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Citations de Steve Melanson (62)


L'homme moderne a évidemment soif de sens, et la voie de l'individuation lui offre un chemin qui mène à la source secrète. S'il parcourt ce chemin, il pourra s'abreuver et voir enfin monter en lui un sentiment sacré qui saura donner un sens à toute la réalité de son existence. Sa béance pourra se refermer et alors les racines de son être retrouveront leur terre. Icare ne peut indéfiniment tenter de voler de ses ailes artificielles vers le soleil sans que son destin ne soit la chute libre et l'écrasement.
Les deux options demeurent donc possibles : reprendre contact avec le tout-soi-même, avec notre inconscient, et ainsi réaliser notre sens divin par notre vie consciente ou, poursuivre l'envolée vaniteuse et inconsciente de l'individualisme moderne, et de même s'acheminer vers une catastrophe certaine.
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Pour Eckhart, Dieu doit maintenant naître dans l'âme pour que l'un et l'Autre trouvent la béatitude. Cette naissance de l'image de Dieu dans l'âme implique la sortie de la Ténèbre divine (ou l'ouverture de l'oeil -l'âme-qui voit le soleil- l'archétype de Dieu). Et cela implique que la conscience du mystique demeure présente au sein du sentiment d'unité.
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Ainsi, la distinction principale entre ces deux types d'union mystique est que, pour la "participation mystique", elle est le résultat d'une identification inconsciente du sujet avec le monde extérieur et que, pour la mystique médiévale, elle est le résultat d'une identification inconsciente du sujet avec l'inconscient.
Malgré cette différence, nous pouvons identifier deux caractéristiques communes à la participation mystique et à la mystique médiévale : dans l'expérience d'union de chacune, d'une part, est vécu un sentiment d'unité de l'être et, d'autre part, le moi s'y trouve assimilé. De fait, pour Jung, la participation mystique autant que l'expérience mystique médiévale font que le "moi (...) se retrouve confondu dans le rapport universel mythico-dynamique. (...) C'est la plongée dans le "courant et la source." Pour la participation mystique, la plongée dans le courant et la source est vécue avec l'unité du monde intérieur.
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Le mystique moderne est celui qui réalise une unité de l'Esprit dans le détachement de ses tendances sensibles et images intellectives tout en demeurant actif au niveau de sa vie consciente incarnée dans la réalité terrestre. De la sorte, Dieu et l'homme s'uniront de nouveau ensemble, mais cette fois-ci dans l'univers propre à l'humain. De même, on peut envisager que du sein de sa conscience, le mystique fera l'expérience d'une nouvelle unité, d'une hiérogamie entre les mondes intérieur et extérieur : il fera l'expérience de l'idée que recouvre le concept de synchronicité. Et c'est là une caractéristique que nous pouvons penser retrouver dans l'expérience mystique moderne.
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Le mystique doit donc, certes d'une part, s'individuer dans le champ terrestre de sa vie vécue, extérieure, spatio-temporelle, mais d'autre part, toujours en accomplissant la volonté divine qui émerge du champ de la vie de l'inconscient, intérieure, aspatio-atemporelle. Ainsi, le Deus et homo de la mystique moderne annonce une dialectique d'unification entre mondes intérieur et extérieur. De cette manière, de par son expérience consciente, le mystique moderne accomplira une nouvelle unité, unité dont Jung dit précisément à propos du principe de synchronicité qu'elle est psychophysique.
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L'archétype de Dieu étant psychoide est caractérisé par le champ de l'aspatio-atemporalité, lieu du "monde divin" ou du monde intérieur. Or, au contraire, temps et espace sont les caractéristiques évidentes du "monde humain" ou du monde extérieur. Ainsi, puisque la différenciation de l'image de Dieu doit se déployer dans le vécu du mystique moderne (par son individuation), elle ne peut donc se faire que dans le champ spatio-temporel, c'est-à-dire dans le monde conscient et la vie terrestre.
Toutefois, cette voie ne peut être à sens unique, car, comme il en a été question, le mystique moderne doit, à son tour, accomplir la volonté de Dieu qui s'exprime par les numinosa qui- puisque liées aux données absolues et irrationnelles de l'inconscient collectif et à l'archétype de Dieu- sont de l'ordre du champ aspatio-atemporel.
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Réunifier Dieu au travers des expériences humaines diverses ne peut se faire que par l'entremise de la dimension de l'Univers fini, de l'Univers conscient et extérieur caractérisé par le champ de l'espace/temps. Hors de ce champ, la réalisation moderne de Dieu s'éteint.
