Citations de Suzanne Hayes (93)
Quand il l'a retrouvé, il se tenait au chevet d'un GI manifestement déjà mort. Mais le gamin continuait à presser ses mains de toutes ses forces à l'endroit où le bras du soldat avait été arraché, usant de son corps comme d'un gigantesque bandage. Il n'y avait même plus la place pour faire un garrot, c'était sans espoir, mais le petit s'acharnait, le visage ruisselant de sueur, son uniforme inondé de sang.
[...]
Sal l'a délicatement écarté du cadavre. Il l'a ramené jusqu'à l'infirmerie, lui a fait avaler une rasade de tord-boyaux - celui qu'ils avaient sous la main - et a pris le relais pour prier.
Il a demandé à Dieu de pouvoir revenir en arrière afin de renvoyer ce pauvre gamin de ce côté. De lui promettre que les rivières de sang versées ce jour-là signifiaient qu'il en coulerait moins le lendemain, et le jour d'après.
Puis il s'est aperçu qu'il n'était même pas sûr de vraiment croire en Dieu. Ce qu'il savait, en revanche, c'était que le sang sur l'uniforme de ce jeune infirmier aurait pu être le sien. Sal était convaincu qu'au milieu de toutes ces horreurs ce gamin aurait donné son propre sang pour sauver la vie de ce malheureux GI. Et que si Dieu existait, c'était là qu'il résidait : dans sa détermination farouche d'un être humain à en sauver un autre.
Vous ai-je déjà raconté que j'avais passé une année entière en France? J'ai vécu l'occupation de ce pays comme un affront. Comment peut-on occuper une nation si éprise de liberté et de joie de vivre? Comment peut-on envahir un peuple si hardi, si audacieux?
La réponse, c'est qu'on ne peut pas.
Fut un temps où le chaos régnait sur le monde cauchemar interminable champs de morts et au milieu, deux femmes prirent la plume pour se confier leurs projets,leurs rêves,leurs chagrins sur papier blanc,d'une main affirmée....
J'aimerais tant être là, avec vous. Ou que vous soyez là, à mes côtés. Cette guerre est si injuste de nous séparer des êtres que nous aimons, à la fois sur le sol américain et au-delà des mers. Puis j'ai pensé à nos braves petites lettres qui voyagent, les miennes vers vous et les vôtres vers moi, en rythme, comme pour entretenir le fil d'une conversation pressante et nécessaire.
Partout, je voyais des gens pleurer en agitant leurs petits drapeaux. Ils pleuraient de joie et de fierté, bien sûr....mais ils pleuraient quand même. Les larmes n'ont pas leur place aux défilés et aux feux d'artifice.
Il n'y a rien de mal à être romantique, Glory. Cela signifie seulement que vous voyez le monde à travers un filtre plus tendre.
Il reviendrait si j'en avais la volonté. Si je chassais tout le reste pour remplir la pièce de souvenirs, le passé deviendrait le présent et je pourrais vivre là, avec lui. Pour toujours.
Oui je sais que vous êtes tous les deux adultes, mais la seule qualité nécessaire pour devenir majeur est d'attendre patiemment que le temps passe. Ça ne prouve rien.
La bouche tordue en un rictus mauvais, il foudroyait sa fille du regard. Je l'ai vu ouvrir ses poings, puis les refermer. Il ne les a pas levés, mais il l'a frappée avec des mots. Il l'a giflée avec toutes les insultes qu'un homme peut jeter à une femme au point qu'elle n'a plus la force de se relever.
Vous savez, je croyais avoir eu mon lot de surprises dans la vie, mais je me trompais. Le monde nous surprendra toujours, et ce n'est pas forcément une mauvaise chose.
C'est drôle. Il pleut des bombes tous les jours, la violence et le chaos ravagent le monde, mais nous avons surtout peur des mines cachées au fond de nos coeurs.... Celles que nous espérons ne jamais voir exploser.
"Souvent, le monde n'est pas prêt à faire face au changement. Il faut l'habituer progressivement, sans quoi il se montrera hostile. Le changement nécessite la patience." Comme avec les plantes. Je leur ai présenté le soleil et la lumière petit à petit, et elles se portent à merveille.
Votre vie a changé, Rita. Vous devez vous y faire progressivement. Mais ne restez pas en arrière. Nous avons besoin de vous.
Je crois que je vais m'habiller comme ma mère, aujourd'hui. Revêtir ses beaux atours et me regarder dans le miroir. Invoquer son esprit et lui demander conseil.
"L'ennui avec les promesses, c'est qu’elles sont toujours plus faciles à faire qu'à tenir"
Après tout, les pires donneurs de leçons sont souvent ceux qui auraient le plus besoin de conseils.
Il pleut des bombes tous les jours, la violence et le chaos ravagent le monde, mais nous avons surtout peur des mines cachées au fond de nos cœurs... Celles que nous espérons ne jamais voir exploser.
Plus mon ventre s'arrondit, plus je repense au passé. C'est étrange, non? J'imagine que cette guerre m'empêche de me projeter dans l'avenir.
Les survivants ne regardent jamais en arrière. C'est une chose que m'a apprise la guerre.
Mais l'argent peut avoir un drôle d'effet sur les membres d'une même famille : il en fait de parfaits étrangers. Les familles dans le besoin se serrent davantage les coudes. Elles sont plus soudées.
Permettre aux jeunes femmes de réaliser leurs ambitions est un investissement aussi précieux pour notre avenir que le pétrole ou l’industrie automobile. Nous ignorons encore à quoi ressemblera le monde quand cette guerre sera terminée…