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Critiques de Sylvie Garoche (2)
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Paul VI : la biographie

La pensée du philosophe français Jacques Maritain (mais aussi celle de l'Allemand Romano Guardini) influença considérablement le futur Paul VI et il y trouva des ressorts pour le grand dessin de l'action montinienne de réconciliation de l'Église avec le monde moderne. Si Jean-Paul II fut le pape des médias, Benoît XVI le gardien inflexible du dogme catholique, le naufrageur des réformes de l'Église et le soldeur de divers scandales, Jean XXIII le pape phare de la rénovation, Paul VI est bien à tort oublié aujourd'hui.



Ceci est fort regrettable car Mgr Montini a préparé Vatican II et a clos ce concile oecuménique en tant que pape; de sa mère il dit avoir appris le mysticisme et de son père le courage. Ce dernier fut un militant du parti catholique d'avant la dictature fasciste et ceci explique, outre l'influence de Maritain, pourquoi le futur Paul VI porta sur les fonds baptismaux la démocratie-chrétienne italienne et donna à cette dernière une orientation qui n'en faisait pas uniquement le bras politique du conservatisme catholique.



La volumineuse biographie de Xenio Toscani (l'ouvrage est placé sous sa direction), de Fulvio de Giorgi, Giselda Adornato,et Ennio Apeciti permet de suivre la vie de ce personnage. Elle rend un juste hommage à Paul VI qui maintenir la continuité avec l'Église de Vatican I tout en mener à bien la réforme conciliaire de Vatican II. Il est plus ouvert dans le dialogue avec les théologiens progressistes (dont Hans Küng et certains théologiens de la Libération) qu'avec ceux qui derrière Mgr Lefebvre refusent le Concile.



Le siège de Pierre conserve son autorité avec Paul VI et cela permet d'ailleurs d'imposer des réformes nombreuses et profondes. de plus Paul VI va remettre en lumière le statut international du Saint-Siège en rappelant que l'Église a des positions à faire connaître en matière humanitaire. Il n'hésite pas à réclamer la paix au Vietnam à plusieurs occasions et est le premier (et peut-être seul pape) à avoir reçu le dirigeant de l'URSS (le 30 janvier avec Nikolaï Podgorny).



Dans son homélie du 29 juin 1972 il déclarait :



« Devant la situation de l'Église d'aujourd'hui, nous avons le sentiment que par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu. Nous voyons le doute, l'incertitude, la problématique, l'inquiétude, l'insatisfaction, l'affrontement. On n'a plus confiance dans l'Église. On met sa confiance dans le premier prophète profane venu qui vient à nous parler de la tribune d'un journal ou d'un mouvement social, et on court après lui pour lui demander s'il possède la formule de la vraie vie, sans penser que nous en sommes déjà en possession, que nous en sommes les maîtres. le doute est entré dans nos consciences, et il est entré par des fenêtres qui devraient êtres ouvertes à la lumière. La critique et le doute sont venus de la science, laquelle pourtant est faite pour nous donner des vérités qui non seulement ne nous éloignent pas de Dieu, mais nous le font chercher encore davantage et le célébrer plus intensément. »



L'ouvrage sait amener de façon très habile des citations très intéressantes de notre personnage. Non seulement il permet de suivre les évènements importants de la vie du futur pape, mais en plus il facilite considérablement l'accès à sa pensée.



Philippe Chenaux écrit en fin d'un ouvrage "Paul VI : le souverain éclairé" sorti en mai 2015 (soit quatre mois avant "Paul VI la biographie") : «Paul VI laissait de nombreux orphelins mais il n'eut pas d'héritier». À la lecture du livre de Xenio Toscani, de Fulvio de Giorgi, Giselda Adornato et Ennio Apeciti, on a envie de dire que le pape François, qui sut préserver en Argentine la Compagnie des jésuites d'une crise majeure durant les dernières années du pontificat de Paul VI, est cet héritier. Notons d'ailleurs que le pape François a béatifié Paul VI le 19 octobre 2014.



Toutefois élu pape à 77 ans, soit à un âge supérieur de 10 ans à celui de la nomination de Mgr Montini comme pape, le pape François ne disposera vraisemblablement pas de quinze ans pour assurer le tournant qu'il entend faire prendre à l'Église catholique.

















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Quand la vie tutoie la mort

La 4ème de couverture nous montre les visages souriants de Sylvie et de Pierre Garoche. Cela peut paraître bizarre quand on sait que Pierre est mort d’un cancer alors qu’il n’avait pas 60 ans et que sa femme a écrit ce récit un an après. De plus sur la couverture figure Samuel leur petit fils qui semble jouer avec des pétales de fleurs roses sur le cercueil de son grand-père.



Vous l’aurez compris, il s’agit d’un énième témoignage sur la mort et la manière dont Sylvie et son mari ont vécu l’annonce du cancer et la mort. J’avais déjà lu ce livre en 2009 au moment où Sylvie est venue le signer lors d’une fête paroissiale et j’avais été frappée par la sérénité et la lumière qu’elle dégageait. Je me souviens d’y avoir alors puisé beaucoup de réconfort. A l ‘époque, je n’étais pas personnellement confrontée au cancer d’une personne proche.



C’est maintenant à mon tour de traverser une zone de turbulences depuis que j’ai appris que mon beau-frère, dont nous avons fêté les 50 ans dans la joie et l’insouciance en février dernier, est atteint d’un cancer qui progresse à pas de géants. J’ai donc besoin de trouver du soutien quelque part et je sais par expérience que les livres y contribuent pour une grande part.



Du coup, j’ai voulu relire le témoignage de Sylvie Garoche pour m’aider :

• à tenir le coup dans la durée,

• à soutenir mon beau-frère et ma belle-sœur en trouvant les mots justes pour eux et pour moi,

• à accueillir leur souffrance sans la nier,

• à envisager la mort de mon beau frère de manière sereine, comme une suite logique à sa vie alors que tout me crie qu’il est trop jeune pour mourir, que jai encore envie de partager de beaux moments avec lui,

• à emmagasiner des forces pour continuer à vivre si, par malheur, il meurt bientôt.



Je suis à nouveau frappée par la force de vie du témoignage de Sylvie Garoche. Certes l’issue est triste puisque son mari meurt. Sylvie l’écrit dès le prologue « Pierre est mort. Le 22 septembre, à 0h30, il a rendu son dernier souffle. » Et en même temps, tout est synonyme de vie dans ces 144 pages. Je trouve que tous les mots sont justes, à leur place, il n’y a rien à enlever à mon goût. Et je me sens invitée à vivre pleinement tout ce qu’il me reste à vivre avec mon beau-frère sans me poser mille et une questions stériles car je n’en connais pas les réponses.



"Cueille le jour présent, en te fiant le moins possible au lendemain. C'est une expérience très forte que avons faite tout au long de cette année : à chaque jour de sa maladie, Pierre pouvait mourir, mais il n'était pas encore mort. Plutôt que de vivre sa mort par anticipation et avec désespoir, nous pouvions profiter à pleines mains de tous les beaux instants qui nous étaient donnés. Et nous ne nous en sommes pas privés. La proximité de la mort invite encore à une attitude profonde de vérité."



Pour ma part, je puise beaucoup de réconfort dans les lignes qui précèdent. Cela me donne le goût de VIVRE, tout simplement et de communiquer ce goût à la vie à mes proches aussi bien dans ma sphère familiale que professionnelle où je côtoie des personnes âgées (moyenne d’âge 85 ans). Merci beaucoup, Sylvie Garoche, pour cette saveur particulièrement délicieuse que vous m’offrez.

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