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On sait que d'une part, Jung définit l'inconscient comme aspatial et atemporel et que, par le fait même, c'est là aussi le champ de l'archétype de Dieu et du monde intérieur. D'autre part, il va sans dire que le champ propre à l'expérience humaine et à la conscience est l'espace-temps. C'est donc par l'entremise de la vie vécue, c'est-à-dire la vie réalisée dans la conscience et les dimensions extérieurs, temporelles et spatiales, que doit s'actualiser l'image de Dieu dans sa forme moderne : "Dieu a besoin de l'homme pour une prise de conscience, dit Jung, de même qu'il a besoin de la limitation dans le temps et l'espace, enveloppe terrestre." En ce sens, l'autoréalisation de Dieu dans le monde moderne signifie : "L'archétype de Dieu déployé part et dans le champ humain".
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Tout converge pour montrer que, selon Jung, lamystique moderne doit surpasser la mystique médiévale en y ajoutant la part terrestre. (...)
Clairement, le Dieu exige du mystique moderne qu'il dépasse l'union à la Ténèbre divine, qu'il ne s'intéresse plus avant tout "au retour au Soi", mais qu'il s'efforce de faire ce qu'Il attend de lui en ce monde où il se trouve. Or, le monde où l'on se trouve est le monde humain, celui de la dimension spatio-temporelle.
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La déification de l'âme entamée par Eckhart doit mener le mystique encore plus loin sur cette voie qui reconnaît que Dieu est une fonction de l'âme, qu'il est une fonction psychologique et qu'il dépend ainsi de l'humain, de l'homme et de sa vie vécue individuelle. Or, une telle vie vie vécue individuelle n'est autre, pour Jung, que le processus d'individuation.
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Avec Silesius, la force créatrice ne semble plus émaner de Dieu, mais de l'âme, dit Jung : c'est l'âme qui dorénavant possède la force créatrice; c'est elle qui fait naître Dieu, c'est elle qui Le crée ! Cela est parfaitement hérétique. Mais Jung ne peut concevoir autrement le passage d'une mystique chrétienne qui serait fidèle à l'évolution psychique moderne.
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Dieu et homo est donc la voie d'une union équivalente entre l'aspect divin et l'aspect humain, entre l'inconscient et la conscience, entre l'aspect aspatio-atemporel et l'aspect spatio-temporel.
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Le corollaire immédiat de cette idée est que la réalisation mystique est dorénavant codépendante de l'homme et du divin. Ce n'est plus seulement Dieu qui sera présent ou réalisé par la mystique, ais Dieu et l'homme, et l'un grâce à l'autre. Or, il sera montré que, si la part de Dieu est "céleste", celle de l'homme est terrestre. Ainsi, dans la déification de l'âme moderne intervient une part divine : dimension d'aspatio-atemporalité propre à l'inconscient collectif, mais y participe aussi une part humaine : dimension d'actualisation spatio-temporelle typique de la conscience. La mystique moderne implique donc un maalgame des parts "céleste" et "terrestre" au sein de l'expérience de l'individu. Pour souligner cet aspect, Jung a utilisé l'expression Deus et homo. C'est-à-dire "Dieu et l'homme".
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(...), par la mystique moderne, Dieu doit désormais naître jusque dans la conscience de l'homme. c'est la voie initiée par Eckhart et Silesius. Ainsi, dans son expérience intérieure, le mystique moderne ne sera plus uniquement raflé par le souffle divin et emporté dans les sphères de la Ténèbre divine, là où plus aucune conscience humaine ne perdure -non, pour Jung, cette voie est désuète_; mais, dorénavant, afin de parachever l'esprit du christianisme, le mystique aura à incarner Dieu dans son âme et, qui plus est, dans son humanité singulière.
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(...), l'approche mystique ne saurait être autre que la considération et l'accomplissement de la volonté de Dieu. Or, la volonté de Dieu s'exprime dans les données absolues que sont les impulsions irrationnelles (et dans les données absolues du monde extérieur). Tel que montré, Jung nomme certaines manifestations de ces données absolues: numinosa. Et en ce sens, et puisque chez Jung la psyché est identique à l' "esprit", être attentif à ces numinosa c'est être attentif à l' "esprit".
