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Critiques de Steven Dupré (421)
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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

La cour du roi Arthur à l'assaut des morts-vivants ! Bon, évidemment, voilà qui n'a plus rien à voir avec la légende médiévale... encore que... Si l'on part du principe qu'il y a du fantastique dans le texte de l'époque, pourquoi ne pas, après tout, « pousser le bouchon plus loin » ? D'autant plus que cette BD est tirée de la fameuse série télévisée d'Alexandre Astier. Personnellement, j'en étais fan. Quel régal de voir le roi et toute sa clique détournés à ce point ! On ne peut que rire ! D'autant plus que les traits de caractère sont toujours là : un roi un peu autoritaire, une reine délaissée, un Lancelot dragueur, un Perceval un peu niais... Il fallait oser, ils l'ont fait. J'applaudis !
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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

L’Armée du Nécromant ! Kaamelott en bande dessinée, ça ne démarre pas avec le plat de la main morte ! (Comment ça, c’est pas comme ça qu’on dit ?)



Alexandre Astier commence avec ce premier tome une série de bande dessinée dans l’univers de la série télévisée Kaamelott. Le but est simple : permettre d’étendre cet univers qui se révèle dense et complexe, tout en se permettant bien plus de libertés que dans la série, notamment du point de vue du budget, car les effets spéciaux sont bien plus simples à réaliser dans des dessins que dans une post-production de tournage pour la télévision. L’histoire de ce premier tome, comme des suivants, se situe au cours du Livre I, c'est-à-dire alors que la forteresse de Kaamelott et la Table ronde viennent d’être érigées et que les chevaliers commencent à s’organiser sur l’ensemble du royaume de Logres.

Dès ce premier opus dessiné, Alexandre Astier se lance dans une aventure simple, mais d’envergure et surtout enjouée. Tout en accentuant l’aspect heroic fantasy de sa franchise, il tente de toucher un public un peu plus jeune avec de l’humour plus direct et peut-être moins cynique, mais en conservant les dialogues chaloupés qui ont fait le bonheur des fans de la première heure. Les dessins de Steven Dupré se veulent réalistes et, même si je n’adhère pas à tous ses choix, son ton en marge de la série et ses tentatives de coller aux acteurs originels sont à louer. Le rendu final est surtout mis en valeur par la colorisation de Benoît Bekaert, qu’on cite beaucoup trop rarement.

Ici, L’Armée du Nécromant mélange des univers chers à l’auteur : morts-vivants, heroic fantasy et créatures monstrueuses (gentilles ou méchantes d’ailleurs, il y en a pour tous les goûts). Cette aventure voguant sur les aspects les plus fantasy de la série met habilement en scène les personnages les courants de la série (Arthur, Léodagan, Perceval, etc.), des personnages plus secondaires mais tellement tordants dans les situations où ils sont utilisés (Guethenoc et le père Blaise en tête), ainsi que des personnages tout nouveaux et inventés à l’occasion de cette bande dessinée (le Nécromant évidemment). Cette galerie de personnages, si elle pêche un peu au niveau du rendu graphique, est parfaitement savoureuse du point de vue des dialogues et de l’intrigue, car tout le monde y trouve habilement sa place.



Une très bonne entrée en matière donc que ce tome 1 sur L’Armée du Nécromant, où l’humour ravageur, les décors attractifs et l’intrigue crédible donnent envie de poursuivre l’aventure encore longtemps avec ces Chevaliers de la Table ronde si peu enclins à être à la hauteur de leur légende.



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Kaamelott, tome 7 : Contre-attaque en Carmélide

Malgré mon salaire d’étudiant (antithèse d’humour noir…), j’ai encore fait parler ma passion de fan (pléonasme affligeant…), car quand un Kaamelott est de sortie, ma carte bleue aussi !



Avec « Contre-attaque en Carmélide », Alexandre Astier poursuit son cycle de bandes dessinées malgré ses nombreuses autres activités (théâtre, télévision, cinéma, etc.) et ces dernières expliquent que cette sortie arrive avec quand même six mois de retard. Pour autant, que vaut ce nouvel opus ? J’avoue que cette sortie quasi forcée n’a pas dû aider à la qualité de ce tome, car plusieurs éléments viennent un petit peu gâcher la très bonne lancée des premiers épisodes.

Tout d’abord, tout simplement, j’ai trouvé le scénario assez faible quand même par rapport aux précédents opus. On se focalise sur la relation Arthur-Léodagan qui tourne bizarrement à l’obsession, puis cette situation éclate et on se retrouve avec l’appel aux armes dans tout le royaume de Logres qui tend à n’être qu’un rappel des troupes façon « All-Star », et enfin le dénouement est plutôt pauvre à mon goût comparé à ce que je pense pouvoir attendre du génie ancré dans cette franchise Kaamelott. D'ailleurs, nous pouvons rapidement nous rendre compte qu'il faut parfois être un fin connaisseur de cette franchise détonante pour appréhender non seulement le début de l'intrigue, mais aussi et surtout l'enchaînement et l'amoncellement de personnages vers la fin : aucune présentation n'en est faite, tout simplement ! Je sais bien que nous sommes déjà au septième tome et que ces produits dérivés finissent par ne viser que les passionnés, mais de petits rappels subtils sont toujours les bienvenus d'autant plus que cet objet qu'est la bande dessinée est, en ce moment, le seul biais pour découvrir de la nouveauté dans cet univers fantastique. Cette dernière remarque me fait également penser que, contrairement aux opus précédents, la magie et les aspects de fantasy sont largement moins exploités ici, peut-être est-ce aussi l) matière à me décevoir.

De manière générale, l’humour patine un peu et les « ennemis » sont, véritablement, tellement mystérieux qu’on ne sait absolument rien d’eux (et ils ne sont même pas vieux, alors qu’ils sont mystérieux…). Du point de vue graphique, j’ai noté une petite amélioration du dessin dans le but sûrement d’approcher un style plus réaliste, mais alors, sans vouloir en rajouter, la ressemblance avec les acteurs originaux, on peut toujours s’asseoir dessus, merci Steven Dupré, notamment pour ce pauvre Lancelot, qui est normalement bien affuté et a une silhouette noble, mais qui, avec ses grosses oreilles venus d’on-ne-sait-où, se voit ici affublé d’un visage niais au possible ! À noter qu’on change de coloriste sur ce tome, Piksel reprenant la place de Benoît Bekaert.



