temps est fonction de l'actualisation ou de la potentialisation, et » dès lors que la non-contradiction n'est pas absolue, un temps logique apparaît ».

« Le temps est engendré par le dynamisme logique, fonction de la dualité antagoniste de toute énergie, énergie qui, par son caractère contradictoire même, sans lequel elle ne peut exister, constitue toute expérience logique, c'est à dire le logique lui-même. » Voila la phrase clef qui résume tout. Et il y en a d'autres ; « Le temps résulte du développement d'un processus qui s'actualise ».

Pour l'espace , l'explication est parallèle. »La temporalité logique qu'engendre l'énergie, dans sa dialectique contradictoire, est solidaire d'une spatialité logique qu'elle engendre également par là même. » Et « il n'y a pas de lieu spatial en dehors de ce qui l'habite ». Vu de cette façon, cela paraît une évidence !

La postface ouvre des perspectives que la méditation, (dit l'auteur) devra prolonger . Avis aux amateurs.

En somme, l'auteur veut aller au delà de la logique classique ; sa logique n'est pas irrationnelle ou antirationnelle, mais plutôt surrationnelle ou transrationnelle, au choix .

Il montre que « exister », ce n'est pas « être », mais c'est « devenir ». Ce sera ma conclusion.

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