Dialogues, 5 questions à Francoise Kerymer
www.librairiedialogues.fr 5 questions posées à Francoise Kerymer, à l'occasion de la parution du livre Seuls les poissons (éditions JC Lattès).
"L'amour ne se mérite pas. Il est ou il n'est pas."
"L'astronome qu'il aurait pu être les connaissait bien, ces espaces dans le ciel, pointes de diamant qui dialoguent par-dessus les immensités noires, se découvrent des affinités et s'attirent, comme les notes s'attirent entre elles et créent la musique. Un minuscule intervalle, entre ré dièse et fa bécarre, un rien Mais un infini."
Il se sent comme un peintre qui ne trouve pas la bonne couleur, aurait dit son père, dans son atelier, pestant devant un tableau en cours. Soudain, il dresse l'oreille, se détend. Voilà, cette harmonie dans laquelle se glisse maintenant sa phrase musicale, sans effort. Pourquoi, juste maintenant ? La luminosité de l'air ? Ce goéland qui a tourné autour du rocher ? Décidément, la musique fait ce qu'elle veut, se dit Alex, en s'éloignant d'un pas alerte.
"Je le sais, je n'avais rien compris à la vie à deux, on n'épouse pas quelqu'un pour se guérir de quelqu'un d'autre, le mariage, ce n'est pas une cure de désintoxication." Je l'ai réalisé assez vite, mais je n'ai pas eu le courage de m'avouer que je m'étais trompée ; alors je me suis mise en roue libre.
Il pleure sa souffrance infinie, enfant égaré dans un monde imprécis, menaçant, dans lequel il n'est jamais comme il doit être, comme on attend qu'il soit.
Quand je me vois dans la glace, j'ai toujours le même choc, l'impression d'un énorme malentendu : cette femme-là, devant moi, est tellement plus vieille que dans ma tête. Vu de l'intérieur, j'ai dix ans de moins. Pas pour me rajeunir ou être plus belle. Tout simplement parce que je me sens comme ça.
" Être libraire, c'est être commerçant, oui. Mais c'est aussi passer des messages, défendre des idées. Ce sont les libraires qui sont les garants de la liberté de penser, les dépositaires des progrès de l'humanité et les diffuseurs des idées nouvelles. Ne l'oubliez jamais "
L'homme, ça abime tout, il n'y a que la nature qui soit vraiment, complètement, belle.
On peut choisir de faire face à la vie. Ou de la fuir. Mais pour y faire face, il faut se faire confiance.
Sa brusquerie, qui monte en elle et lui envoie l’image de son impuissance et la limite de sa résistance, n’arrange rien, évidemment. Petit à petit, elle lui enlève son estime d’elle-même, comme la mer grignote la roche friable, la ronge, la diminue.