J’ai été assez dur dans cette critique, je m’en rends compte, mais cela vient surtout du fait que ce septième tome vient un peu se placer en rupture avec les très agréables six premiers opus, tant du point de vue du scénario que de l’humour qui y étaient présents. Pour autant, cela fait toujours plaisir de retrouver un univers que l’on connaît désormais plus que très bien.



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Kaamelott, tome 10 : Karadoc et l'Icosaèdre

En inconditionnelle fan de Kaamelott et d'Alexandre Astier, je ne pouvais pas passer plus longtemps à côté de ce tome 10, sorti il y a déjà six mois. C'est toujours un plaisir que de retrouver ces personnages hauts en couleur dans des aventures que l'on ne connaît pas encore, où l'on ne connaît pas par cœur toutes les répliques.



Comme son titre l'indique, c'est Karadoc qui est mis en avant, avec son acolyte Perceval avec qui il passe son temps à se disputer. C'est d'ailleurs une énième rixe qui leur a valu d'être mis à la porte de Kaamelott. Parce que s'être pris une chaussure en pleine poire pendant sa sieste a été la goutte de trop pour notre bon roi Arthur, ce dernier les jette dehors en leur disant de ne revenir à Kaamelott qu'une fois qu'ils se seront distingués par un fait d'armes ou une quête qui en vaille la peine.



Se querellant une nouvelle fois sur le chemin, Karadoc et Perceval finissent par partir chacun de leur côté et monter leur propre équipe. Un icosaèdre aux propriétés plutôt étranges finira dans les mains de Karadoc, rejoint finalement par Perceval et son équipe de bras cassés. De là, s'en suivent des aventures rocambolesques, dans lesquelles ils mêleront Lancelot à son insu, qu'ils devront délivrés de bandits de grand chemin...



J'aime beaucoup le duo Perceval/Karadoc des débuts de la série (c'étaient d'ailleurs mes personnages préférés), un peu moins dans les dernières saisons où je les trouve de plus en plus lourds. Et c'est ainsi qu'ils sont dans cet album, très lourds. Ce qui fait qu'il manque un peu de légèreté à la lecture, parfois trop plombante à cause notamment de leurs répliques qui frôlent l'exagération. S'envoyer sur les roses et s'insulter (proprement, comme toujours chez Astier), c'est bien et c'est marrant, à condition qu'on n'en abuse pas trop non plus. J'ai connu Alexandre Astier plus en forme et plus subtil qu'ici pour les petites piques. C'est un peu dommage car je n'ai pas trop reconnu l'humour et l'ambiance de la série.



Et puis, il y a aussi et surtout le fait qu'il m'a manqué bon nombre de mes personnages fétiches, quasiment tous en fait : pas de Léodagan ni de sa dame Séli, pas d'Elias de Kelliwic'h ni de Merlin, pas de roi Loth non plus, et beaucoup trop peu d'Arthur. En fait, on y voit que les personnages qui me bottent le moins, ce qui joue certainement beaucoup sur mon ressenti. En revanche, les personnages présents sont fidèles à eux-mêmes, toujours aussi charismatiques. Et malgré les graphismes dans lesquels on les reconnaît très bien, on ne peut tout de même pas s'empêcher de les voir tels qu'ils sont dans la série (et de les entendre également !).



Karadoc et Perceval sont tels qu'on les connaît. Ils ne manquent jamais de bonne volonté et de chance malgré les coups du sort. Et même si leurs piques deviennent assez rasoir, j'ai quand même pris plaisir à suivre leurs aventures jusqu'au bout.



Côté dessins, rien a changé : toujours aussi détaillés et précis, tant dans les décors que les visages des protagonistes, joliment colorisés, clairs, avec un jeu d'ombres et de lumières plutôt bien maîtrisé.



Ce n'est pas l'album que j'ai préféré, mais j'ai tout de même passé un agréable moment. J'attends désormais le tome 11 avec impatience.

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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

La bande de Kaamelot se bat contre une armée de zombies. ● Si l’on retrouve l’esprit et les personnages de la géniale série télévisée, l’aventure dans laquelle ils sont entraînés manque singulièrement d’originalité et d’intérêt. Décevant.
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Kaamelott, tome 6 : Le Duel des Mages

Acheté aussitôt sa sortie (fin 2011), Le Duel des Mages poursuit l’aventure de la bande dessinée Kaamelott en exploitant de bonnes bases et en tentant, avec parcimonie, de régler ses défauts récurrents.



À grands renforts de magie et de bataille, on retrouve avec un plaisir énorme et non dissimulé les « défis de Merlin » et les « batailles rangées » de la série télé : la légende loupe une marche, mais ici c’est bien le but ! En effet, Alexandre Astier se plaît toujours autant à développer les intrigues de son Livre I avec ici l’incompétence relative de Merlin, dont la place est remise en question. Non seulement, nous redécouvrons sous un nouveau jour l’affrontement avec Elias de Kelliwic’h, mais en plus nous abordons de manière efficace un univers plus étendu autour de la question druidique en Bretagne. C’est bien là un des avantages certains du format bande dessinée, puisqu’avec le dessin, il n’y a pas besoin de budget pour faire apparaître une boule de feu ou une pluie de pierre ! Steven Dupré, dont je n’apprécie toujours pas le trait (pas à sa juste valeur, diront certains), s’en donne à cœur joie pour faire débouler aigle démoniaque et créatures fantastiques pour définitivement nous convaincre que Kaamelott est une perle de la fantasy grand public à la française.



Une relecture et un approfondissement intéressant ici, qui me semble compliqué d’aborder sans passif sur la franchise Kaamelott, même si les gags fonctionnent toujours admirablement bien. À noter que, contrairement aux six premiers tomes, la fin de celui-ci conduit implicitement à une aventure plus développée et plus linéaire : la Contre-attaque en Carmélide (Tome 7) sera-t-elle la première mise en œuvre du duo Merlin-Elias ?



