Tatiana Théron présente son roman, "
Même pas mal", paru aux Editions du Retour en juillet 2015.
Plus on vieillit, plus la rencontre est magique car les routes ont été longues et difficiles, les chemins ont été tortueux avant que l'on se retrouve l'un devant l'autre.
L'innocence évite un stock de doutes assez encombrants.
"Le seul petit avantage à cette journée, Sophie le connait, elle pensera moins à Ben, moins à Alex, arrimée à son cordon de clé de caisse, impossible de vagabonder devant l'avalanche de tickets qui sortiront de la machine qu'elle nourrira de rouleaux vierges. Toute l'imbécilité de ce protocole donnera un sens aux heures à venir, chaque geste devra être efficace et conditionnera l'issue de la soirée, elle ne se perdra plus dans les fantômes de son passé, dans sa vie au-delà des vitrines, celle qui commence lorsque le dernier tour de clé de la serrure de la boutique s'achève."
Je t'attends après en avoir attendu d'autres, les trains sont passés, les rails se sont rejoints, écartés, la station d'aiguillage a eu du vague à l'âme et n'a jamais accepté mes choix de chemins linéaires.
Faire et défaire, tout recommencer, je suis fatiguée.
J'aurais volontiers échappé à ces destinées tumultueuses qu'ont semblé vivre les femmes de ma famille.
Dans l'attente de la personne aimée, j'ai toujours le même âge. Que je lise ses premiers mots, que j'écoute sa voix ou que je regarde ses yeux, j'attends toujours la magie de l'instant, la réassurance.
Parfois on meurt une deuxième fois, lorsque plus personne ne se souvient.
Et s’ils passaient à l’acte, le silence s’imposerait-il enfin ? Lorsqu’il n’y a plus rien à perdre, que peut-on espérer ? Deux hommes vont oser, dans ces récits à la charge symbolique assumée, et vivre ces moments où ils tentent de reprendre en main leur destin.