AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Steve Melanson (62)


Puisque l'expérience religieuse se manifeste dans la psyché, Jung conclut qu'on peut affirmer, tout en respectant les limites de la science psychologique, qu'au sein de la psyché existe et se manifeste avec efficacité une réalité religieuse. de même, ce n'est pas toujours que dans les limites de l'observation psychologique qu'il aborde cette réalité : "Je parle de l'image de Dieu et non de Dieu lui-même, parce que de Lui je ne suis tout simplement pas en mesure de parler. (...) Je n'ai jamais pensé, en vérité, que quand je manie la structure psychique de l'image de Dieu, je tiendrais en main Dieu lui-même." En contrepartie, selon le psychologue suisse, puisque l'efficacité de cette image est source de guérison psychologique, les psychothérapeutes ne doivent pas faire comme si elle n'existait pas et comme si elle n'avait pas ce caractère religieux : " Je considère qu'il serait extrêmement malhonnête et, même, pis encore, partial et stupide de la part d'un psychologue d'affirmer que l'image psy chique de Dieu n'exerce pas une action puissante dans l'âme."
Commenter  J’apprécie          00
Pour Jung, quoiqu'elle puisse faire oeuvre de rédemption, l'expérience religieuse ne prouve pas pour autant l'existence d'un "Dieu métaphysique" : elle est une expérience psychique et ne peut être scientifiquement observée sous cet angle (...).
L'expérience religieuse est donc une expérience intérieure immédiate dont la seule source certaine est cet inconnu psychique intérieur que l'on nomme inconscient". Conséquemment, puisque l'inconscient est de nature psychique, l'expérience religieuse ne peut être vécue qu'en tant que phénomène psychique. Cette manière de concevoir la connaissance est, chez Jung, tributaire de kant.
Jung raconte que vers l'âge de dix sept ans, la découverte de la théorie de la connaissance de Kant avait été pour lui une illumination. C'est donc sur celle-ci que, par la suite, il fonda ses idées religieuses: "Pour ce qui est de la théorie de la connaissance, je m'en tiens au fondement kantien selon lequel un énoncé ne pose pas son objet. Quand je parle de "Dieu", je parle donc uniquement d'énoncés qui ne posent pas leur objet. (...). La validité de tels énoncés n'est par conséquent jamais de nature métaphysique, mais toujours de nature psychologique."
Commenter  J’apprécie          10
Voyons maintenant pourquoi un tel type d'expérience est à la source de la guérison psychologique exhaustive. Par la baisse de l'énergie qui devrait être sainement disponible à sa conscience, étant soumis aux symptômes morbides qui surgissent en son âme, c'est habituellement dans un état de désorientation psychique que le patient arrive en analyse. Il est perdu dans le désordre de sa névrose alors que son âme souffrante recherche un sens : "La psychonévrose (...) est une souffrance de l'âme qui n'a pas trouvé son sens." Or, selon Jung, ce sens doit émerger du sein même du chaos que connaît le patient et ce, afin de lui donner une "forme" : "Le malade cherche ce qui l'empoigne et qui confère enfin au désordre, au chaos de son âme névrotique, une forme qui ait un sens." Cette "forme qui a un sens" et qui "empoigne le malade" est l'archétype qui, par son intrusion spontanée dans la conscience, se traduit en l'expérience religieuse. Et si elle "empoigne" le malade, c'est qu'elle le "comble d'une source de vie, de signification et de beauté", parce qu'elle transforme l'attitude de celui qui la reçoit en attitude religieuse, attitude qui donne un sens à la vie.
Commenter  J’apprécie          00
"Je dois faire remarquer que ce n'est pas une question de croyance mais d'expérience." Ce n'est pas le psychothérapeute qui transmet à son patient une croyance quelconque, mais c'est ce dernier qui, soudain,vit une expérience religieuse, expérience toujours analogue à la gnose: "Qui pourrait parler de "credo" sous le coup d'une telle expérience (...), sachant combien la "foi" est superflue, quand on fait mieux (de) "savoir", quand l'expérience vous a même cloué au mur." Il n'y a donc pas de contenu dans la source de l'expérience : c'est l'histoire personnelle et la culture qui, dans un second temps, fournissent à l'expérience et à l'attitude qui en découle ses contenus relatifs de représentation et ses symboles. Ainsi certains individus identifieront davantage (ou entièrement) leur expérience et leur attitude à telle religion, d'autres à telle sagesse, etc. Et c'est en ce sens que Jung écrit qu' "une telle expérience prouvera, pour les uns, la vérité du Christ, pour les autres, la vérité du Bouddha, et cela jusqu'à la plus extrême évidence." C'est à posteriori que les symboles viennent se juxtaposer à l'expérience.