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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

Un Kaamelott vs Walking dead du Moyen-âge sans Negan. C'est inventif, amusant. Pas d'ongles rongés, pas de prise d'anxiolytiques conseillée. Nous assistons à une très belle course poursuite en luge.

En bref, de l'humour, de l'action que demander de plus pour se détendre ?
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Le club des prédateurs, tome 1 : The Bogeyman

Se tuer à la tâche, ce n’est pas mieux que d’être condamné à mort.

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Ce tome est le premier d’un diptyque constituant une histoire complète indépendante de toute autre. Sa première publication date de 2016. Il a été réalisé par Valérie Mangin pour le scénario, et par Steven Dupré pour les dessins, la mise en couleurs ayant été réalisée Roberto Burgazzoli. Il comporte cinquante-deux pages de bande dessinée. L’histoire se termine dans Le club des prédateurs, tome 2 : The party (2017).



Londres 1865. Prison de Newgate. La foule se presse nombreuse pour assister à une pendaison publique. Parmi les badauds du peuple, se trouve le landau de la famille Shepherd, avec la fille Elizabeth, sa mère Antonia et Archibald Williams, chancelier de la cathédrale Saint Paul qui sont également venus voir l’édifiante exécution. Sur son cheval, le docteur Edward Balfour se trouve également dans la foule, avec deux porteurs à pied, et un cercueil sur l’épaule pour récupérer le cadavre de la pendue. Elizabeth lui lance de grands bonjours, rappelée à l’ordre par sa mère qui lui reproche de se donner en spectacle, avec une remarque bienveillante du chancelier indiquant que c’est de son âge. M. Barlow, l’assistant commissioner, est également présent. Elizabeth a pris ses jumelles pour mieux voir l’exécution : sa mère lui indiquant qu’il s’agit d’une dangereuse criminelle, car elle a tué un poissonnier qui l’avait surprise en train de voler dans ses poubelles. La pauvre Jenny avance sur l’estrade, les mains liées dans le dos. Le bourreau lui met une cagoule pour l’aveugler, puis lui passe la corde au cou. La trappe s’ouvre, et Elizabeth a un réflexe de recul.



Jack, un jeune ramoneur, sourit à Elizabeth, captant un instant son regard. Puis il s’éloigne, un air de dégout sur le visage, se disant que les petites filles riches sont toujours à faire les belles. Il progresse avec un air détaché dans la foule, et en profite pour mettre la main dans le cabas d’une commère : il réussit ainsi à voler un morceau de savon. Il est interpellé par un bobby qui le reconnaît, surpris que Jack soit devenu un ramoneur : l’orphelinat de Saint-Paul ne voudrait plus de lui ? Jack indique que c’est lui qui est parti, il en avait assez d’être enfermé, il préfère être dehors et avoir faim. Le policier constate que Jack s’est enfui comme son père l’année dernière. En effet, il était couvert de dettes : sa boucherie tournait bien, il fournissait la gentry, mais il dépensait la caisse dans tous les lieux mal famés de Londres. Jack s’en va en courant, refusant d’en écouter plus. Il croise Polly qui lui demande s’il n’est pas en train de voler. Il rétorque que c’est toujours plus utile que de prier. Elle a beau faire, le seigneur n’a pas délivré la pauvre Jenny : ils l’ont pendue. Et les riches sont venus la voir mourir en s’empiffrant. Les bourgeois et les nobles sont leurs ennemis, autant que le bogeyman, le croquemitaine, qui a tué son père. Polly lui répond que ce n’est pas vrai : le bogeyman, c’est un monstre alors que lady Shepherd a demandé aux gens de son orphelinat de l’engager. Sans cette lady, ses petits frères et elle Polly devraient les poubelles comme Jenny. Pour Jack, se tuer à la tâche n’est pas mieux que d’être condamné à mort.



Le titre évoque un club composé de prédateurs, mais sans indiquer s’il s’agit d’une aventure tout public, ou d’une bande dessinée à destination d’un lectorat plus âgé. La première page apporte la réponse : l’exécution publique d’une jeune miséreuse sous les yeux pleins de curiosité d’une jeune fille de bonne famille, plutôt un récit pour adolescents et adultes. La mise en couleurs fait montre d’un parti pris entre naturalisme et expressionnisme : une teinte grisâtre pour le mur de pierre, et une teinte maronnasse pour la foule populaire des badauds, pas très gai tout ça. Les pages suivantes tournent au vert de gris, malgré cette séquence qui se déroule en pleine journée. Ça ne s’arrange pas quand madame Shepherd, sa fille et le chancelier vont visiter leurs pauvres dans un quartier miséreux de la capitale britannique. Ça devient franchement étouffant dans l’usine de filature où travaillent des enfants, de plus de neuf ans pour la plupart, mais pas beaucoup plus, le gris se teintant un peu d’acier. La longue virée nocturne s’effectue dans un noir qui n’occulte malheureusement aucun détail, tout en étant très pesant. Il n’y a que quelques cases qui bénéficient d’une ambiance lumineuse moins pesante, mais tout aussi déprimante, quand Elizabeth se trouve dans la sécurité de sa chambre. Le coloriste impressionne fortement par sa capacité à imposer ainsi une ambiance lumineuse qui peut donner une sensation d’uniformité monochrome dépourvue de toute fantaisie, tout en conservant une lisibilité facile, sans noyer aucun détail dans ce n’aurait pu être qu’une épaisse bouillasse, qui plus est parfaitement en phase avec le récit.



