Citations de Tara Sim (17)
-Vous n'êtes pas en veine ce soir, commenta le croupier non-binaire avec une pointe d'accent de l'Empire de Pluie.
-On dirait, oui, acquiesça-t-elle. Connaissez-vous un remède ?
-Continuer à boire, c'est ma seule solution, répondit le croupier avec un clin d’œil.
Même à cet instant, alors qu'elle fulminait et qu'elle était sur le point de l'égorger, il éprouvait le désir ardent de l'embrasser. De sentir la chaleur de ses lèvres et les battements de son cœur, de savoir ce qu'étaient l'amour et et la haine mélangés.
Il avait envie d'elle. Il la détestait et il avait envie d'elle.
Et il ne la méritait pas.
Elle finit par le libérer. Cayo resta agenouillé alors qu'elle reculait, son couteau luisant dans sa main. Secouant la tête de dégoût, elle tourna les talons et le laissa là.
Il ne pouvait pas le lui reprocher. Il aurait fait pareil.
Mais il aurait préféré qu'elle opte pour la facilité et le tue sur place.
Bien sûr, bien sûr, il fallait que ses règles arrivent maintenant. Elle avait saigné sur le Saumâtre à quelques reprises seulement, son corps trop sous-alimenté pour avoir cycle régulier. Apparemment la nature rattrapait désormais le temps perdu.
Certains sont attirés dans le quartier du vice non pas par la cupidité, mais par l'amour. Oui, certains sont amoureux de ces rues et désirent s'enfoncer dans l'obscurité, dans ces ombres pareilles à celles qui marquent leurs cœurs.
Guide complet des quartiers de Moray
Sauver un homme vaut bien quelques semaines de plus, songea Amaya.
Pourvu qu'il soit riche, songea Anguille.
Sans amour et trahie, endurcie par la haine jusqu'à devenir la pire version d'elle-même.
Il y a des jours où la douleur hiberne et d'autres où elle est si forte qu'on arrive à peine à tenir debout.
Quelle est la différence entre perdre et gagner ? Elle est parfois aussi infime qu'un centime. Et parfois c'est ce que vous chérissez le plus dans la vie.
C'était tellement plus simple qu'il ne l'avait redouté : tous les deux seuls sur le pont, leurs corps serrés, à partager leur chaleur, leur souffle et leur lumière.
Un moyen de sauver la ville qui les avait réunis, détruits, rejetés et réunis de nouveau. Un rappel qu'ils avaient survécu, qu'une partie du monde n'appartenait qu'à eux seuls.
C'est le problème avec le deuil : il ne vous quitte plus. Il sommeille toujours au plus profond de vous, s'enfonce dans votre cœur. La douleur flamboie puis finit par s'apaiser, pour rejaillir à la moindre occasion.
La vengeance. Un mot tout simple qui dissimulait une réalité extraordinaire, l'éclat sur la crasse, une robe en soie sur un corps balafré et battu. Un mot qui pulsait dans son sang et mettait le feu aux étoiles. Elle voulait tendre les mains vers le ciel et les attraper pour incendier tout sur son passage.
Elle était dans les profondeurs d'un océan sombre, sous le poids des vagues meurtrières, sans aucun moyen de savoir si elle remontait à la surface ou s'enfonçait encore.
Elle n'allait pas renoncer aussi facilement. Il n'était pas trop tard pour jouer les scènes dont elle avait rêvé. Le manoir des Mercado deviendrait le théâtre de sa vengeance, le champ de bataille que réclamait éperdument tout son être.
La violence est ta solution à tout ? Lui avait demandé Liesl. Peut-être en effet. Visiblement, poignarder quelqu'un lui venait plus facilement qu'embrasser.
La vengeance. Un mot facile à prononcer, qui cachait autant de promesses que la ville enfouie sous l'atoll. Un mot de sang et de feu. Le murmure d'un couteau, l'amorçage d'un pistolet.
"Puis-je vous embrasser ?"