Commenter  J’apprécie          00
Pour Jung, "religio" est issu, non pas du religare ("relier") de la patristique, mais des religer, qu'il définit comme "le fait de prendre en considération, avec conscience et attention, ce que Rudolph Otto a fort heureusement appelé le numinosum, c'est-à-dire une existence ou un effet dynamique qui ne trouve pas sa cause dans un acte arbitraire de la volonté". L'expérience numineuse est précisément cette expérience intérieure d'une puissance qui nous dépasse, agissant sur, par et malgré nous.; Ainsi, Jung ajoute : "On pourrait donc dire que l'expression "religion" désigne l'attitude particulière d'une conscience qui a été modifiée par l'expérience du numinosum (l'expérience religieuse)."
Commenter  J’apprécie          00
"Ce dont nous avons besoin, ce n'est pas de "savoir" la vérité, mais de l'apprendre. Non pas d'avoir une conception intellectuelle, mais de trouver le chemin qui conduit à l'expérience intérieure irrationnelle et peut-être inexprimable en mots. Voilà le grand problème."
(Jung. L'âme de la vie)
Commenter  J’apprécie          70
A la question : "Croyez-vous en Dieu ?", Jung a un jour répondu : "Je n'ai pas besoin de croire je sais." Pour plusieurs lecteurs, cette réponse provoque un mouvement de recul. Toutefois, elle prend tout son sens si l'on connaît le grand intérêt que portait Jung au gnosticisme, courant religieux qui s'est surtout développé parallèlement au christianisme des premiers siècles. (...)
La gnose est donc une expérience intérieure -comme une vision (qu'elle est parfois)- qui donne une "connaissance" intérieure, une certitude intérieure, autant que peut être certitude la "connaissance" qui provient de l'expérience sensible du monde. Alors, lorsque Jung affirme à propos de Dieu : "Je n'ai pas besoin de croire, je sais", c'est qu'il se réfère à une telle expérience intérieure qui lui a donné à connaître l'existence de Dieu. ainsi, après en avoir fait l'expérience , il est évident que le "croire" devient superflu, puisque l'on sait (comme l'on sait -après l'avoir vécu- que l'amour existe). Il faut cependant demeurer circonspect en sachant que, pour Jung, ce savoir ne dit pas que le Dieu métaphysique existe, mais seulement que quelque chose dans la psychologie humaine est prédisposée à l'expérience d'un état que l'on qualifie de divin.
Commenter  J’apprécie          00
Selon le psychologue zurichois, la fin de la réalisation de l'être humain, et par le fait même toute "guérision" psychothérapeutique exhaustive, dépend de l'expérience religieuse. On dit "exhaustive" parce que Jung a reconnu que tous ses patients n'étaient pas appelés au même degré de "guérison". Pour lui, chaque être humain a un destin différent, et jamais un individu ne doit être poussé vers une conscience plus large que celle à laquelle appelle sa nature. Néanmoins, l'état de la guérison exhaustive, à son avis, correspond à celui où l'individu a retrouvé un sens profond (religieux) à sa vie. Or ce "sens" émerge toujours d'une expérience immédiate (psychique) vécue ; c'est l'expérience religieuse. ainsi, l'expérience religieuse est centrale dans la psychologie analytique non comme un but à atteindre absolument, mais comme un horizon plus ou moins lointain dont la perspective demeure toujours présente.