Le dessinateur impressionne tout autant le lecteur : son investissement se voit dans chaque page, chaque case. Il réalise des dessins dans un registre réaliste et descriptif, avec un niveau de détail élevé. Le lecteur peut être pris de l’envie de compter le nombre d’individus composant la foule de la première page, et il se rend compte qu’il arrête après une bonne cinquantaine, préférant continuer à détailler les visages, les coiffures, les couvre-chefs de ceux qu’il n’a pas encore recensés, pour profiter de ce bain de foule, un peu inquiétant il est vrai du fait de ce qui l’a occasionné : une exécution publique. Dans ces cas-là, le lecteur peut être tenté de se dire que l’artiste a tout donné sur la première page pour retenir son attention et que la suite sera plus à l’économie. En fait, la foule est tout aussi impressionnante, compacte et diversifiée en page cinq, alors que la trappe s’est dérobée sous les pieds de Jenny. Jack se déplace dans la masse des piétons, là encore avec un soin rare apporté aux tenues vestimentaires d’époque. Le nombre d’employés qui se rend à l’usine de filature épate dans une vue en élévation. Le lecteur voit, atterré, tous les enfants qui travaillent sur les machines dans la filature. Il se sent un peu submergé par toutes les personnes dans les allées du marché. Mais il regrette presque leur nombre en voyant des enfants enfermés dans des cages, ou en voyant la vulnérabilité de ces trois enfants seuls dans les rues la nuit.



Non seulement l’implication du dessinateur est sans faille de la première à la dernière planche pour la représentation des individus, mais en plus il en va de même pour les différents lieux. Le lecteur commence par ressentir toute la masse indestructible du mur de la prison auquel il ne manque pas une seule pierre. Puis il peut ressentir un moment de flottement, hypnotisé par les pavés de la rue, il n’en manque pas non plus un seul, avec même les légères déformations de la chaussée, générées par le passage de carrosses et des camions de livraison. La lente avancée du landau tiré par deux chevaux donne le temps de jeter des coups d’œil à droite et à gauche, dans ce quartier déshérité, dont la chaussée est encore en terre boueuse, de voir les constructions dans un état de décrépitude plus ou moins avancé. Page onze, une vue du ciel permet de se rendre compte du tracé de la voie de chemin de fer au milieu de ces taudis. Le contraste n’en est que plus saisissant avec les maisons propres et cossues de Piccadilly, leur intérieur richement meublé, la cuisine tout équipée (de l’époque). Par la suite, le lecteur prend toute la mesure des conditions de travail terrifiantes dans l’usine de filature, l’air étouffant, le danger des machines. La virée nocturne d’Elizabeth avec Jack et Peter donne l’occasion de se hâter dans les rues boueuses d’un autre quartier de Londres, avec les murs de brique, une grille en fer forgé, une vue inattendue et splendide des toits de Londres, sous un ciel étoilé et une pleine Lune.



Le lecteur se sent complètement immergé dans cette métropole, les bâtisses peu accueillantes des quartiers populaires, les rues pouvant passer d’étouffantes et noires de monde, à totalement désertées et franchement angoissantes. Un environnement parfait pour une histoire très noire, un thriller terrifiant. Plongé dans cette ambiance, le lecteur comprend que le titre est à prendre au premier degré : Charles Shepherd fait bien partie d’un club de prédateurs, au sens premier du terme. Très vite, il apparaît que Jack, le ramoneur, est doté d’une conscience politique pénétrante, même s’il s’exprime de manière pragmatique, sans utiliser de grands concepts, ou de mots se terminant en -isme. Jenny est pendue pour avoir voulu se nourrir, certes en volant. Jack énonce que : Se tuer à la tâche, ce n’est pas mieux que d’être condamné à mort. Quelques pages plus loin, il développe : Cette usine ne sert qu’à enrichir un sale exploiteur ! Il paye juste assez pour que ses employés (en majorité des enfants) ne meurent pas de faim. Tout le reste de l’argent ira directement dans sa poche. Le lecteur est confronté à cette réalité : le travail des enfants, leur exploitation : à la fois le travail par la contrainte, une rémunération dérisoire, une mise en danger en les exposant aux risques des machines-outils, et, il s’avère, pire encore. Sans nul doute, ces employeurs, en l’occurrence le propriétaire de l’usine de filature, se conduisent comme un prédateur profitant de l’absence de toute forme de système de loi pour assurer la protection de l’enfance. La course au profit capitaliste ne connaît pas de garde-fou et il s’agit d’une réalité qui a existé, une prédation historique et des prédateurs encore prêts à saper les lois existantes de la protection infantile, pour pouvoir employer des enfants.



Quand ils ont choisi leur titre, les auteurs n’ont pas fait semblant. Le dessinateur donne une consistance peu commune à Londres et à ses habitants, dans leur multitude, un environnement dur et solide, souvent toxique, auxquels les êtres humains doivent s’adapter. La scénariste a imaginé un club de prédateurs de la pire espèce, ayant choisi comme proie les enfants que ce soit comme des victimes d’atrocités, ou comme les victimes systémiques du capitalisme et sa faim dévorante jamais rassasiée pour le chiffre d’affaires et le profit à moindre coût. Glaçant.
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Kaamelott, tome 8 : L'antre du Basilic

2004, les premiers épisodes de la série télévisée Kaamelott sortent sur M6.

2013, le 7e tome de la bande dessinée adaptée du Livre I de la série.

Entre ces deux dates, il y a eu un certain nombre de contenus (épisodes, livres et donc BD), mais depuis 2013, nous attendions, avides, une nouvelle aventure dans ce magnifique univers arthurien imaginé par Alexandre Astier. C’est finalement une 8e bande dessinée qui pointe son nez, « L’Antre du Basilic », pour une nouvelle quête pseudo-héroïque alors que le roi Arthur vient de faire construire la forteresse de Kaamelott et de mettre en place la Table Ronde.



Comme dans les autres tomes, nous nous retrouvons à suivre certains des chevaliers de la Table Ronde dans une quête comme il peut en exister des centaines. Ici, le roi Arthur s’est puissamment entouré pour explorer un labyrinthe dont ils ont pour une fois repéré l’entrée : son beau-père Léodagan, son fidèle Lancelot, son ministre Bohort, le père Blaise, Merlin l’Enchanteur. Toutefois, avant d’entrer et d’enchaîner les épreuves inhérentes à ce type d’exploration, deux chevaliers convoqués manquent à l’appel, Perceval et Karadoc. Le titre nous divulgue d’ores et déjà ce que recèle en premier lieu cette caverne : un basilic est une créature mythologique reptilienne dont le regard pétrifie ses adversaires. Forcément avec un tel danger, les piteux héros deu Buffet à Vaisselle vont devoir se sortir les doigts pour en sortir en vie, voire en tirer un minimum de gloire. Clairement, à tous se tirer dans les pattes, ce n’est pas gagné !