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Le christianisme doit être renouvelé et suivre la voie ouverte par Eckhart. Ainsi, le projet du christianisme et de la mystique modernes boulverse cette perspective surannée de la délivrance entièrement dépendante de la seule grâce divine. Car, par ce projet, si d'une part l'homme ne peut faire autrement que de demeurer infiniment petit, comme le dit Jung dans le passage suivant, d'autre part Dieu ne peut plus faire autrement que de naître dans cette âme infiniment petit : " (L'archétype du Soi ou de Dieu) ne peut devenir conscient (de sa divinité) qu'à l'intérieur de notre conscience. Et il ne le peut que si le moi tient bon. Il (le Soi) doit devenir aussi petit que le moi et même encore plus petit, bien qu'il soit la mer de la divinité : " Dieu, en tant que moi, est si petit", dit Angelus Silesius. Il doit se faire nain dans le coeur. C'est à l'intérieur des vaisseaux qu'a lieu la hiérogamie."
Le divin dans l'homme, p185 ( à Aniela Jaffé)
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Jung énonce clairement qu'il y a traditionllement une distinction fondamentale entre les modes de délivrance occidental et oriental : " L'Occident chrétien considère l'homme comme tout à fait soumis à la grâce de Dieu ou du moins à l'Eglise, seul instrument terrestre de la rédemtion qui soit reconnu par Dieu. L'Orient, en revanche, persiste à croire que l'homme lui-même est la seule cause de son développmeent ; car l'Orient croit en "l'autodélivrance".(Psychologie et orientalisme, p137)
Dans le christianisme traditionnel, donc, l'homme n'est aucunement responsable de sa rédemption : c'est le Christ seul qui est sauveur, c'est le Saint-Esprit seul qui donne la grâce, ce n'est que de Dieu que dépend toute délivrance. Dans la perspective orientale, c'est l'homme seul qui se délivre : c'est par sa capacité, sa persévérance, sa pratique et sa sagesse qu'il arrive à obtenir son salut.
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Conservant ainsi un contact naturel avec son monde intérieur, l'homme oriental a développé un rapport embrassant toute le réalité psychique -plutôt qu'un rapport discriminant, rationnel. Par conséquent, la part irrationnelle aura toujours fait partie d'emblée de sa vision du monde. De même, chez lui, la compréhension des choses aura toujours inclus l'existence, l'efficacité et le point de vue du Soi : "L'Orient possède une intuition du Soi, et il perçoit en conséquence le moi et la conscience comme des parties plus ou moins secondaires du Soi."
Conséquemment, la conscience orientale est toujours demeurée unie au monde intérieur, autant que le yang l'est au yin. L'homme oriental aura donc toujours cultivé un rapport harmonieux avec le monde de l'inconscient. Jung écrit : "La base de l'Orient est la réalité psychique, c'est-à-dire la psyché en tant que condition principale et unique de l'existence. (...) Il s'agit d'un point de vue typiquement introverti par opposition au point de vue aussi typiquement extraverti de l'Occident."
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L'esprit chrétien -voulant historiquement à tout prix se libérer des pulsions irrationnelles et de l'animalité barbare- a réussi à travers les siècles à se scinder en deux, à s'identifier essentiellement avec sa faculté rationnelle, faisant ainsi de l'homme occidental un être bipolaire, divisé. L'occidental s'est identifié à sa faculté rationnelle, et s'est ainsi divorcé de ses pulsions irrationnelles, de son inconscient. L'homme moderne occidental a donc hérité d'une hypertrophisation de sa faculté rationnelle.
L'histoire de l'esprit oriental s'est tout autrement dessinée : son développement n'a pas produit une telle dissociation psychique entre irrationnel et rationel, car l'Orient n'a jamais cultivé de tels rapports discriminants au sein de sa psyché. Pour les orientaux, la réalité première de l'expérience humaine n'est jamais l'égo, le je ou le moi -ce complexe est pour eux une illusion ! Leur existence leur paraît plutôt fondamentalement ancrée d'abord et avant tout dans la source du tout psychique, le Soi. La première réalité, La Réalité, est pour eux ce fond psychique qui soutient notre existence, ce fond incommensurable et irrationnel. Ce Soi est la condition principale et unique de l'existence : c'est de lui que naît l'être, et c'est lui qui le soutient. (...)
Ainsi, l'esprit oriental se situe à prime abord dans la perspective du Soi, de l'unité conscient/inconscient.
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(...), il faut noter qu'il est certain que le processus occidental moderne ne peut être identique à la voie zen ou à toute autre voie de la spiritualité orientale (...).
L'oriental n'a pas la même relation que l'occidental avec sa nature, avec son monde intérieur, son inconscient, ni même avec sa conscience et le monde extérieur. Une de ces différences fondamentales étant le niveau de différenciation de la faculté rationnelle.


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