Commenter  J’apprécie          00
Tel qu'il a été vu, l'archétype est une forme psychique innée qui se trouve dans l'inconscient et qui peut intéragir avec la conscience. Aussi, il a été vu que ces formes psychiques s'actualisent par des représentations à caractère mythologique. Dans la même trame de découvertes, Jung a constaté que les archétypes avaient un rapport indéniable avec les représentations religieuses. De la sorte, lorsque l'archétype fait intrusion dans la conscience, l'événement ainsi vécu porte toujours le caractère du "religieux". La source de l'expérience religieuse est donc, pour Jung, l'intrusion spontanée d'un archétype dans la conscience. On peut noter qu'il s'agit d'une interprétation psychologique de l'expérience religieuse.
Commenter  J’apprécie          00
"Peu importe ce que le monde pense de l'expérience religieuse; celui qui l'a faite possède l'immense trésor d'une chose qui l'a comblé d'une source de vie, de signification et de beauté et qui a donné une nouvelle splendeur au monde et à l'humanité."
Jung. Psychologie et Religion
Commenter  J’apprécie          00
Pour résumer ce chapitre: le moi est le centre de la conscience, et les limites de la conscience sont définies par le champ de perception du moi. Hors de ce champ de perception se trouve l'inconnu. Celui-ci se divise en deux: l'inconnu au-delà des sens qu'est le monde extérieur, et l'inconnu psychique qu'est l'inconscient. L'inconscient est donc défini par tous les contenus et processus psychiques qui ne sont pas conscients. L'unité psychique que forment la conscience et l'inconscient est la psyché. L'inconscient, quant à lui, se divise en deux instances : l'inconscient personnel constitué du bagage d'éléments qui s'est développé dans les rapports de l'individu avec le monde, et l'inconscient collectif constitué des contenus innés que sont les instincts et les archétypes. De même que les instincts sont des formes a priori de comportements psychiques. De la sorte, les archétypes sont actifs tout au cours du développement psychique de l'individu. L'inconscient collectif est aussi apte au fonctionnement autonome du système psychique. La libido selon Jung est l'énergie se trouvant au sein de la psyché d'un individu. Cette énergie tend vers la stabilité et ce sont les relations de mouvements crées par cette tendance qui déterminent l'ensemble des phénomènes psychiques. Il y a donc entre le conscient et l'inconscient, un continuel échange d'énergie.
Commenter  J’apprécie          00
L'énergie psychique, en soi, est sans forme, mais ses manifestations psychologiques sont diverses : (...). Or, dans la perspective jungienne, le terme de "libido" s'applique précisément à cette notion d'énergie psychique. La libido jungienne est donc différente de celle de Freud. En fait, ce que Freud entend par "libido" (Eros, pulsion de vie) n'est seulement pour Jung qu'une des formes (importante certes) que peut prendre l'énergie psychique.
Commenter  J’apprécie          00
Bref, l'archétype est le modèle "instinctif" du comportement psychique. De même, chez un individu sain, l'archétype s'active dans le temps selon l'ordre de son développement psychique naturel. autrement dit, de manière analogue au corps où les instincts d'un individu entrent en scène au gré de son développement corporel (sain et naturel), les archétypes s'activent au gré du développement psychique normal. Lors d'un développement normal, chaque archétype motive à point nommé les transformations psychiques nécessaires au développement de la nature humaine. L'archétype a donc une fin première: le développement psychique naturel.
Commenter  J’apprécie          10
C'est la culture environnante dans laquelle baigne l'individu qui fournit à l'archétype les contenus relatifs de représentation (ou les images que sont les symboles). Ces symboles apparaissent à la conscience (ou dans les rêves) lors de l'activation de l'archétype. Au cours de ses recherches, Jung a reconnu que les thèmes propres à ces images archétypales étaient récurrents: ils ont tous un caractère mythologique. Il en déduit ainsi que les archétypes sont les formes des contenus mythologiques.