Alexandre Astier a ainsi réussi à trouver le temps, parmi toutes ses activités professionnelles, pour écrire un nouveau scénario dans son univers fétiche. Une telle quête semble classique en fantasy, cela prend une tournure un peu spéciale quand il s’agit de confronter un tel monstre à des chevaliers si peu enclins à faire preuve de bravoure ou d’organisation. Léodagan en a plein les bottes, Lancelot aimerait se mettre en avant, Bohort veut se tirer, Perceval et Karadoc ne comprennent pas l’intérêt de la quête, Merlin a les chocottes, Blaise n’est pas mieux et Arthur déprime. Autant vous dire que ce tome-ci recèle de sacrés dialogues, cela part dans tous les sens ! L’amusement à repenser aux voix des acteurs de la série à chacune des répliques ajoute forcément un sel non négligeable à la lecture. Alexandre Astier s’est donc sûrement un peu forcé à réunir quantité de personnages divers (même si uniquement masculins) pour créer des oppositions nombreuses en très peu de scènes.Sans trop « divulgâcher » d’éléments, ce tome-ci apporte quand même quelques nouveautés, parfois délirantes, parfois très mystérieuses. Il faudra attendre le neuvième tome (sûrement à sortir dans pas trop longtemps du coup) pour démêler certains ficelles car toutes les questions ne sont pas résolues ici ; pour autant, cette aventure se savoure très bien ainsi, car à la première lecture, la mention finale « Fin de la première partie » peut passer à l’as et l’élément terminant le volume aurait pu clore cette quête.

Visuellement, nous retrouvons les dessins de Steven Dupré, colorisés par Picksel. Un trait réaliste, l’inconvénient de devoir coller aux visuels de la série (notamment pour les acteurs, même si le roi Arthur s’est visuellement bien amélioré depuis plusieurs tomes ; c’est le problème de devoir le différencier de Léodagan) et quelques indications vraisemblablement placés dans le script (l’histoire des chapeaux de Blaise et Merlin sort trop de nulle part pour ne pas flairer quelque chose) font que l’exercice graphique sur ce tome n’est pas simple. D’ailleurs, c’est un peu le problème dans les combats en souterrains : il n’y a pas la place, et on n’y voit rien. Graphiquement, ce n’est donc pas aisé de représenter autant de personnages dans un même endroit resserré et très sombre. Outre le fait que l’obscurité est quasiment omniprésente, quelques petites cases peuvent créer de l’incompréhension chez le lecteur, dans leur enchaînement, dans le placement de certains éléments (même si notamment un passage peut toujours s'expliquer par un recours à la magie).



En conclusion, cela fait bien plaisir de retrouver cet univers, ces personnages, ces répliques cultes. Allez, cela donne surtout envie de relire l’ensemble des tomes de la bande dessinée et de revisionner (encore, et encore) l’ensemble de la série télévisée.

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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

Depuis plus d'une semaine, Kaamelott est la cible d'attaques zombies. Rien de bien méchant, il en vient un par jour, vite renvoyé ad patrès par n'importe quel clampin de la garde. Mais Arthur n'est pas roi à se laisser courir sur le haricot par des morts-vivants. Avec quelques chevaliers, il part sur la trace de cette armée de décédés qui voudraient le déloger du trône de Bretagne.



L'Armée du Nécromant est une bonne BD.

C'est pas faux. Alexandre Astier s'en donne à cœur joie et son imagination débridée ne connaît aucune limite : marmotte géante, course de luge, zombies à la Walking Dead, personnages bien campés et dialogues savoureux.

Et pourtant, on en a gros. Parce que Steven Dupré n'est pas à la hauteur. Arthur et ses chevaliers bras cassés sont méconnaissables, n'ayant q'une très vague ressemblance avec les acteurs de la série. Ou il ne s'est pas dessiné ou il ne sait pas observé, ou il avait froid aux yeux alors il les a fermés...Quoi qu'il en soit, on en a gros et ''si on avait bu un coup dans des trucs qui s'cassent, j'en aurais pété un par terre avant d'monter dans ma chambre, pour bien montrer comment j'suis colère''.
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Kaamelott, tome 8 : L'antre du Basilic

SANS JAMBON SEC, LA QUÊTE, TU ACCOMPLIRAS...



Kaamelott, c'est un peu comme la foi : ça ne s'explique pas. de fait, entre les aficionados capables d'en sortir des tirades entières d'un côté et ceux que cette série désormais célèbre laisse totalement froids, il n'existe pas réellement de juste milieu. Mais lorsqu'un nouvel album - attendu depuis 2013, rien que ça!, parait, inutile de préciser que les fans, auxquels votre humble serviteur appartient, se précipitent sur cette bonne affaire ! Et le meilleur, c'est qu'il n'y a pas à regretter cette longue, très longue attente : le résultat est pour le moins excellent.



Parce qu'on ne change surtout pas une équipe qui ne gagne pas - sauf des fous rires - nous retrouvons ici la fine fleur de Kaamelott :



- L'éminent Père Blaise, habituellement responsable de noter les ordres du jour de la table ronde, et que, d'un commun accord (sauf le sien) tout le monde a chargé d'être le cartographe de l'équipe.



- Léodagan, fidèle à lui-même, toujours critique, toujours gueulard et balançant vanne sur vanne, "fion pour fion", pour prendre un vocable plus léodaganien...



- Lancelot, profession lèche-botte royal, ce qui a fâcheusement tendance à courir sur le haricot de notre bon roi ; premier de classe, aussi, ce qui a fâcheusement tendance à courir sur le haricot de tout le monde. Est bien moins indispensable qu'il peut lui-même le penser (si ce n'est à jouer les Cassandre)...



- Bohort, pétochard en chef (et pourtant, le Père Blaise ainsi que Merlin font ce qu'ils peuvent pour être à niveau), l'homme qui a la trouille du moindre pet de travers (et des lapins adultes, souvenez-vous), celui qui pense que le simple fait de vivre, c'est de l'inconscience...



- Merlin : le pire magicien à l'Ouest de Kaamelott... À l'Est aussi, d'ailleurs. Quant au Nord et au Sud, c'est pas mieux. De toute manière, l'est, l'ouest, selon comme on est tourné (fonctionne avec droite et gauche)... Malgré son apparente bonhomie et son inutilité crasse, Merlin est cependant suffisamment langue de vipère pour que personne, même parmi les plus stupides des compagnons d'Arthur, ne recherche franchement sa compagnie. Ici, c'est surtout le Père Blaise qui profite de ses piques insidieuses. Sacré Merlin : Bon à rien, mauvais à tout !



- Perceval et Karadoc : Les deux inséparables, la main gauche et la main droite d'un même esprit (si seulement ils pigeaient le concept de droite et gauche), les Laurel et Hardi de la chevalerie bretonne, les heckel et jeckel de la bouffonnerie médiévale, les Placide et Muzo du Graal, la Team Rocket avec les catastrophes mais sans les Pokemon. Avec eux, rien ne va plus normalement (déjà que sans eux...). Les règles de la guerre et du combat à l'épée : enfoncées ! Une malheureuse chausse peut ainsi devenir une terrible arme en pratiquant le «lancer omniscient» (ne cherchez pas, il n'y a qu'eux qui se comprennent véritablement). La logique n'a plus d'endroit où se réfugier, ce qui leur fait peur vous ferait sourire et inversement. Si, en plus, il n'y a plus de jambon sec à se mettre sous la dent, alors là, garez-vous, les gueux sont fait, vous allez voir ce que vous allez voir !

Bien que d'autres couples drôles et improbables émaillent l'ensemble de cette série (on pense évidemment aux "petits pédestres" Yvain et Gauvain, qui ne sont pas mal dans le genre débilos, mais absent ici), il semble évident que les têtes de gondole - ou, plus exactement, celles qui font le plus se gondoler le lecteur -, ce sont ces deux triples buses-là ! le pire (le mieux) c'est qu'ils ne se rendent pas compte, la plupart du temps, de leur stupidité ni de cette chance inouïe qui leur permet de survivre à tout, qu'ainsi ils accomplissent ce que le plus brave, intelligent, vaillant (et compréhensif...) des Rois ne parvient que difficilement à achever. Ils ne pigent jamais rien à rien, pourtant rien ne peut se faire sans ces deux zigotos-là. Décidément, bienheureux les simples d'esprit : la quête du Graal est à eux !



- Arthur : Roi. D'une certaine manière, il n'y a pas grand chose à ajouter. Il est intelligent mais on ne l'écoute jamais, il est courageux mais il s'en trouve toujours un (ou deux, voir supra) pour faire le héros bien malgré lui, il essaie de donner le change un peu à tous, ce dont personne, jamais, ne le remercie, il a de l'idée, mais comme tout les autres n'en font qu'à leur tête... Et même lorsqu'il pressent un danger (ici, quelque chose me dit que la jeune femme bizarrement apparue dans le dernier tiers de l'album est aussi louche qu'Arthur le suppose. Mais c'est peu d'affirmer que tout le monde s'en tape, ne retenant que l'absence inaccoutumée de courtoisie de leur chef ! Réponse dans la suite de ce dyptique).



- La Quête : Et bien... Une quête, quoi ! Avec des bestioles affreuses - ici, ces fameux basilics dont il est expressément conseillé de ne jamais croiser le regard, à moins de vouloir jouer les statues pétrifiées ce qui n'est guère pratique pour la suite -, des petits lutins verts très désagréables et affamés (Karadoc et son jambon sec s'en souviennent encore), des chausse-trapes, des couloirs sans fin, des trous, encore des couloirs, des pièces cachées, des jardins secrets, des couloirs, un chemin très labyrinthique pour trouver quoi... Heu... Ah oui, au fait, qu'est-ce qu'on vient y chercher, dans cette quête...? Mince, parce qu'il y avait un but...?



Oui ! Celui de passer un excellent moment de rire par le biais d'une histoire hautement rocambolesque, avec des réparties qui ne décevront pas les amateurs de la série crée par Alexandre Astier, et d'ailleurs, ça tombe bien puisque le scénariste de cet album, comme des précédents, n'est nul autre qu'Astier en personne.



Quant au dessin... Admettons que c'est loin d'être le meilleur qu'on a jamais vu dans le domaine de la BD, que Steven Dupré est surtout contraint de reprendre, tout en les réinterprétant pour la cause, les traits des principaux acteurs de la série (et, espérons-le, du film, si celui voit enfin le jour) mais leur stylisation progressive, au fur et à mesure de cette suite qui compte désormais huit titres au compteur, a peu à peu permis au dessin semi-réaliste de l'artiste de lui concéder quelques marges de manoeuvres. Pour le reste, l'univers graphique est celui du médiéval-fantastique dans lequel bien des libertés sont permises, et c'est une très bonne chose pour la créativité !



Ne boudons donc pas notre plaisir, surtout que la fin de ce huitième volume en promet un neuvième, puisque rien de cette quête n'est résolu à la fin de l'ouvrage. Il est seulement à espérer qu'il ne faudra pas attendre cinq années de plus pour le trouver dans les bacs... Sinon, comme le hurle Bohort, à force «nous allons tous finir pétrifiés ! C'est une hérésie ! Sire !»
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Kaamelott, tome 8 : L'antre du Basilic

Il aura fallu six ans depuis la publication du tome 7 pour enfin découvrir la suite des aventures d'Arthur et de ses chevaliers.

Autant dire que c'est avec l'impatience d'une gosse que j'ai débuté ma lecture hier soir.



Une fois encore, j'ai énormément ri. Je précise que je suis une inconditionnelle de la série et que j'étais conquise d'avance.