Commenter  J’apprécie          00
Il y a une différence importante entre ce qui constitue l'inconscient selon Freud et selon Jung, et l'élément prépondérant de cette différence est la notion jungienne d' "inconscient collectif". Pour Freud, l'inconscient est constitué de pulsions physiologiques innées, ainsi que de désirs et de souvenirs personnels et refoulés. Pour Jung, d'une part, l'inconscient est constitué d'un bagage d'éléments qui s'est développé dans le rapport entre l'individu et le monde extérieur: c'est ce qu'il nomme l'inconscient personnel. On peut considérer celui-ci comme embrassant approximativement -mais dans une dynamique différente- l'essentiel de l'inconscient freudien. D'autre part, il est constitué de cette sphère psychique innée plus profonde qu'il nomme "inconscient collectif" et dans laquelle se trouvent aussi les pulsions physiologiques innées. Or l'inconscient collectif est constitué de deux choses : de tous les instincts et de leur s équivalents psychiques nommés par Jung "les archétypes". Avec ses mots, il dit : "Pour (Freud), l'inconscient est essentiellement un appendice de la conscience dans lequel s'entassent toutes les incompatibilités. Pour moi, l'inconscient est une disposition psychique collective de nature créatrice."
Commenter  J’apprécie          10
En résumé , le moi est le centre de la conscience, et la conscience se définit par les limites des processus psychiques perçus par le moi. Au-delà de ces limites se retrouvent les processus psychiques non perçus, ce que Jung nomme l'inconscient. La psyché est l'unité que forment tous les processus psychiques (perçus ou non par le moi) ou, autrement dit, l'unité qui forment le conscient et l'inconscient.
Commenter  J’apprécie          10
L'inconscient "englobe tous les processus psychiques qui ne sont pas conscients, c'est-à-dire dont le rapport avec le moi n'est pas perceptible."
Deux parties sont donc constituantes du psychisme humain : la première est le conscient, la deuxième est l'inconscient. L'unité psychique que forment ces deux parties, est conséquemment nommée "psyché" : "Il faut bien nous habituer à la pensée que le conscient n'est pas un 'ici' et l'inconscient un 'là', dit Jung. La psyché représente bien plutôt une totalité consciente-inconsciente." L'individu étant autant défini par son conscient que par son inconscient, c'est ce tout -la psyché- qui est l'objet de la psychologie analytique.
Commenter  J’apprécie          00
Pour Jung, le moi n'est pas identique à la conscience. En fait, il est le centre de celle-ci: "Il faut entendre par 'moi' l'élément complexe auquel se rapportent tous les contenus conscients. Il forme en quelque sorte le centre du champ de la conscience, et, en tant que celui-ci embrasse la personnalité empirique, le moi est le sujet de tous les actes conscients personnels." Le moi est ce qu'on entend habituellement par "moi-même", il est le sujet que nous sommes, notre identité, ce centre de notre personnalité, de nos pensées, volitions et décisions conscientes que l'on circonscrit à chaque fois que l'on dit "moi". Le champ de la conscience est, quant à lui, défini par les frontières de la perception de ce moi. Autrement dit , ce que perçoit le moi est ce que l'on qualifie de conscient, et l'étendu de ce qui est conscient est le champ de la conscience.
Commenter  J’apprécie          00
"Tout pour ainsi dire dépend de la psyché humaine et de ses fonctions. Elle devrait donc nous sembler digne de la plus haute attention, en particulier à notre époque où tout l'avenir, ses bonheurs et ses malheurs, dépend (...) uniquement des mouvements psychiques des hommes."
C.G.Jung.Présent et avenir
Commenter  J’apprécie          00
La Déité est pour Eckhart la source profonde de toutes choses précédant même la création, là où rien n'est plus, là aussi où l'âme, lors de sa plus haute union, se fond dans le complet néant du non-vouloir, du non-savoir. Dans la Déité l'âme rejoint ce qu'elle était avant d'être, c'est-à-dire le néant. Mais aussi, en se détachant de toutes choses, en descendant en elle-même, l'âme y découvre sa pureté, l'image de Dieu qu'elle est et qui fait naître Dieu en elle. Pour Eckhart, il y a donc d'une part la Déité, ce Dieu inconnaissable, et il y a d'autre part "Dieu", qui naît dans l'âme détachée et pure.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Steve Melanson (6)Voir plus

Quiz Voir plus

la mythologie grecque

Qu i sont les premiers enfants d'Ouranous et de Gaia ?

les titans
les cyclopes
les titans et les titanides
les titanides

50 questions
887 lecteurs ont répondu
Thèmes : mythologie grecqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}