L'histoire est sympa, il y a de l'action et quelques rebondissements et surtout des vannes dignes de la série télévisée. Il y a beaucoup de scènes avec Perceval et Karadoc, mes deux débiles préférés, aussi j'étais aux anges.



Mon seul regret est qu'il ne s'agit que de la première partie de l'aventure, je l'ignorais mais il n'y a pas de fin. Et là je m'angoisse car s'il faut attendre quatre ans avant de découvrir Les Renforts Maléfiques, je vais faire une crise d'apoplexie.



CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2018
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Kaamelott, tome 2 : Les Sièges de Transport

Un deuxième tome à la hauteur du premier, presque meilleur même. On retrouve toute la petite bande de Kaamelott, mais cette fois pour une aventure abordée dans la série télévisée, mais dont on savait peu de choses. Le ton humoristique de la série est toujours bien là, pour mon plus grand plaisir je l'avoue.
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Midgard, tome 1 : L'invasion / L'évasion

Deux histoires en une, vous allez me dire, ce n'est pas très original, le concept est déjà bien connu. Or, là, il s'avère que c'est on ne peut plus original car les deux histoires se lisent dans les deux sens et se rejoignent au milieu. Je m'explique : d'un côté, vous avec celle de "L'évasion" et il vous suffit de retourner le livre et de le prendre à l'envers pour lire celle de "L'invasion". Autre originalité : vous pouvez choisir dans quel sens vous avez envie de lire cet ouvrage : peu importe puisque de toute façon, comme je vous l'expliquais, les histoires convergent à un moment donné, si bien que si vous avez choisi de commencer par la deuxième histoire, il vous suffira de retourner le lire et de lire l'autre et quoi qu'il en soit, vous ne serez jamais perdu. Le point de rassemblement : un petit extra-terrestre (un rebut de la société de laquelle il vient, un délinquant, un paria du nom de OON. Après s'être enfui de sa planète pour avoir volé une bonbonne d'oxygène "pur" provenant de la réserve, celui-ci, afin d'échapper aux corvées de larves, se retrouve sur la planète Terre. Et là, pur bonheur pour lui car il croit sa fortune faite en découvrant cet air "pur" qui est une véritable drogue pour lui et son peuple. Il s'imagine déjà rentrant chez lui et annoncer sa merveilleuse découverte, étant acclamé en héros et gracié de ses méfaits. Seulement, l'atterrissage s'étant on ne peut plus mal déroulé et son vaisseau anéanti, il se retrouve coincé ici.



D'un autre côté, une bande de vikings sanglants fait rage dans les villages dans lesquels ils s'arrêtent, ne laissant d'ordinaire aucun survivant ou très peu mais pillant surtout tout ce qui leur tombe sous la main, les richesses du clergé étant bien entendu les plus convoitées. Cependant, à mi chemin du livre, au point de la convergence de nos deux histoires, nos vikings sans peur croisent la route de ce mystérieux petit homme d'une couleur bizarre. Le prenant d'abord pour un nourrisson, ils se rendent bien vite compte que ce n'est pas normal que celui-ci soit déjà tout habillé...La panique s'installe alors dans leurs yeux et là...



Un ouvrage assez bien dessiné, tout en noire et blanc, malgré quelques pages en couleur au début avec une histoire on ne peut plus originale : la rencontre de deux mondes qui n'auraient jamais dû cohabiter un jour ! Du suspense tout au long de ces deux parcours de vie et qui laissent le lecteur charmé mais aussi, on ne peut plus frustré. Heureusement que j'ai emprunté à la médiathèque le deuxième tome pour savoir quelles surprises Steven Dupré nous réserve ! A découvrir !
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Kaamelott, tome 2 : Les Sièges de Transport

Ce tome 2 de la série Kaamelott sur Les Sièges de Transport nous envoie valdinguer dans cet univers pittoresque entre scènes de ménage et aventures historico-fantasy !



Hilarant dans sa verve et dans son récit, Alexandre Astier nous emmène une fois de plus dans une situation qu'on connaît bien désormais (les Sièges étant même mentionnés dans un épisode de la série télévisée) : la mission aventureuse pour ramener un objet magique ou ensorcelé (en tout cas comme dirait Perceval, des merdes qui finissent au cagibi y'en a tout le tour du ventre de toute façon !). Une fois n'est pas coutume, c'est donc le duo Perceval-Karadoc qui s'y colle. Le décalage est génial entre d'un côté eux deux qui partent à l'aventure tant bien que mal, sans toujours comprendre ce qu'ils font (je n'énumère pas les bourdes habituelles), et de l'autre un Arthur (au mieux de sa forme !) et sa clique qui restent au château, mais ont leur aventure "pittoresque" également. La légende arthurienne dans toute sa splendeur !

Côté dessin, on déplore toujours le pseudo style réaliste de Steven Dupré qui limite vraiment les expressions des personnages et surtout leur ressemblance avec les acteurs de la série télévisée. Par contre, sûrement à la demande d'Alexandre Astier, grand fan de Goscinny, on note l'influence de l'album "Astérix et les Normands" derrière la bande de Vikings venus chercher ces fameux sièges de transport afin d'envahir Kaamelott plus facilement (c'est bien connu, tous les barbares radinent sur Kaamelott ces temps-ci...) : pour moi, il y a clairement du Grossebaf chez Haki (j'ai l'impression de vendre du surgelé sur le marché avec ces noms-là...), la ressemblance est troublante, ça me semble assez évident !



Un album au poil de cul en tout cas, avec ce qu'il faut de drôlerie et de bêtise pour passer un très agréable moment !

Voilà, je crois que j'ai utilisé à plein mon quota de citations de Kaamelott pour cette critique, donc je m'arrête là, parce qu'on en a gros !
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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

Adepte de la première heure à la dernière de la série télévisée Kaamelott, j'étais très curieuse de voir l'adaptation en bande dessinée. Et c'est au niveau de la série, les personnages sont conservés, on les reconnaît parfaitement dans le dessin comme dans l'écriture. Ce qui est très appréciable ici, c'est l'histoire inédite, j'avais peur de lire une aventure déjà passée à la télévision et non, ils ont fait l'effort de ne pas nous servir du réchauffé, les histoires sont nouvelles et tout aussi drôles ! J'ai hâte de lire la suite.
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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

Alors , que vaut ce fou-fou d'Astier sur papier glacé ? C'est bon ou c'est bon ? J'ai envie de dire que c'est bon...Ce serait mentir que de clamer haut et fort que j'étais incollable sur la série télévisée cependant , il m'arrivait régulierement de jeter un oeil et de passer un agréable moment .



Bon , pour etre honnete , l'histoire n'arrachera surement pas un gnnnnnaaa à un zombie de base ! Car d'invasion de mort-vivants il s'agit bien ici . Arthur , le Roi Arthur ( pardon votre majesté ) vient de créer la table ronde afin que sa bande de bras cassés ait un endroit ou poser leurs dignes postérieurs d'incompétents notoires...Si , un peu quand meme...Et v'la t'y pas qu'une horde ( arrivant cependant un par un donc légere la horde ; ) de vilains revenants a soudain l'outrecuidance de vouloir délester le Roi Arthur de son fier fief !

Donc , pour l'histoire et son coté prenant tel qu'on ne peut décrocher avant d'en avoir terminer la lecture et lacher une critique à la pertinence rare du type : ouaaaah trop de la boule de la mort qui tue, la vie d'ma reum j'hallucine grave ! Nan , nan , ici , un : diantre , mais que ce récit fut divertissant en diable , n'est-il pas Marie-Bécassine ? suffira amplement .

L'univers Astierien est plutot fidele . Le lecteur s'y retrouvera facilement . Pour ce qui est du graphisme , de deux choses l'une , soit Steven Dupré , l'enlumineur en titre , a été débauché du légendaire musée de Madame Tussot , soit le gars a un sens de l'observation plutot altéré . En effet , toute ressemblance avec un personnage ayant existé releverait du plus pur hasard ! Le mimétisme trombinaire tout comme l'aspect facial réminiscent ne saute pas aux yeux au premier abord , au deuxieme non plus d'ailleurs...

Ceci dit , les qualités sont réelles et se manifestent dans des comiques de situation plutot bien amenés ! Les vannes à deux balles ( enfin deux euros ) fusent pour le plus grand plaisir du lecteur qui en redemande ! A noter qu'excepté cette vague ressemblance évoquée quelques lignes plus tot , paragraphe 2 , escalier C , 2e à droite apres le rond-point , le coup de crayon est tres agréable !



Pour l'histoire , on repassera . Selection linge délicat sur le fer...

Par contre , Astier rempli pleinement son cahier des charges en nous offrant notre comptant de blagues absurdes fleurant bon le non sens et la bouffonnerie d'époque !

Un sympathique album au final..
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Midgard, tome 2 : Vers le nord

Juste quand je commençais à rentrer pleinement dans l'histoire, pff...je suis trop nulle, j'ai emprunté ce deuxième tome sans savoir si le troisième voire les suivants étaient disponibles à la médiathèque.



Enfin, c'est pas grave, j'ai de nouveau passé un agréable moment et c'est ce qui compte. Ici, le lecteur retrouve les personnages qu'il a quitté dans le tome précédent, à savoir les abominables vikings toujours assoiffés de pillage et sans pitié. Il faut avoir qu'ils sont assez pitoyables face à leur incompréhension à distinguer un bébé de ce qui n'en n'est visiblement pas un (à savoir notre extraterrestre OOn et en ce qui concerne leurs offrandes envers leurs dieux afin d'apaiser la tempête qui sévit sur l'océan mais bon, je dis ça, je dis rien. Peut-être que les dieux aiment la bière après tout, allez savoir...

Snorri, probablement le plus intelligent de tous, a malheureusement pour lui été abandonné sur Terre suite à un départ précipité, et comble de malchance pour lui (mais cela va par la suite, sans qu'il s'en rende compte s'avérer quelque chose de positif et surtout, quelque chose ou du moins quelqu'un qui lui sauvera la vie à plusieurs reprises), il va devoir se coltiner dans les pattes un petit gamin des rues du nom de Joric. Bien que collant et extrêmement bavard, ce dernier est néanmoins on ne peut plus attachant et est loin d'être né de la dernière pluie...



Quant à nos pauvres villageois irlandais, il n'ont plus qu'à tout reconstruire, suite au pillage désastreux auquel ils ont du faire face mais ce qui leur manque cruellement est d'abord été dépouillé de leur précieux tabernacle. En revanche, ils ignorent encore tout de ce qui s'est effondré près de leur village mais si c'est quelque chose tomé des cieux, cela ne peut être que positif, non ? (paroles du vieux prêtre) ou peut-être pas...



Un graphisme appliqué et une histoire avec de plus en plus de suspense (à tel point que je me retrouve frustrée, surtout si ils n'ont pas la suite à la médiathèque) et des personnages assez attachants. Un second tome rempli d'humour, tout comme le premier d'ailleurs, qui se laisse dévorer en un rien de temps !
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Kaamelott, tome 1 : L'Armée du Nécromant

J'ai bien ri en découvrant et lisant ce tome 1. Les personnages de la série sont bien incarnés autant dans les images que le texte : Bohort le pleutre, Leodagan et son manque de patience, Perceval et Karadoc des génies de la philosophie. Un Père Blaise et Merlin en charlatans. Pauvre Arthur les aventures commencent avec une bonne épine dans le pied avec une telle équipe.

Je regrette que le tome soit si court. Il manque des explications sur le pourquoi et comment de l'armée du Necromant.

Arf les tomes suivants ne sont pas à la médiathèque. Il va me falloir trouver un plan B pour découvrir la suite.
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Kaamelott, tome 3 : L'Énigme du Coffre

Une nouvelle aventure des chevaliers de la table ronde Version Kaamelott ! Pour le troisième tome j'ai apprécié rentrer tout de suite dans l'aventure et retrouver les principaux chevaliers, même si certains passages sont un peu rapides à mon goût. On retrouve bien l'humour de la série et c'est toujours un plaisir !
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